Ragnard Rock festival : Jour 2

Le 25 août 2015 posté par Bloodybarbie

Live report : Bloodybarbie


Malheureusement, les aléas de la vie ont fait que je ne puisse pas me rendre au premier jour de ce superbe festival et j’ai raté une des plus belles têtes d’affiche : God Seed, Arkona ainsi que le plus important, un groupe unique en son genre et qui ne passe pas souvent en France : Wardruna ! Ces deux groupes ont fait de cette première journée du festival un sold-out ! Bravo !

Cependant, il y a eu un événement terrible en ce jour 1 ! Le fait de mettre en défi Odin et Thor (le nom des deux scènes), l’un en face de l’autre, a provoqué la colère des dieux au sens propre du terme. Résultat : 1-0 et Thor a remporté le round 1. Odin était hors service, car un groupe électrogène a lâché. Pour surmonter le problème, les organisateurs ont dû annuler des groupes et faire jouer tout le reste sur la même scène. Il a aussi plu et grêlé toute la nuit avec risques d’orage, ce qui a entraîné un arrêté préfectoral et une suspension de la suite des festivités jusqu’à nouvel ordre.

 

J’arrive donc, le 18 juillet, à midi, alors que le festival aurait dû déjà commencer. Mais non ! À cause de cet arrêté préfectoral, le festival ne pouvait ouvrir ses portes que jusqu’à ce que ce dernier soit levé. Il a fallu attendre, sous cette canicule et ce soleil brûlant (vous avez dit risque d’orages ???). Les activités reprendront à 13h…

Odin a été soigné et a regagné sa barre de vie (hé oui, les dieux ne sont pas si immortels que ça !). Les deux divinités ont pris le temps de se réconcilier et de cohabiter pacifiquement, unis par les liens sacrés du metal et pour le bien-être des métalleux.

 

Nydvind:

J’arrive entre 13h-13h30, à temps pour nos chers parisiens de Nydvind. J’ai pu les voir en concert deux mois plus tôt dans leur ville d’origine, toujours un plaisir de m’extasier devant leur musique entraînante. Certes, leur pauvre discographie de deux albums en dix ans me rappelle un certain excellent groupe qui se fait désirer et qui risque d’être assassiné par des fans assoiffés, pour ne pas mentionner Wintersun. Autant dire que c’est un bon moyen de vous mettre l’eau à la bouche, d’user leurs CDs et leurs morceaux. Pour ce qui est de Nydvind, il est difficile de s’en lasser et encore moins en live. Le son était bien meilleur au Ragnard Rock qu’au Glazart, mais il y avait trop de soleil pour un style aussi mélancolique et hypnotique qui s’apprécie mieux dans le noir. Nydvind fait partie des groupes qui font du folk metal sans le moindre instrument folk, simplement des guitares, une basse et une batterie. Mais surtout les riffs folks, des mélodies envoûtantes et des tempi aussi lents que du doom et des morceaux interminables. Un concert de Nydvind est une valeur sûre, une thérapie pour l’âme, un véritable moment d’évasion dans une autre dimension.

Malheureusement, il n’y avait que quelques têtes devant la scène, et pour le coup, les absents ont eu tort puisqu’ils venaient de rater un des meilleurs groupes du genre, qu’on ne voit que rarement en concert ! Vivement un nouvel album !

Setlist Nydvind:
-Plying The Oars (Intro)
-Skywrath
-Riding Majectic Crests
-Son of Fire
-Eclipse over The Shadowed Land
-Thunderhymn

 

Helroth:

