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Pain of Salvation
C’était il y a bientôt huit ans. Au mois de décembre 2009, l’ami Bodom m’avait proposé de faire des photos pour le concert d’un groupe que je ne connaissais alors que de nom. Et moi, écoutant les conseils des potes, qui me disaient « Oh oui, j’y serai !», j’avais accepté.
Ce soir-là, je fis vraiment mon entrée sur Soil Chronicles et découvris deux choses : la photographie de concert IMG_2174(mais bizarrement, mes clichés ne sont plus disponibles) et Pain of Salvation. Le concert fut une claque, du genre qui marque une vie, si bien que rapidement, toute la discographie du groupe prit place sur mes étagères et tourna, tourna encore et encore dans ma chaîne, au point d’en connaître les morceaux par cœur – si c’est réellement possible. J’ai aimé tous leurs albums, les Road Salt inclus, l’émotion m’a pris, quand j’ai su pour la maladie de Daniel Gildenlöw, l’espoir est revenu quand j’ai vu que son état s’améliorait, que les concerts reprenaient et que la route du studio était à nouveau empruntée.
Vint alors, après des réinterprétations d’anciens titres afin de se remettre dans le bain et d’installer le tout nouveau line-up, In the Passing Light of Day et l’annonce d’une tournée accompagnant cette nouvelle offrande.
Et quand j’ai appris qu’Access Live faisait revenir sur Lyon ce groupe dont je suis tombé véritablement amoureux, il était impensable que je le loupe, pour une soirée pleine de promesses…… qui débuta par un rendez-vous manqué.
Une mauvaise lecture d’horaire engendrant soixante minutes de retard et, alors que je pensais entrer dans la salle au début du set de Port Noir, je me suis vite rendu compte que je n’en voyais que les tout derniers instants. C’est vraiment dommage, tant la curiosité me donnait envie de connaître leur mélange entre Metal, Pop 80’, Jazz, Electro, etc. Et puis, en les voyant laisser un public enthousiaste, la déception n’est que plus grande.
M’enfin, comme tout retour en arrière est impossible, il ne me reste qu’à faire confiance en Pain of Salvation pour oublier cette déconvenue.
Pain of Salvation
20h20 environ, le groupe monte sur scène, bien prêt à défendre leur dernier bébé. Défendre, c’est bien le mot, car à « Full Trottle Tribe », parfaitement adapté à une entame de concert, succède logiquement « Reasons », puis « Meaningless ». Un gros bloc de trois morceaux estampillés 2017, pour un total de près de vingt minutes d’unePain of Salvation musique délaissant le Rock 70’ des deux précédents albums pour revenir au Metal Progressif qui, s’il se rapproche de la première période du groupe, troque un peu de son côté barré pour devenir plus rageur et intimiste. Ces deux aspects en font un album parfait pour le live, surtout qu’il est soutenu par des ingé lights très en forme, multipliant les ambiances et soulignant chaque émotion dégagée… Du grand art.
Tandis qu’on se dit qu’on aimerait bien avoir aussi d’anciens morceaux, les lumières se rallument pour un petit discours durant lequel Daniel blague avec le public, l’occasion de se rappeler à quel point le frontman dégage une sympathie non feinte. A partir de ce moment, PoS va piocher dans une bonne partie de sa discographie, Remedy Lane notamment – le Re-lived oblige – dont les premières notes du monument « Beyond the Pale » met en émoi une partie de la salle. Le show est varié, avec Road Salt One, pour du direct et efficace et The Perfect Element, qui nous donne à entendre une version un tantinet plus métallique du magnifique « Ashes ».
Pain of SalvationAprès ce retour dans le passé – où j’aurais personnellement aimé retrouver un « Disco Queen », pour l’ambiance, ou d’autres morceaux cultes du groupe, comme « Ending Theme » ou « The Perfect Element »* –, In the Passing Light of Day pointe à nouveau son nez, avec « Silent Gold » et celui que j’attendais : « On a Thuesday ».Ce morceau me donne d’ailleurs l’occasion de dire à quel point Ragnar Zolberg est une fabuleuse recrue. Moi qui étais attristé du départ de Johan Hallgren, je ne peux qu’avouer que sa suite a été reprise avec brio. Ce chant, se confondant parfois avec celui d’une femme lors des montées dans les aigus, dans le titre sus-cité notamment, est une pure merveille.
On peine d’ailleurs à croire que les seuls rescapés du précédent album soient Daniel Gildenlöw et Léo Margarit, tant l’alchimie entre les cinq membres fonctionne. Ce n’est pas qu’ils soient complices et échangent beaucoup pendant le show, non. Chacun reste même de son côté, chacun possède un jeu de scène bien différent – celui de Ragnard étant bien plus triste que de reste de ses camarades. Mais, tandis que certains surnomment PoS « Le Daniel Gildenlöw Band », on sent ici que tous les membres sont pleinement impliqués. Bien sûr, le frontman, en tant que dernier membre originel, que principal songwriterPain of Salvationet créateur (malgré lui, en quelque sorte) du concept, reste en avant – en témoignent mes photos. Mais il n’a rien du dictateur seul maître à bord. Les chœurs à deux, trois, quatre ou même cinq voix, parsèment le show, et chacun apporte sa touche, et se semble se réapproprier les morceaux, les anciens compris.

Ce set se conclut sur « The Physics of Gridlock », épopée sauvage dans le Grand Ouest Américain, dont la fin en français est l’occasion d’une petite phrase de Daniel sur sa maîtrise de notre langue, phrase vannée par Léo. Une belle fin, qui sent l’air frais, la liberté et qui ne semble pas contenter le public, puisqu’il réclame un rappel.
Le chanteur revient donc, seul sur scène, nous annoncer un morceau pour lequel on doit se laisser porter par ses émotions, et entame alors l’intro de « In the Passing Light of Day ». Ce début intimiste au possible nous envoûte, soutenu par le jeu de lumière, appuyant toujours autant les émotions à fleur de peau dégagées par le chanteur. Au bout de Pain of Salvationquelques minutes, Daniel Karlsson le rejoint sur les planches lorsque le clavier fait son apparition, suivi, au fur et à mesure, des autres membres. Une mise en scène évidente et pourtant si belle. Exactement ce qu’il fallait pour souligner la montée en puissance de ce titre de quinze minutes.

Comme tout doit avoir une fin, la salle se rallume, les musiciens nous saluent et s’en vont, fatigués mais contents, certains viennent saluer des membres du public avec une disponibilité qui fait plaisir à voir.
Cela faisait bientôt huit ans que j’attendais de revoir Pain of Salvation. Et leur show était à la hauteur de mes attentes, quelque part bien différent du précédent concert – qui, selon mes souvenirs, se montrait plus festif – et, malgré tout, aussi prenant.
Dommage cependant que cette soirée m’ait été un peu gâchée par quelques connards anti-photographes.

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*mais il y en a tellement, qu’établir la sélection parfaite est du domaine de l’impossible.
Pour plus de photos, la galerie est ici.

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