Nordheim – Lost In The North

Le 19 novembre 2010 posté par METALPSYCHOKILLER

Line-up sur cet Album


Warraxe - Vocals and Rythm Guitars
Fred - Lead Guitars
BenFok - Bass and Back Vocals
Thom – Keyboard
Phil Poul - Drum

Style:

Viking Metal

Date de sortie:

2010

Label:

Auto Production

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10

Quorthon et son Bathory peuvent être fiers et sereins au Walhalla. Inventeur du Viking Metal avec en offrandes des petits bijoux tels les « Hammerheart », « Twilight Of The Gods » et autres « Norhland I et II », son inspiration à concocter une alchimie musicale épique au profit d’un concept lyrique et thématique fut grandissime. Saignée des veines Heavy et Folk, la propension divine du sieur défunt à enchanter la mythologie scandinave tout en l’agrémentant d’ambiances traditionnelles fut un trait créatif d’exception. Influençant et gravant aux fers rouges des cohortes de métaleux se voulant tout à coup devenir grands, blonds de chevelures, barbus et costauds munis d’un marteau de Thor, le maitre a laissé musicalement une trace de sang indélébile venue du domaine froid et envoutant d’Odin. Si des combos comme Nile, Pagan’s Mind ou Akroma tenteront des expériences égyptiennes plus chaudes, le concept scandinave affiné et délivré par Quorthon fera long feu, quoique porté par un souffle divin et glacial, et ce jusqu’à en inspirer le septième art. « Le treizième guerrier » de John Mac Tiernan, ou « Pathfinder », seront ainsi des exemples visuels, -enfantés par un historique Kirk Douglas « Viking »-, s’étant nappés de mysticités et virilités guerrières presque ostentatoires imageant ces « razzias auditives de drakkars ». Parallèlement, l’univers prestigieux d’excellence délivré par la trilogie d’un J.R Tolkien reprendra littérairement des myriades d’ingrédients saisissants issus des légendes nordiques et devenant immortalité, magie, trolls, grandeurs et indépendances de dame nature…

Pourquoi une aussi longue introduction devez vous vous demander ? Et la réponse de votre « rôdeur » sera simple et concise, car à mon sens le Viking Metal est par définition une véritable philosophie, plus encore qu’une réunion d’adeptes d’un style. Les rétifs aux univers envoutants, féeriques, épiques et guerriers dépeints précédemment, auront ainsi du mal à s’imprégner de cette « North Twilight » et par résultante d’en apprécier la profondeur viscérale. Seules les castes de Corpses paint évoluant dans la branche Black des bruleurs d’église (second degré, killing joke !) pourraient soutenir une comparaison et eux aussi clamer leur appartenance à une secte. Inévitablement et fruit d’une logique historique sensitive et culturelle, l’immense majorité des groupes évoluant dans le Viking Metal sera scandinave. La foultitude de combos faisant partie de la congrégation l’enrichira et la déclinera sous diverses formes renouvelant ses forces vives et évitant toute consanguinité. Death, Black, Pagan, sympho, mélodique, oompah, heavy ; les diversités délivrées seront nombreuses et donneront naissance à des pointures appelées Moonsorrow, Ensiferum, Korpiklaani, Finntroll, Tyr ou encore extensivement des Stormwarrior et autres Amon Amarth.