Juste après Nydvind, enchaîne le groupe polonais, originaire de la capitale même: Helroth, dont je n’avais jamais entendu parler. Il a été formé en 2012 et ne dispose que d’un EP de 24 minutes chanté en langue natale, traitant des thèmes du paganisme, de la culture et des légendes slave. Pendant cette demi-heure de prestation, ils nous interpréteront leur EP en entier. Mais quel EP, des morceaux propres à eux, qui ne sont pas qu’un simple copier-coller de grands groupes. Violon et flûtes sont les instruments clés du combo et l’essence même de leur musique, qui parsèment par leurs apports folk cette base bien lourde, puissante et riche en mélodies soigneusement travaillées et aérées. On y trouve tout aussi bien le chant guttural/hurlé ou parfois clair d’Orthank que l’apparition sur certains passages de la douce voix de Marta et des chœurs puissants qui se mélangent en parfaite harmonie. Nous avons été transportés entre passages houleux et agressifs et d’autres plus atmosphériques, ainsi que par les solos de violon ou de flûtes qui nous rapprochent de Gaïa.

Le show a eu du mal à démarrer, les balances ont duré une éternité, ce qui a stressé le groupe car ils n’arrivaient pas à obtenir le son qu’ils voulaient. La seule qui avait l’air satisfaite et nonchalante est la magnifique flûtiste, habillée telle une danseuse du ventre. Elle chantait et jouait de sa flûte dans son coin, pendant que ses camarades galéraient à régler le son de leurs guitares/micro/violon. Une image épique que je garderai de ce groupe ! En tout cas, ils étaient suffisamment nombreux pour bien occuper la scène (à 6) !

Finalement, le concert a fini par commencer, et nous avons eu droit à une version live de leur EP « Wataha » (2013). Les musiciens se sont montrés un peu timides face à ce petit public. Quelques soucis techniques de guitare et violon et une crise du violoniste car le troisième morceau, annoncé par le chanteur, n’était pas prévu, comme si le violoniste ne l’avait pas bien appris. Rouge de colère, il s’est tourné vers le manager pour protester mais trop tard, le morceau avait déjà commencé ! On le voyait paniqué et extrêmement nerveux, mais finalement il a su improviser et le morceau s’est déroulé sans difficulté ! Il faisait aussi attention à ne pas poser sa jambe, par réflexe, sur l’enceinte car j’ai cru deviner qu’il n’avait rien sous son kilt (comme la scène était surélevée, le premier rang et les photographes auraient pu en prendre plein la vue). C’était bien drôle son petit rictus à chaque fois qu’il gaffait, et plus d’une fois !

Le bassiste, serein et tranquille, gère à merveille sa basse avec un son puissant et un jeu bien audible qui m’a particulièrement marquée. Il ne sert pas qu’à meubler les morceaux, ce qui est souvent le cas dans le folk metal.

Le Ragnard Rock a donné une belle occasion à un jeune groupe étranger talentueux, inconnu au bataillon, de jouer en France et de nous faire découvrir les merveilles de ses compositions dans le cadre d’un festival. Si ce n’est pas un gros privilège ça ! On aura tous pris une grosse claque et apprécié un super groupe qui figurera dans ma liste de bonnes formations de folk metal. Même si Helroth n’est pas si populaire que ça, il avait leur propre fan club : 4 personnes dans le public qui tenaient une banderole avec le nom du groupe inscrit dessus. Leur musique envoie tellement du lourd qu’elle a réussi à exciter la foule, allant d’un simple circle pit jusqu’un wall of death, pas mal du tout ! Ils quittent la scène en offrant quelques médiators et un selfie de groupe !

Cette demi-heure fera partie d’un de mes meilleurs souvenirs du fest !

Setlist Helroth :
-Wilcza Jagoda
-972
-Silitian Tale
-I,  Pagan
-Bracia
-Wataha

 

Obsession:

Tout de suite après, on passe du folk au thrash et la tranche d’âge gagne au moins deux générations, excepté Alexis, ce jeune guitariste prodige qui nous a impressionné avec sa technicité et son excellent jeu, notamment les soli et les tappings avec sa belle guitare Jackson aux couleurs de Ride The Lighening (j’ai failli croire que c’était l’édition limitée « Ride The Lightning » d’ESP) ! Le plus étonnant dans l’histoire, c’est que ça soit le plus jeune aux commandes de la lead guitare et le plus vieux à la rythmique ! Antoine a de grande capacités pour couvrir une aussi large panoplie d’octaves allant du chant thrash grave jusqu’au plus aigu, à un point où même les bouchons de protection auditive n’ont pas suffit pour mes pauvres tympans. Je ne comprendrai jamais le passage où le frontman se met à compter jusqu’à 4 en allemand ou à faire leurs petits speeches en anglais alors qu’il est bien français !!!

