Note de la SoilChroniqueuse (Cilou Bulle) : 8/10

Caliban est un groupe historique de metalcore. Présent sur la scène depuis 1997 et maîtrisant à la perfection l’art du breakdown, il est toutefois moins connu que certains groupes américains. Après plus de vingt ans d’activité, la formation a décidé de sortir un album redonnant vie à quelques-uns de leurs anciens morceaux en proposant un chant exclusivement en allemand. Renouant avec des influences mélo’, indus/djenty et prog’, cet album nous propulse dans une (re)découverte de titres old school revus, corrigés et remixés.

Un plongeon dans l’album…

« Herz », anciennement « I will never let you down » sur « Awakening » en 2007 est un petit bijou. Ce rework lui va à merveille. Cette nouvelle version permet au titre de prendre en puissance. Très caractéristique du core, les passages en clair ne sont pas trop mielleux et surtout pas trop longs, ce qui permet de ne pas casser le rythme et de nous tenir en haleine tout au long du morceau. Les breakdowns sont lourds et les claviers aux influences indus’ permettent de donner de l’envergure à l’ensemble. La voix d’Andreas Dörner n’a rien à envier à des têtes d’affiche comme peuvent l’être Winston McCall (Parkway Drive) ou encore Sam Carter (Architects).

« Intoleranz » est une reprise de « Intolerance » dans l’album « A small boy and grey heaven » de 1999 et sans doute l’une des meilleures compositions de l’album. La voix est plus brute et brutale, plus grave et gutturale aussi. Les riffs sont bien moins trashy old school et plus ancrés dans un core djenty tendance indus’ à la Rammstein ultra puissant, servi par la production très moderne de l’album, ce qui permet au morceau de prendre une dimension supérieure.

« Mein Inferno », reprise de « My Little secret » sur l’album « The Opposite from Within » en 2004 est une véritable tuerie pour les amateurs de gros core à tendance melo’. Si, tout comme moi, vous ne supportiez pas le refrain de la chanson originale tellement mainstream, faux et mal composé, vous devriez être agréablement surpris par la reprise. Ici, pas de chant clair, le panel vocal d’Andreas Dörner est d’ailleurs particulièrement bien exploité. Le son est, à l’image des autres titres, plus lourd et puissant, mais beaucoup moins old school. Les amateurs de la version originale plutôt minimaliste et bien plus hardcore ne devraient pas totalement adhérer à ce titre.

Enfin, la seule véritable nouveauté de l’album est le dernier titre, « nICHts ». Il est ce pourquoi les aficionados du metalcore devraient aimer l’album, en y ajoutant un groove improbable et un flow à la limite du hardcore/rappé. Ca fonctionne très bien et c’est assez riche pour ne pas tomber dans la redondance propre au metalcore.

Alors oui, ce n’est pas de l’exclusif, c’est pour cela et seulement pour cela que cet opus peut être décrié. Le reste aide le mouvement metalcore à sortir de sa zone de confort et de son public teenager en proposant des sonorités bien plus lourdes. En assumant pleinement leur côté indus’/prog’, le groupe arrive à rendre alléchant un album de ses propres reprises. Les passages en clair ne sont pas trop présents et bien amenés et c’est assez varié et explosif pour que l’ensemble ne nous laisse pas sur notre faim.

Un travail intéressant de remake musical qui donne envie d’en découvrir plus en live !

Tracklist :

01. Zeitgeister (1:18)
02. Trauma (3:19)
03. Herz (3:29)
04. Ausbruch nach Innen (5:01)
05. Feuer, Zieh’ mit mir (3:44)
06. Nichts ist für Immer (3:46)
07. Intoleranz (3:42)
08. Mein Inferno (3:40)
09. nICHts (4:06)

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