Johnny The Boy – You

Le 21 novembre 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Belinda Kordic – Chants
  • Justin Greaves – Guitares, Batterie
  • Matt Crawford - Basse

Style:

Blackened Sludge / Doom Metal

Date de sortie:

09 juin 2023

Label:

Season of Mist

Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : note 9/10

Les Aventures de Mémé : Mémé ne sait plus où donner de la tête

Belinda – Vokillz
Justin Greaves – Guiterrorist & Drumbs
Matt Crawford – Bass Avalanche

Voilà, tout est là, tout est dit dans ces quelques mots de présentation du Line up de Johnny the Boy par eux-mêmes.

Cet album va vous clouer sur place, avec ce pas de côté qui fait la folie des grands groupes. Pourtant, me direz-vous, Johnny the Boy, c’est pas très vieux tout ça. Il est vrai que le groupe n’a pas l’âge canonique de Mémé, n’en demeure pas moins que le talent n’attend pas l’âge (parfois) et qu’en plus… ces trois là se pratiquent déjà par ailleurs sous un autre registre.
Je vous vois venir et m’annoncer « ah ! C’est donc un side project, que ce Johnny the Boy ? ». Ben oui et… Et non, Mémé ne perd pas la tête… Et oui, c’est side, mais avec des antécédents qui laissaient suggérer, présager, imaginer ce qui se passerait… Et non, à les écouter, c’est un projet à part entière, hors parenté, bien qu’en tendant l’oreille on puisse retrouver leurs amours respectives de certains genres musicaux… Et oui, vous pourrez retrouver ce line up sur scène, suivre l’évolution de Johnny comme on suit celle d’un filleul ou de l’arrière petit-fils dont on s’émerveille à chaque instant… mais après qu’il ait appris à marcher ! Enfin, surtout après que Belinda, Justin et Matt aient assuré la promotion et la tournée de l’excellentissime « Banefyre » sorti en 2022. Car, vous l’aurez compris, nous avons ici un trio prégnant du groupe de Post Rock Prog, Crippled Black Phoenix.

On y retrouve leur attrait des belles mélodies, leur façon de nous englober dans leurs morceaux, nous cocooner, pour nous embarquer dans cet endroit interne autant qu’intime à chacun où nous nous retrouvons face à nous-mêmes, face à nos émotions, nos réflexions, nos murmures intérieurs. Mais Johnny the Boy, n’est en rien un ersatz de CBP.
Avec You, Johnny the Boy nous offre un premier LP déjà bien réussi, aux remugles crissant de Sludge, aux lourdeurs pachydermiques de Doom avec ce côté enjoué de riffs qu’un bon vieux rockeur de ces familles n’aurait pas renié. Mais ce n’est pas tout, car on se retrouve avec ces passages émotionnellement forts, proche du prog, quand d’autres vont être hypnotiques, répétés comme un mantra qui s’octroierait quelques sons électros pour un petit rendu psyché.

C’est la voix de Belinda qui va en surprendre plus d’un.e ! Si on peut retrouver la douceur d’un chant éthéré Crippled Blackien sur certains morceaux, enfin plutôt surtout certains bout de morceaux, comme le 5e titre, « Crossings » vers 5:30, comme un chœur en réponse aux guitares, ou encore à 3:00 sur « He Moves » le 3ème titre, c’est un voix nécro qui vient nous cueillir d’entrée de jeu. Une voix qu’on ne lui connaissait pas. Vraiment ? Pas tout à fait… encore une fois, Mémé va devoir se contredire. Car d’après les propos de Belinda, c’était bien cette voix de vieille sorcière tout droit sorcière d’un conte de BabaYaga, qui avait eu la primeur de se faire jour dans une de ses premières formations. Un juste retour des choses ? Peut-être… Mémé n’est pas dans la tête de la belle à la voix de bête ! Mais une envie irrépressible de retrouver des propositions plus tranchées, incisives, froides comme le marbre, certainement. Et c’est tout le groupe qui souhaitait cette direction, touchant de la sorte au Black Metal qui glace le sang, même celui d’un vampire. Elle est scories, elle est cailloux qui se frottent l’un contre l’autre, elle crisse comme des grains de sable sous la dent pour apporter ce surplus d’émotion. Il est à relever d’ailleurs que le tout dernier morceau de Banefyre est un titre originellement composé pour Johnny the Boy. C’était un petit clin d’œil sur ce qui serait… 