Je n’avais jamais entendu parler de ce petit groupe avant aujourd’hui et quelle découverte! Du bon thrash comme tout fan du genre l’aime et qui ne cache pas leur principale influence en nous jouant une reprise de Slayer : « Mandatory Suicide ». Et pas que puisqu’on a eu le droit à une autre reprise, cette fois de Motörhead, une énième version du tubesque « Ace Of Spades » avec le timbre vocal plus thrash que hard rock.

Et pour terminer en toute beauté, un bon morceau de thrash à la Venom avec un brin de black metal, un pur moment de plaisir ! À savoir qu’Obsession est à la base un groupe de reprises qui s’est mis à la composition tout récemment et compte sortir son premier album courant 2016.

En tout cas, une sacrée méga claque ce petit groupe thrash made in France ! Cependant, le son de la caisse claire est tout ce que je déteste ! On aura tous entendu le nom du groupe subtilement murmuré plusieurs fois par les soins d’Antoine, résonnant jusqu’au fin fond des montagnes, tel un point final des morceaux!

Avant de quitter définitivement la scène, le guitariste (ou le frontman, je ne sais plus dire lequel) montre fièrement la face cachée de sa lune (non, non,  j’ai pas rêvé c’est bel et bien vrai) !

Setlist Obsession :
-Stoned World
-Chaos division
-Mandatory suicide (Slayer cover)
-Social disorder
-Aces of spades (Motorhead cover)

 

Celtibeerian:

Retour au thème original du festival, le folk metal, avec un groupe d’une origine peu commune pour ce type de métal : des Espagnols qui font du folk ! Hé oui, ça existe et Celtibeerian en est la preuve vivante ! Un petit groupe au nom très classe et bien trouvé, formé en 2011 et composé de cinq musiciens radieux aux sourires chaleureux, comme la majorité des gens du sud. Même si le quintet dispose d’une modeste discographie de deux très bons albums « Keltorevolution » (2014) et « Tirikantam » (2011) , cela n’a pas empêché d’avoir un merch bien fourni avec des pins, des jolis t-shirts et des autocollants…

Une question existentielle, posée par le frontman Gustavo servira d’intro au show : « Where is my beer ?»

Leur bonne humeur est aussi contagieuse que leur musique, joyeuse et festive, qui nous aura fait danser pendant cette bonne demi-heure.  Le groupe est à l’aise, décontracté et ne manque pas de mettre une petite touche d’humour pour se rapprocher et communiquer avec le public, si bien que la violoniste essaie et fait des efforts monstrueux pour sortir une petite phrase correcte en français pendant 5 minutes pour trouver les bons mots, mais n’y arrive pas, hélas. L’effort a été fortement apprécié et a bien fait rire tout le monde.

À la fin, David (le cornemusiste) est pris par une envie folle de slam et se laisse porter par la foule (pas trop loin), puis regagnera aussitôt sa place. Sacrée bonne ambiance !

On aura eu le droit à une belle reprise version metal, voire la meilleure, du fameux classique de musique celtique traditionnel,  l’instrumental repris par Eluveitie sous le titre d’ « An dro ». Mais aussi une seconde reprise d’un autre classique, le dansant et festif « Tirikantam ». Rien de mieux pour redonner le sourire au public qui souffre sous cette chaleur infernale et commençait à fondre ! Sinon, il m’a semblé déceler quelques clins d’oreille à Korpikilaani comme le grandiose « Win Another Battle » ou à Eluveitie comme « Keltorevultion » mais sans tomber dans le gouffre du plagiat, le groupe sait imposer sa propre identité musicale.

