Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Fangtooth est un groupe de Messine (Italie) formé en 2007 et fort déjà d’un premier album en 2011 (« Fangtooth »).
C’est trois ans après que le groupe se fend de ce nouvel album « … As we dive into the dark » aux forts relents de Candlemass et de Black Sabbath.
Doom on ne peut plus traditionnel, l’album comporte sept titres pour trois quarts d’heure de musique dont deux dépassant les traditionnelles dix minutes, en bon groupe qui se respecte dans le genre.
Articulé autour du bassiste, du batteur et du guitariste du groupe de thrash / black Occultator, et d’un ex-Malkuth au chant, Fangtooth est à n’en pas douter la réunion d’un groupe de musiciens aguerris !
Bizarrement, la pochette aurait pu faire croire à un n-ième groupe de pagan/viking black metal, mais c’est bien de doom metal qu’il s’agit, dans sa forme la plus primitive – comprendre aux relents des années 70 – et épique qu’il soit, avec ses guitares bien grasses, son chant proche de Manilla Road, sa rythmique écrasante et ses rares accélérations bien lourdes (le break de « Of flesh and bolts », la dernière partie de « No tomorrow », « The wild hunt »).

Sorte de chaînon manquant entre « Tales of creation » et « The skull » (Trouble, pour ceux qui ne suivent pas), « … As we dive into the dark » se fond à merveille dans le paysage du retro-doom.
L’ensemble est d’une lourdeur écrasante, l’ambiance est étouffante à souhait et les quelques gimmicks comme le glas donnent un côté occulte encore plus prononcé à l’ensemble.
L’esprit de Ghost (si j’ose dire), Solitude Aeturnus, Candlemass, Lucifer’s Friend, Pentagram, Cathedral ou autre Angel Witch, Demon et Saint Vitus reste bien présent tout au long de cet album.
Dès l’intro, le ton est donné : mélancolique, mélodique, occulte. Une voix impalpable, en retrait, parlée sur un fond de batterie avant que des riffs lents, lourds viennent se rajouter sur l’ensemble.
Trois minutes d’intro pesante avant que « Of flesh and bolts » démarre sur un rythme pachydermique, illustrant tout ce qui a été dit plus tôt.
L’ensemble reste toujours dans le même moule : « No tomorrow » surfe à nouveau sur les plate-bandes de Candlemass avec son premier couplet digne de celui de « Under the oak » et un refrain sur lequel Sfack monte allègrement dans les aigus à l’instar d’un Mark Shelton.
Le petit interlude instrumental acoustique et aérien « Memories of a Forgotten Season » donne un petit rayon de clarté au milieu de toutes ces ténèbres et le retour à la pesanteur se fait ensuite sur un « Scylla » de plus de onze minutes de toute beauté. Encore une fois, l’ombre de la bande à Leif Edling plane tout le long et l’apport d’une chanteuse sur la deuxième partie du morceau donne encore plus de relief à l’ensemble.
Plus rapide mais non moins pesant et puissant, « The wild hunt » démarre en trombe avant de revenir à un doom encore plus étouffant que sur les autres morceaux : Fangtooth joue sur les contrastes lors de ce morceau et les quelques gimmicks (aboiements, cloches).
L’album se termine sur un mélancolique « Lord of a kingdom dead » de plus de dix minutes, titre de doom épique concluant de façon magistrale un album magnifique. Les derniers instants du morceau sont un passage à la batterie qui disparaît petit à petit, laissant la porte ouverte à toutes les imaginations à propos d’une éventuelle suite.

Bel album, vraiment !

Tracklist :

1. Funeral in December (3:03)
2. Of Flesh and Bolts (6:17)
3. No Tomorrow (6:11)
4. Memories of a Forgotten Season (2:29)
5. Scylla (The Bitch That Lurks in the Abyss) (11:03)
6. The Wild Hunt (4:16)
7. Lord of a Kingdom Dead (10:27)

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