NeroArgento – Circles

Le 14 octobre 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


NeroArgento : Tous les instruments, chant

Style:

Rock / Metal Industriel

Date de sortie:

18 septembre 2020

Label:

Rockshots Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6.5/10

« Je chante comme si, sous les paroles de la chanson, était enfouie une carte routière musicale m’indiquant où je dois aller et le moyen d’y parvenir. » Gayle Forman

J’aime bien cette citation pour son côté à la fois métaphorique mais aussi littéral. La notion de carte routière me ramène directement au fait que j’apprécie le plus d’écouter un CD dans ma voiture. C’est bête mais j’aime tellement avoir de la musique quand je conduis, que je me sens plus apte à décrypter un album en conduisant. Tout le paradoxe reviendrait à rappeler qu’il ne faut pas tenter ce genre de cascade intellectuelle chez soi! Normalement, lorsque l’on conduit, la concentration est de rigueur, je sais. Mais si vous aimez écouter de la musique en voiture, vous savez l’effet que vous procure cette dernière sur votre conduite : un effet hypnotique. Vous ne vous souvenez pas de votre trajet pour peu qu’il soit long et monotone. Mais vous vous souvenez très bien de votre côté Fred Astaire qui ressort quand vous conduisez, ou de vos mains battant le rythme sur le volant au risque de déclencher l’airbag. Nombre de fois je me suis retrouvé à me déhancher sur mon siège, comme un teubé, dans un bouchon totalement seul au monde dans ma carriole, en train d’ignorer ostensiblement le regard éberlué de mes voisins d’infortune autoroutière. J’ai un lien très fort avec mes voitures, allant jusqu’à leur donner des prénoms comme pour personnifier cette relation qui existe entre le conducteur et sa bagnole. Et comme si la musique les liait pour toujours dans un élan vital de bonheur musical. Bref, me voilà en train de déblatérer sur mon inceste avec mes voitures… Tout cela pourquoi? Tout cela pour dire que les bonnes babasses de NeroArgento, je les ai kiffées dans ma belle et vénérée Kia Rio! Cette chronique sera donc l’occasion de rendre hommage à ma Josette, sa carrosserie grise et son capot altier. **cœur en émoticône**

NeroArgento est le nom de scène d’un artiste italien qui s’appelle en vérité Alessio Ferrero, qui a trente-cinq ans et qui a fondé son one-man band en 2010. On peut dire que notre camarade aux cheveux gominés, aux tatouages saillants et à la barbe soyeuse n’a pas chômé avec, depuis le premier album sorti en 2011, pas moins de quatre albums en comptant ce dernier, deux EPs qui viennent se glisser entre deux sorties et un court passage sur scène pour affronter le public autrement que derrière une jukebox qui, semble-t-il, a porté ses fruits. Je suis cependant très étonné de l’absence de réelles données concernant l’ensemble de l’ouvrage de NeroArgento, devant de mon côté fouiller dans les abysses d’Internet pour regrouper des informations quoique trop succinctes à mon goût. Est-ce la moindre présence sur scène justement qui tapisse encore trop l’ambition de notre ami italien d’ombre et d’inconnue? Toujours est-il qu’il s’agit pour moi, avec la sortie de Circles cette année 2020, de ma première expérience d’écoute de cet artiste florissant, vu que je ne le connaissais pas du tout d’avant. Je pars donc sur des bases totalement neuves et imprévisibles, ce qui donne un picotement d’excitation, comme une paresthésie avant-propos.

