Cult Burial – Reverie of the Malignant

Le 23 décembre 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Simon : guitare, basse, batterie
  • Cesar : chant
  • Guests : Felipe Grüber : guitare sur 3, 5, 7 / Wayne Dorman : guitare sur 6 / Alex Baillie : guitare sur 4 / Eloi Nicod : guitare sur 1, 2 / Lukas Kaminski : basse sur 5

Style:

Blackened Death Metal / Doom Metal

Date de sortie:

20 octobre 2023

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

Cult Burial est un groupe originaire de Londres, en Angleterre. C’est dingue, dès que j’écris cette ligne, je me rends compte que je viens de faire une énorme redondance. Londres, tout le monde connait. Normalement, je n’ai pas besoin de rappeler de quel pays cette ville est la capitale. Mais bon, sait-on jamais… Si parmi vous, il y a quelqu’un qui ne connait pas Londres… Bref ! Il s’agit d’une formation récente, créée en 2020, et qui cumule à ce jour un nombre assez impressionnant de sorties. En l’espace de trois ans, le groupe composé de deux personnes a sorti deux EPs, sept singles et deux albums en comptant ce dernier nommé donc « Reverie of the Malignant ». Le premier album éponyme étant sorti en 2020, on demeure ainsi sur des délais raisonnables entre deux albums. L’autre particularité de Cult Burial est d’être toujours en autoproduction, et cet album ne déroge pas à la règle. Mais cela ne veut rien dire, nous allons vite nous en rendre compte. C’est parti

Autoproduction ne veut pas dire que tout est autoproduit pour autant ! J’en veux pour preuve la pochette de l’album, confectionné par un certain Brian Sheehan qui est le chanteur du groupe de blackened doom metal Fell Ruin, et qui à côté est un artiste qui propose des artworks. Sans vouloir émettre de jugement, on sent qu’il y a des influences dans le registre doom metal. Je ne sais pas pourquoi, mais cette pochette me fait penser, par sa consonnance moderne et sombre, à quelque qui relève du doom metal. Sans que j’en sois certain à cent pour cent. En tout cas, nous voici en présence d’une image qui m’évoque l’Enfer de Dante avec cet espèce de cône qui va vers le bas, noir sur fond blanc, qui semble avoir été créé par de gros coups de rouleaux de peinture noire. Le fond blanc offre comme un aspect un peu granuleux, comme si la peinture était faite sur du papier Canson, ou du papier rugueux. Au milieu de cette pyramide inversée, on retrouve des figures humaines assez flippantes, comme si la pochette relevait d’un cauchemar. On parle par ailleurs de « rêverie d’un malin », peut-être est-ce une manière de retranscrire soit les rêveries d’une personne malsaine, soit les rêveries avec une personne malsaine. J’aime bien le style un peu moderne, mais j’ai du mal à m’enthousiasmer. Je crois que cette habitude entendue à vouloir faire propre et moderne, j’en sature un peu par moment. En fait, ce n’est rien de rédhibitoire ce que je vais dire, mais ce que je reproche un peu à ce style usité, c’est le caractère déjà-vu, convenu. Je crois que vous vous amusez à prendre les pochettes des sorties de metal qui n’ont pas d’autres objectifs que d’installer du malsain et de la lourdeur, vous avez exactement ou presque le même genre. Comme s’il s’agissait d’une mode, ou d’un code obligatoire pour faire bien… Enfin ! Quoiqu’il advienne, outre le logo et le nom de l’album en couleur rouge sang, l’artwork est de très bonne qualité. Ce n’est pas nécessairement le type de pochettes que j’adore, mais je lui reconnais objectivement de belles qualités visuelles. C’est déjà bien !

Pour ce qui est de la musique maintenant, je dirais que l’étiquette doom metal n’est pas forcément l’étiquette dominante, contrairement à ce que le groupe vend. Il y a effectivement de la lenteur et des moments de grande lourdeur rythmique, avec des balancements d’accords et tout ce qui ressemble à du doom metal en matière de guitares et basse, mais ce ne sont pas les parties dominantes. En revanche, s’agissant d’un blackened death metal, là, oui ! Cela ne fait guère l’ombre d’un doute. Les riffs sont en effet extrêmement lourds et rapides, avec une prédominance de mise en avant de la basse et de la batterie pour donner cette épaisseur sonore caractéristique du genre death metal. La particularité qui prévaut sur l’hypothèse d’un death metal normal, réside dans le jeu lead des guitares. On s’aperçoit en effet très vite que les accords sont plutôt en faveur du genre black metal, avec un son de guitares plus aigü et une prépondérance rythmique qui va sur le mid-tempo. Les guitares ne participent que trop peu à l’apport d’épaisseur sonore mais apporte une incision et un côté grinçant à la musique qui donne une atmosphère pesante et agressive. Globalement, la musique de Cult Burial demeure violente, rapide et agressive, tout en balançant un côté très démoniaque, limite malsain. Ce mélange assez original contribue à mettre les deux éléments fondamentaux des genres death metal et black metal ensembles pour donner des groupes comme Belphegor, ou Behemoth, pour ne nommer qu’eux. Il y a également, en dehors de quelques soli bien placés, assez peu de fioritures, voire pas du tout. On comprend tout de suite que l’intention de la formation anglaise est de défourailler l’auditeur avec toute sa violence et de ne pas chercher la fioriture. De ce fait, les rares parties plus doom metal ne sont pas indispensables selon moi. D’habitude, ce procédé de ralentissement rythmique apporte une brisure qui n’est pas de trop, mais je trouve que dans le cas de « Reverie of the Malignant », cela dénature plus qu’autre chose. Trop peu nombreuses pour avoir une réelle efficience, mais c’est mon point de vue. En faisant abstraction de cette idée selon laquelle les parties doom metal sont en trop, la musique est franchement appréciable et intéressante ! Surfant sur ce qui se fait déjà, sans chercher à faire dans le renouveau ni la fioriture, Cult Burial n’a rien à envier à ces grands frères. Très bonne première écoute !

