Photos : Didier Coste
Report : Le Révérend

_MG_7128 ELECTRIC WIZARD
(NdMetalfreak : Après le jour 1 raconté ici, voilà le jour 2)

Une courte et bonne nuit de sommeil, quelques cafés, nous voilà repartis pour la deuxième journée du festival qui est très fournie. On ne perd donc pas de temps dans la présentation sinon pour noter que cela commence avec la surprise de voir la fin du soundcheck d’Electric Wizard !
Marrant de débuter avec le groupe qui clôture la journée…

 

Humulus :

La vraie reprise des hostilités se fait avec les Italiens d’Humulus et leur stoner doom au fort relent de houblon ! Bière à leur effigie à la main, le trio déroule son répertoire avec bonhomie et dextérité et nous fait passer un début de journée sympathique sans prise de tête. Une parfaite entame !

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Messa :

Et cela continue avec le deuxième groupe toujours sur la scène extérieure, toujours italien, mais qui arrive sur le festival au moment de jouer à 13 h (merci d’ailleurs au grand reporter de Desert-rock de nous avoir tenus au courant des événements des coulisses!)… En cause, des douaniers tatillons avec leurs collègues de voyage et de tournée, Dopethrone, on ne voit vraiment pas pourquoi ! Le van est vidé, le matos mis en place et le soundcheck (sommaire) fait en un temps record. Chapeau les gars du fest et le groupe pour tant de dextérité. Pour le reste, je n’ai toujours pas bien compris l’engouement et la hype tournant autour de Messa. Cela est certes joliment fait et bien exécuté, mais de là à voir une nouvelle voix du doom pour les quelques passages jazz… Dubitatif j’étais à l’écoute de l’album, je le reste après ce live. Et je ne suis pas le seul, le groupe divisant pas mal, à voir comment cela évoluera.

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Glanville :

Le premier groupe sur la scène intérieure est un groupe hard rock heavy, tendance Scorpions années 80’s… Avec tous les clichés possibles que cela comporte ! Cela est loin d’être mauvais, les Teutons étant de sacrés musiciens, mais bon, peu de gens dans un festival comme celui-ci s’intéressent à ce genre de zic, moi le premier. Il fait beau dehors, la grande halle est presque déserte, il est temps de se poser un peu et de déguster la gastronomie locale.

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The Well :

Le trio texan va sur la scène extérieure remettre la journée sur le droit chemin. Entre un heavy rock blues seventies et des sonorités plus stoner psyché, The Well nous met avec décontraction la première claque de la journée. Et pas qu’à moi, car le public se fait nombreux devant la scène, lui aussi captivé par l’aisance du groupe. Le chant souvent doublé entre Lisa Alley, la bassiste impressionnante de dextérité, et Ian Graham le guitariste, amène une profondeur et une certaine douceur à cette musique. Contrepoint parfait des riffs ravageurs et des solos ! En beaucoup moins gras que leurs compatriotes Wo Fat, ils ont très amplement su me faire oublier leur absence dans le line up du fest qui m’avait quelque peu chagriné ! Leur live m’a convaincu d’aller écouter un peu plus sérieusement leur discographie et au vu de leurs ventes au merch, je ne suis pas le seul !

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Ancestors :

Voilà bien un groupe qui m’a fait sauter de joie à son annonce à l’affiche du festival. Après un silence de plusieurs années, le groupe est revenu avec un album à l’ambiance très prog et planante, oubliant un peu leur rock psychédélique des débuts. Et cela est forcément difficile de pouvoir, non pas le retranscrire sur scène car Ancestors sont des musiciens aguerris, mais de le faire comprendre à un public plus aficionados de gros son… La grande halle est loin de déborder de monde, mais qu’importe, je me colle aux barrières et me laisse porter par cette musique où les nappes de synthé invitent à la rêverie ! Les guitares ne sont pas en reste, avec de longues montées post-rock amenant une tension à ce rock progressif éthéré ! La musique du quatuor de Los Angeles est ainsi faite, moment de notes intimes, de douce pénombre, où se succèdent ces moments d’explosion aérienne. Oui, je sais, leur musique demande d’être un minimum consentant, de se laisser aller… Ancestors m’a, moi, convaincu.

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The New Death Cult :

Ce qui est très loin d’être le cas de The New Death Cult, on ne savait quasiment rien du groupe et pas mal de curieux étaient devant la scène histoire de voir et découvrir ! Et dès les premières notes du quatuor masqué et légèrement peinturluré de fluo, on sut qu’il y avait là une très grosse erreur de casting. Mais que vient faire ce groupe à tendance très pop-rock ici ? On en regretterait presque les groupes heavy à longue crinière et pantalon moule-burnes… La scène extérieure se vide rapidement et les Norvégiens finissent leur show dans l’indifférence générale !

Naxatras :

Retour sur la scène intérieure pour un live dont j’étais fort curieux. J’avais laissé le trio grec dans mon souvenir d’un concert bien sympathique dans la petite salle du Brin de Zinc à Chambéry très loin d’être plein ! Cela me surprend donc un peu de voir Naxatras jouer sur la grande scène, si tard dans la journée et mon étonnement est grand de voir la salle aussi pleine ! Le rock psyché tendance instrumentale mystique compte un paquet de groupes, difficile de sortir du lot, de faire dans l’original. Naxatras coche bien toutes les cases du genre, avec ses longues tirades de guitares, oscillant entre légèreté et plus de lourdeur, compositions s’étalant sur la longueur. Les Grecs, avec leur jeu de lumière immersif fascinant et un tout petit supplément d’âme, font de leur live un moment à part. Oui, musicalement peut-être pas grand chose de nouveau, mais joué de cette façon que cela est beau et envoûtant ! Leur place était bien là et nul doute qu’ils vont encore grimper les échelons.