Mais avant, comme c’est de coutume, de m’attaquer à la musique, place si vous le voulez bien à une présentation de la pochette. Qui, je dois l’avouer, ne me fait aucun effet particulier, sinon un haussement des épaules et une mou de la bouche du genre « mouais ». Pour faire dans le non-verbal, comme je me suis retrouvé seul face à la pochette et non la mer comme notre concitoyen d’Echirolles Calogero, je pense que mon visage et mon corps sont passés par au moins deux phases de réaction : le vide et la « mouaisititude ». En fait, je sais que beaucoup d’entre nous ont rêvé un jour d’être cosmonaute, mais à trente ans mes ambitions ont changé et une pochette qui présente une combinaison spatiale avec une sorte d’écran à la Iron Man qui montre le nom de l’artiste et de son album et un logo étrange à gauche, cela me laisse totalement indifférent et surtout, je me demande bien pourquoi ce choix qui paraît aléatoire, ou au plus excusable maladroit… D’autant que j’ai regardé par curiosité les autres pochettes et je les ai trouvées bien plus intéressantes que celle-ci. Erreur de parcours? Choix non-réfléchi? Farniente? Je ne sais pas vraiment, parce que si l’effet recherché était le minimum syndical, à savoir être attractif (ce qui pour une icône spatiale serait raccord d’ailleurs), c’est raté. Alors delà à y trouver un sens métaphorique, personnel ou même basique selon la musique, je pense qu’il y a quelques années-lumière. Un artwork sans intérêt et qui ne remplit pas son rôle, forcément cela n’amène rien de bon.

Pour résumer ma première écoute, et comme je parlais sans réel réflexion au départ d’une paresthésie, je citerai le grand artiste, le grand sauveur de la Terre du Milieu et le grand ami de Jacques Dessange ou de Jean-Louis David, sieur Légolas qui disait : « je sens quelque chose. Un picotement au bout des doigts. Je crois que ça me fait de l’effet. » Bon, je ne vous ai pas mis volontairement la réaction grivoise de Gimli car le résumé dériverait vers quelque chose de rigolo que je ne veux pas comparer ici avec l’écoute que j’ai faite de l’album car ce serait hors de propos, sinon irrespectueux. Mais malheureusement c’est à peu près bien résumé pour une première écoute. Il y a eu quelques petits sursauts de plaisir de ma part devant ce mélange de rock, de metal et de musique industrielle, mais le stade de sursaut ne s’est pas accompagné d’orgasmes auditifs. Je suis resté somme toute assez calme. Ce qui n’enlève en rien que l’album est plutôt bien présenté, amène des éléments intéressants voire très positifs, mais… Je ne sais pas vraiment, il manque surement quelque chose, un soupçon de talent ou d’imagination pour que Circles se dégage suffisamment de ces prédécesseurs et donne l’envie d’y revenir dessus. Passée la première écoute, je n’ai pas eu envie d’approfondir plus la chose et c’est dommage parce qu’il ne manque pas grand-chose. Je vais tenter d’expliquer pourquoi je me suis arrêté à une écoute.

Le son tout d’abord est certainement le point fort, sinon le seul, de l’album Circles. Niveau production, la retouche qui a été faite en studio est superbe, le son est vraiment très bon et donne la part belle aux éléments industriels qui sont prépondérants au reste. Les basses fréquences sont excellentes, claquent bien dans les supports d’écoute et la particularité du son est que les guitares sont bien présentes, sans être étouffées. Pour une fois, je dirais que l’industriel n’a pas pris la place principale, les instruments sont bien mariés ensemble et l’on ignore s’il faut mettre en avant sur l’étiquetage de la musique le mot « industriel » ou « rock » ou même « metal ». Rien que pour cela, je mettrai surement une note correcte et je pense que la production qui est faite pour l’album mérite au moins que l’on prenne en considération la volonté de la part de NeroArgento d’aller vers un perfectionnisme qui l’honore et lui rend grâce. Il y a vraiment une volonté de faire dans le sérieux qui me fait plaisir et je devrais être content!

