Hellfest 2013: Le Samedi 22 Juin

Le 18 septembre 2013 posté par celtikwar

 

11h00 – Mainstage 01 – ATTENTAT ROCK

Le Hellfest c’est aussi une histoire d’amour. Et oui, comme à son habitude le festival est là pour les amoureux des années quatre vingt, ceux qui ont une larme à l’oeil dès qu’on leur parle de Hard Rock et Heavy Français. Il fallait bien que l’édition 2013 fasse honneur à cet amour. C’est ainsi que dès le début de la matinée la foule chante avec une émotion communicante les mélodies d’Attentat Rock. Vous ne connaissez peut être pas la formation originaire d’Avignon, sachez qu’elle a démarré en 1980 avec une démo éponyme, suivi d’un album toujours éponyme en 1981, mais le véritable succès arrive en 1984 avec ‘Le Gang des Seigneurs’. Après la sortie de ‘Stryke’ l’année suivante on avait plus entendu parler d’Attentat Rock jusqu’en fin des années 2000 avec le concert pour le Paris Metal France Festival III. Leur prestation et le grand retour ayant fait beaucoup de bruit, il était normal que le groupe viennent aussi à Clisson pour faire hurler les anciens combattants ‘Le Gang Des Seigneurs’. (Celtikwar)

 

11h40 – Temple – THE SECRET

C’est sous une température maussade que je commence ma journée avec les Italiens de The Secret. Appréciant plus que de raison leur black metal atypique tel qu’entendu sur Solve et Coagula (2010) et Agnus Dei (2012, tous deux parus sur Southern Lord Records), c’est avec une délectable excitation que je m’aventure pour la première fois sous la Temple. Couronnée d’un gigantesque pentagramme inversé qui pose instantanément l’ambiance, je me dis que jouer sur cette scène doit être tout bonnement jouissif. C’est donc tout disposé à me laisser guider par les forces diaboliques que j’accueille à grand cris le groupe de Trieste.

Malgré une guitare presque inaudible pendant une bonne partie du set, l’ensemble est immédiatement efficace, oscillant sans effort entre une furieuse rapidité et la lenteur du doom. Une sensation de puissance malsaine émane du concert, décuplée par le fascinantMarco Coslovich. Habité par la musique de ses compères, ce dernier nous livre une performance vocale intense amplifiée par un charisme magnétique. Autour de moi, tout le monde a l’air en transe, voire en position de recueillement : le Malin n’est pas loin, et on jurerait que c’est son incarnation occulte des 70’s qui s’est invitée sous la tente. A un moment, la musique se calme, n’étant plus que vrombissement de basse et larsen de guitare. Coslovich, le poing levé, scrute la foule d’un regard noir pendant deux bonnes minutes. Petit à petit, une mer de poings se lève, comme pour lui répondre. Et à l’instant même où l’on croit assister à la finale du concert, une dernière salve libératrice nous assaille et ne nous nous lâchera pas pour les cinq minutes restantes. On ne saurait mieux commencer une journée. Grazie ! (Tremens)

 

11h40 – Mainstage 02 – ASKING ALEXANDRIA

 

Cette journée s’annonce décidément très éclectique, avec sur la Mainstage 01 des groupes de Hard/Heavy qui nous bercent depuis bien longtemps et sur la deuxième scène des formations plus modernes mélangeant le MetalCore/Punk. Ce sont donc les anglais de Asking Alexandria qui démarrent les hostilités du style. Le groupe a beau être très jeune, il n’existe que depuis 2008, il a quand même beaucoup de matière à son actif, quatre albums à son actif. Difficile du coup en 30 min de faire une setlist mettant an avant le futur bébé de la formation  » From Death to Destiny’ qui sortira cet été, avec les tubes de ‘Stand Up And Scream’ qui ont fait le succès du groupe. Celtikwar

 

