Lonewolf- The Dark Crusade

Le 13 janvier 2010 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Jens Börner : Chant, Guitare Damien Capolongo : Guitare Alex Hilbert : Basse Antoine Bussière : Batterie

Style:

Heavy Metal

Date de sortie:

11 Novembre 2009

Label:

Khartago Records

Autant vous le clamer haut et fort en cette fin d’a(m)nnée 2OO9 où le débat sur l’identité nationale fait rage, notre bonne vieille Gaule est une terre d’asile pour le Heavy des eighties et la patrie de la réminiscence de celui-ci. Quels que soient les sillons abreuvés de sang impur, nos peuplades autochtones de Francs, Eduens, Wisigoths… savent se ranger en ordre serré et guerrier sous les bannières des Rozz, Hurlement, Nightmare, ou autres Burgondes avec notre loup solitaire forgeron, pour nous offrir un Noël païen avant l’heure. Et le fer de lance de cette phalange « True Metal » issue de nos vertes contrées profondes sera sans conteste dorénavant: L’acier martial, épique, rougissant et aiguisé des grenoblois de Lonewolf.

Plions nous malgré tout à la rapide présentation du combo, nos lecteurs n’étant pas forcément tous d’âges canoniques, ou ayant tout simplement pu passer à coté d’un groupe qui devrait être à mon sens un véritable emblème cocardier. Lonewolf s’est donc formé en 1993 à Grenoble, a rapidement pondu une démo « The Calling »en 1994, un Mcd « Holy Evil » en 1996 et enfin un split. Ce dernier se voulant temporaire puisque le combo revient en 2000 et assène dans la foulée sa première offrande autoproduite « March Into The Arena », potentiellement excellente et prometteuse, mais souffrant sommes toutes de manquements cruels aux niveaux des moyens et du son. Un mal typiquement français sclérosant nos moyens d’expression et persistant à nous faire croire –médias obligent !!!- que les musiques issues de nos racines se nomment R&B, Rap, Slam et consorts. Bon je m’emballe et m’égare, alors joker…

Et retour aux affaires en 2003, avec un second album « Unholy Paradise » dont le groupe n’est pas très satisfait une nouvelle fois, ni du résultat sonore, ni de la production. Mais qui séduit un public –dont je fais partie- devenant fidèle et demandeur car conquis par le trident de feu inaugurant cet opus et asseyant définitivement la musicalité du combo : « Stronger Than Evil (Pagan Story Part II), 1789 et enfin S.P.Q.R ». Parallèlement, notre Lupus isérois saura se frotter à la meute des Grave Digger, Paragon, Wizard, Grim Reaper, et autres Sacred Steel, ou Paul Di’Anno… pour gommer ses défauts de jeunesse et acquérir une réelle maturité. Laquelle explosera définitivement sur le « Made in Hell » de 2008 s’avérant particulièrement abouti et excellent ; et installant le groupe dans l’anti chambre des pointures du genre. Reste donc à y pénétrer, avant peut-être de s’y installer définitivement avec « The Dark Crusade ».

D’emblée l’artwork Cover de Chris Moyen (Slayer, Trivium, Desaster), après ceux réalisés précédemment par A. Demosthenous et notre JP Fournier national annonce la couleur. On restera dans la même veine quoique sensiblement plus empreint de noirceur, et on rejettera toute révolution au profit de l’évolution. En attesteront d’ailleurs les éléments de cadrage et présentation de l’opus : Mixé et mastérisé par Andy La Rocque ‘(King Diamond, Hammerfall, Falconer), Produit par Bart Gabriel (Crystal Viper, Sabbat, Metalucifer), et ayant en special guests : Majk Moti (Running Wild, Wild Knight); Jan Bunning (Paragon), et Marta Gabriel (Crystal Viper). Cette dernière, vipère polonaise -ayant, à titre d’info, pondu un sympathique « Metal Nation » en cette année 2009- nous introduisant par un évanescent et mystique « Dragons Of The Night » aux claviers, la nouvelle offrande d’un Lonewolf au line up remanié par le départ de Félix Borner, et les arrivées de l’ex bassiste de Nightmare, Alex Hilbert, et d’Antoine Bussière derrière les futs. Et pour être complet, officiant dorénavant chez les allemands de Karthago Records.

