Note du Soil Chroniqueur (Fast Freddy) : 8,5/10

Pour un groupe britannique, sortir un album un 14 juillet pourrait être interprété de différentes manières par les Froggies que nous sommes fiers d’être, mais bon, on n’est pas là pour épiloguer sur les querelles ancestrales, mais pour parler de la sortie du sixième album d’Evile qui, soyons clairs d’emblée, va en surprendre plus d’un, surtout pour ceux restés bloqués sur le style agressif et rapide de leur Thrash proposé sur « Hell Unleashed » qui a tout juste deux ans ! Souvenez vous, on vous en avait parlé ici* !

Titre éponyme de l’album, « The Unknown » interpelle d’emblée sur plusieurs points ; le premier, sur le tempo à la fois lent et lourd, loin des attaques incisives de riffs fulgurants que les Anglais avaient coutume de nous servir jusqu’ici, façon non-stop uppercut in our faces ! Le second point, sur la construction du morceau très propre qui fait clairement penser à du Metallica de fin 80 – début 90, là encore inhabituel de leur part ; et enfin, le troisième est la voix d’Ol qui, si on ferme les yeux, pourrait sans aucun doute faire penser à un Hetfield de la même époque, au vu du timbre et de l’intonation ! C’est indéniable dès la première écoute, Evile thrashe toujours, mais dans un registre différent !

Le second morceau part sur cette même ambiance lourde à souhait et parfaitement maitrisée, qui rappelle un « Leper Messiah », en plus lent encore ! Tiens donc, est-ce que ce sera la marque sur l’ensemble de l’album ? En tout cas, c’est surprenant, mais « The Mask We Wear » semble indiquer ce tournant avec ses riffs solides mais lourds qui nous maintiennent un certain temps en apesanteur, avant de t’écraser de tout leur poids et t’empêcher de respirer !
Suit « Monolith » encore plus lent et plus lourd qu’on en finirait par tomber à la renverse, avant que le morceau le plus long de cet opus « When Mortal Coils Shed » ne se présente sous forme de ballade métallique, de celles plaisantes à écouter car bien amenées, à tel point qu’on se dit qu’elle n’aurait pas pu être composée autrement ! S’il y avait encore un doute sur l’influence Metalliquesque du groupe, il n’y en a plus à l’écoute de cet excellent morceau immersif ou encore du suivant « Sleepless Eyes » qui nous fouette le visage tel une bise cinglante, avec un break intéressant à mi-chemin, et qui évoque la récurrence des cauchemars et ses effets !
« Out of Sight » et « At Mirror’s Speech » sont envoyés sur un mid-tempo, tout comme “Reap What You Saw” qui constitue le deuxième titre dévoilé par le groupe avant la sortie du LP !

L’album se termine sur un « Balance of Time » plus dynamique que la moyenne des morceaux, mais, là aussi, qui est épuré de son côté « pierre à tailler » !

Côté production, rien à redire, elle est parfaite et limpide et nous permet d’apprécier pleinement ce nouvel opus ; toutefois comme mentionné supra, elle lisse et polit leur Thrash agressif et brut de fonderie qui régalait les adeptes de ce style résolument Old School !
Un petit mot sur l’Artwork de la pochette, bien travaillé mais sobre à la fois, et qui me fait penser à deux personnes remontant des abysses ; mais bon, en ces périodes de sous-marins touristiques pas tout à fait au point techniquement, je vais m’arrêter là !

Alors tournant pris par Evile, sagesse des années qui parle, ou tout simplement l’envie de thrasher autrement avec une approche moins brutale mais plus lourde, toujours est-il que cet album sort des sillons dans lesquels le groupe bourlinguait jusqu’à présent ! Il est fort à parier qu’il fera des déçus qui ne manqueront pas d’arguer que le groupe perd son âme ou l’a vendue au diable ; mais force est de constater qu’Evile maitrise parfaitement ce style de Thrash que d’autres qualifieront de plus abouti, de plus moderne mais de tout aussi captivant, et surtout ficelé de manière très pro !
Bref, faites-vous votre propre opinion avec tout ça !

Tracklist :

01. The Unknow (4:45)
02. The Mask We Wear (5:18)
03. Monolith (4:12)
04. When Mortal Coils Shed (7:05)
05. Sleepless Eyes (3:40)
06. Out of Sight (2:57)
07. At Mirror’s Speech (5:12)
08. Reap What You Saw (3:58)
09. Beginning of The End (5:34)
10. Balance of Time (4:16)

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