Metal Allegiance – Metal Allegiance

Le 5 octobre 2015 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Mike Portnoy : Batterie
  • David Ellefson : Basse
  • Alex Skolnick : Guitare
  • Mark Menghi : Chant

Style:

Thrash Métal (ou poubelle de table avec plein de guests dedans ! )

Date de sortie:

18 septembre 2015

Label:

Nuclear Blast

Note du Soilchroniqueur (ShaK) : 5/10

J’espère que vous maniez le second degré avant d’entamer cette chronique. Car, autant vous prévenir tout de suite, je n’accroche pas du tout au principe du All Star Band. Sorte de « nouveau » concept qui consiste en fait à accumuler les poids lourds (sic) du métal, balancer des noms à qui veut bien l’entendre à grand renfort de tweets ou posts FB foireux, histoire de faire semblant de créer une pseudo attente insoutenable des métalleux du monde entier qui seraient prêts à se ruer sur un album qui révolutionnerait la musique. Sous prétexte que les guests présents vaudraient bien, à eux seuls, qu’on se déleste de quelques euros (ou dollars, ou wuhan, ou roupies ou roubles ou je ne sais quelle autre monnaie). Ajoutez à cela des maisons de disque qui en profitent pour se faire de la pub pour pas cher et engranger de confortables royalties, car franchement, financer un tel album, ce n’est pas une grosse prise de risque il faut bien l’avouer. Si en plus, on peut aussi surfer sur la nostalgie des anciens hard rockers cinquantenaires qui pensent que tout était mieux avant (oui c’est toujours mieux avant, c’est bien connu), que le metal c’est plus ce que c’était, que l’esprit n’est plus le même, ben vous obtenez ce genre de « projet » vaseux basé avant tout sur l’aspect financier.

L’effet marketing ayant fait son office, je me serais volontiers laissé aller à espérer que ce projet puisse être différent. C’est vrai, après tout, on avait droit à des noms accrocheurs, Portnoy, Ellefson, pour ne citer qu’eux. Pourquoi ces gars-là ne souhaiteraient pas se retrouver pour partager leur amour du metal et proposer un album franchement dantesque, ils en ont les moyens financiers et surtout techniques. Il ne s’agit pas d’un album tribute fait par des groupes désireux de se faire connaitre, mais bel et bien de musiciens aguerris. Après tout, à grand coups de déclarations toutes plus pompeuses les unes que les autres, je cite « Alex est un Dieu de la guitare. Il peut jouer n’importe quoi. Certains riffs vont devenir des grands classiques, des riffs qu’on peut comparer à Dimebag Darrel et « Walk », ou encore James Hetfield et « Master Of Puppets », des riffs vraiment mémorables ». Vous en conviendrez, au niveau modestie, on a connu mieux !

Au vu de ce qui nous était donc présenté comme une « boucherie de chez boucherie », on aurait donc pu espérer qu’ils relèvent le challenge (à leur portée, du moins je le croyais), de réconcilier les jeunes qui écoutent avant tout du metal actuel, et les moins jeunes qui sont plus attachés à un metal un peu plus old school. Une sorte de Melting Pot rassembleur, un véritable hymne commun dans lequel chacun se retrouverait, s’identifierait. Mais non, c’était trop demander, ou alors, il ne fallait pas s’envoyer autant de fleurs (fanées) avant. Pourquoi se fouler quand on peut faire de la bouse ? Pourquoi proposer un hamburger maison avec des produits nobles dans un cadre américain authentique, quand on peut servir un sandwich de merde comme chez la « plus grande chaine de fast food du monde » ? Pourquoi servir une mémorable jambon -mozzarella di buffalla cuite au feu de bois, quand on peut balancer une surgelée infecte de chez marque repère ? Eh bien, la réponse est simple, pour faire du profit. Car en fait, et c’est pour cela que je ne serais pas le moins du monde clément envers cet album, quand ça pue à plein nez la démarche à but uniquement lucratif ça m’emmerde. Je suis grossier ? Je le concède. Excessif ? Peut-être un peu. Déçu ? Carrément ! Mais moi, le CAC 40 du métal, le boursicotage de l’endorsement, ça me file l’urticaire.

