Mercyless

Le 11 août 2011 posté par Metalfreak

L’annonce du retour de Mercyless, comme tout bon Alsacien qui se respecte, se voulait être une excellente nouvelle tant sur le plan régional mais également national. Mercyless, les anciens s’en rappeleront allègrement, fut un des plus gros espoirs de la scène death pour le metal français.
La bande de Max et ses ferailleurs, de retour depuis l’an dernier avec un album regroupant ses trois premières demos (chroniqué ici ), vont revenir tout dévaster avec leur death metal old school et c’est TANT MIEUX !
Interview de fan, par un fan, pour les fans ! Et Max Otero, toujours aussi disponible, s’est montré très impatient de nous expliquer à la fois la carrière du groupe et son proche avenir.
Un kif ! Un vrai !

Salut Mercyless, merci d’être disponible pour cette interview. Voulez-vous vous présenter un brin pour les plus jeunes qui ne vous connaissent peut être pas ?

On s’est formé en 1987 on a réalisé 4 albums plus un double album collector. Notre style était du Thrash à nos débuts qui a évolué vers du Death metal un peu plus progressif vers 1995 pour enfin revenir à du Death metal en 2011. Des tonnes de concerts et de tournées avec DEATH, OBITUARY, SAMAEL, CANNIBAL CORPSE, etc.

– Mercyless nait en 1987 à Mulhouse. A l’époque, la scène locale commençait à devenir intéressante (Mestema, Frayeurs ou Aleister…), et en plein essor du métal extrême. Comment s’est passée la rencontre entre tous les membres du groupe ?

En 1987 après notre rencontre, on a tout de suite été super potes avec les gars de Frayeurs (puis Crusher), Aleister, Obscure etc. Et très vite on a joué ensemble en concert et trainé ensemble et c’est vrai qu’on formait une sacrée bande de barbares ! On se voit encore beaucoup avec la plupart des membre de ces groupes….et finalement on n’a pas trop changé ! (à part l’aspect physique peut être !!)

– En 1988 sort la demo « Immortal harmonies », je me rappelle qu’à l’époque, on se l’arrachait entre metalleux. Les retombées étaient-elles conformes aux attentes du groupe ?

Franchement oui ! on a fourgué 1200 cassettes à l’ époque,et c’est pas mal du tout je pense !

– 1989 sort ce qui est pour moi une des meilleures demo de thrash/death de l’époque (« Perfect mind », quel bijou) : « Visions from the past » avec des progrès impressionnants par rapport à la précédente, et surtout qui n’avait rien à envier à « Behind the dark mist » ou « Ultimate violence » (Loudblast) ou « Satan’s sodomy » (Agressor) sorties grosso modo dans le même temps. Si je ne me trompe pas, elle vous a ouvert pas mal de portes, non ?

Putain oh que oui, celle là on l’a distribuée à plus de 1500 exemplaires en cassette et on a eu pas mal de retombées, surtout au niveau des concerts et articles dans les Zines.

– 1990 voit « Vomiting nausea », votre troisième demo, sortir. Est-ce cette demo qui vous a fait composer un titre pour « Total virulence » – compil’ de metal extrême français sur laquelle figure « Without Christ » de Mercyless, autour de groupes prometteurs comme Loudblast, Death Power, Frayeurs (futurs Crusher) – ou le projet était bien plus ancien ?

Cette demo nous a ouvert les portes des maisons de disques, et Without Christ a marqué les vrais débuts discographiques du groupe et aussi du style Mercyless.

– En 1991, Merciless devient Mercyless. Un groupe suédois commençait-il à paniquer devant votre succès grandissant ou avez-vous voulu vous démarquer de ce groupe ?

Je sais pas ,mais dès qu’ils ont su qu’on allait sortir un album, ils nous ont demandé de changer de nom… ben nous on a juste changé une lettre et c’est déjà pas mal !

– En 1992, « Abject offerings » sort avec un nouveau bassiste. Mercyless fait désormais partie des plus gros espoirs du métal extrême en France. Du thrash/death des débuts, on voit désormais le groupe proposer un pur death metal tel que pouvait le proposer Obituary ou Pestilence. Dès lors, les tournées ont dû s’enchaîner, non ?

Disons qu’au début on a plutôt beaucoup joué en France pour se faire connaitre et effectivement les grosses tournées sont venues un peu plus tard.

– La pochette était une reproduction du « Christ of St John of the cross » de Salvador Dali. Pourquoi ce choix et comment avez-vous réussi à en dégotter les droits ?

Les Anglais sont très malins et très débrouillards, ils ont eu l’idée de cette pochette et très vite ils ont demandé et obtenu les droits de reproduire ce dessin auprès du glasgow Museum pour une somme pas très importante !