Seulement, voilà. L’album n’est pas franchement original, ne se démarque pas du tout et n’amène pas un renouveau. La musique industrielle a pourtant tellement de capacités de progression et d’amélioration, d’évolution même, que tomber sur un album qui pue le manque d’originalité, cela est extrêmement rare. Et heureusement, sinon on se découragerait vite avec un style qui continue à hanter les rayons de disques. Et si l’écrasante majorité des artistes industriels réussissent, au gré de leurs créativités et de leur volonté de mener un disque vers une grande subjectivité et ainsi nous surprendre, à toujours se montrer originaux, il subsiste quelques-uns qui, hélas, tournent en rond. N’ayant pas écouté les précédents albums, je n’irais pas jusqu’à dire cela de NeroArgento, mais je trouve que son album sent le réchauffé. Et la confusion règne dans le style de musique mélangé à l’Indus : est-ce du rock? Du metal? Les deux? Aucun? Je ne sais pas, cela se mélange tellement sans s’assembler que j’en viens à me demander comment l’artiste compose ses morceaux, si c’est en collant des riffs comme l’on colle deux stickers côte à côte pour qu’ils se suivent plutôt que de les superposer pour qu’ils se mélangent. Je précise que ce constat n’engage que moi et j’espère que l’album ravira du public amateur d’industriel, mais si je ne suis pas allé vers plusieurs écoutes, c’est que cet album ne me transcende pas et m’intéresse peu. Désolé…

Cela n’enlève en rien toutefois que NeroArgento, multi-instrumentaliste, maitrise bien son ensemble orchestral si je peux dire ainsi et se montre doué pour les manier. Et je dois bien reconnaitre que la maitrise n’amène pas l’originalité, de même que la technique n’amène pas le renouveau et peut enfermer le musicien dans ses acquis. Par contre, le gros gros problème de l’album selon moi, et cela ne va pas lui plaire assurément, c’est le chant. Il y a deux poids deux mesures : les rares parties criées sont intéressantes et mériteraient d’être plus présentes, tandis que le chant clair et majoritairement usité est trop mou. Beaucoup trop mou et pire encore : trop commun. C’est un type de chant très pop rock, ce qui ne va pas du tout avec au moins la moitié des parties instrumentales plus bourrines. Un chant pop rock est forcément trop commun pour, encore une fois, donner envie de l’écouter à part pour les amateurs de musique de radio (et encore, non auto-tunée). J’aurais absolument aimé que le chant soit plus original aussi, et non trop copier-coller sur les musiques que l’on entend à la radio et qui nous assomment. Pour moi, il n’y a pas de réel intérêt à un chant comme celui-ci, sauf plaire au public au détriment de plaire à soi-même. Voilà.

Je préfère arrêter ici, je pense que je serais incapable de faire mieux pour un album, le quatrième pourtant et qui se nomme Circles, et sans jeu de mot idiot j’ai peur de devoir tourner en rond. Je ne sais pas quoi dire… Faut-il l’écouter? Oui, certainement pour se faire son opinion, mais c’est un argument positif fourre-tout, histoire de rester sympathique pour l’artiste. Mais en toute franchise, l’album n’est pas intéressant. Il souffre d’un manque total d’imagination, d’originalité et j’ai peur que NeroArgento soit un énième artiste qui créé non pas pour se plaire à lui-même et rester en accord avec ses principes, mais pour plaire à tout prix. A tout prix, y compris celui de se saborder tout seul en proposant un album réchauffé et qui, s’il ne manque pas de points positifs, déborde de points à améliorer ou à gommer pour au moins me satisfaire. C’est dommage, et j’espère que le prochain sera plus… Plus.
PS : si la sœur de l’artiste s’appelle Asia et qu’elle est actrice, qu’il m’appelle au 06 09…

Tracklist :

1 Inside
2 Heisenberg
3 Shed My Skin
4 Circles
5 Here In The Cold
6 Zen
7 Coming Home
8 What If
9 Will You Feel Sorry?
10 Not My Turn
11 Outside

Facebook
Site officiel
Instagram
Twitter
Bandcamp
YouTube

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green