Krokodil – Nachash

Le 19 mars 2015 posté par Lusaimoi

Line-up sur cet Album


  • Simon Wright : chant
  • Daniel P. Carter : guitare
  • Alessandro Venturella : guitare
  • Laurent Barnard : guitare
  • James Leach : basse
  • Dan Foord : batterie

Style:

Sludge/Groove Metal à pointes Prog

Date de sortie:

10 novembre 2014

Label:

Spinefarm Records

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8/10


Hormis l’animal, à deux lettres près, le nom de Krokodil ne dit peut-être rien à la plupart d’entre vous. Et ce n’est pas anormal. Formé en 2011, ce sextet anglais n’a rien sorti si ce n’est, en 2014, l’album dont nous allons parler. Pas une démo ou EP et pourtant, pour ce premier enregistrement, ils sont signés direct par Spinefarm, qui n’est pas la plus petite maison de disques qui soit. Peut-être est-ce dû à leurs prestations (simple hypothèse), peut-être à un copinage ou simplement au flair de l’un des employés du label. Les hypothèses sont légions.
Certains auront peut-être lu le nom du groupe dans certaines news puisque le guitariste Alessandro Venturella a remplacé à la basse Donnie Steele (qui lui-même succédait à Paul Gray, disparu en 2010), chez Slipknot. Mais que les détracteurs des types masqués ne ferment pas cette fenêtre si vite, parce que Krokodil n’a pas grand-chose à voir avec les Neo Metalleux de l’Iowa.

Non, dès « Shatter », c’est une musique très noire et oppressante, à l’image du digipack sombre et torturé, que joue le groupe, bien plus que celle des gars de Des Moines. Surtout qu’elle est servie par une production en tous points parfaite. Etouffante, sale, elle est aussi puissante et laisse s’exprimer chaque instrument.
Krokodil pratique un Sludge pesant au groove absolument démentiel. Néanmoins, malgré cette capacité à nous pondre des phases mémorables et rapidement mémorisables, il ne cède pas au compromis. Les mélodies arrivent – parfois sans qu’on comprenne comment et, étonnamment, ça marche –, mais ne viennent jamais faire baisser la hargne véhiculée par leur musique. On prend pour preuve le refrain de « Shatter », grisant (tout comme son solo inattendu), celui de « « A Life Lived in Copper, but Painted in Gold », où la violence ne baisse jamais, ou encore le plan en guitare claire sur « Skin of the Earth » (que l’on retrouve sur « Reptilia Familiar »), avec un chant trituré à l’extrême qui glace le sang.

On a bien ces chants clairs, qui prennent de plus en plus d’importance dans la deuxième partie de l’album, mais ceux-ci restent dans une vision absolument négative du monde et ne nous transmettent aucun sentiment affichant la moindre pointe de bonheur. Malaise, tristesse et grisaille semblent être le maximum que les Britanniques puissent faire pour nous rassurer.
Et si « The Collapse » – en mode Sludgy Ballade où la mélancolie prend le pas sur la rage et qui voit son point culminant atteint lorsque les deux se rencontrent à la toute fin du refrain –, et « Ragnarock », interlude instrumental serein, permettent de respirer, elles sont judicieusement accolées et opposées à la massue « Porcelain Bones » et au rentre-dedans, direct et agressif « Sleep Well, Medusa », les deux titres les plus violents de Nachash, pour une partie aux contrastes exacerbant chacune des émotions ressenties.

Qu’elle s’illustre sous forme de fureur ou d’un mal plus insidieux, la noirceur véhiculée par Krokodil ne s’estompe jamais (« Ragnarock » mis à part) jusqu’à « Pyllotaxis », fausse outro qui déboule sur un hurlement inattendu avant de se pencher, petit à petit, sur un Modern Metal savamment mélangé au style sale du groupe. Ce dernier titre, plus calme que les autres, avec un refrain où le chant clair est doté d’un effet surprenant, s’énerve à sa toute fin où la voix est portée dans ses derniers retranchements.

Il n’est donc pas étonnant de voir Nachash sorti chez un label aussi important que Spinefarm sans avoir suivi la progression plus lente de la plupart des groupes. Ce Sludge Groovy permet aux douze titres de cracher une musique aussi redoutable que haineuse. Et comme les morceaux sont aussi peu avares en surprises – avec une basse bien présente, intelligente –, on souhaite à Krokodil une longue vie pleine d’autres albums de ce calibre.

 

Tracklist:
1. Shatter
2. Skin of the Earth
3. Dead Man’s Path
4. A Life Lived in Copper, But Painted in Gold
5. Reptilia Familiar
6. Porcelain Bones
7. The Collapse
8. Sleep Well, Medusa
9. Ragnarock
10. Sun Riders
11. Sobek
12. Phyllotaxis

 

Site Officiel : krokodilrock.com
Facebook : www.facebook.com/krokodilrock

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