Amon Amarth – Berserker

Le 4 mai 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Olavi Mikkonen : guitar lead
  • Johan Hegg : chant
  • Ted Lundström : basse
  • Johan Söderberg : guitar rythmique
  • Jocke Wallgren : batterie

Style:

Death/Heavy Metal mélodique

Date de sortie:

03 Mai 2019

Label:

Metal Blade Records/Sony Music

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8.5/10

« Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper. » (Proverbe tibétain)

Double sens dans cette citation : d’abord pour la popularité qu’a atteinte le groupe, et aussi pour la signification de son nom (« La Montagne du Destin » dans l’œuvre de Tolkien). Comme la prédiction d’une aventure qui allait les amener au sommet de la scène metal, Amon Amarth n’est depuis trop longtemps plus à présenter. Il suffit d’être un peu initié pour connaître le quintette suédois, originaire de Tumba, qui officie depuis 1992 dans un registre assez peu modifié depuis. Les vrais passionnés vous diront que les premiers albums étaient les meilleurs, je ne m’aventurerai pas dans ce débat. Retenez simplement que les groupes évoluent, et ressentent parfois le besoin d’explorer d’autres pistes pour accroître leur célébrité. Progressant en effet vers un Death Metal plus mélodique avec des accents heavy, partant d’un Death plus brutal, le groupe n’a jamais réellement dévié de sa route depuis Versus the World en 2002, ce qui pourrait attester d’un aboutissement depuis longtemps atteint.

Je suis, sans me cacher, un grand amateur du groupe. Me vantant d’avoir toute la discographie fidèlement agrandie depuis mes débuts dans ce milieu, j’ai pu constater comme beaucoup d’entre vous que les albums sont invariablement (mais sensiblement toutefois) les mêmes depuis un moment. Au mépris du risque d’un essoufflement annoncé depuis belle lurette par les fans, Amon Amarth ne dévie pas d’un iota hormis dans la thématique ciblée de chaque CD. Toujours centré sur la mythologie nordique, chaque album a son propre sujet central comme Thor, Surt, etc.

En ce 2 mai, nous voici donc à l’aube du prochain album qui s’appelle Berserker et qui sort chez Metal Blade Records et Sony. Alors, la question demeure : vont-ils changer de sentier battu ou vont-ils jouer la carte de la recette identique mais efficace ? Véritable problématique à poser en travail de fin d’études.

Premier changement annoncé, et pas des moindres : celui du producteur. Etant fervent fan de l’époque de Jens Bogren (soit entre With Odin on our Side et Surtur rising inclus), moins marqué par les deux derniers albums produits par Andy Sneap du groupe Judas Priest entre autres, celui-ci est sous l’étendard de Jay Ruston, producteur d’Anthrax, Stone Sour et Avatar, et bien d’autres. Changement de producteur qui signifie probablement un virage nouveau, si l’on part du principe qu’il y avait une différence de sons et de réception auprès du public entre les époques Bogren et Sneap. En tout cas, on remarque toujours une référence nette au Heavy Metal dans ces dernières productions, donc âmes (in)sensibles au Heavy s’abstenir d’avance.

L’artwork est assez explicite avec ce Berserk central qui domine par sa stature et sa puissance un champ de bataille chaotique. Nouveau changement de tons de couleurs avec un aspect plus « terreux » contrairement aux précédents opus, tantôt feu, tantôt glace. J’aime bien cette variation de tons en ce qui me concerne. Pour le design, je le trouve bien évidemment travaillé et à la hauteur d’un groupe comme Amon Amarth, les moyens financiers sont pratiques dans ce genre de cas. Difficile cependant d’en tirer un avis assez objectif tant le design paraît assez passe-partout, assez « commercial » quoi. Il n’y a pas de réelle recherche mais en était-il autrement avant ? Rien n’est moins sûr. Les repères vikings sont présents, donc rien d’anormal. Mais en fervent amoureux de la mythologie nordique, j’aurais aimé un sujet moins commun… Mais bon, quand on sort des Odin, Thor, et autres Tyr, c’est moins vendeur hein… Jouer sur la corde du connu garantit bien que le public s’y retrouve tout de suite, il est vrai. Bref, en résumé : du Amon Amarth.
(Si on exclut le GROOOOOS plagiat sur le groupe Asenblut et son album… Berserker. Mais je dis ça je dis rien…)