Commençons par Portnoy, le gars qui multiplie les projets douteux depuis son départ de Dream Theater. Où sont passés les plans géniaux, où se sont envolées les idées alambiquées des rythmiques qui faisaient sa patte ? Ah si, pardon, il a apporté sa touche sur « Triangulum », le passage prog’ de l’album. Effectivement, vu le niveau technique des musiciens et des invités, oui, ça fait son effet. Mais bon, si on veut du prog, on retourne écouter le groupe cité plus haut. Mais soit, admettons. Il était peut être grippé, avait des courbatures en raison d’une grosse fièvre ramenée des tropiques.

Concernant Dave Ellefson, qu’est-il venu faire ici ? Prendre un bol d’air loin de l’ambiance Megadeth, on peut se le demander. Servir de prête-nom ? Sûrement. Le mystère reste entier, mais pour l’admirer, je ne l’ai jamais vu aussi effacé.

Alex Skolnick est le troisième larron de ce projet (promis je me tais), dont le grand instigateur lumineux est un certain Mark Mengui (dont je n’avais jamais entendu parler, mais je suis surement inculte). Quel génie ce Mark, mais comme tout génie, il aurait dû rester dans sa lampe magique ou alors, exaucer un vrai vœu, pas nous servir un cauchemard.

Passons au contenu (enfin si on peut dire ça), vous m’excuserez par avance, mais il m’a été impossible d’écouter les titres dans l’ordre, tant cet album m’a ennuyé.

Grand fan de Lacuna Coil et de Cristina Scabbia, j’avais hâte d’écouter « Scars ». L’idée du duo (avec Mark Osegueda) était plutôt pas mal. Bon ben je repasserai. Le titre est insipide. Non seulement on ne sait pas à quel style on a à faire, mais en plus tout est sous exploité, pourtant ça ne démarrait pas trop mal. Déception.

Faisons un petit tour du côté du metalcore avec Jamey Jasta (Hatebreed) et Doug Pinnick (King’s X) sur « Wait Until Tomorrow ». Circulez, il n’y a rien à voir. On est dans la lourdeur la plus totale, avec des riffs usés jusqu’à la moelle, tellement passe-partout que 99,99% des groupes de metalcore vont intenter un procès pour plagiat.

Je ne m’étale pas sur « Destination Nowhere » chanté par Matt Heafy (Trivium), tout est là encore dans le titre. Non mais sérieux, qui peut se permettre de démarrer un titre par « one two three four » ?! Une fois de plus, aucune flamme, rien, le néant. En même temps, à force de vouloir mélanger les styles au gré des chansons, on ne peut que se prendre les pieds dans le tapis.

Tentons de nous attarder sur le moins pire, ça ira plus vite. « Gift Of Pain », chanté par Randall Blythe (Lamb Of God), ne brille pas par son originalité, mais se laisse écouter. « Let Darkness Fall » après une intro moisie (Mike, tu nous fais quoi là), est plutôt pas mal, Troy Sanders (Mastodon) et Randy Blythe se renvoient la balle plaisamment, le pont central apporte une pointe de satisfaction pour une fois mais c’est bien mince.

Phil Anselmo nous gratifie d’une excellente prestation sur le mid-tempo « Dying Song » avec son chant clair au timbre si particulier, là je dis bravo. Voilà un gars fidèle à ce qu’il a toujours été, professionnel et bourré de talent. Dieu que ça fait du bien dans cet océan d’ennui !

