Line-up sur cet Album


Anna – Chant Tuomas – Basse, choeurs Juha – Basse Hanna – Claviers/samples/choeurs Bolton – Batterie

Style:

Gothic black doom sympho

Date de sortie:

26 janvier 2009

Label:

Season Of Mist

Le bassiste, c’est un peu le calife qui voulait être à la place du calife. Que de nombreuses fois n’ai je pas entendu par-ci par la qu’on entendait jamais les bassistes, qu’on les voyait toujours en retrait, qu’ils ne se la pétaient pas contrairement à leurs compatriotes à 6 ou 7 cordes plus aiguës. Certes certains styles prêtent plus à la mise en avant de ces joyeux acrobates de la corde d’acier. Malheureusement, le métal n’en fait pas forcement parti, sauf à part certains déjantés qui hurlent à tout va que le bassiste n’est pas juste un appui de fond afin d’accentuer les parties graves et heavy du style chéri.

Alors quand un groupe (à la base de Fusion) décide de s’agrandir en incluant toujours et encore plus de basse, mais résolument sans intégrer une seule guitare, cela peut faire sourire et attirer l’attention. C’est le cas de Cantata Sangui, groupe au style indéfinissable existant depuis 1997 mais qui sort tout juste son premier album avec un line up assez récent. Quoi, aucune guitare ? Oui vous avez bien lu. Aucune. Les parties purement mélodiques (même si la basse peut être très mélo, surtout avec 12 cordes) sont donc attribuées à un claviériste qui doit se sentir bien seul. Alors rêve mégalo ou pur exercice de style pour montrer qu’avec uniquement des basses on peut faire du très bon métal ?

Après une courte intro (très conceptuelle, tout comme l’album, qui risque d’être un avant goût de la marque de fabrique du groupe actuel), on attaque le vif du sujet avec un We’ll have it on us perturbant et dérangeant tant le côté bassistique ressort de manière trop métallique sur les refrains. Toutefois cela nous permet de (re) découvrir la belle voix, simple, claire et sans chichi symphoniesque de Anna Pienimaki. Et de constater que la basse est utilisée sous toutes ces coutures et pas uniquement pour renforcer le côté bourrin qui n’apparaît qu’avec parcimonie. Ainsi, Exaltata nous apporte un métal symphonique teinté de death très pur et sans gros sympho.

Là est l’atout du groupe : toucher un peu à tous les styles, tout en gardant un fil conducteur (fortement lié à l’esprit artistique) sans s’enfermer dedans. J’en veux pour preuve le morceau suivant, Broken Stars, avec son clavier qui nous emmène dans les sphères Pagan folk sans difficultés. Les arrangements sont presque originaux et faciles d’accès, et les breaks placés aux bons moments. Avec un côté heavy obligatoirement récurant (ah c’est ça de virer les guitaristes), on passe dans le monde du doom pur et dur avec For the Forgotten One et son chant féminin si léger et envoûtant. Petit intro funky (bah oui quand même) pour Fruitarians, sans oublier des samples qui cette fois ci nous fait goûter la sauce indus. Avec une pointe de speed heavy.

Si on fait une pause à ce moment la, on constatera une chose : l’absence de guitare ne se fait pas du tout sentir. On aurait pu penser que le clavier en ferait du coup trois tonnes, et bien non, il reste bien à place pour servir la ligne mélodique lead. Alors c’est sur qu’avec tous les petits joujoux effets qu’on trouve sur le marché, à votre babasse favorite vous pouvez lui donner tous les sons que vous voulez. Cela voudrait il dire qu’on n’a plus besoin de guitariste ? Non. C’est juste que c’est possible de faire sans (hahaha).

The Seven liers in waits est un peu plus difficile à cerner mais reste dans une veine symphonique avec un esprit plus noir et négatif et une basse claquante sur les couplets qui fait son petit effet. L’interlude instrumental balade Reality arrive à point nommé pour calmer les ardeurs : un solo de basse agréable, sensuel, jouant sur les harmoniques et ne s’engouffrant pas dans quelques difficultés techniques. No longer in the eyes of aletheia se charge de reprendre la partie avec efficacité mais sans grande originalité. On retombe dans un morceau doom, sans doute plus évolué, Sidecast, qui nous présente plusieurs cassures intéressantes dans sa structure. Pour la première fois, c’est le chant masculin qui commence sur le morceau Lazarus, structure schizophrène entre black métal et douceur mélodique qui peut perturber sérieusement notamment par des contre temps très marqué (double pédale sur un passage calme). De profundis, un morceau à consonance fortement religieuse, vient conclure l’album de manière assez inattendue.

Si vous n’êtes pas gêné par l’absence de guitare, laissez vous séduire et jetez-vous avec délectation sur ce premier opus très prometteur. Espérons que le groupe n’ait déjà pas fait le tour de la question.

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