Line-up sur cet Album
Renato Di Folco, Reuno Wangermez, Stef Buriez : chant / Franky Costanza : batterie / Arco Trauma : claviers / Ben, Dom, Sid : guitares et basse / Nono, Thierry, Will, Davidzio, Romy, Tristan, Luc, Lucky, Romain, Stouf, Babass : percussions.
Style:
Metal / Percussions IndustriellesDate de sortie:
1er juin 2023Label:
TBD Productions / Bloodblast DistributionNote du SoilChroniqueur (Mitch) : 7/10
Avant même d’en écouter la moindre note, il est des albums dont a envie de dire du bien. C’est évidemment le cas de cet « Evilution ».
Par respect pour la longévité et la radicalité des Tambours du Bronx, tout d’abord ; ce groupe de percussions urbaines, venu de la Nièvre, qui fait voyager ses bidons d’essence depuis 1987, au fil de collaborations improbables (orchestre philarmonique, Jaz Coleman de Killing Joke, Sepultura…) et de prestations dans des lieux prestigieux (Champs-Elysées, Tour Eiffel, Times Square, Rock In Rio, Wacken, et sur plusieurs continents).
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Par attachement à plusieurs membres de son groupe de metal, ensuite (depuis 2018, les Tambours sont accolés à une formation metal). Franky Costanza, bête de scène de batteur marseillais (ex-Dagoba, Blazing War Machine, Blackrain…), qui combine virtuosité et humilité : à chaque rencontre, il se souviendra de vous, du prénom des membres de votre – pourtant tout petit – groupe, des circonstances dans lesquelles vous vous êtes croisés… Renato Di Folco, chanteur rhônalpin dont je vous ai fait l’éloge dernièrement dans la chronique du dernier Dropdead Chaos (ICI). Les « parrains » Stef Buriez (Loudblast) et Reuno Wangermez (Lofofora), à la carrière exemplaire…
Pour un souvenir personnel, enfin. La première partie des Tambours du Bronx, au Ninkasi Kao de Lyon, fin 2021, c’était la plus grosse date de mon propre groupe, un honneur et un souvenir marquant et intimidant. En particulier, l’arrivée dans la salle, pendant les balances des Tambours. Un mur de son dans ta face. Tout ton corps qui vibre sous les assauts des bidons martyrisés par une douzaine de costauds, torses nus, en nage. Des copeaux de mailloches (leurs grosses baguettes) qui volent dans tous les sens. La batterie de Franky, très visuel, qui te tabasse l’estomac. Reuno de Lofo qui te toise du haut de la scène. Une impression de puissance, un bulldozer qui te roule dessus et te dit « mon gars, il va falloir que tu assures, pour être à la hauteur de cette tribu de furieux, avec tes quatre petits potes de metal… »
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C’est sur cette promesse que je suis resté, en attaquant l’écoute de cet « Evilution », précédé par le rhinocéros hyper-hostile de la pochette de Gary Ronaldson (Napalm Death, Kreator, Misery Index…)… alors que cela doit s’avérer une réelle gageure, que de mêler en studio les deux faces du groupe actuel, ses percussions historiques, essentiellement rythmiques, et destinées à violenter nos sens en live ; et sa section metal, avec une batterie qui vient doublonner les Tambours, et la partie de mélodie introduite par les instruments et les chants. Comment trouver l’équilibre et la cohérence entre ces deux versants ?
Et, en effet, l’expérience de l’auditeur se montre forcément moins sensorielle que son pendant live.
Pourtant, la production de HK, du Vamacara Studio, d’où sortent tous les standards du metal français actuels, se montre très qualitative. Pourtant, les trois chanteurs font le boulot, en particulier Reuno, avec ses prêches engagés, en français (« le Début de la Fin »), et Renato, avec ses refrains signature (« Ghosts ») et sa voix protéiforme. Pourtant, plusieurs guests viennent varier les ambiances metal indus et apporter de la variété aux compos : Dope DOD, sur un « Razorback » rappé ; Andreas Kisser (guitare, Sepultura) qui vient honorer la collaboration de la fin des années 2010 ayant inspiré le virage metal des Tambours (« Chaos »).
Malgré tout cela, en définitive, la mayonnaise prend moins qu’en concert. L’idéal aurait été que chaque partie du groupe tire l’autre vers le haut ; que les percussionnistes rendent les métalleux encore plus méchants, que les instruments permettent aux bidons de traverser l’album sans redondances (et c’est le cas sur l’instrumental « Double Devils », par exemple !).
Mais avec des titres metal que je juge moins marquants que le top des sorties actuelles (« Child of Sin »), avec moins de « magie » et de moments jubilatoires que sur le Dropdead Chaos, auquel je ne peux m’empêcher de comparer ce disque ; avec des percussions moins explosives qu’en live, et parfois un peu effacées derrière la formation metal… eh bien les titres se succèdent sur la platine sans se démarquer autant que je l’aurais espéré.
Mes attentes étaient-elles trop hautes ? Un album ne doit-il parfois pas être juste un « prétexte » à relancer une tournée, et laisser une formation faire ce qu’elle maîtrise le mieux, de l’énergie et du partage en live ? Estimons-nous, évidemment, heureux de posséder un tel OVNI dans le paysage musical français !
Tracklist :
1. Le Début De La Fin (4:03)
2. Ghosts (3:13)
3. Chaos (feat.Andreas Kisser) (2:47)
4. Razorback (feat. Dope DOD) (4:02)
5. Lion’s Share (3:18)
6. Double Devils (3:36)
7. Child Of Sin (3:51) compo faible
8. Ulost (4:27)
9. True Hate (4:01)
10. Mortel Ami (2:28)
11. Denials (3:31)
12. The Power (4:04)
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