Område – Edari

Le 7 août 2015 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Bargnatt XIx : chant, guitares
  • Arsenic : batterie, basse, guitares, electronics

Style:

Experimental Electro/Ambiant/Metal

Date de sortie:

13 avril 2015

Label:

My Kingdom Music

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10

Mon premier contact avec Område se fit à travers le clip de « Mótsögn », premier extrait dévoilé d’Edari. Une découverte durant laquelle il se passa quelque chose. Il y eut cette musique étrange, faite de sonorités éparses qui, mises ensemble, formaient un tout. Un univers poétique et merveilleux, sombre aussi. Il y eut aussi ces images, retranscrivant avec beaucoup de justesse l’émotion abstraite que l’on ressent en écoutant ce titre.

Et puis il n’y eut plus que la musique. Au bout d’un certain temps, je me rendis compte que mon regard était devenu lointain, qu’il regardait bien en direction de l’écran, mais ne le voyait pas ; que la vidéo qui se déroulait sous mes yeux n’était plus que formes floues.

La musique d’Område a quelque chose d’hypnotique et de mystérieux. Tout le projet, d’ailleurs, ressemble à une énigme. A commencer par sa formation : nous savons qu’il s’agit d’un duo connu dans le milieu du Metal, entouré d’invités, et rien d’autre. Les indices convergent vers des origines françaises, ou francophones, mais je suis chroniqueur, pas détective.
Le mystère se poursuit avec l’artwork d’Edari, aussi géométrique que chaotique, aussi beau qu’artificiel. Et, enfin, il s’épaissit avec la musique.

Område évolue dans un style difficile à décrire. Déjà parce que le duo aime les mélanges, donnant naissance à un mix entre Ambiant, Electro soft, Metal, Post-Rock, etc. Mais aussi parce que chacun des titres se différencie des autres – une remarque reprise de la bio du groupe, mais étonnamment véridique. On passe ainsi d’un univers Smooth Jazz sur l’intimiste « Mótsögn » à du symphonique grandiose mais pas pompeux sur un « Mann Forelder » qui pourrait faire office d’intro de concert réussie pour bien des groupes. « Satellite and Narrow », sur lequel Asphodèle (Pin-up Went Down, öOoOoOoOoOo) vient poser ses (oui, ses) voix sensuelles et sibyllines, nous offre aussi un voyage aux sonorités World Music, tandis que « Friendly Herpès » nous emmène vers une Transe organique, et « Otta Sen » dans un Opéra/Techno/Tribal/Metal futuriste et hypnotique…

Pourtant, malgré une variété qui pourrait l’éparpiller, Edari développe un univers. Un univers aux multiples visages, mais d’une grande cohérence. Un fil rouge apporté par des ambiances à l’obscurité constante, le paroxysme étant atteint sur un « Aben Dor » à la première partie bruitiste où les voix, succession de cris gutturaux, viennent appuyer un monde fait de grincements et autres sons ramenant aux pires angoisses.

L’onirisme est bien là, mais toujours contrebalancé par un élément qui vire presque au cauchemardesque. Sur « Skam Parfyme », par exemple, c’est la basse qui apporte une ambiance inquiétante dans un monde au départ cotonneux, qui sombre lui aussi dans les abysses les plus noirs. Même « Luxurious Agony », le titre le plus serein, avec Guillaume Bideau en invité (qui montre encore une fois qu’il est un excellent chanteur), possède ce petit élément qui perturbe. C’est peut-être la mélancolie qui l’habite, ou ce chant, justement, qui semble se déployer sur nous, nous écraser à la deuxième minute, ou ces riffs discrets qui se mêlent à un piano cristallin.
La noirceur est là, toujours, parfois plus présente, parfois moins, mais toujours là, quelque part, prête à revenir au premier plan.

Edari joue sur les émotions, nous fait passer d’un sentiment à un autre en risquant de se perdre sans jamais le faire. C’est peut-être ce qui rend la critique si difficile, presque inutile. Ce qui pourra charmer une personne, en laissera une autre de marbre. C’est le cas pour tous les morceaux, tous les albums, tous les groupes, toutes les musiques, toute forme d’art même, mais cette sensation semble décuplée ici. Tout dépendra de la sensibilité, du moment, de l’état d’esprit… Visionner le clip de « Mótsögn » reste le meilleur moyen de savoir si cette musique-là vous parle, car le reste, tout en étant indéniablement différent, est du même acabit.

Il faut alors, se pencher sur des éléments concrets, comme la variété des titres, l’originalité de cette démarche et de ce mélange expérimental, pour affirmer que ce premier album d’Område est une réussite.


Tracklist :
1. Mótsögn
2. Mann Forelder
3. Luxurious Agony
4. Satellite And Narrow
5. Aben Dor
6. Friendly Herpes
7. Skam Parfyme
8. Otta Sen

Site officiel : http://omradetheband.wix.com/omrade

Facebook : https://www.facebook.com/Omradetheband

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