Une sacrée setlist avec une panoplie de différentes ambiances, allant du mid-tempo de « Fields of Celtiberia » aux plus rapides et festifs de « Praise The Vineyards ». Pour terminer, Gustavo nous demande de foutre un maximum de bordel pour le dernier morceau, qui a fait office d’un vidéo clip (il le dit tout fièrement), un morceau sur l’alcool et sur ‘devenir fou’ : « The Booze Song » (traduction littérale : « Le morceau de merde »).

Violon, flûtes et surtout l’indispensable cornemuse ainsi que la bonne humeur sont les clés principales pour le succès de ce groupe.

Contente d’avoir enfin vu ce combo d’enfer sur scène, car ce n’est pas le genre de groupes qu’on verra souvent passer.

Setlist Celtibeerian :
-Singing to Our Land
-Keltorevolution
-Unbury the Horn
-Praise to the Vineyards
-Fields of Celtiberia
-Under Lug’s Sight
-Kladimoi
-AnDro
-Win Another Battle
-The Path
-The Booze Song

 

Skox:

C’est au tour des Lyonnais de Skox de faire leur show et surenchérir Obsession, car si les fans de thrash ont apprécié Obsession, ils ont sûrement adoré Skox. Du thrash encore plus pêchu et (plus) poussé, à la Slayer ou Pantera, débordant de riffs épileptiques et de cavalcades rythmiques. Les beaux soli n’y manquent pas comme celui de l’excellent « God’s Illusion » ou encore « Come with me » qui prendra possession de votre corps. Difficile de rester passif et immobile ! Le bouquet final, le morceau le plus technique de toute la setlist : « Destruction », avec cette basse qui groove du tonnerre de dieu et un solo véloce atteignant presque le mach 3. Là je craque !

Le groupe nous expose ses compositions puisant dans leurs deux seules démos. Certes, ils ne révolutionnent pas le genre mais font très bien le boulot !

En tout cas le frontman a un pouvoir incroyable pour exciter la modeste foule présente, une seule phrase magique comme “Bougez vous le cul” suffit ! Si seulement c’était toujours aussi simple.

J’avoue que j’avais prévu de faire une pause quelque part à l’ombre lors du passage de ce groupe, mais dès le premier morceau j’ai rebroussé chemin, aspirée par cette force attractive que génère Skox. Voilà comment je me suis retrouvée tout devant à headbanger comme une malade.

Encore une excellente découverte, merci Ragnard Rock !

Setlist Skox :
-Come with me
-Thrashstastik
-Engine of death
-Road 666
-Under God’s illusion
-Years of Legions
-Destruction

 

Mercyless :

Il était temps que je vois en live ce groupe élitiste, originaire de Mulhouse, vétéran et précurseur du metal de la mort à l’ancienne (autrement dit: death metal old school) depuis 1992 (hé oui, 20 ans !), malgré une coupure de 13 ans entre 2000 et 2013 (split et reformation du groupe), pour nous sortir un excellent « Unholy Black Splendor », 5ème album duquel ils nous extraient le meilleur (« I Vomit The World » et « Probably Impure »). Le fond de scène est orné de la pochette marquante de cet opus sur laquelle figure une nonne.  Hélas, mon excitation se voit calmée dès le premier morceau à cause du son pourri qui n’était pas du tout à leur avantage ! Des problèmes techniques qui font  qu’un coup on entend la guitare ultra fort et l’autre on ne l’entend plus et le reste prend le dessus. Cependant, même avec cette petite gêne auditive,  j’ai tout de même pu apprécier cet arsenal de riffs assassins old school et de blasts fulgurants à la Morbid Angel, Obituary, mais aussi la présence du pilier du groupe, le charismatique Max Otero, ainsi que son armée. Ils nous auront foutu une sacrée claque avec une setlist efficace et puissante, une ambiance malsaine et lugubre qu’imposent leurs compositions, digne de résumer la valeur de Mercyless.