Ce partenariat ne sera en rien surprenant, puisque la musicalité de bande à Jens Börner reste viscéralement et irrémédiablement ancrée entre Running Wild et Grave Digger. Du Heavy teuton, asséné pendant près d’une heure et onze titres, mené au pas de charge et tambour battant. Dès l’intro d’un Viktoria digne d’un « The Rivalry » du combo de Rolf Kasparek, l’effet est captivant et tous les éléments que l’on apprécie dans ce style Metal sont présents : Tempo soutenu sans être speed, grosse rythmique ou la batterie martèle le binaire ; toile de fond épique et guerrière ; des six cordes déchirantes, mais mélodiques et se renvoyant sans cesse le joug, un chant viril et accrocheur qui clamera un refrain en forme d’hymne. L’alchimie est imparable, et son exécution maitrisée à la perfection est rédhibitoire à toute tentative de résistance à l’appréciation. Même si la recette appliquée tient de celles des hambourgeois précités, « Legacy Of The Wild » satellite du titre précédent en étant d’ailleurs un véritable « Tribute To », les Isérois surprendront par leur propension arrivée à maturité à allier puissance et mélodicité.

Le titre éponyme à l’album en sera d’ailleurs l’un des meilleurs exemples en attestant. Après la puissance de feu de l’artillerie lourde entrecoupée du refrain accrocheur à souhaits, le break d’exception et d’excellence ou les soli magistraux et développés succèderont à une ambiance à la Falconer sera tout simplement jouissif. Cet élément assez « Pagan », et à mon sens dorénavant judicieusement mis alternativement en avant par le combo, est une sacrée pierre rajoutée à l’édifice musical. D’ailleurs, après avoir réaffuté les lames au cri du loup et s’être remobilisé pour le combat, le « Hail Victory » poursuivant dans cette même veine assortira juste différemment l’ordre des éléments et assènera à hauteur d’un « Turn The Page » du Blind Guardian. Sans la prestation vocale aigue d’un Hansi Kursch certes, car remplacée ici par un timbre de guerrier convaincant ; mais avec la même persuasion à vous donner envie de vous bouger et headbanguer. Quitte à danser la bourrée avec une chope d’hydromel tiède à la main en reprenant à tue tête le refrain en forme d’hymne martiale ayant marqué aux fers rouges vos neurones.

Le « Prêtre guerrier » suivant, véritable prêche contre l’inquisition –thème cher J Borner- sera peut-être un ton en dessous des plages précédentes car plus conventionnel et de surcroit délivré sur un tempo plus lent. Moins speed et plus Gras, ce qui parait logique (Killing Joke) ; mais dont l’incantation exacerbée « Through the only fire, By the only steel, Through the holy trial, The age of the warrior priest” n’a pas fini de vous hanter jusqu’à porter ce titre à la mémorisation indélébile. Car sans tomber dans les poncifs et caciques à la Manowar ; les lyrics rodent parfois dans l’entrée de la tanière de l’ex meute au Ross the Boss. A l’instar des paroles de la « Wolf Division » et ces « Slaves of steel, slaves to metal, slaves of steel » ; ce qui ne sera en aucun cas un défaut, tant on capte immédiatement l’attrait interactif démoniaque avec le public que doit avoir cette tracklist sur scène.