– Colin Richardson en était d’ailleurs le producteur, un sacré nom pour un premier album. Comment l’avez-vous persuadé de vous produire ?

Même pas eu besoin de trop le persuader de venir car il n’était pas encore très connu et voulait connaitre une expérience à l’étranger et il aimait beaucoup notre style..quand tu penses qu’il est venu travailler sur un 12 pistes de l’époque…ce gars nous a appris tellement de choses !

– 1993, c’est la signature chez Century Media, grosse écurie, pour voir sortir un « Coloured funeral » beaucoup plus technique, mais paradoxalement moins bien accueilli. On est en pleine explosion du grunge. L’effet « Nirvana » a-t-il eu un impact sur le metal à l’époque ?

– Cependant, « Coloured funeral » a pu, grâce à Century Media, vous faire produire un peu partout en Europe. Peux-tu rappeler avec quelles pointures vous avez pu tourner ? Si je me rappelle bien, Death, Morgoth ou Unleashed était dans le lot, non ?

– « Coloured funeral » a été également le seul album sorti chez Century Media, pourquoi ?

Il est vrai que la période de 1993 à été très difficile pour le Death metal en général et bien évidement notre label commençait a s’intéresser beaucoup à ce phénomène en signant beaucoup de groupes dans des styles très différents, une nouvelle politique qui nous a mis un peu de coté en même temps que quelques problèmes dans le groupe. Mais il est vrai que grâce à century media on a accroché des tournées en premières partie de DEATH, MORGOTH, SAMAEL, TIAMAT, CANNIBAL CORPSE, OBITUARY…. C’était pas négligeable !

– « C.O.L.D. » voit le jour en 1999 (alors composé en 1996) avec un changement d’orientation musicale, faisant place à un musique plus froide, aux sonorités quasi indus avec l’apparition d’un clavier. Six ans pour que c’est album voit le jour, c’est extrêmement long. Pourquoi tant d’attente ?
– « Sure to be pure » sort l’année suivante, en 2000, et re-changement de couleur musicale, faisant place à un power/thrash proche de Pantera. De quoi désorienter les fans, non ?

C’est vrai toute cette période a été un peu trouble car on a changé souvent de line up et on a évolué vers d’autres horizons, c’était un besoin de changement, mais le problème c’est que l’on s’est un peu perdu dans tout ces changements et maintenant avec du recul j’avoue que je ne comprend toujours pas trop pourquoi …bizarre !

– En 2001, Mercyless splitte : tu peux revenir sur les raisons de cette décision ?

En fait on a mis Mercyless en stand by, car le line up était resté le même et on a voulu essayer de s’ouvrir à de nouvelles expériences musicales.

– La même année, Day Off Sin voit le jour, avec Stéphane Viard, pour ne plus faire de métal mais un hybride entre electro et trip hop, un univers complètement opposé. La situation du métal était-elle devenue si désastreuse que vous vous êtes repliés vers ce style ou était-ce simplement l’envie de parcourir d’autres univers ?

Non juste envie de s’essayer à d’autres univers, et c’était vraiment un défi pour nous mais en aucun cas on ne s’est replié vers autres chose pour tourner le dos au Metal car on a toujours suivi ce qui s’y passait… mais à ce moment là de nos vies on voulait vraiment voir la musique d’une autre manière et on a fait ça dans notre coin, tranquille, sans se soucier de rien et sans buzz.

Je vous avais vus en première partie des Young Gods en 2007 à Mulhouse : si tu devais comparer la scène métal et la scène electro, quelles différences t’ont marqué ?

Ben déjà le public, moins sauvage, plus attentif (avec ce genre de musique c’est normal !) mais c’est une scène plus individualiste…. et très différente de la scène métal et je t’avoue que les cheveux, la bière, la sueur et les mecs qui hurlent comme des yetis ça commençait à me manquer sérieusement !!

– La reformation de Mercyless est vraiment une excellente nouvelle pour le métal extrême en France : qu’est-ce qui a motivé ce retour après tant d’années ?

Le besoin de rejouer du Gros Death… putain ! On a ça dans le sang !!! Et je pense qu’on a encore beaucoup de choses à dire et à exprimer par notre musique.

– Qu’en est-il de Day Off Sin ?

Y a plus !

– Quel en est le line up désormais ?

Y a plus, non plus !

– « In memory of Agrazabeth » est sorti cette année, avec la réédition des demos et de quelques live bien sentis. Une façon de dire « on est de retour » ?