Pour finir, un titre qui a tout l’honneur de clôturer une telle setlist : cette belle reprise audacieuse de Death : « Evil Dead », quoi de mieux pour me faire plaisir ! Pour l’anecdote, Mercyless a eu le grand honneur de participer à une tournée européenne avec le légendaire Death en 1992 du temps de maître Chuck Shuldiner.

Bien évidement, avec un très bon death détonnant comme ce que fait Mercyless, difficile de ne pas semer la zizanie dans le public et exciter les âmes possédées par la force inébranlable du death metal.

Setlist Mercyless :
-Infamy
-Substance of purity
-A message fo all those who died
-God is dreaming
-Without christ
-Abject offerings
-Eucharistic adoration
-Probably impure
-Buened at the stake
-Evil dead (Death cover)

 

Beyond The Styx:

Bon, là j’avoue que l’équipe du Ragnard Rock n’a pas été maline. Ok, mélanger du heavy, du death ou du thrash à une thématique principalement folk ça passe plutôt bien. Mais mettre, ne serait-ce qu’un seul groupe de Deathcore, je dis non ! Qu’on soit bien claire, j’apprécie beaucoup Beyond The Styx (la preuve ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/beyond-the-styx-leviathanima), étant moi même fan du style, mais je me mets à la place de nombreuses personnes, pas aussi schizophrènes que moi, et je peux vous dire que le premier morceau du groupe a crée un vide sidéral autour de la scène : à peine une cinquantaine de personnes, que se soit de simples curieux ou fans comme moi étaient présents, c’est un scandale !

J’ai été bien agréablement surprise malgré cet écueil organisationnel par la performance du groupe, que j’ai raté à deux reprises sur Paris et que j’ai enfin pu voir…au Ragnard Rock (qui l’aurait cru !)

Emile nous déballe toute sa puissance vocale et son don de sortir les plus beaux “pig squeals” que j’ai pu entendre. Il se donne corps et voix pour faire émaner de celle-ci un aussi large spectre riche en subtilités bien brutales, ça fout la niaque ! S’il y avait des coreux, ça aurait été la guerre dans le pit ! Mais bon, il n’y avait ni la foule, ni l’auditoire adéquats pour refléter l’énergie que dégage le groupe et sa musique. Malgré cette déception venant du public, Beyond The Styx n’a pas perdu confiance (même si Emile, voulant annoncer le titre d’un morceau, a oublié le titre même ! Epic fail !) et a mené sa setlist avec brio et force. Qui sait… Peut-être qu’ils ont réussi à convertir des folkeux en coreux,  mais chacun peut toujours croire aux miracles !

 

Artillery :

Youpiiiiii, arrive enfin le tour d’Artillery de nous donner la fessée du jour ! Un son excellent et propre, sans faille, parfait pour savourer au mieux les merveilles d’une des perles du thrash metal, bien énergique et soigneusement mélodique. Un des groupes précurseurs fondé dans les années 80 que je souhaitais voir avant de mourir. Comme son nom le spoile, cette bande est une véritable machine de guerre.

Le jeune frontman, Michael Bastholm Dahl, qui a rejoint le groupe en 2013 pour la sortie de leur dernier album « Legion »,  aux beaux cheveux d’or et au chant aigu bien perçant, a sacrément la bougeotte. Il est surexcité par leur propre musique, ne laisse aucun coin de la scène sans y mettre les pieds. Je suis sûre que s’il n’était pas limité par la hauteur de la scène il aurait sauté et aurait fait tout le site. Nous avons eu le droit à un mélange explosif aussi bien des vieux albums, avec la voix fraîche et différente de Michael qui rend très bien, mais aussi des morceaux du nouvel album. Mais mon plus grand plaisir était de voir les deux frères très souriants : Michael et Morten Stützer et d’admirer en live le jeu admirable de guitare du vieux Michael, entre soli techniques, shreds avec un grand sourire (parce que ça, ça change tout !) et la modestie (on voyait qu’il n’osait pas s’avancer sur la scène et se faisait tout petit malgré son talent)…. que du bonheur !