12h15 – Mainstage 01 – AUDREY HORNE

Retour au Heavy avec les Norvégiens de Audrey Horne et leur Hard Rock mélodique. Bien que les deux derniers albums de la formations aient connus d’énormes éloges dans la presse, je n’ai jamais réussit à vraiment accrocher au groupe. Non pas que ce soit mauvais, au contraire, c’est bon mais sans plus. Il manque le fameux « petit plus » qui nous met le cul à terre. Enfin bon, un moment assez plaisant tout de même pour attendre gentiment KISS avec un peu de musique. Celtikwar

12h50 – Mainstage 02- P.O.D

 

Un groupe que j’écoutais au Lycée. Il faut dire que le titre  » Youth Of The Nation » tiré de l’album ‘Satellite’ 2001 passait en boucle sur MTV, ce dernier album a d’ailleurs été bien mis en valeur car cinq titres du set sont tirés de cet opus. Depuis j’ai légèrement mis de côté le Néo et le Punk, du coup je ne connaissais que ce titre de P.O.D., il est étonnant de voire que les californiens se sont maintenant un peu éloigné de la fusion pour essayer de faire des refrains et des mélodies plus facilement mémorisables ce qui est assez efficace en live et le publique réserve un bon accueil .

13h35 – Mainstage 01 – KROKUS

Juste une brève parenthèse au sujet de Krokus, dont j’ai entendu par hasard une partie du concert. Je ne connaissais le groupe que de nom, vu maintes fois dans les bacs des disquaires (disons qu’un groupe de hard rock portant le nom d’une fleur avait de quoi surprendre l’adolescent que j’étais à l’époque), et n’étais pas spécialement curieux quant à leur son. Je trace donc vers le carré VIP sans trop porter attention à ce qui se passe, échange quelques mots avec Raph de Mass Hysteria avec qui j’avais fraternisé la veille, retrouve mon pote Jack Daniel’s et m’attable afin de revoir mes notes prises depuis le début du festival.

C’est après quelques minutes que je me rends compte que je suis en train de hocher la tête au rythme d’un hard rock old school qui me semble en fait extrêmement bon. « Putain, c’est ça Krokus ?! » Je me précipite à l’extérieur, ignorant la pluie. Le groupe est en train de jouer « Fire » avec une énergie franchement impressionnante, couronnée par un solo final qui reste en mémoire. Ils ont la patate ces Helvètes, et Marc Storace a une voix qui rappelle Bon Scott à mon grand plaisir. Un pur régal qui me procure le même enthousiasme ressenti la veille pour Saxon. Maudissant mon ignorance du hard rock de la vieille école, je me fais la promesse d’écouter avec l’attention qu’elle mérite la musique de Krokus dès mon retour à la maison. Promesse tenue : elle est devenue, comme celle de Saxon justement, ma BO privilégiée pour amortir le choc de la réalité retrouvée. Mais pour l’heure je dois quitter prématurément cet excellent concert ; un autre m’attend sous la Valley, et je tiens à y avoir une bonne place. (Tremens)

 

Nouveau décors pour la Mainstage 01 qui se voit agrémentée d’un magnifique drapeau, une tête de bulldog clope au bec. Et oui les suisses de Krokus sont venus prendre place et sont bien décidés à envoyer la sauce. Le publique se prend une bonne claque avec les véritables hymnes du Hard Rock des années 80, mais les derniers titres joués font eux offices de véritables coups de poings car les albums comme ‘Hellraiser’,’ Hoodoo’ et ‘Dirty Dynamites’ renfermes de vraies pépites qui, en live, vous ravagent la tronche de part en part . Une prestation exemplaire et d’une grande efficacité qui à remis une pêche d’enfer au publique présent. Tout le monde repart avec une banane monstrueuse, un sourire allant jusqu’aux oreilles et une soif digne d’un très bon Hellfest. (Celtikwar)

