Helrunar – Sól

Le 9 juin 2011 posté par Dada metal

Line-up sur cet Album


Skald : chant
Alsvartr : basse, guitare, batterie

Style:

Pagan

Date de sortie:

Janvier 2011

Label:

Prophecy Productions

Note du soilchroniqueur (Dada Metal) : 9,5/10

« Vous êtes sur Terre, il n’y a pas de remèdes ! » Ce sont ces mots, issus de la pièce Fin de partie du dramaturge Samuel Beckett, qui résonnent en tête au moment de l’écoute du nouvel album d’ Helrunar. Des mots durs pour une musique qui l’est tout autant. Nerveuse, elle semble bercer l’auditeur jusqu’au moment craint, attendu et magnifié d’une mort triomphante.

En 2005, avec Frostnacht, leur premier album, les allemands d’ Helrunar envahissent les scènes métal et les festivals européens. La presse les encense et le public les propulse comme nouveau fer de lance du pagan metal. Pour ma part, je résiste. Je boude au trio la moindre écoute sur Internet et je profite même de leur passage en festival pour aller me restaurer. La raison : un esprit de contradiction permanent (j’en suis fier) et certainement un manque d’ouverture (j’en suis moins fier).
Erreur réparée en 2007 avec Baldr Ok Iss, album qui m’enchante sans pour autant me bouleverser.

L’indifférence, le dédain et le détachement ne sont plus autorisés avec Sól. Un long album en deux parties qui, accompagné d’un artwork et de paroles toujours difficiles d’accès, plonge l’auditeur au fond des ténèbres. Et le pire, c’est que c’est beau. Une formule pré-mâchée qualifierait aisément cette œuvre d’album de la maturité, mais ce serait pour une fois amplement mérité. Car le trio, devenu duo (avec le lourd départ de Dyonisos), livre là une pièce tout à fait aboutie alliant les morceaux chuchotés à la guitare sèche aux parties rapides et lancinantes. Plus complexe qu’un Kampfar, plus mélodieux qu’un Vreid, difficile de comparer Helrunar à qui que ce soit. Peut-être pouvons-nous oser le rapprochement avec les français de Sael, mais ici le son est plus tranché, plus net et précis.

Même si l’attention de l’auditeur se perd pendant l’album (chose normale avec ce format), le groupe sait ponctuer son rythme d’éléments anecdotiques (gouttes d’eau, vent glacial et autres bruits chers à Nature & Découvertes). D’autant plus que de véritables moments de bravoures se livrent au fil de l’écoute, Unter dem Gletscher, son riff dantesque et ses envolées improbables pour n’en citer qu’un. Et si vous vous attendez à un concept-album à la Harvey Dent (double face) dont les deux disques sont radicalement différents (au point que l’un des deux devient anecdotique), vous vous trompez malheureux ! Ils sont avant tout cohérents dans leur ensemble. Certes, le premier est pagan, teinté des couleurs de la terre, tandis que le second réveille davantage le black metalleux qui est en vous (le monstrueux Moorganger). Bon, il est vrai qu’une certaine redondance se fait parfois entendre, il est vrai aussi que la voix peine à se diversifier, je vous avoue également ma perte d’impatience face à certains égarements conceptuels (les intro et outro). Mais c’est aussi pour cela que cet album me plait autant : son parti-pris, son univers et sa sensibilité (avec le talent et les limites qui vont avec). Et une fin de partie (Rattenkonig et Sol) dont le nom de l’installation d’Anish Kapoor au Grand Palais (Monumenta) semble dédié. Ecrasant et beau à en pleurer.

Les puristes ne m’en tiendront pas rigueur, cette chronique manque d’aspects pratiques et objectifs, elle est simplement l’expression d’un passionné de musique pour un album et un groupe stupéfiants. Elle est une déclaration d’amour.

http://www.helrunar.com/

 

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