Voilà, le summum du thrash du Ragnard Rock a été atteint et le son était excellent et irréprochable, l’orga a fait fort en faisant jouer les Danois !

Setlist Artillery :
-This Chill My Bones
-Legions, 10.000 Devils
-The Challenge
-By Inheritance, Khomaniac
-Terror Squad
-The Almighty
-Into The Universe!

 

No Return :

Du même niveau et ancienneté que Mercyless, on y trouve l’autre pilier du death mêlé à du thrash moderne, le plus mélodique de tous les groupes du genre de cette journée, les Lillois de No Retun, vétérans de la scène depuis déjà 26 ans !  Le charisme de Mick (sans oublier ses tatouages) attire presque toute l’attention sur lui, mais pas suffisamment pour détourner l’attention du soliste Alain. Le frontman dédicace un morceau aux belles petites vikings présentes au festival, et arrive à générer un circle pit, mais très pauvre en personnes, hélas. Certainement que les amateurs de folk en ont profité pour faire une pause avant d’enchaîner le gros de la soirée : Skalmöld, Negura Bunget et Primordial. J’ai été ravie de voir enfin ce groupe en live et apprécier l’excellent et le très mélodique « Submission Falls » comme je les aime, le meilleur morceau de leur dernier album « Fearless Walk To Rise » (2015) !

 

Skálmöld :

Venus de si loin, de cette île glaciale au climat aussi froid que leur musique (en espérant qu’ils ne crèveront pas de chaud à cause de cette canicule, mais heureusement pour eux, c’est exactement le moment du coucher de soleil – on dirait que c’était exigé dans le contrat -), il s’agit du jeune sextuor de Skálmöld formé en 2009. Un des rares groupes avec TROIS guitaristes, que je vois pour la troisième fois (précédemment toujours en première partie de Eluveitie en 2014 et en 2011 de celle de Finntroll).

ls ont la chance de jouer et de séduire le public pendant plus de 30min, leur durée de set habituelle en temps que groupe d’ouverture. Skálmöld est bien l’un des rares combo metal de ce pays qui soit populaire dans la communauté metal, aux côtés des célèbres Solstafir. C’est pour cela, que j’ai décidé de m’éclipser, pour me nourrir et me ressourcer pendant cette partie là, afin de tenir le reste de la soirée que j’attends avec grande impatience. J’ai tout de même pu apprécier de loin leur musique folk glaciale avec dans le mid-tempo qui se marie parfaitement avec ce merveilleux coucher de soleil derrière la chaine de montagnes qui entoure le site, et les belles couleurs du ciel accompagneront parfaitement leur musique (pas trop de soleil, ni le noir total).

 

Negura Bunget :

Après les avoir ratés lors de leur passage en mai à Paris, voilà une belle occasion de voir la présence de la Roumanie avec un de leur célèbres groupes : Negura Bunget, très actif depuis 1995 et qui maîtrise l’art de mêler le Black et le folk liés par un fond atmosphérique, psychédéliques et progressifs très paisible ornés par ces mélodies envoûtantes entre mid-tempo et tempi plus soutenus sans pour autant faire des excès de vitesse. Un chant alternant guttural black et clair, soutenu par les chœurs dans leur langue natale confère au groupe un style qui leur est propre. Voilà une séance parfaite de relaxation ou d’hypnose, nous transportant dans la magie et la beauté de la nature transylvanienne, plus par la musique que par les textes traitant du mysticisme local. Le public était tout sage et concentré pour savourer pleinement leur merveilleuse setlist.