Et forcément, l’exception à la règle se fera un évident plaisir à réfuter ma présentation précédente puisque les nouveaux venus dont nous allons nous entretenir sont issus du Canada ! Nordheim est un donc un Band nous venant du Québec,- plus précisément de Levis pour être complet- et qui a vu le jour… Un soir de beuveries en 2006. Warraxe et Benfok, guitariste/chanteur et bassiste/choriste lancèrent donc alors leur dessein musical, qui après divers soubresauts vomitifs de line-up, sembla finalement se stabiliser avec les arrivées dans la taverne du Poney fringuant de l’illustre claviste Freyd et du moissonneur batteur Harvester Phil. S’en suivra donc une démo éponyme trois titres en 2009, dont ceux-ci (Nightborn, Sailing The Drakkar et Old Crazy Man) seront repris sur ce premier album sobrement intitulé « Lost In The North ». Un premier jet auto produit, enregistré par les Studios MGL et mastérisé par JFD, soit le cheminement similaire à des releases telles les Kataklysm, Ex Deo et Black Guard de nos cousins d’outre atlantique et qui assurera d’emblée une production sonore aux petits oignons L’arwork cover accrocheur et teinté Fantasy sera signé Nicolas Francoeur et mettra judicieusement en image ce à quoi vous attendre. Un assaut de trolls déjantés et imbibés venus du Chnord, guerriers et démoniaques…Et des pointes d’humour et de dérision à l’exemple d’un bonhomme de neige renversé par le drakkar.

Musicalement, Nordheim affichera, sans prétentions ni vanités mais parallèlement sans manquements, un panel élargi des points forts des têtes d’affiche du Viking Metal. Forcément les adeptes du genre trouveront des relents de folk festif à la Finntroll, des mélodies sautillantes menées tambour battant à la Ensiférum, des nappages épiques et héroïques à la Equilibrium, du sympho, du Pagan, et même du OOmpah ! En effet, là ou les joyeux drilles emplis d’hydromel de Korpiklaani clame à outrance « Vodka », nos jeunes québécois n’hésiteront pas un instant à leur répondre en s’égosillant à tue tête « Beer, Metal, Trolls And Vomit ! ». Plus qu’un titre, cette plage sera d’ailleurs le véritable highlight épileptique de l’opus et aura tout de l’hymne que l’on imagine frénétiquement repris en choeur dans la fosse par des métaleux éméchés. La constante des plages délivrées resteront cependant les facettes guerrières et épiques accolées à des compos rehaussées d’une part de chœurs scandés en clair et répondant au chant rageur et rauque, et de l’autre des nappages organiques emphatiques. L’ensemble possèdera ainsi une grandiloquence convaincante et séduisante, vous incitant à plonger inexorablement et sans retenues au centre de la mêlée. A contrario, l’unicité de l’identité de Nordheim ne sera pas l’atout majeur. Cela ne sentira cependant nullement le réchauffé ou le régurgité d’un trop plein de beuverie ; mais plutôt le kaléidoscope intelligemment concocté.

Puissance générosité et légèreté s’allieront ainsi toute au long d’une tracklist de près de quarante minutes et dix titres introduits par la sempiternelle introduction volatile et délivrée cette fois aux claviers, « Lost In North ». « Promise To The Gods » avec la lourdeur corrosive de son entame puis ses dualités de chant flirtant avec le Black se démarquera sensiblement tout comme une « Glorious March » basculant de la facette martiale vers la cavalcade infernale, véritable déferlante. Les autres plages proposées s’avéreront plus monolithiques mais néanmoins convaincantes. La lead guitare qui aura en leitmotiv d’asséner perpétuellement ses mélodicités accrocheuses et aguicheuses atteindra des sommets sur un « Beyond The Howling North » alliant la lourdeur d’une soldatesque en marche et la volatilité d’un knorr lancé sur l’océan à pleine vitesse. Il faut dire que le jeu de guitare insidieux et ravageur du Fred s’y entend à tirer l’attelage abreuvé de manière échevelé, tandis que le bucheron derrière les futs martèle come un damné. Blastbeats !!! Et au final, -car nous allons finir dans la saga-, la horde gavée d’hydromel et de bière atteindra sans coups férir son objectif avoué. Vous massacrer de riffs, de mélodies folks s’ancrant dans vos neurones, de cris païens, de tambours de guerre faisant fuir Odin lui-même ! Une sacrée trouvaille surgie des brumes nordique que ce Nordheim, crottes de trolls ! Espérons juste que ce « Lost In The North » et sa qualité intrinsèque permette à nos vikings canadiens de trouver un label…Et un batteur puisque le possédé officiant jusqu’alors est tombé par-dessus bord…

Myspace : http://www.myspace.com/nordheimband

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