Arrivera alors, si vous n’êtes pas encore repu et rassasié de ce festin car faisant partie des pauvres louveteaux ou animaux blessés de la meute, le « Highlight », la tuerie, la perle de cette sombre croisade : « Heathen Horde ». Faisant référence, par les ancêtres d’Amon Amarth, à la prise du monastère de Lindisfarne en Ecosse en 793, ce titre porte au paroxysme de la séduction la concoction du metal du lupus de Grenoble. Si le « Made In hell » éponyme à l’album précédent en était la perle brillant de mille feux dans son écrin de tracklist, cette horde barbare sera sans conteste celle de ce ‘Dark Crusade ». Un déferlement venu de la mer, un ressac guerrier débarquant des langskips et se livrant à la razzia au son dévastateur du solo de l’ex Running Wild maintenant dans le line up de Wild Knight, Majk Moti. « Cry Havoc », par Thor, une boucherie vous dis-je !

Difficile ensuite de réitérer une telle performance et d’accéder à nouveau à la perfection ; mais la doublette « Words of The Witch », « Winter Farewell », s’en tirera malgré tout avec les honneurs et sans tomber dans la linéarité. Le premier titre aura un véritable attrait par ses jeux de guitares NWOBHM d’une part, et ses vocalises gutturales d’outre tombe en fin de plage d’autre part. Quand le second sera une véritable gifle cinglante et dévastatrice de « Speed Metal » dont les chœurs en final s’orneront même d’une once de facette « punk ». Ne restait plus donc pour conclure le feu d’artifice de cet opus magistral, qu’à tirer le bouquet final. Ce dont ne vont se pas priver nos compatriotes avec un « The Hour 0 » développé de près de 11 minutes, introduit en arpèges, aux multiples cassures de plans et tempos, et au très large panel de saveurs auditives. Sombre, puisque traitant de la nature autodestructrice inhérente à condition humaine, ce titre de clôture sera un véritable kaléidoscope ou tout à chacun pourra citer selon son ressenti et sans être exhaustif Paragon, Iron Savior, ou encore Iced Earth.

Au final, une fois n’est pas coutume, et vous l’aviez saisi depuis longtemps, cette tentative de review est celle d’un fan dorénavant invétéré. Lonewolf, respire et «Est » l’essence même du Heavy/Power Metal traditionnel dans toute sa splendeur, dans toute son âme profonde, dans la réalité de son vécu et de son cheminement musical. Pas celui des artifices préfabriqués, des paillettes, ou des faux semblants mercantiles; mais celui sincère et pur donnant à chaque métalleux l’impression inextinguible d’être une entité à part. Une individualité unique certes, mais un véritable maillon dans notre caste, notre secte, qu’est la Planète Metal.

Que les futurs dénigrants de cette « Dark Crusade » ne se trompent pas et ne s’aventurent pas à avancer les stéréotypes du « déjà vu », du manque d’originalité ou de la vieillerie de l’alchimie auditive assénée. Les combos avant-gardistes ou expérimentaux, désespérément à la recherche de nouveautés pouvant leur permettre de s’extraire de la nasse sont légions dans ce créneau. Le clan du charismatique Jens Börner, fait pour sa part un Metal de quadras labélisé « Made in France ». Intense, viril, guerrier, épique, et alliant dorénavant de façon ciselée puissance et mélodicité. Un Heavy gaulois empli de gouailles, de vécu, de galères, qui malgré ses influences d’Outre Rhin n’en exacerbe pas néanmoins nos racines hexagonales. Les « bikers » surgissent dans la fosse dès que la sono crache un titre d’AC/DC, soit. Mais avec cet opus, Lonewolf entre dans la cour des grands, et nombreux seront les anciens hardos à venir vociférer, headbanguer et s’éclater une canette de bière chaude à la main lors d’arsouilles mémorables…

Myspace : http://www.myspace.com/metalonewolf

MetalPsychoKiller

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2 commentaires sur “Lonewolf- The Dark Crusade”

  1. 1

    Chronique Bis! :mrgreen:

    Je sors un petit truc en plastique de mon sac, entre un Immortal, un paquet de gâteaux et un Manowar, et observe la pochette dont l’Artwork représente une puissante représentation fantastique, le Loup-garou et le Dragon. N’ayant pas l’air de vouloir me bouffer toute crue, ils semblent se diriger vers une quête inconnue dont je ne connais pas la finalité. Glissant le Cd dans la gueule ouverte de mon Pc, j’enfonce deux petits écouteurs dans mes oreilles et là, je comprends mieux ce que cherchent mes deux monstres.
    BAOOMM !! La claque, la fessée, les éléphants roses. On se calme et on réécoute l’album. Je suis tellement sidérée par la qualité technique et sonore de cette brochette de morceaux que d’une, mon café est froid, ma clope pas allumée, des gens ont toqué au bateau mais je n’ai rien entendu, et c’est tout juste si j’ai pris ma respiration avant le dernier morceau.

    Replaçons les choses dans leur contexte. Qui a dit que seuls les allemands sont capables de faire des choses aussi puissantes en matière de Heavy speed ? Preuve du contraire, les quatre grenoblois de Lonewolf sont bel et bien français, et l’album que je présente est leur quatrième opus sans compter les démos. Ils sont nés en 1993, mais force est de constater qu’ils sont plus actifs depuis 2000. Mes renseignements me chuchotent que ce sont des musiciens extrêmement tatillons, ça ne déconne ni avec le son, ni avec la précision. « Made In Hell », sorti en 2008, était déjà énorme, celui là écrase tout. Je m’attendais soit à une copie du dernier, soit à quelque chose de surfait ou de moins bien, comme les films qui se finissent en « 2 ».

    L’intro, « Dragon of the Night » est un classique du style et porte bien son titre mais ne manque pas de qualité. On se téléporte ici au dernier niveau de Zelda pour sauver la princesse… « Viktoria », « Legacy of the Wild » débutent tout en accents majeurs et là c’est Gandalf qui, sur son fidèle et puissant Grispoil, dévale la montagne pour affronter l’armée noire du Mordor. Les refrains sont énormes et contiennent tout le fantastique que peut vouloir dire « heavy metal ». Comment ça je pense à Grave Digger ? Tu m’étonnes. « The Dark Crusade », avec le gros couteau qu’on aiguise au début augmente encore la puissance de l’album. Des échos et cette voix raillée, juste, masculine à souhait, gigantesque. « Hail Victory », comment là aussi ne pas voyager au sein de forêts enchantées peuplées de peuples mystérieux, de fêtes énormes à l’image de celles que vivent les Hobbits ? Dans ce morceau, on a de par la rythmique l’idée de marche, d’une armée d’innombrables êtres qui œuvrent pour la paix. « Warrior Priest » débute selon de même mode rythmique, plus sombre, plus dur, plus fort. Waw. « The Wolf Division » et « Heathen Horde » portent des enchaînements plus rapides et plus techniques, les guitares se lâchent et on se laisse porter par le monde offert par LONEWOLF. Et toujours ces refrains terribles ! « Words of the Witch » reprend l’idée des temps passés et des guerres anciennes et marque un nouveau tournant dans l’album avec sa rythmique constante et une voix gutturale qui répond aux appels incessants des instruments, ce morceau est EPIQUE. « Winter Farewell » pré-conclut l’album, plus joyeux, speed et clair, le sang est imbibé par la terre humide et les guerriers reprennent leur route… On revient au calme avec « The Hour Zero », ce morceau qui débute en balade et qui finit en final grandiose duquel ressort une voix qui a du mal à se calmer, encore essouflée.

    Tout ça, pour dire qu’il est indispensable de découvrir « The Dark Crusade », que c’est un petit bijoux Heavy speed musical, vocal et un pur plaisir à écouter et à réécouter. Un album à écouter bourré ou non, en festival ou non, au boulot ou non, dans sa bagnole ou non… bref, un album à se faire partout. Que lui reprocher, à part d’être du pur Heavy ?

    Gwenn, le Loup-garou et le Dragon.

  2. 2

    ça c’est de la chro. Le seul truc avec lequel je suis pas d’accord, c’est sur la pochette: moi je la trouve trés moche. Mais superbe album quand meme.

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