J’ai eu le même souci que des précédentes chroniques, en trouvant de prime abord que la production était trop centrée sur la basse. Au casque, la basse ressortait beaucoup trop et ce, sur l’ensemble de l’album. Du coup, cela m’a intrigué, je suis passé non pas sur un autre support d’écoute, mais en allant sur YouTube. Résultat : la production était bien bien meilleure ! Je ne sais pas si ce fut le bon réflexe, mais clairement, en support mp3, il y avait clairement la basse beaucoup trop en avant. Le problème n’aurait pas été gênant, qui plus est dans un style death metal, si le reste des instruments et particulièrement les guitares, n’étaient pas noyées littéralement dans le mixage. C’est un mystère que je compte bien éclairer, ce souci de son récurrent. En tout cas, sur un support autre que les logiciels d’écoute sur le pc, j’ai découvert une production bien meilleure. Les instruments sont bien en place, chacun occupant finalement une place idoine dans le mixage et je note que les guitares, dès lors comme je disais, que l’on change de support, ont une place adéquate pour revendiquer un mixage death metal et black metal. Voilà à peu près les éloges que je peux faire de la production, qui s’avère être un beau boulot de fait en studio. Pour une autoproduction, c’est même vraiment plus qu’honorable.

Pour ce qui est de la réflexion autour du concept, j’ai l’impression qu’il y a une sorte de part belle faite au cheminement personnel, ce qui est plutôt inhabituel avec ce style de musique qui cherche plus la brutalité au détriment des questionnements existentiels. Je base mon hypothèse sur la tournure des textes. D’abord parce que ces derniers sont présentés en forme de textes prosaïques et non en strophes. Ensuite, parce qu’il est beaucoup de mettre en avant un sujet en employant le « je », en faisant également référence à des thématiques religieuses, ou reprenant le même vocabulaire à des fins plus intimistes. Après, delà à en faire un vrai concept album, je pense qu’on n’a pas encoree franchi la limite. « Reverie of the Malignant » demeure selon moi plus un album qui concentrent des pistes ayant pour dénominateur commun la musique, et non l’idée de raconter quelque chose de précis. A ce titre là, on voit bien qu’il n’y a pas de suite logique qui se dégage réellement entre les morceaux. Mais cela n’enlève en rien la qualité intrinsèque de ce deuxième album pour les anglais de Cult Burial ! Par ailleurs, j’ai noté un nom bien familier dans les invités sur l’album : Eloi Nicod, guitariste français qui s’occupe d’accompagner le guitariste principal sur certaines pistes. L’idée d’inviter des guitaristes est toujours pour moi le gage de sécurité sur la qualité de la musique parce que cela veut dire qu’elle sied à des musiciens potentiellement invités à jouer. Voilà donc de quoi il en tourne pour « Reverie of the Malignant » : un très bon album à n’en pas douter !

Pour ce qui est du chant, on est sur un registre dominant sur une technique en growl medium, voire grunt grave, caractéristique propre au death metal et qui, je dois le dire, m’a beaucoup surpris ! D’ordinaire, quand il s’agit de blackened death metal, curieusement le chant dominant demeure la technique en high scream ou alors, à la rigueur, en growl aigu. Or, Cult Burial a fait le choix inverse ce qui n’est pas du tout pour ne pas me satisfaire, loin de là ! Je trouve l’idée plus qu’intéressante car, étant rompu à l’exercice inverse, je dois dire que cela confirme ce que je pensais sincèrement depuis longtemps : que le growl medium se mariait très bien avec les riffs incisifs plus black metal. Je trouve par ailleurs que le chant ajoute une légère touche doom metal dans la lenteur de ses parties rythmiques et dans la lourdeur lancinante des parties plus longues en intensité. Le chant est donc un réel atout pour ce « Reverie of the Malignant », et je dois avouer que j’ai été plus qu’ébahi par la technique ! Excellent.

Pour terminer, Cult Burial se présentait donc à vous, par le biais de cette nouvelle chronique, avec un deuxième album appelé « Reverie of the Malignant ». Album résolument blackened death metal avec quelques légers accents doom metal, un poil discrets selon moi pour figurer comme un genre à part égale avec le premier nommé, il n’en demeure pas moins qu’à défaut d’avoir un album d’une grande lenteur et lourdeur, nous avons la lourdeur rapide et incisive des deux styles dûment nommés. Un album qui vise probablement plus à défourailler que de conter des histoires le soir pour dormir, je crois que l’album « Reverie of the Malignant » ferait trembler n’importe quel chiropracteur qui se respecte, tant on sent que l’intention de départ est d’amener l’auditeur vers une violence à peine dissimulée. En gros, c’est un très bon album, qui ne va pas non plus me donner un seau de sérotonine car je ne suis pas un féru de ce genre de procédé musical, mais qui m’a fait plaisir.
C’est tout ce qu’on lui demande !

Tracklist :

1.     Umbra     04:36
2.     Awaken     04:32
3.     Parasite     05:56
4.     Paralysed     05:04
5.     Strive     07:48
6.     Existence     04:03
7.     Oblivion     09:16

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