Phantasma – The Deviant Hearts

Le 19 novembre 2015 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Charlotte Wessels : Chant
  • Georg Neuhauser : Chant
  • Tom Buchberger : Guitares
  • Randy George : Basse
  • Jason Gianni : Batterie
  • Oliver Philipps : Claviers

Style:

Metal Symphonique

Date de sortie:

20 novembre 2015

Label:

Napalm Records

Note du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 9/10

Il parait que les metalleux ont une double facette, un peu comme la banquise a ses ours bi-polaires… D’un coté vénérant les œuvres les plus viles de Satan mais capables d’adorer la déesse Licorne, tantôt d’écraser des poussins ou décapiter des chauves-souris, tantôt en pamoison devant un chaton-mignon… Si vous ne vous reconnaissez pas dans cette description, retournez vite sacrifier des vierges à Belzébuth, parce qu’avec 3The deviant Hearts3 de Phantasma, projet tricéphale de Charlotte Wessels/Georg Neuhauser/Oliver Philipps, on est davantage du coté des Bisounours couillus qui feraient un featuring chez Disney.

Oui, ce que je présente ne parait pas forcément incitateur à écouter ou vendeur de rêve, mais ne partez pas : si vous vous reconnaissez dans cette schizophrénie musicale suscitée, vous allez adorer cet album, de prime abord assez étonnant, voire détonant… mais qui vous emmènera dans un univers particulier, voire fera ressurgir des souvenirs d’enfance, une nostalgie-magie-mélancolie assez indescriptible mais qui vous met le smile à la fin.

On n’est pas dans du « gros méchant » stylistiquement parlant, un monde sonore assez proche de After Forever ou Nightwish des débuts 2000’s, du metal symphonique à chanteuse. Ce qui étonne, c’est cette impression de se retrouver par moments dans des références américaines ou anglaises, plutôt de ceux qui écriraient des opéras-rock, comédies musicales, voire BO de films (éventuellement Disney). Des techniques de composition très propres à Andrew Lloyd Webber, Elton John & Tim Rice, Jim Steinman & Meat Loaf, Nick Cave, Queen… pour peu qu’on ait ces références là dans l’oreille (mais j’en oublie certainement beaucoup, comme des Lady Antebellum, par exemple). Vous vous doutez bien que ces influences sont loin d’être les plus metal qui soient et que ça influe sur le coté « gentillet » de cet album. De la balade, voire de la power balad qui agrémente la majorité de ce LP. On a aussi l’impression d’un fil conducteur mais sans vraiment savoir pourquoi, une sensation que tout est lié sans pouvoir donner d’explication, un ressenti… On obtient cette explication dans les raisons de l’existence même de cet album, mais je vais quand même un peu garder la surprise, hé, hé, hé…

Même si les plus sombres d’entre nos camarades metalleux ont déjà dû rebrousser chemin, ils vont rater le meilleur puisque « le Diable est dans les détails » et qu’on va détailler ! Je parlais ci-dessus de choses étonnantes, la première qui fait apparaitre un phylactère « WTF ??? » au dessus de la tête, c’est ce premier morceau, « Incomplete », absolument pas rentre dedans : une balade mélancolique en duo vocal femme-homme accompagnés par un simple piano. Pari osé pour du metal ! Incompréhensible réellement à premier jet d’oreille, mais qui prend son sens au fil de l’album – comme je vous disais, cette sensation de « fil conducteur » – dans cette impression de présentation de personnages principaux d’une histoire… Le « bon copain » de cette histoire serait le « 3ème homme », en l’occurrence le piano, ce qui s’expliquerait par la suite par sa quasi omniprésence dans les morceaux, de manière évidente ou dissimulée, et sa (ou plutôt ses) touche(s) a (ont) une place importante dans l’esprit romantique et romanesque (oups, j’en ai déjà trop dit…) de cet album…

On se laisse aussi surprendre de nombreuses fois, grâce à la richesse des idées tirées des sources autres que metal symphonique : rien de réellement technique mais des enchainements d’accords particuliers, ce choix de la bonne note au bon moment, en faire suffisamment pour vous emporter mais sans en faire trop… ces éléments qui manquent (à mon avis, qui n’engage que moi) de plus en plus dans un sous-genre qui semble ne plus avoir grand-chose à dire que se répéter. Ici, on est dans l’émotion, sur de multiples plans, qu’ils soient vocaux mais également instrumentaux (ces soli de gratte efficaces !). Et cet album est diablement fourmillant de ces éléments surprenants : on se sent à l’aise et en même temps pas dans une routine de « ouais, déjà entendu maints fois… ». Si seulement on retrouve des éléments décelables dans des précédents morceaux, une nouveauté permet de ne pas avoir de sentiment de redondance.

Et plus les morceaux s’enchainent, plus on a l’impression d’une histoire qui s’écrit sous nos oreilles, au-delà d’une manière de composer qui laisse la part belle aux voix : ça change de voix… parce que ça change aussi de chanteurs ! Le duo Charlotte Wessels (Delain) /Georg Neuhauser (Serenity) est fondateur du projet Phantasma, mais aussi acteur de premier plan… Les premiers rôles que j’évoquais plus haut… Mais il se trouve que le terme « rôles » est approprié puisque, après recherche, d’autres voix viennent y ajouter leur contribution, comme celle de Tom Englund (Evergrey) sur le morceau éponyme de l’album, Dennis Schunke (Van Canto) sur « Carry me home » ou Chloe Lowery (Transsiberian Orchestra) sur « Try ». Et chaque morceau a le don de vous emmener d’une manière ou d’une autre, par les tripes souvent, dans un monde onirique…

Et pour cause – et c’est pour ça que je n’ai pas fait de l’analyse-décortiquage piste-par-piste – puisqu’en fait cet album, sans que ce soit flagrant ou affiché comme tel, est un concept album dont tout le texte et l’histoire sont tirés d’une nouvelle écrite pour l’occasion par Charlotte Wessels qui sert de trame de fond, intitulée, à l’instar de l’album, « The deviant Hearts » et qui sera disponible avec l’édition spéciale d’icelui. (Bah oui, je n’allais pas vous spoiler, dès le départ…)

« When I was a young boy my father said to me: Life is nothing like a grand symphony (…) Why would you go and chase bigger dreams? »… Mention spéciale sur cet album qui vous soulèvera le reliquat de sentimentalisme dans votre petit metalheart (éventuellement déviant) : les titres « Try », superbe balade évolutive en crescendo, aux enchainements assez inattendus et ce coté un peu BO d’animé Disney en plus agressif, le duo « The Lotus and the Willow » qui vous sort la larmichette dès les premières notes de piano, pour conclure sur le morceau final « Let it die », avec un son néerlandais (je ne saurais pas l’expliquer, on a l’impression que Mark Janssen l’a composé, voire a filé un coup de main à certains moments de l’album) et son finale majestueux avec outro en mélopée.

A écouter quand on assume d’être aussi un petit être sensible sous sa carcasse de cuir et d’acier…

Tracklist :
1. Incomplete (2:49)
2. The deviant Hearts (5:36)
3. Runaway Gray (4:33)
4. Try (4:47)
5. Enter Dreamscape (4:25)
6. Miserable me (4:46)
7. The Lotus and the Willow (4:48)
8. Crimson Course (6:08)
9. Carry me home (5:37)
10. The Sound of Fear (5:24)
11. Novaturient (5:33)
12. Let it die (6:00)
13. Symphony of Light [bonustrack]

Facebookhttps://www.facebook.com/PhantasmaProject

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