C’était la moindre des choses, et Shaxul de « Legion of death records » nous a beaucoup aidé pour cet album qu’il fallait réaliser avec tout notre témoignage du passé !

– A quoi doit-on s’attendre niveau musique ? Vous allez reprendre les choses là où vous les aviez laissées après « Sure to be pure » ou c’est le retour du death metal old school que vous pratiquiez jusqu’à « Coloured funeral » ?

Death metal old schoollllll !!! Un style entre « Abject offerings » et « coloured funeral » il va y avoir du sang et de la sueur !!

– Dans quel état d’esprit est Mercyless plus de vingt ans après ses débuts ? Musicalement et textuellement, à quoi doit-on s’attendre ?

Oh ! je dirai assez proche de l’ état d’esprit de nos débuts, même si le temps a passé, on est resté fidèle a nos vraies valeurs de l’ époque du Death très sombre et rapide avec des textes axés sur la foi, les croyances, la religion, le pouvoir, la manipulation mentale et d’autres trucs encore plus sympatoches… tu verras !

– Des titres sont-ils déjà en boîte ?

Pour l’instant on finalise les compositions et on veut encore composer quelques titres, l’enregistrement sera pour début 2012.

– Des concerts semblent même être en prévision, tu peux en dire plus ?

Le 21 octobre à Lille, le 23 octobre à Rotterdam, le 04 novembre à Colmar, 11 novembre à Marseille, le 12 novembre à Nîmes, le 10 décembre à Mulhouse… et d’autres vont venir s’ajouter.

– Tu as des news des anciens membres ? Radé par exemple…

Oui je le vois de temps en temps et on est resté toujours amis, ainsi qu’avec Gerald et eux deux se voient très regulierement et on va se voir lors de notre concert le 10 décembre à Mulhouse avec Loudblast, histoire de se remémorer un peu le passé !

– Si c’était à refaire, avec le recul, quelles erreurs ne referais-tu pas ?

Hélas c’est comme cela on je ne regrette rien même si j’aurai du faire d’autres choix à des moments donnés, mais bon la vie est ainsi faite les erreurs font parties de notre histoire et il faut savoir les accepter.

– Que devient la scène extrême Mulhousienne ? J’ai quitté l’Alsace il y a trois ans avec un Agon qui promettait, Downfall ou Tortured Soul qui déboitait tout à chaque concert : qu’en est-il maintenant ? Et quels conseils donnerais-tu à ces jeunes groupes pour se faire connaître et perdurer ?

L’époque n’est pas la même et c’est, je pense, plus difficile aujourd’hui de se faire connaitre… il y a moins de sous dans les labels,trop de groupes, internet peut te servir comme te desservir, etc. Difficile de se faire une place dans ce bordel ! Donc je n’ai pas vraiment de conseils à donner à un groupe si ce n’est de ne surtout pas se précipiter et de pas bruler les étapes ! J’en vois encore beaucoup trop qui se brulent les ailes à force de croire trop vite en leur succès !!! N’oublions pas qu’on est en France !…et sinon Agon toujours au top !!

– La scène thrash et death metal connaît actuellement un vrai revival eighties avec l’apparition de petits jeunes qui nous font revivre l’âge d’or de ces deux genres. Est-ce également ce revival qui a donné envie à Mercyless de se dire « allez, on y retourne » ?

Pas du tout,c’est juste le besoin de rejouer ensemble, à faire la musique que l’on a toujours aimé, prendre du plaisir le plus possible, et rencontrer le public qui aime MERCYLESS. Le revival c’est une chose, mais nous on ne s’est pas pas posé ce genre de question.

– Quels sont justement ces jeunes groupes qui te font triper actuellement ?

Même si ce n’est pas nouveau, j’aime bien NILE, BEHEMOTH, OPETH, NECROPHAGIST… etc et pleins d’autres….en France aussi il y a des bons groupes,GOROD, BENIGHTED,THE SEVEN GATES, AFFLICTION GATE…etc et toujours les anciens comme POSSESSED, MORBID ANGEL, PESTILENCE, ATHEIST, IMMOLATION, etc.

– Je te laisse conclure

Ça fait plaisir de revenir et de retrouver les fans, de retrouver l’ émotion des concerts, de partager des moments de folie avec le public toujours prêt à servir la cause, de retourner en studio pour donner une suite à MERCYLESS. C’est pour des choses comme cela qu’on est là et surtout prouver que l’on a encore beaucoup d’idées. Merci à toi pour l’interview et ton soutien, et surtout continuons d’aider les zines, webzines, les associations et tout ceux qui œuvrent pour l’underground. Et je vous dis à très bientôt sur scène !!!! « stay brutal and extreme »

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