Note du Soilchroniqueur (Arno):8/10

On a beau être curieux, on ne peut pas tout connaître. Ainsi, combien d’entre-nous ont déjà entendu parler d’Asva, formation Drone Doom américaine en activité depuis le début des années 2000 ? Personnellement, je ne connaissais pas jusqu’à découvrir que le groupe abrite en son sein un des meilleurs guitaristes qui soit : Trey Spruance (Mr Bungle, Secret Chiefs 3, Faith No More, John Zorn, etc.) Connaissant très bien les albums où le bonhomme intervient, c’est en toute confiance que j’ai abordé What You Don’t Know Is Frontier.
Premier avertissement : la présence de Spruance est trompeuse. Je m’attendais à quelque chose de complètement débridé, il n’en est rien. Le Drone Doom d’Asva est rigoureux, méthodique. Certes, l’ensemble est très expérimental, on s’approche même parfois de la musique contemporaine façon les nocturnes de France Culture mais il ne faut pas s’attendre à des orgies de guitares. Le tempo est plombé, les notes coulées dans les bétons comme les pieds d’une balance dans les milieux mafieux.
Deuxième avertissement : il n’y en a pas. Quand on aime les ambiances pachydermiques et qu’on considère qu’Esoteric joue désormais trop vite, Asva est parfait. Il faut certes un temps d’adaptation, notamment au chant d’Holly Johnson qui est très spécial (ne dévoilons pas le mystère) mais ce deuxième album vaut plus que le détour. Il s’en dégage une beauté étrange et envoûtante, entêtante, qui habitera l’auditeur pendant longtemps. Un disque complètement allumé.

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Tracklist :
1 : What You Don’t Know In Frontier
2 : Christopher Columbus
3 : A Game In Hell, Hard Work In Heaven
4 : A Trap For Judges