Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10

Nervochaos fête son vingt-cinquième anniversaire et pour cette occasion, nos Brésiliens réenregistrent des titres de leur quatre premier albums, Pay Back Time (1998), Legion of Spirits Infernal (2002), Quarrel in Hell (2006), Battalions of Hate et tire une piste de The Art of Vengeance de 2014. 13 titres d’un death metal plein de hargne et de rage réunis sur Dug Up… Diabolical Reincarnations et c’est XenoKorp qui signe cette boucherie.

Cet OVNI en forme de best of n’est pas que de simples titres pris et placés là, si tu as bien lu plus haut, il s’agit d’un réenregistrement, et d’une réécriture par la même occasion. On a donc là un death metal old school, qui le reste, certes, mais modernisé niveau son.
Les musiciens actuels se sont réappropriés les titres avec leur façon de voir et de jouer. Le rendu est explosif, coléreux, agressif, bref, le reflet de l’âme des Brésiliens, surtout en ce moment. Déjà que les pistes originales étaient bien vénères sur des albums parus fin 90, début 2000 dans un pays où règne la violence, je te raconte pas l’énergie qui se dégage de ces 38 minutes réenregistrées !
Pas de méprises, même si « I Hate Your God » démarre tout en douceur sur des riffs thashy acérés et sur un mid tempo acceptable, tu vas en prendre plein la gueule sur la suite. Disons que cette entame est faite pour t’attendrir avant de te désosser.
Ça va monter crescendo en intensité sur les quatre titres qui avancent dans les années niveau date de parution (1998, 2002, 2006 et 2010) jusqu’à « Pazuzu Is Here ». On suit l’évolution du groupe dans sa maturité sur ces année-là.

Nervochaos est la définition même du mot « puissance » et la voix de Brian Stone y est pour beaucoup : éraillée sans tomber dans le guttural, elle est rageuse et souvent vindicative et encore une fois, dans un pays comme le Brésil, il y a de quoi.
Les riffs sont parfois punitifs, d’une simplicité redoutable faite pour te hacher les cervicales, parfois harmonieux sur des lignes bien construites à la limite du technique et parfois très mélodieux. Ces mélodies sont plaintives, rampantes, entêtantes et te tordent le bide d’angoisse comme l’aime ce registre.
Les solos sont très hauts en couleur, varient dans leur durée et puent parfois le heavy. Quant au dernier membre originel du groupe, l’indéboulonnable Eduardo Lane, il démonte méthodiquement sa batterie et nos nerfs. Capable de te captiver avec un mid tempo appréciable, il te tabassera ensuite avec des envolées comparables à une cavalerie en plein galop.

« The Devil’s Work », seul titre issus de « The Art of Vengeance » de 2014, montre l’évolution du groupe depuis « Pay Back Time« . On vire ici presque sur un death mélo avec des riffs hyper mélodieux. Mais pas de méprise, ça bastonne sévère quand même !
Cet album de Nervochaos ne fait aucun compromis. Tu seras bousculé sur les 13 titres, enseveli par la boue d’un groove implacable puis déterré par la puissance des déflagrations auditives qui s’en suivront. Ne te repose pas sur les lignes de guitares bien posées car tu ne te remettras pas des riffs en lames de rasoirs que jetteront les mêmes guitares la seconde suivante.
« Dug Up… Diabolical Reincarnations » est l’album qu’il faut pour découvrir Nervochaos. En seulement 38 minutes, tu vas cerner le groupe, son jeu et ses objectifs. Ho, tu ne vas pas mettre longtemps pour les trouver leurs objectifs : dès la seconde piste, tu en auras tellement pris plein la gueule que tu comprendras que le but affirmé ici est de faire mal.

Il se dit du côté du label qu’une sortie est prévue pour février 2022. Quelque chose me dit que Nervochaos va encore nous avoiner.

Tracklist

01 I Hate Your God (2:46) (Pay back time 1998)
02 Envy (2:11) (Legion of spirit infernal 2002)
03 Putrid Pleasures (3:47) (Quarrel in hell 2006)
04 Pazuzu Is Here (3:36) (Battalions of hate 2010)
05 Mighty Justice (2:10) (Pay back time 1998)
06 Upside Down Cross (2:36) (Legion of spirit infernal 2002)
07 The Urge to Feel Pain (3:45) (Quarrel in hell 2006)
08 Dark Chaotic Destruction (2:45) (Battalions of hate 2010)
09 Nervochaos (2:21) (Pay back time 1998)
10 Pure Hemp (0:50) (Legion of spirit infernal 2002)
11 Scavengers of the Underworld (3:59) (Quarrel in hell 2006)
12 Perish slowly (2:58) (Battalions of hate 2010)
13 The Devil’s Work (3:55) (The art of vengeance 2014)

BandCamp  Deezer  Facebook  Instagram  Myspace
Site web  ReverbNation  Spotify  YouTube