14h20 – Mainstage 02 – COAL CHAMBERS

Une formation de Neo Metal, et oui encore, existant depuis 1993, mais ayant splitté 10 ans après pour se reformer en 2011. Coal Chamber est donc venu nous jouer les albums qui ont fait le succès de la formation à savoir Coal Chamber et Dark Days car le groupe n’a pas proposé de nouvelle matière depuis ce dernier publié en 2002. Celtikwar

14h20 – Valley – UNCLE ACID AND THE DEADBEATS

Il y a du monde sous le chapiteau, et l’impatience se fait sentir. Il est vrai que d’attendre cet excellent groupe de Cambridge avec comme musique d’accompagnement la douce mélopée des troubadours de Monstrosity, mélangée à une succession de titres funk qui jouent en sourdine dans la Valley, a quelque chose de vaguement excitant. Je suis pour ma part plus que curieux de la tournure de ce qui va suivre : Uncle Acid & the Deadbeats ne m’avait pas convaincu avec ses albums précédents, mais le tout nouveau Mind Control(2013, Metal Blade Records) m’a tout simplement estomaqué par sa richesse et son atmosphère inquiétante. Voyez plutôt : album concept racontant l’histoire d’un gourou descendant de sa montagne pour laver le cerveau d’êtres fragiles qui ont choisi de le suivre (ça vous rappelle quelqu’un ?), Mind Control est un mélange de doom psychédélique garage et d’occult rock à la sauce post flower-power (je rigole à peine !) aussi malsain que diablement accrocheur. C’est dire si j’ai hâte de voir le rendu sur scène. Et ça tombe bien, car le groupe prend place, devant un mur d’acclamations.

On ne passera pas par quatre chemins : bien que la Valley manque cruellement d’ambiance visuelle lorsqu’on compare à l’Altar et surtout à la Temple, et que UA&tD ne sont pas exactement des bêtes de scène, force est d’admettre qu’on en prend tous pour notre grade et que la marchandise est livrée avec brio. Le visage caché derrière sa tignasse, l’inquiétant chanteur/guitariste K.R. Starrs me fait immédiatement penser à une version plus sombre de Steven Wilson de Porcupine Tree. L’intégralité des titres, ou peu s’en faut, sont chantés à deux par Starrs et l’autre guitariste Yotam Rubinger pour un unisson du plus bel effet, accompagné de surcroît par une bonne partie de la foule qui a fait ses devoirs en apprenant les paroles par coeur. Après « I’ll Cut You Down » et « Crystal Spiders », issus de leurs opus précédents, le plus récent « Mt. Abraxas » est la première vraie grosse tuerie, avec son final stoner doom bien lourd qui voit les musiciens se tourner vers la batterie pour conclure. « Death’s Door », encore meilleur que sur album, se termine en une orgie de guitares. Chaque titre est d’ailleurs un beau prétexte pour envoyer les solos qui vont bien, au grand bonheur de tous. Le clou du concert reste cependant la vénéneuse « Valley of the Dolls », qui ne saurait mieux évoquer la mystique malveillance émanant de la Family de Charles Manson. Ce titre, tout comme le reste de l’album Mind Control, est l’un des meilleurs entendu par votre serviteur cette année et est à découvrir de toute urgence pour les fans d’Electric Wizard ou de The Devil’s Blood. Il manque peut-être un peu de charisme à UA&tD pour atteindre le niveau de ces deux groupes en concert, mais leur histoire, nous l’espérons, ne fait que commencer. (Tremens)

15h15 – Mainstage 01 – 3 DOORS DOWN

Sur La Mainstage 01 le temps commence à se faire long, il faut dire que le Celte est collé aux barrières depuis 10h30 du matin pour s’assurer la place au premier rang. Il faut dire que c’est souvent ainsi en festival avec Celtikwar, soit il fera l’ivrogne (sa journée du dimanche) où il se ballade en voyant un max de groupe un verre à la main, ou sinon il reste collé à la barrière pour assister en première ligne au concert d’un groupe culte ( Aujourd’hui c’est Kiss et ZZ top qu’il attendait). Heureusement sur cette édition, il a trouvé la très sympathique Kiss Army avec qui il peut échanger et déconner un peu lors des prestations les moins captivantes. C’est le cas de 3 Doors Down qui nous balance un concentré de Hard Mélodique ultra doux qui a un effet très soporifique avec des guitares lancinantes. Une prestation manquée, qui n’a peut être pas sa place juste avant Down. Celtikwar
16h10 – Valley – WITCHCRAFT