Negura Bunget est le genre de groupe qui ne vous rassasie pas malheureusement, on en demande toujours plus, et pas qu’une petite heure. J’ai découvert lors de cette partie, un instrument qu’on ne voit jamais apparaître en concert de groupes metal, le thérémine, utilisé par le guitariste pour épicer leur musique avec quelques effets psychédéliques, comme dans ce long morceau de 10min « Nametenie ». Ils arrivent aussi à générer cette sensation là par les tappings incessants du guitariste gaucher comme dans « Pamint ». On aura eu le droit au titre majestueux, mélodique et sombre « Țara de dincolo de negură ». Le black metal mélo dans toute sa splendeur où le guitariste nous refait un long passage de tappings remarquable et continu (à croire que c’est sa spécialité) mais aussi d’autres aux sonorités acoustiques de la lead guitare !

Le chant n’est pas présent dans tous leurs morceaux et Negura Bunget nous offre le titre instrumental « Norilor » digne d’une bande son de film.

Une heure de pur plaisir vient de prendre fin, laissant place à Primordial à qui revient l’honneur de clôturer ce deuxième jour du Ragnard Rock.

Setlist Negura Bunget :
-Ceasuri rele
-Pamint
-Cunoașterea tăcută
-Nămetenie
-Tara de dincolo de negura
-Norilor
-Schimniceste
-Dacia hiperboreană

 

Primordial :

La suite parfaite d’un concert de Negura Bunget pour finir en toute beauté cette deuxième journée du Ragnard Rock (ou commencer la nouvelle puisqu’il est minuit passé), c’est à Primordial de jouer le marchand de sable, surtout avec leur look poussiéreux (très classe, d’ailleurs). On passe maintenant à du black/doom oppressant et mélancolique, aux mélodies parfaites et au chant clair hurlé unique et propre à Naihmass. Les irlandais ont fait la une du Cernunnos Pagan Fest en 2013, auquel je n’avais pas pu me rendre,  je m’impatientais donc de les voir en live. Et voilà cet instant tant attendu arrivé !

… Et quelle parfaite introduction et entrée sur scène: le long morceau éponyme de leur dernier album « Where Greater Men Have Fallen » (2014) me hérisse d’ores et déjà les quelques poils (quand même, je m’épile !). Nous voilà transportés dans le monde des mélodies parfaites, portant la marque de fabrique unique de Primodial. Fiers de ce sublime album, ils nous jouent l’excellent et le mélancolique « Babel’s Tower ».

Un seul membre attirera tous les regards vers lui: Naihmass, ce frontman au charisme inégalé et sympathique même sous le masque du corpse painting. Il me rappelle énormément Nergal (Behemoth) mais sans guitare.

Ils n’oublient pas de jouer le meilleur de leur meilleur album, « As Rome Burns » et « Empire Falls » extraits de « To The Nameless Dead », avec un chant encore plus convainquant que sur celui-ci. Cette setlist aux petits oignons est un sacré bon cocktail, piochant dans toute leur discographie, n’oubliant pas l’incontournable aux douces mélodies « The Coffin Ships » où le batteur multiplie les roulements sur sa caisse claire.

Naihmass prend le temps de remercier l’organisation de s’être démenée pour organiser ce festival et nous demande de faire du bruit pour eux !

Un concert, ou même simplement un titre, de Primordial, est le genre de choses qui se vit, qui s’écoute et se ressent, mais qui ne pourra jamais être suffisamment bien décrit ! Si cette beauté vous touche, alors vous serez des drogués de Primordial pour toujours.

Setlist Primordial :
-Where Greater Men Have Fallen
-Gods to the Godless
-Sons of the Morrigan
-Bloodied Yet Unbowed
-The Coffin Ships
-As Rome Burns
-No Grave Deep Enough
-Babel’s Tower
-Wield Lightning to Split the Sun
-Empire Falls

Voilà une grosse journée de fest qui se termine bien, malgré cette souffrance sous le soleil brûlant. Je retiendrai ces très bonnes découvertes : Obsession, Skox et surtout Helroth.

 

 

 

 

 


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