Quand Mémé a eu vent de ce Johhny the Boy, c’est par le dernier titre, « Without You ». Il s’en dégageait un truc à la fois mélancolique et fort, avec un grain de voix très particulier, de ceux qu’on se dit que la prochaine fois, on le reconnaîtra. Bien sûr, tout le titre est d’une douceur, d’une beauté, d’une tristesse latentes. On est absorbé par ce flux de sensations. Alors on va jeter un oeil sur le reste de l’album. On tombe sur cet artwork des plus minimalistes. De son œil noir, un corbeau vous toise. Bon, Mémé aime les corbacs, elle en a même un tatoué sur son avant-bras. Mais là, cet œil ainsi mis en avant, j’étais plongée dans un univers à la Süskind, même si on est loin du pigeon. Alors, entre le nom du groupe, Johnny the Boy, le titre de l’album, You, qui n’est pas sans rappeler la série Netflix, avec son lot de glauquitude, d’espionnage malsain, ce corbeau qui vous regarde prend déjà une certaine dimension. Pour Mémé, Johnny, c’est lui ! Alors quand elle lance l’album et que l’intro du titre introductif, « Die Already » aux allures très Rob Zombie, susurre « Johnny the Boy has done it again ! », suivi de cette voix inattendue, c’est tout vu. Dans la tête de Mémé, l’histoire se met en place. Johnny le corbeau a encore fait de belles conneries. Il est de retour pour vous jouer un mauvais tour ( comme dirait la team Rocket et son Miaouss ). Et la fin de « Die Already » conforte ce vent de folie qu’un personnage de corbeau maléfique pourrait apporter…

Ouais ben, pas tout à fait ! Tu t’es bien fourvoyée, Mémé ! Parce que Johnny the Boy, c’est l’un des antagonistes de Mad Max, un psychotique déjanté et complètement instable sur qui personne n’a pas de contrôle. Mais c’est bien sûr ! Que n’y avais-je pensé plus tôt ! Il faut dire que la dernière fois que Mémé a maté Mad Max (c’est beau les allitérations et assonances, hein ?), ça remonte à une paires d’années, de décennies même ! De fait, l’histoire prend une autre tournure. Mais alors, quel rapport entre le corbeau, Mad Max, et cette musique envoûtante, rocailleuse et parfois psychédélique ? Un brin de folie, une attitude Rock’n Roll, une envie de liberté, de faire sauter tous les carcans ! Est-ce pour autant un concept album autour de l’univers de Miller ? Bah non !

Chaque titre aura son propre univers et traitera de sujets qui sont pour chacun d’eux une volonté d’être mis en avant. Ainsi le « Ricochet » du refrain de « Die Already » rimera avec Pinochet et toutes formes de dictature. Le splendide « Without You » est un hymne à leur chat. On y croise également des héros de la seconde guerre mondiale, …

You est un album qui, une fois écouté, reste en tête par son côté hypnotique, ses riffs mélodiques et Rock’N Roll, sans oublier les voix qui passent de la voix Necro à la voix claire pour terminer sur un grain à mi-chemin entre les deux. You est un album qui, une fois appréhendé dans sa globalité, nous fait ressentir toute son unicité. Dans le sens où c’est fluide, c’est cohérent. Et pourtant, chaque titre a son monde car Johnny the Boy cherche à tout prix à planer dans le vent de la liberté. Pour autant, le vent peut se faire tempêtueux, grinçant. C’est lourd et envoûtant, c’est aussi son héritage Dark et Grunge qui laisse une empreinte graisseuse sur notre esprit.

Johnny the Boy has done it so good ! We hope you’ll do it again.

En attendant, Mémé s’est bien emmêlée les pieds ! 

Tracklist :

1. Die Already (05:12)
2.Grime (04:10)
3.He Moves (04:44)
4. Endlessly Senseless (06:13)
5. Crossings (08:05)
6. Druh (02:52)
7. Wired (02:47)
8. Without You (07:16)

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