Bütcher – 666 goats carry my chariot

Le 6 février 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


KK Ripper - Guitares / R Hellshrieker - Chant / AH Wrathchylde - Basse / LV Speedhämmer - Batterie.

Style:

Speed metal

Date de sortie:

31 janvier 2020

Label:

Osmose Productions

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Une fois n’est pas coutume mais celui-là, je ne pouvais pas ne pas en parler !
Des fois, tu vas contribuer à la sauvegarde tant des artistes et des vendeurs de CD que des formats physiques en allant voir un de tes disquaires préférés juste avant un concert de Mortuary au Rock ‘n’ Eat, histoire de t’acheter quelques nouveautés, des fois que ta CDthèque remplie ras la gueule ne satisfasse pas tes envies de décibels.
Oui, moi, le fan de speed et de thrash metal, old school de préférence, ne détestant pas le metal extrême, toujours à la recherche d’une bonne nouveauté qui n’innove rien et perpétue le bon vieux metal de mon adolescence, moi le quasi quinqua resté bloqué dans les mid eighties en matière de musique qui va vite, il me fallait un truc qui me décoiffe sévère tout en me collant une envie de lâcher quelques larmichettes nostalgique en comparant les premiers Agent Steel, Mercyful Fate, Exorcist, Celtic Frost, Razor, Exciter ou Overkill avec les groupes estampillés “modernes” ou “neo” en cherchant où est-ce que ça a bien pu merder pour que l’évolution musicale en arrive là ?

Bref, c’est là que mon disquaire favori de Lyon avec son rayon spécialisé dans les musiques metalliques et old school (le disquaire, pas la boutique, quoique…) me montre un album des Belges de Bütcher !
Un regard vite fait sur les habituels trémas sur le logo disant “Viens-y carrément si tu aimes les revival des années 80 qui font dans la musique qui court vite”.
Une lecture approfondie des pseudos des artistes qui portent à eux tout seuls la panoplie du cliché kitsch au possible.
Un regard curieux sur les dégaines et attitudes des musiciens qui offrent tout ce que le genre a offert de bracelets avec tout plein de clous, de cuir de partout, de grimaces, de noir, de rouge, de clichés usés jusqu’à la barde, de croix renversées, de cranes de bouc et de maquillages pouvant rendre jaloux n’importe quel blackeux corpsepainté !
Et je ne parle pas de la pochette, qui perso, me collait limite une demi molle !
Bref, avant même d’écouter la musique, je savais que j’aimais !

Et vas-y que je te rentre le lardon dans le lèchefrite (comprendre, le CD dans le lecteur)
Evidemment, l’album commence par l’intro “Inauguration of steele”, mystérieuse sur laquelle déboulent gentiment des riffs tranquilles empruntés à la NWOBHM, un rien clichéesque, mais qui donne bien le ton !

Un calme relatif avant une bourrasque de riffs : c’est le moins qu’on puisse dire !
“Iron bitch” démarre à 200 km/h : intense, rapide, précis, un chant suraigu à la façon d’un John Cyriis en pleine crise d’hystérie sur lequel on a greffé une légère réverb’ histoire d’intensifier le côté occulte de l’ensemble, décochant ça et là quelques flèches trempées dans le black metal.
On ajoute à ça du refrain avec des chœurs typiquement thrash et on a le cocktail !

Une intro heavy avant une débauche de violence et c’est “45 RPM metal” qui repart de plus belle en montant les BPM à fond les ballons !
Encore une fois, on flirte avec le thrash metal, et le tout est d’une agressivité impressionnante !
Y a du break qui va bien, celui qui te colle une décélération à te fracasser le nez sur le pare brise avant que l’accélération qui suit te colle la nuque sur la lunette arrière !
Mais là où je surkiffe, c’est avec le titre “Metallström / Face the Bütcher” ! Si là, il n’y a pas clairement un hommage à un titre qui a décidé en 1984 que j’allais devenir un thrasher invétéré, je n’y comprends plus rien. Mais la comparaison avec le titre de Slayer (sur “Show no mercy”, doit-on le repréciser ?) s’arrête là : certes, on a une (courte) intro instrumentale heavy, mais ce qui suit retourne dans les bases des deux titres précédents !
Bütcher veut que ça dévaste, et ça dévaste ! C’est comme ça : les adorateurs de progressif vont y faire des poussées d’acnée, les speedos vont prendre une déculottée ! Ça équilibre !
Se prendre encore “Sentinels of death” est de la gourmandise : à un moment, après tant de bonheur, on frôle l’overdose… Quatre titres d’affilée sans la moindre décélération, on s’y habitue, on aime, on frissonne limite de plaisir entre deux headbangings à s’envoyer les piercings de l’autre côté de la pièce.

C’est là qu’arrive le titre éponyme – putain, je m’étais juré de ne plus écrire ce mot – et que Bütcher montre qu’ils ne sont pas qu’une machine à riffer le plus vite possible.
Ces neuf minutes sont un pur régal : on garde le chant hyper aigu mais on rajoute quelques chœurs guerriers, une ambiance plus Viking, un tempo sévèrement ralenti malgré une envie de faire revenir le naturel au galop lors du break – je l’savais qu’ils ne tiendraient pas neuf minutes sans accélérer –, des passages acoustiques.
Mince, on croirait Agent Steel qui se met à faire du Bathory époque “Hammerheart”, et ce sommet de beauté absolue fait office de morceau de bravoure pour le groupe.

Et ensuite ?
Retour à la sauvagerie : “Viking funeral” se veut être le titre le plus violent de l’album, teinté d’un black metal pour le moins dévastateur sur des riffs ultra rapides et d’une fluidité impressionnante !
Ce titre est le plus court de l’album (si on met de côté les intro et outro instrumentales qui durent exactement le même temps) mais en dit autant que le précédent avec sept minutes de moins !
Et arrive un autre titre qui vaut le détour : “Brazen serpent” et son riffs principal à tomber par terre est encore une merveille de furie overspeedée.

Pour terminer, une outro instrumentale acoustique histoire de faire redescendre la pression !
Tant de sauvagerie en si peu de temps (36 minutes) ne peut laisser indemne.
En tous cas, personnellement, je suis sur le cul et j’en redemande !

Avec ce deuxième album après un “Bestial fükkin’ warmachine” (2017) sur lequel je vais me pencher sérieusement, Bütcher fait très mal et pourra bien convaincre jusqu’au plus difficile des fans de speederies intenses (pléonasme ?).
Une boucherie, qu’on vous dit !

Tracklist :

1. Inauguration of Steele (1:15)
2. Iron Bitch (4:34)
3. 45 RPM Metal (3:42)
4. Metallström / Face the Bütcher (4:27)
5. Sentinels of Dethe (3:58)
6. 666 Goats Carry My Charriot (9:19)
7. Viking Funeral (2:43)
8. Brazen Serpent (5:23)
9. Exaltation of Sulphur (1:15)

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