Line-up sur cet Album


• Dave Ingram : Chant • Rogga Johansson : Guitares, Basse, Batterie

Style:

Death metal

Date de sortie:

17 Octobre 2015

Label:

Metal Inquisition Records

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 6.67/10

 

Il y a des peintres, des danseurs, des musiciens, des compositeurs – des artistes, dirons-nous – qu’on repère de par leur style, resté dans l’histoire comme une espèce de marque notable, un « petit truc » qui les rend reconnaissables entre tous. D’autres sont très volages, plasticiens et consorts ne sachant pas trop sur quelles eaux voguer, expérimentateurs tâtant de tout en tentant de rien, schizophrènes de la création, avec un manque à combler tels des workaholics s’ils n’ont pas une activité prenante ou un message à délivrer par l’art – résilience, quand tu nous tiens… Rogga Johansson fait assurément parti de ceux-là, multipliant ses projets comme les facettes d’une boule, même si à ma connaissance il n’a jamais donné dans le Disco.

Aux peintres, on adresserait un « Accroche-toi au pinceau, j’enlève l’échelle », là ce serait « Accroche-toi à la couleur, je mets un Echelon ».

Indulgence over Abstinence Behind the Obsidian Veil
est… comment dire… un album au titre à rallonge de huit morceaux de Death Metal bien old school, avec un son Thrash Metal (l’artwork va aussi dans ce graphisme typé mais limite parodique ici) et un fond de Black Metal dans l’esprit et les paroles (indéniablement, « inédiablement » même, avec les références même pas cachées à Anton LaVey et le sample d’un de ses speeches rituels de 1988). Faisant parti de la foultitude de projets annexes – à savoir s’il est stable ou non – de Rogga Johansson, ce dernier s’occupe de tout ce qui est instrumental en s’adjoignant la voix de Dave Ingram (ex-Bolt Thrower), adhérent revendiqué de la fameuse Eglise de Satan, la machine à LaVey…
Que de beau linge, théoriquement. Évidemment que ça influe – pourquoi vous me posez cette question à la réponse évidente ? – puisque la scansion est également typée BM ; on ne va pas franchement parler de chant, ici, vu qu’on est plus proche de l’aboiement de berger allemand, telle la nationalité du mixeur de l’album qui a donné la mollesse à ladite piste de voix. Bon, il a fait de même avec le reste du mix qui, s’il est certes propre, manque de profondeur ou d’identité malgré sa lourdeur et les riffs saignants (et assez souvent mélodiques, comme sur « The Impious of the Perverse ») proposés par Johansson

Je sais que c’est très nihiliste et dans l’esprit du satanisme de créer sur la base de la destruction, mais à mon échelle, j’avoue avoir du mal à saisir l’intérêt d’une telle versatilité, à l’instar des différents (et le terme est approprié au niveau des ambiances) morceau de ce LP. Si à plein volume Richter aurait été content de subir un tremblement, ça ne m’en a pas provoqué un, faute de réelle ambition musicale, alors que les compères auteur de cette galette pourraient tellement mettre leur talent au service de la musique ; quand on pense que Bach – que je n’aime pas pour diverses raisons – mettait sa musique au service de Dieu, on se dit que des adorateurs de l’autre bord auraient pu faire de même avec son antonyme…

L’album commençait bien, avec un « Adversary » pas déplaisant dans un style death pas ultra original mais efficace… puis on est déçu directement à la deuxième piste… Étonnamment, ça me ferait penser à une galerie d’art dans laquelle seraient exposées pêle-mêle des toiles fauvistes (« Ever Forwards » assez brouillon et épars), impressionnistes (« Regenerative Genesis » et ses longs traits de pinceau), tachistes (le morceau éponyme de l’album) ou expressionnistes (« Carnal Absolution » et son coté anguleux), toiles insérées dans un « Cadre » avec mise en exergue du galeriste des monochromes noirs de sa collection. Ceux-ci se voudraient sulfureux, cf. le symbole alchimique du 16ème élément de la table périodique qui est aussi celui de la croix de Léviathan (le monstre du Chaos, philosophie prônée par nos satanés adorateurs) intégré dans le « O » d’Echelon, mais nous tirant au bas de l’échelon.

… Mais au final, alors que j’attendais l’élévation, passer à un échelon supérieur dans le domaine musical, je me trouve au pied de l’échelle de Jacob, mais les pieds coulés dans du béton… ce que j’ai fini par laisser – béton – au bout de la seconde écoute, parce que ça sent le réchauffé par franchement d’enfer. (Vous noterez que j’ai utilisé le terme « seconde » et pas « deuxième », vaut mieux ne pas aller au-delà de deux)

A écouter pendant la première couche, voire la première coucherie en tenue de cérémonial d’offrande au Cornu, mais la deuxième couche attendra que le peintre ait trouvé son style propre. Cependant, évitez de passer sous l’Echelon, ça porte malheur…

Tracklist:
1. Adversary (3:46)
2. Ever Forwards (3:56)
3. Carnal Absolution (4:17)
4. Cadre (4:27)
5. Echelon (4:24)
6. Indulgence over Abstinence Behind the Obsidian Veil (4:41)
7. The Impious of the Perverse (5:17)
8. Regenerative Genesis (4:13)

Facebook: https://www.facebook.com/EverForwards
Youtube: https://www.youtube.com/user/the16th6toothson/featured
Soundcloud: https://soundcloud.com/david-ingram-528913351/

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