Quel bonheur ce fut que d’apprendre, à quelques jours du festival, que les Suédois de Witchcraft avaient réintégré l’affiche, alors qu’ils avaient initialement annulé leur tournée suite à un problème de santé au sein du groupe. Car en toute franchise, si j’avais dû me prêter à l’exercice difficile d’établir un Top 5 de groupes que je ne voulais rater sous aucun prétexte, celui-ci aurait fait partie de la liste sans l’ombre d’un doute. Pour comprendre mon enthousiasme, il suffit d’écouter leur dernier album Legend (2012, Nuclear Blast) deux ou trois fois de suite pour se laisser ensorceler par leur hard rock rétro envoûtant et accessible.

J’ai surtout hâte d’entendre le rendu live de la voix unique de Magnus Pelander, tant celle-ci est unique et prenante ; dès qu’il la laisse entendre sur « Dead End », je suis conquis et persuadé alors que j’assisterai à un concert d’exception. Qu’est-ce qu’ils ont la classe ! Naturels et sans artifice, ils occupent la scène humblement, ce qui renforce d’autant plus la puissance de leur performance. Et que dire de ce timide Magnus Pelander justement, au look sobre et décontracté qui nous emporte avec sa voix d’or ? Un poil plus agressive que sur album, sa voix évoque parfois Bertrand Cantat, voire Jim Morrison, lorsqu’il la pousse comme sur la superbe « An Alternative to Freedom ». Les autres musiciens ne sont pas en reste et nous proposent une prestation absolument sans faille. Aussi enthousiaste que moi, un couple à ma droite s’exclame spontanément : « C’est le meilleur concert du weekend jusqu’à présent ! ». Je n’irais pas jusque là, mais il s’agît effectivement d’un moment extrêmement agréable passé en bonne compagnie. (Tremens)

 


17h05 – Mainstage 01 – DOWN

Au moment même où je me posais la question « Qui est-ce qui joue sur la Mainstage à cette heure-ci déjà ? » j’obtiens ma réponse en entendant une voix connue s’adresser à la foule :  « Make some cock-sucking, motherfucking noise people !!! » Impossible de ne pas reconnaître la finesse toute délicate de Phil Anselmo

Je le dis d’emblée, je n’ai pas assisté à ce concert, mais j’en profite ici pour vous annoncer une mauvaise nouvelle, apprise un peu plus tôt dans la journée et confirmée par l’ami Phil : suite à un problème urgent d’ordre familial, Clutch se sont vu obligés d’annuler leur concert du lendemain sous la Valley. Pour remplacer leurs potes, Down ont proposé de faire un deuxième set sous la tente, un set spécial nous précise-t-on… Ce qui s’avérera être un doux euphémisme, et il sera hors de question de rater ce concert-là, you cock-sucking motherfuckers ! La suite dans le Live Report du dimanche… (Tremens)

Le réveil est brutal avec un Down sur-motivé. Il faut dire que Phil était mis dans l’ambiance avec une très belle offrande: une poupée gonflable! Comme à son habitude, la bière à la main, le chanteur à enchaîné les classiques de la formation pour un public aux anges. Les slams n’ont pas arrêtés et les manifestations de joie de la foules étaient aussi de mise pour ce moment très festif, comment faire un concert de Down sans Pogo ni Circle Pit? (Celtikwar)

 

18h55 – Mainstage 01 – ACCEPT

 

