Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Annihilator en chiffres avant ce « Triple Threat », c’est 33 ans de carrière, 15 albums, 3 lives, 2 DVDs, quelques compilations, plein de démos et un paquet de singles.
C’est aussi des changements de line up réguliers, et surtout une patte reconnaissable entre mille.
Le heavy/thrash du sieur Waters est rapidement identifiable pour un groupe qui a commencé sa carrière avec un « Alice in Hell » devenu cultissime avec le temps !
Souvent surprenant, capable de prendre ses fans à contre-pied pour nous sortir des albums plus variés, quitte à prendre des risques, voire à se planter complètement (« Remains », « Metal »), ou carrément confiner à l’excellence (« Never, neverland », « Annihilator », « King of the Kill », « Waking the Fury », « Feast » et bien sur « Alice in Hell »), les Canadiens arrivent encore régulièrement à nous surprendre.
Rajoutez à ça des prestations live souvent époustouflantes, Annihilator – ou plutôt Jeff Waters – continue d’avoir une solide réputation dans le milieu.

L’arrivée de ce « Triple Threat » est un véritable cadeau du ciel ! Et au niveau des surprises, nous voilà comblés.
Un live enregistré au Bang your Head Festival, montrant la furie que le groupe est capable de nous envoyer entre les oreilles, c’est du bonheur ! En plus de ça, Annihilator se permet le luxe de nous balancer, sur les onze titres de ce live, neuf titres de sa période 1989-1996. Les deux autres provenant des deux derniers albums en date avec « No Way out » (tiré de « Feast », 2013) et « Creepin’ again » (« Suicide Society », 2015). Tout le reste se compose de classiques du groupe, que ce soit « King of the Kill », « Set the World on Fire », « Never, neverland », « Refresh the Demon » et surtout les exponentiels « Alison Hell », « Phantasmagoria » ou « W.T.Y.D. (Welcome to your Death) ». Presque une heure de furie thrash comme Annihilator sait nous en proposer, surtout lorsque le père Waters est dans un bon jour !
Le groupe tient son public en haleine, sait communiquer avec lui entre les morceaux, et lui colle le véritable coup de massue pendant les morceaux.

Un bon live, à défaut d’être exceptionnel, capable de nous rappeler à quel point le groupe sait être efficace en concert ! On ne saurait trop conseiller de se coller entre les oreilles les bons moments comme « Never, neverland », suivi de près par l’instrumental acoustique « Bliss » sur lequel s’enchaîne l’impitoyable « Second to none ». « Alison Hell » ravira les nostalgiques avec une interprétation sans faille sur lequel le public s’égosille sur le refrain. Quant au final « Phantasmagoria », il termine le concert avec une furie de ‘fast heavy thrash’ pour le moins implacable. Quelque part, en guise de dessert, un « Human Insecticide » en sus aurait été plus judicieux mais là, c’est juste histoire de chipoter.

C’est après ce déluge de riffs qu’on passe au second CD et là, surprise ! Un album totalement acoustique ! De l’Annihilator acoustique.
Un exercice de style aussi surprenant qu’un hypothétique album de Kreator version bal musette !
Et le mieux, c’est qu’on se prend au jeu… Jamais on ne se serait imaginé entendre des morceaux comme « Stonewall », « Phoenix rising », « Bad Child » ou « Snake in the Grass » dans ces versions. Jusque là, fan basique que j’étais, je voyais Waters and co nous balancer la sauce, électrique de préférence, à grand renfort de décibels avec les désossages de cervicales qui vont avec. Là non ! Du calme, de la douceur, de la guitare sèche…
Jusque là, Annihilator nous en servait avec parcimonie, lors d’intros, outros ou autres interludes…
Mais jamais un album entier, encore moins des titres à la base agressifs.
Mais la transition se fait bien, l’interprétation se veut impeccable, toute en sensibilité. Non seulement on accroche mais on joue le jeu jusqu’à la fin, l’exercice étant de reconnaître les titres en se remémorant les versions originales.

Sur les deux CDs, Annihilator montre deux facettes, dont une qui nous était quasiment totalement inconnue jusqu’alors. Zappant complètement la période comprise entre « Remains » (1997) et « Annihilator » (2010) – hormis lors du titre « Holding on » tiré de « All for you » (2004) sur la version acoustique –, Annihilator tire de son chapeau des titres, en zappant volontairement ou non pas moins de sept albums de sa discographie (*), qu’on n’avait plus entendus depuis longtemps pour faire de ce « Triple Threat » un album à acquérir d’urgence pour peu qu’on soit fan de l’œuvre de Waters.

Pour les autres, c’est l’occasion de découvrir si on ne connaissait pas (il en reste ?) ou de changer d’avis si on déteste !

L’un dans l’autre, ça ne laissera pas indifférent !

(*) Remains (1997), Criteria for a black Widow (1999), Carnival diablos (2001), Waking the Fury (2002), Schizo deluxe (2005), Metal (2007) et Annihilator (2010).

Tracklist :

CD1 : Live at Bang your Head Festival.
01. King of the Kill (5’58)
02. No Way out (5’57)
03. Creepin’ again (5’45)
04. Set the World on Fire (4’57)
05. W.T.Y.D. (Welcome to your Death) (5’00)
06. Never, neverland (6’45)
07. Bliss (1’28)
08. Second to none (5’55)
09. Refresh the Demon (5’57)
10. Alison Hell (6’51)
11. Phantasmagoria (5’27)

CD2 : Unplugged, the Watersound Studios Sessions.
01. Sounds good to me (5’56)
02. Bad Child (4’03)
03. Innocent Eyes (4’20)
04. Snake in the Grass (5’54)
05. Fantastic Things (5’01)
06. Holding on (4’10)
07. Stonewall (5’48)
08. In the Blood (4’27)
09. Crystal Ann (2’07)
10. Phoenix rising (3’55)

DVD :
Chapter I : Annihilator unplugged, the Watersound Studios Sessions
Chapter II : Annihilator live at the Bang your Head Festival
Chapter III : Annihilator summer mini documentary 2016
Bonus : Jeff Waters’ commentary on the Watersound Studios Sessions

Site officiel : http://www.annihilatormetal.com/
Myspace : http://myspace.com/annihilatorofficial
Facebook : http://www.facebook.com/pages/Annihilator/9614139730
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