Hardcore Superstar – Split Your Lip

Le 8 avril 2011 posté par Dada metal

Line-up sur cet Album


Joakim "Jocke" Berg : chant
Magnus Andreasson : batterie
Vic Zino : guitare
Martin Sandvik : basse

Style:

sleaze, glam

Date de sortie:

Novembre 2010

Label:

Nuclear Blast

Note du Soilchroniqueur (Dada Metal) : 5/10

Sex Drugs and Rock n’roll, la maxime du musicien Ian Dury a bercé la décennie 70’s. Entre jouissance et épuisement, excès et violences, ce fer de lance d’une génération a permis l’émergence d’une culture underground, de mœurs débridées et d’idoles controversées. Avec leur nouvelle livraison de “sleaze rock” énergique, les suèdois de Hardcore Superstar se portent garant de cet héritage.

Sex / Le rock c’est la musique et tout le reste. Pendant longtemps mouvement de revendication, de libération des corps et des esprits, le rock s’est teinté de déhanchés sauvages puis de conduites démesurées. Tournées d’ivresses quotidiennes et groupies ont rythmé la vie de rockeurs, à la durée de vie réputée limitée. Être un bon rockeur signifie une mort absurde, apothéose d’une carrière. Un bon rockeur est un rockeur mort diront certaines mauvaises langues. Mais c’est vrai que pléthore d’exemples l’illustrent et proposent de nombreuses possibilités : être tué par un membre de son groupe, recevoir une décharge de plomb par un fan hystérique, et ma préférée la mort digne dans sa baignoire. Voltée comme Cloclo ou mystérieuse comme Jim Morrison, la baignoire devient objet de légende. Le rock et sa tragédie, le rock et ses plaisirs, lieu de rencontre permanent entre Eros et Thanatos. Par goût personnel, nous nous attarderons davantage sur le premier. D’autant plus qu’Eros semble être la muse privilégiée d’Hardcore Superstar. Difficile de faire autrement avec un tel nom, le mieux est encore de l’honorer. Et de chanter le sexe. Et de transpirer le sexe. Et de lui consacrer la majeure partie de sa discographie. « Slip your lip », leur nouvel album, en est une preuve supplémentaire. Avec sa pochette explicite et les titres des chansons (que ma bonne éducation m’empêche de retranscrire), le groupe véhicule toujours une imagerie à la limite entre les strips cochons américains et le « 80’s porn » où des blondes aux gros lolos rencontrent des jeunes athlètes huilés et épilés. La suite vous la connaissez (si si). Avant de devenir des images insipides sur ordinateur et de faire devenir le beauf plus beauf, et le névrosé plus névrosé, le porno était synonyme de révolution des moeurs et de censure. C’est pourquoi des groupes de rock et de metal, pratiquant déjà une musique « inconvenable » ont choisi de s’exprimer (en y mettant les formes) de manière « inconvenable ». Souvenez-vous de Dee Snider, le frontman du groupe de glam Twisted Sister défendant sa musique devant le Congrès américain.

Avec son habituelle et déconcertante facilité pour pondre des tubes, Hardcore Superstar fait de ses chansons aux paroles coquines de véritables hymnes métalliques. Parfait pour écouter en soirée ou dans sa voiture pour être en forme avant d’aller au boulot. D’ailleurs, cet album semble être placé sous le signe du refrain imparable et ce dès le premier titre “sadistic girl”. Pas d’intro, pas de montée de pression inutile, un riff bien rock’ n roll et un refrain (trop?) facile qui rentre immédiatement en tête. Pendant tout l’album, la recette est la même, des riffs hard-rock efficaces et des mélodies faciles en boucles. Enfin, “pendant tout l’album”, il faut relativiser puisque ce dernier dure à peine plus d’une demi-heure. Les hardeurs ne savent pas toujours faire prolonger le plaisir, la faute peut-être à des préliminaires négligés et à une recherche d’efficacité immédiate. Où est l’ambiance ? Où est la magie de l’instant ? Alors oui, on prend du plaisir, mais du plaisir immédiat et malheureusement éphémère. Il faudra attendre encore un peu avant de recommencer.

Drugs / Ne boudons pas pour autant notre plaisir, Ghestlist et son solo de guitare bien vu, Last call of alcohol et son rythme péchu et bien trouvé, le titre éponyme et son refrain rodé pour la scène, Hardcore Superstar connaît son métier. Il faut dire que le combo enchaîne les sorties (quatre albums en quatre ans) et les succès, dans son pays mais aussi à l’international. Notons dans la discographie du groupe, un album éponyme phénoménal, comprenant les cartons des charts wild boy et standing on the verge (c’est là que je booste le référencement de Soil Chro).
De là à affirmer que la réussite accompagne les excès des rockeurs, il n’y a qu’un pas à franchir. Alors certes, il y a bien eu déjà quelques bagarres d’ivrognes dans des restaurants, des chambres d’hôtels détruites, mais le combo reste fidèle à sa ligne de conduite et produit toujours avec son nouveau bébé des morceaux de qualité taillés pour le live. Les guitares sont toujours incisives et la voix de Jocke, aggressive et heavy, est plus que jamais l’empreinte du groupe.

Rock n’ roll / Nous passerons sur les moments d’accalmie (Here comes the sick bitch) aux sons hauts perchés et à la guitare sèche rapidement lassante. Là est certainement le gros point faible de cet album : des titres souvent clichés qui donnent envie d’appuyer sur la touche next de votre télécommande audio. Heureusement, certains passages sortent du lot et méritent une oreille attentive : Moonshine et son riff lancinant aussi lourd que doomesque, puis What did I do, très simple aux premiers abords mais qui détonne par des alternances de vocaux surprenants : entre Helloween et Acid witch pour les hurlements qui le clôture. Enfin, Honeymoon le dernier moment de bravoure démontre le talent de composition du groupe, don Magnus Andreasson, le batteur, tient toujours aussi fidèlement les rênes.

Alors oui, Hardcore Superstar est aujourd’hui un fleuron du Heavy rock mondial et commence à se détacher de ses racines, Motley Crue et co, pour enfin s’émanciper et être reconnaissable. Un album original ? Non monsieur. L’album de l’année ? Sûrement pas. Le meilleur album du groupe ? Que nenni mais un album qui s’écoute avec plaisir avec un enthousiasme contagieux.

Site officiel : http://www.hardcoresuperstar.com/

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