N’étant pas fan de Testament, je ne peux pas dire que j’ai accroché sur « Can’t Kill The Devil », chanté par Chuck Billy de ….. Testament. Même si le titre n’est pas mauvais on tourne en rond au bout de 20 secondes. L’endormissement nous guette sévèrement.

Parlons de « Pledge Of Allegiance », un titre sorti tout droit du début des années 80. Mark Osegueda (Death Angel), Gary Holt (Exodus, Slayer), Andreas Kisser (Sepultura) ou encore Charlie Benante (Anthrax) balancent ce qu’ils savent faire de mieux. C’est pas mal, ça bouge, ça joue et pour peu qu’on soit fan du old school un peu gras, on peut y trouver son plaisir. Mais là encore, question originalité, vous repasserez plus tard, elle a été refoulée à l’entrée de la boîte pour cause de mauvais profil.

Bien entendu, j’aborde rapidement « We Rock », un titre de Dio, sur lequel pléthore de guests viennent pousser la chansonnette comme Tim « Ripper » Owen (mais que lui est-il arrivé, il est tout bouffi !) ou encore Alissa White-Gluz (elle fait le boulot, une vraie pro, pas pour rien qu’elle a rejoint Arch Enemy). C’était couillu de vouloir s’attaquer à l’éternel Ronnie James mais le résultat est tout juste passable, quant au clip, c’est tellement cheap qu’on est à la limite du grotesque.

Bref, on nous promettait la lune, on l’a vue, c’est vrai, mais pas celle à laquelle on s’attendait (si vous voyez ce que je veux dire …) On croyait voir des mangeurs d’insectes, des Robinson Crusoé, on ne trouve en fait que des éclopés, des survivants d’un naufrage digne du Titanic, balancés par les flots, venus s’échouer sur une plage déserte. Tom Hanks lui, avait au moins eu le mérite de se sortir les doigts pour se faire du feu, ici non, on attend que la foudre embrase un tronc séché pour pouvoir avoir de la lumière. On attendait des tueurs, des guerriers, on se retrouve avec des affreux en guenilles aux armes rouillées, incapables de faire un pas sans s’écrouler. On se fout de nous, de la plus belle des façons. Je pourrais continuer des heures à énumérer les points négatifs qui composent cet album comme les spectateurs jalonnent les routes du tour de France. Sérieux les gars, c’est tout ce que vous avez à nous proposer ? Concrètement, c’est le genre de réunion qu’on aimerait voir sur scène, le truc de dingue qui vous ferait dire « Ouah j’y étais, j’ai vu ça ». Sauf que là, c’est sur galette, que vous avez déboursé de la thune que vous auriez largement pu investir ailleurs, dans des groupes qui se démènent pour sortir quelque chose d’innovant, de travaillé, de pensé, de réfléchi.

Est-ce que je perds encore un peu de temps à vous parler de la pochette ? Je crois que ce n’est pas la peine, tellement elle est moisie elle aussi, tout comme les titres des chansons, pompeux à souhait.

Vous l’aurez compris, je n’adhère absolument pas à ce genre de produit marketing. Dans le cadre d’un soutien à une œuvre caritative, ou pour une cause humanitaire, on aurait pu louer la démarche mais il n’en est rien. Je ne m’éterniserai donc pas, le second degré (tout comme ma patience) a des limites. J’ose un 5 par respect pour la qualité des musiciens dans leurs formations respectives, rien de plus. Un attrape nigaud à éviter de toute urgence. Un album qui ne restera pas dans les annales à part peut-être la façon dont on se la fait mettre.

Tracklist :
1. Gift Of Pain
2. Let Darkness Fall
3. Can’t Kill The Devil
4. Dying Song
5. Scars
6. Destination Nowhere
7. Wait Until Tomorrow
8. Triangulum – creation – evolution – destruction
9. Pledge of Allegiance
10. We Rock – Dio Cover (Bonus Track)

Site Officiel : http://www.metalallegiance.com

Facebook : http://www.facebook.com/metalallegiancetour

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