Un grand moment de Heavy Metal. Je n’avais pas vu Accept sur scène avec la nouvelle mouture de la formation et bien que les albums’ Blood For Nation’ et ‘Stalingrad’ soient de très bonne facture, ils ne m’ont jamais vraiment emballés autant qu’un Metal Heart ou Balls To Wall, cependant sur scène le groupe sort quand même du lot. Une démonstration de Heavy metal des plus impressionnante. Mark Tornillo c’est très bien approprié les anciens titres qui font le bonheur de tous les amoureux de Heavy Allemand. Une prestation de haute qualité aec à la fin en invité surprise Phil Anselmo qui assistait au concert sur le côté en gueulant les refrains à plein poumons qui n’en pouvant plus vient hurler un peu sur « Fast As A Shark ». Comment vous dire, c’était magique. (Celtikwar)

20h00 – Mainstage 02 – PAPA ROACH

 

Un petit retour dans l’adolescence avec Papa Roach que j’avais beaucoup écouté au lycée avec les albums ‘Infest’ et ‘Love Hate Tragedy’. Il est vrai que depuis j’ai un peu mis le groupe de côté. Bien évidement le premier disque cité a été très bien représenté car quatre des titres sont joués. Le set est sinon composé des derniers albums, je découvre du coup ‘The Connection’ et ‘Metamorphosis ‘qui sont plus typés Néo Metal et moins Punk. Ces nouveautés passent quand même très bien l’épreuve du live et vous redonnent un peu la pêche. Celtikwar


20H45 – Altar – MY DYING BRIDE

Alors là, si vous m’aviez dit que j’irais voir My Dying Bride en ce samedi soir ne serait-ce qu’une heure avant le concert, j’aurais ri aux éclats. Je vous aurais sans doute répondu que j’allais voir Converge dans la Warzone. Je vous aurais également affirmé que bien qu’à une époque j’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé My Dying Bride, cet amour correspond à une époque révolue depuis une bonne dizaine d’année, et que depuis un fleuve entier a pu couler sous les ponts. Je vous aurais enfin dit que A Map of All Our Failures (2012, Peaceville Records) n’avait pas vraiment réussi à me convaincre de renouer contact avec le groupe, en ce sens que j’ai trouvé qu’il était, essentiellement, identique à ce que celui-ci faisait à l’époque où je l’ai laissé aller. En somme, aucune raison d’y aller.

On a pourtant réussi à me convaincre de revenir sur mon opinion, et l’argument ultime était le suivant : en tant que reporter, mieux valait aller voir le concert d’un groupe que j’ai jadis très bien connu plutôt que d’aller voir celui d’un groupe que j’allais découvrir, aussi bonne la réputation de ce dernier soit-elle. Ajoutez à cela un ratio de concerts vus aujourd’hui nettement plus faible qu’hier, et vous comprendrez que le sens du devoir du SoilReporter que je suis s’est senti interpellé. Bref, c’est avec résignation que je me dirige vers l’Altar alors que Red Fang joue « Wires » à quelques mètres de là.

Eh bien, chers lecteur : « une tonne de briques sur la gueule » me semble une métaphore appropriée pour décrire l’impact que ce concert à eu sur moi.

Dès les premières notes de guitares accompagnant le sample de cloches de « Kneel Till Doomsday », je comprends que ça va être vraiment plus lourd et puissant que sur album. Une bonne surprise, et la présence scénique du groupe est très intéressante : d’une part, les musiciens, solennellement immobiles, forment un barrage face à la foule (dont la mystérieuse Lena Abé à la basse, et Shaun McGowan qui oscille entre les claviers et le violon), de l’autre, l’extraordinaire Aaron Stainthorpe qui porte toute l’intensité de la musique sur ses frêles épaules. Habité par une transe qui ne le quittera pas pendant cette heure mémorable, il domine la scène et l’arpente de long en large, et n’hésite pas à se mettre à genoux dans les moments les plus torturés. Sa capacité à faire se succéder autant de poses et d’élans dramatiques sans jamais ne serait-ce que frôler la ringardise est tout simplement prodigieux.

