Königreichssaal – Witnessing the Dearth

Le 24 décembre 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Papa Artur - Basse, Claviers, Chants additionnels
  • Jakub - Batterie
  • De Atevs - Chant, Guitares

Style:

Black Doom Metal

Date de sortie:

12 décembre 2020

Label:

Cult of Parthenope

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

Avant que tous les allergiques au mot “Reich” ne se mettent à ruer dans les brancards, il convient de préciser que « Königreichssaal » veut dire « Salle du royaume » dans la langue de Göthe !
Ceci étant dit, on va pouvoir discuter intelligemment.

La scène polonaise nous avait habitué à des groupes de black metal particulièrement brutaux, à l’instar des Behemoth, Hate, Azarath ou autres Hell-Born.
Mais, coup sur coup, on se prend deux groupes qui nous font dans un black metal beaucoup plus travaillé au niveau des ambiances et des atmosphères, qui sont autant de voyages initiatiques des plus énigmatiques.
En octobre dernier, on s’était déjà pris pleine face l’étonnant Przeddzień d’Odium Humani Generis (>> ici <<) et là, deux mois après, la Pologne nous envoie ce premier album du trio de Königreichssaal.

Entre doom et black metal atmosphérique, la musique de cette nouvelle formation se veut mystérieuse, addictive et avant-gardiste !
Witnessing The Dearth décrit la chute actuelle du genre humain, entouré de pénurie et de laideur, avec un concept lyrique visant à critiquer les religions en général et de la folie chrétienne en particulier.
Pour cela, on navigue dans des eaux troubles et occultes d’une musique aux tempo souvent très lent, lancinant et répétitif, avec un soin particulier aux ambiances malsaines et morbides.

D’entrée, l’intro “Ostium” pose les jalons : plage ambiante aussi énigmatique que désespérée et ouvre la porte à un “Der Kreuzweg” dans les mêmes tonalités.
Entre les voix chuchotées, les riffs lents, répétitifs et obsédants, un chant torturé et une ambiance dépressive, tout est fait pour que l’auditeur se retrouve prisonnier dans toute une foultitude de sentiments mystiques contradictoires dans lesquels aucun optimisme ne semble possible.
La production semble sortie tout droit d’une crypte tant certaines réverb’ nous entraîne au fin fond d’une pièce sombre ne laissant pénétrer aucun rai de lumière.
Un tel magma de ténèbres opaque ne peut laisser indifférent : l’auditeur se laisse transporter dans les méandres de ces compositions que seul un esprit torturé peut composer.
Et le côté mystique de l’ensemble prendra encore plus d’ampleur avec l’instrumental “No lights” : des voix impalpables et lointaines, chuchotées, quelques sons dissonants… magnifique introduction à un “Ladder to Go” qui continue son travail de sape découlant sur un rythme un rien plus enlevé aux ambiances toujours aussi glauques !
Les longueurs des deux titres principaux (onze minutes pour “Der Kreutzweg”, huit pour “Ladder to Go”) permet à la fois au titre de se mettre lentement et vicieusement en place mais donne l’occasion au second, tout en restant dans une lancinance obsédante, de monter crescendo pour aboutir à quelque chose de grandiosement sordide et sinistre !
On retourne aux ambiances pesantes et sombres avec son lot de chuchotements et de mélodies mortuaires : l’ensemble est tellement bien fait qu’on peut ressentir la peur et la douleur dans les passages les plus oppressants : les passages musicaux et cette batterie qui se posent subtilement sur des guitares éthérées ne sont là que pour amplifier l’impression de folie sourde qui augmente au fur et à mesure que le titre s’égrène : et “Stray Dogs” qui s’enchaîne sans la moindre transition perpétue cette sensation d’aliénation mentale que seul un esprit meurtri peut démontrer. Les riffs s’affolent alors que la batterie reste désespérément en low tempo avec toujours ces voix tortures qui nous pénètrent, comme le décrit très bien la superbe pochette, jusqu’au plus profond de notre esprit !

Et comme une envie de finir sur quelque chose d’apocalyptique, “Bez Czasu, Bez Boga, Bez Was” achève cette album avec une envie de tout détruire en l’espace de six minutes : si Königreichssaal voulait nous proposer la bande son de la fin de l’humanité, ils ne s’y seraient pas pris autrement !

Witnessing the Dearth est un chef d’œuvre d’une intensité et d’une force incroyables : entre black metal traditionnel et passages dissonants et inventifs, le trio polonais sort des sentiers battus et nous offre 40 minutes inhabituelles et extrêmement accrocheuses.
Pour auditeurs avertis certes, mais pour adorateurs de chef d’œuvres qui confinent à la beauté absolue !

Tracklist :

1. Ostium (1:33)
2. Der Kreuzweg (11:02)
3. No Light (3:26)
4. Ladder to Ego (8:18)
5. Force Majeure (4:41)
6. Stray Dogs (5:50)
7. Bez czasu, bez boga, bez was (6:29)

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