_MG_6648 NAXATRAS

Child :

Difficile de passer de cet univers multicolore aux notes bleues du trio australien. Le hard blues de Child ne puise pas ses racines dans le delta ni à Chicago, ils doivent beaucoup plus au british blues 70, tout comme à la vague blues U.S. du début des années 80, Stevie Ray Vaughan en tête ! Je ne doute nullement que Mathias Northway et sa bande connaissent leurs classiques, au vu du niveau musical que Child répand sur la scène extérieure. Car le trio est bluffant de virtuosité, une basse et une batterie de tueur, parfait accompagnement du chant et de la guitare au solo expert, talentueux de Mathias. J’ai, je dois l’avouer, un peu du mal à rentrer entièrement dans le set, la faute à un blues trop propret pour moi et à cette heure, où les gros noms du fest apparaissent sur ton running, amenant une dispersion d’attention ! Un brin le souci, difficile d’être attentif et de pouvoir profiter de tout, même de sacrés groupes comme Child !

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Elder :

Le désormais quatuor Elder fait salle comble, une fois de plus cela me surprend de voir que le groupe à une telle popularité ! Ils sont loin d’être avares de tournées, écumant régulièrement l’Europe depuis deux ans ! Mais les ricains vont vite me faire ravaler mes quelques récriminations, car si au dernier Desertfest Berlin, le groupe se cherchait encore, ici à Pratteln, ils me mettent une véritable fessée ! Nick Di Salvo et sa bande enflamment le public avec une puissance que je ne leur connaissais pas, envoyant leurs compos avec hargne et passion. L’ajout du guitariste rythmique a vraiment libéré le groupe et permis de pousser les titres à leur maximum, tant au niveau de l’énergie que dans la subtilité ! Un putain de live et cela n’est que le début de la soirée.

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Dopethrone :

Car sur la scène extérieure, vient un groupe que je voulais voir depuis longtemps et qui m’avait toujours échappé ! Les Canadiens comblent mon attente et même bien plus, leur sludge bien crasseux, la voix éraillée de Vince, tout cela prend une autre dimension en live. Avec une grosse partie des titres tirés du dernier album, normal hein, ils foutent un bordel sans nom dans le pit, ou comment des titres plus lourds que speeds, te bougent une fosse ! Dopethrone est, quand ses membres sont en forme comme ce soir, un putain de groupe live. Et la venue de Julie au chant pour une grosse partie du show (et sur toute la tournée européenne) amène ce petit plus qui fait prendre à cette sauce une épaisseur beaucoup plus épicée ! Un pied monumental que ce concert !

_MG_6930 DOPETHRONE

Witchcraft :

On va être franc, je ne suis pas un super spécialiste des Suédois de Witchcraft. J’avais bien accroché et aimé leur album « Legend » (2012). Cela tombe bien, sur les neuf titres joués, cinq viennent de cet album. Après la tempête canadienne, dur de rentrer tout de suite dans leur live et puis « It’s Not Because of You » pointe le bout de sa note, avec toute sa construction amenant vers ce solo de gratte tout en puissance aérienne, quel morceau ! Witchcraft ne me lâche plus, tant leur concert est d’une classe folle, finissant avec le torturé et prenant « Dead end », plus de 10 min d’extase. Moi qui pensais que ce live serait mon moment de pause… Raté, car les Suédois m’ont surpris dans leur maitrise et dans l’intensité mise dans l’interprétation ! Sacrée performance qui va forcement me pousser à me replonger un peu plus dans leur discographie.

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Acid King :

Total changement pour le dernier concert sur la scène extérieure, avec les vétérans d’Acid King. Plus beaucoup de groupes ne portent la parole de ce doom brut et primaire. Lori et sa bande le font avec une sincérité qui se fout des modes et tendances. Telle une prêtresse, elle délivre ces longues litanies chamaniques où l’esprit se perd, s’immerge. Musique semblant venue d’outre-tombe, sombre, hypnotique, leur live reste une expérience à part. On aime ou pas, mais pour ceux qui rentrent dans leur musique, ce moment devient une rêverie auditive, une communion avec les riffs de la reine… Parfait, forcément parfait !

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Electric Wizard :

Autre vétéran pour boucler le festival, Electric Wizard vient répandre l’amour du grand cornu dans la grande halle. Les Anglais nous reviennent avec encore un nouveau bassiste (les bookmakers ont commencé les paris sur la durée dans ce poste ô combien fragile…). Sinon, niveau setlist, rien de bien transcendant, mais le quatuor connait les ficelles, pour complaire à son public et l’amener dans son univers. Plaisant, de les revoir, même si le petit côté magique du groupe a quelque peu disparu !

_MG_7131 ELECTRIC WIZARD
Voilà ce volume six du Up in Smoke est fini. Et quelle belle édition, l’affiche pouvait sembler disparate, elle se révéla homogène, pleine de surprises, de groupes au meilleur de leur forme, d’un lieu où on se sent chez soi… Mention spéciale aux techniciens du son qui cette année ont fait un sans faute et ont réjoui nos cages à miel. Deux jours plus que parfaits, qui l’année prochaine passeront à trois ! Que dire sinon, merci Sound Of Liberation !

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