Il serait injuste de résumer un tel concert en n’évoquant seulement que le chanteur, tant la musique est, en vérité, tout simplement parfaite. Délicieusement gothique, raffinée, basculant avec dynamisme entre les passages lourds, rapides, mélodiques, chantés, criés, elle nous transporte tour à tour au-dessus de marais embrumées et dans de sinistres profondeurs lacustres. Inutile de commenter chaque titre puisque la musique du groupe est assez homogène, ce qui me forcerait à me répéter sans cesse. Vous aurez de toute façon compris qu’il s’agissait ici d’un concert d’anthologie, porté par une sono digne de mention, chose rare en festival, et un groupe au sommet de son art. Mention spéciale à « The Raven and the Rose » qui m’a pulvérisé, et la finale « The Snow in my Hand ».

Je sors 2 minutes avant la fin, juste à temps pour réaliser qu’un paquet de gens ont vécu leur concert couchés et les yeux fermés. Quelle expérience fabuleuse ça a dû être. De mon côté, je reviens sur Terre en entendant ZZ Top jouer « Sharp Dressed Man » sur une Mainstage, quelque part au loin, très loin… (Tremens)

20h55 – Mainstage 01 – ZZ TOP

 

Une des grosses têtes d’affiche du jour. La Mainstage 01 est mise sous son plus beau jour, nous seulement elle est agrandie pour la prestation plus tardive de Kiss, mais la voilà maintenant comblée d’un immense écran géant qui nous balance les clips de chaque chansons. Le duo de barbu est sur son trente et un, vêtu d’une superbe veste brodée, et met le feu au publique en enchaînant les tubes de rock sudiste issus comme « Got Me Under Pressure », « Gimme All Your Lovin’  » ou encore « Sharp Dressed Man » tous trois tirés de l’ultra culte Eliminator publié en 1983.
Leur plus récent opus est bien entendu présenté aussi avec « Chartreuse » et « Flyin’ High » mais l’ambiance est bien évidement folle lorsque retentit « La Grange » où l’on voit tous le publique se déhancher. Une prestation haute en couleur qui a fait le plaisir des amateurs de bon vieux Rock. Il faut dire que les musiciens savent y faire pour mettre la foule dans sa poche, venant jouer sur le devant de la scène côte à côte, sortant les fameuses guitares à moumoutes et déconnant comme pas possible.
Un grand moment de musique pour un groupe qui bien qu’il soit ultra culte et ait quarante ans d’existence est vu par votre serviteur pour la première fois. Mais un concert qui restera bien longtemps dans sa mémoire, car des moments musicaux de si bonne qualité, le Celte n’est pas prêt de les oublier. (Celtikwar)

21h50 – Temple – FINNTROLL

Un minuscule commentaire vite fait pour dire qu’après avoir peiné à me faire convaincre par Manilla Road (que je trouve pourtant sympa sur album), je me résigne à aller attendre Candlemass en regardant le concert de Finntroll de loin. Qu’on adhère ou pas à leur pagan folk metal endiablé, je pense que tout le monde présent sous le chapiteau va acquiescer sur un point : qu’est-ce qu’il peuvent foutre comme ambiance ! Je suis pour ma part devant l’Altar et ça « polkagote » en bande jusqu’ici ! Rien d’étonnant remarquez, vu l’aspect, comment dire, assez festif de leur musique et de leur performance. Ça me fait regretter d’être aussi fatigué, sinon c’était direct dans le moshpit pour moi, là où ça devait être la fiesta comme il se doit. (Tremens)