Niveau musical, même constat. Rien n’a vraiment changé dans les compositions et personnellement cela fait mon bonheur. Le Death mélodique a toujours ses accents heavy qui donnent l’aspect épique que l’on connaît bien, et c’est toujours agréable à écouter. Il y a douze morceaux en tout sur cet album, d’une longueur toujours aussi raisonnable, soit environ quatre minutes chacun. Le changement de batteur en 2016 laissait planer un doute sur la base rythmique comme cela peut arriver mais mes doutes sont vite balayés car ce dernier assure ! Les soli que l’on retrouve tout au long de l’album sont toujours aussi bien placés, bien potassés. Le chant est toujours aussi bon, sans être énorme. Johan Hegg a depuis longtemps trouvé son timbre de voix, et à la longue on sent qu’il n’a plus réellement besoin de forcer sur sa gorge pour distiller son growl, comme s’il faisait partie intégrante de lui. J’ai toujours apprécié son chant, avec cet effort d’articulation qu’il amène, que beaucoup ne font pas.

 

Les petites nouveautés sont finalement assez évidentes : des passages acoustiques comme dans « Shield Wall », des introductions samplées comme sur « Mjölner-Hammer of Thor », ou le morceau assez « déconnade » qu’est « The Berserker at Stamford Bridge » (qui, pour les ignorants, est un terrain de football, mais aussi une bataille en 1066) mais qui reste sérieux musicalement. Bon, petite précision : il y a quelques sujets assez peu explorés qui me tiennent à cœur dont je suis heureux de voir une expression avec les loups Skoll et Hati qui dévorent le Soleil et la Lune, ou Fafnir, qui ne laisse plus de doute possible sur la culture du groupe concernant la mythologie nordique. Un bon point pour moi !

En revanche, il y a un changement dans le mastering de l’album que je redoutais. Changement de producteur est synonyme de changement de son comme susditement explicité, et si Jomsviking sonnait « trop » Heavy Power dans le mixage, Berserker est encore moins Death Metal. Il n’y a pas cette lourdeur dans le son que j’adorais. C’est à se demander si le groupe a gardé quelque chose de Death Metal dans ses compositions, le chant mis à part. J’ai de plus en plus le sentiment que le groupe bascule plus vers du Heavy épique que vers du Death mélodique, ce qui me fait grincer des dents… Certes, les compositions restent assez similaires mais ce changement de son dénature tout ce que, depuis des années, j’estimais génial. Les parties en harmoniques des guitares, les soli, les passages mélodiques qui laissaient la part belle à la lourdeur, etc.
Donc, clairement, il est difficile, à ce jour, de trouver du Death Metal dans la musique d’Amon Amarth. Si vous recherchiez cela, vous allez être déçus.

Pour conclure, je dirais que cet album est dans la continuité de ce que propose le groupe depuis des années, mais ces changements de producteurs ont amené le groupe vers une musique plus accessible qu’elle ne l’était déjà. Amon Amarth a une réputation qui n’est largement plus à démontrer mais va certainement toucher davantage les débutants par son Metal épique qu’il ne l’a fait auparavant. Les fans de la première heure, comme moi, s’ils ne font pas abstraction des premiers albums, vont être encore plus déçus. Les nouveaux arrivants de la scène metal qui n’ont pas connu l’époque d’avant vont adorer ! C’est un constat à deux poids deux mesures, ou à double tranchant ; c’est selon. Pour ma part, j’arrive aisément à faire abstraction des débuts pour n’en garder que le positif dans chaque CD, et Berserker aura sa place dans ma discographie car je reste convaincu que ce groupe est culte et qu’il mérite définitivement, grâce à son dernier opus, sa place au panthéon des groupes de Metal.

Tracklist :

1. Fafner’s Gold (5:00)
2. Crack the Sky (3:49)
3. Mjölner, Hammer of Thor (4:42)
4. Shield Wall (3:46)
5. Valkyria (4:43)
6. Raven’s Flight (5:20)
7. Ironside (4:30)
8. The Berserker at Stamford Bridge (5:13)
9. When once again we can set our Sails (4:24)
10. Skoll and Hati (4:27)
11. Wings of Eagles (4:03)
12. Into the Dark (6:48)

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