Colossus of Destiny – In Lesser Brightness

Le 18 février 2014 posté par celtikwar

Line-up sur cet Album


  • Adrien G. : Chant
  • Mathieu M. : Guitare
  • Julien L. : Guitare, Choeurs
  • Jérémy L. : Batterie
  • Guillaume T. : Basse

Style:

Post-HxC/Sludge

Date de sortie:

Octobre 2013

Label:

Autoproduction/Black Wave Promotion

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi): 8,5/10
Un océan tumultueux sous un horizon au ciel orageux. Un titre, In Lesser Brightness, contrastant avec symbole énigmatique dessiné par des bâtons lumineux rappelant des néons fluorescents. Voilà le premier contact que nous offre le premier album – en téléchargement libre – de Colossus of Destiny.
Un symbole qui renvoie aux forces de la nature, puissantes et implacables. Représentation déjà présente dans les deux précédents EP du groupe, Colossus of Destiny et Eden, respectivement parus en 2010 et 2011. Une image de géant incontrôlable et impassible aussi incarnée par le nom de ce quintet parisien, mais aussi, et surtout, par leur musique.

Un Sludge/Post-HxC violent, sombre et lourd qui s’étend ici sur 6 titres et 28 minutes. Une une durée qui peut faire penser à un EP, mais c’est certainement pour nous livrer une œuvre féroce, rageuse, directe et dénuée de toute longueur, que CoD a décidé de ne pas s’étaler.
Et quelque part, on ne pourrait leur donner tort, car c’est un vrai tourbillon abyssal qui nous prend et nous arrache de notre siège pour nous emporter avec lui dès « Dismay in Empty Eyes ».

Après une intro qui renvoie à l’artwork, le premier coup de parpaing arrive pour nous asséner le coin de la gueule. C’est massif, velu, ça vous plaque au sol et vous appuie la tête contre le béton grand renfort de semelle taille 46. Ça fait penser à un monarque, un roi imposant regardant du haut, de son plus haut donjon, son royaume qui s’étend à l’horizon. Puis la voix arrive, rocailleuse, crasseuse, comme crachant son texte à qui voudra bien l’écouter – une voix qui par ailleurs me rappelle celle d’un autre groupe parisien qui m’avait fait grand effet à l’époque : Revok. La rythmique, à la fois tribale et tentaculaire dans son jeu, ne fait qu’accentuer ces impressions. Tout au long de ce premier morceau, le plus long et le plus Sludgy du CD, CoD tricote des mélodies tout autour du riff principal lancé au début. Il y a des passages aériens, clairs, qu’on on pourrait rapprocher – sans parler de plagiat pour autant, ceci étant plus de l’ordre des sentiments – d’un Cult of Luna pour un, ou d’un The Ocean pour un autre. Ce dernier semble d’ailleurs annoncer un déluge. Déluge qui ne viendra pas tout de suite, brisant les attentes de l’auditeur et créant la surprise. On a plutôt une nouvelle construction sur un nouveau riff qui se voit enrichi par divers éléments, dont une basse bien jazzy. Et, après un moment, la tempête arrive, renvoyant au début du titre, avec un côté plus nerveux, moins parpaing, pour un éclairci qui conclut ce premier titre.

Voilà à quoi ressemble la première baffe que nous fout CoD. Quelque chose de puissant, mais aérien, quelque chose de complexe, mais nerveux. Pourtant, si le groupe ne change pas du tout au tout, ce n’est que la première facette d’un CD qui se montre par la suite très différent.
« Unleached » se montre déjà bien plus rapide et plus ramassé que « Dismay in Empty Eyes ». Un titre transpirant l’urgence, et qui devient de plus en plus furieux à mesure qu’il avance, mais tout en gardant ce visage sombre de paysage orageux. Un morceau tout aussi technique – ah cette rythmique et ce solo ! – mais bien différent, auquel répondra un « Heavy Loads » d’une rapidité qui lui fait cumuler les plans sans qu’on s’en aperçoive.
Pourtant, malgré ce changement, et même si on a un « Get Lost » très direct et dansant, CoD conserve la patte qui le caractérise. Déjà dans cette voix très Punk/Hardcore, qui apporte toujours cette impression crasseuse à l’ensemble, et puis dans ces passages massifs et puissants. Ce même « Get Lost », dans une deuxième partie, s’approche de « Dismay… », avec un côté plus dissonant. On a aussi un « Naked & Unbound », au départ très groovy, qui sait aussi s’envoler lors de quelques passages plus clairs pour retomber et nous foutre un coup de massue bien comme il faut sur le haut du crâne.
Mais c’est surtout « In Lesser Brightness », qui renoue avec la première claque. Un titre où chaque note sonne comme un coup de poing à la tempe. Surtout que le groupe semble parfois en supprimer quelques unes, ce qui renforce l’impression tout en créant un peu plus de surprises. Un morceau qui joue tout entier sur la lourdeur, enfonçant même encore le clou le temps d’un passage.

Bref, un premier album court, mais dense. Colossus of Destiny, à travers ces six titres, nous donne à voir de nombreuses facettes, allant vers des endroits auxquels on n’aurait pas pensé à l’écoute du premier titre. Quelque chose d’imposant, puis de furieux, nerveux et même dansant. Mais ces 28 minutes ont en commun une sorte de rage qui, elle, n’est jamais vraiment absente. Une rage soutenue par la production de Francis Caste claire et équilibrée, mais aussi sale et puissante. Une rage parfois latente, parfois déferlante, parfois attendue sans qu’elle n’arrive, parfois explosive sans qu’on s’y attende. Une rage à l’image l’océan présent sur l’artwork : imprévisible.

 

 

Tracklist:
1. Dismay In Empty Eyes
2. Unleashed
3. Get Lost
4. Heavy Loads
5. In Lesser Brightness
6. Naked & Unbound

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