22h55 – Altar – CANDLEMASS

La frustration de ne pas être au cœur de la fête organisée par Finntroll est diluée par le plaisir d’être aux premières loges de la grand-messe organisée par Candlemass. Comme premier concert du groupe, je suis aux anges : ils sont en forme, les pères du doom, et le nouveau chanteur Mats Levén domine la scène avec brio. Sur les neuf titres joués ce soir, quatre proviennent du dernier album à défendre, Psalms for the Dead (2012, Napalm Records), quatre autres sont issus de la première période du groupe (« At the Gallows End », « Dark Reflections » et les incontournables « Bewitched » et « Solitude »), ainsi que « Emperor of the Void », paru en 2007 sur le jouissif King of the Grey Islands. Du dernier album, on retient surtout « Prophet », lançant les hostilités ce soir, et « Psalms for the Dead », magistrale. Un sacré bon moment avec des musiciens carrés au possible. (Tremens)

00h00 – Valley – CULT OF LUNA

L’ambiance est électrique sous la Valley pleine à craquer. Et pour cause : pour plusieurs festivaliers, il s’agira ici de leur premier concert de Cult of Luna. Ce n’est pas le cas de votre serviteur, puisque j’ai a eu la chance de les voir à Clermont-Ferrand le 1er février de cette année pour une soirée d’anthologie. Je suis pourtant aussi fébrile que les autres, puisque quelques questions me taraudent l’esprit : le groupe est-il aussi efficace en festival que dans le cadre intimiste d’un concert en salle ? Vont-ils jouer exactement les mêmes titres que cet hiver ? Est-ce que les voir deux fois en moins de six mois va rompre l’enchantement ?

Dès les premières notes de l’électronique introduction « The One », il faut se rendre à l’évidence : toute inquiétude, toute interrogation, voire même toute considération bassement profane sera, pour la prochaine heure trente minutes, obsolète. Car nous avons affaire ici à de véritables alchimistes qui transforment l’air en une gaze dorée qui nous enveloppe le cerveau en s’infiltrant par nos oreilles. Tout le monde, sans exception, est soulevé de terre, et ne redescendra que beaucoup plus tard.

Au niveau technique, pour une fois sous la Valley, tout est parfait : le son est pur comme le cristal et le groupe n’est souvent qu’ombre chinoise devant la lumière et la fumée. Côté setlist, le groupe fait la part belle au dernier album Vertikal (2013, Indie Recordings) avec « The One / I : The Weapon », le mastodonte de 20 minutes « Vicarious Redemption », l »instrumental « Disharmonia » et le bien-nommé « In Awe Of ». Il ne reniera pas pour autant l’opus précédent Eternal Kingdom (2008, Earache Records) avec « Owlwood » et surtout le planant « Ghost Trail » et sa finale percutante. Remontant encore dans le temps avec l’incontournable et efficace « Finland », tiré de Somewhere Along the Highway (2006, Earache Records), le groupe n’ira pas plus loin dans le passé de sa discographie. Tous ces morceaux avaient déjà été interprétés lors de leur passage cet hiver, et au niveau performance, aucune différence notable n’est à signaler. En revanche – et c’est LA grosse différence de setlist – ils interprètent, à mon très grand bonheur, « Dark City, Dead Man », qui n’est ni plus ni moins, pour moi, que l’un des meilleurs morceaux composés en ce début de XXIe siècle. Il résume à lui seul l’excellence du groupe et par conséquent de leur performance : monolithique, puissant, apocalyptique, et non sans une touche d’élégance dramatique.

En sortant du chapiteau, exténués par l’intensité de ce qui vient de se produire, on se regarde tous, l’air hébété, et je perçois une lueur dans le regard de mes congénères, lueur que je suis certain d’émettre moi-même, lueur que je connais bien mais que je croise rarement en concert. Celle de l’extase, tout simplement. (Tremens)

 

Hellfest:http://www.hellfest.fr/index.php

Report Vendredi:http://www.soilchronicles.fr/reports/hellfest-2013-live-report-du-vendredi

Gallerie Photo Vendredi:http://www.soilchronicles.fr/reports/hellfest-2013-report-photo-de-olive-yeah

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