Reportage et photos: Antirouille

Cette deuxième journée du Sylak s’annonce chaude, très chaude car si le feu est annoncé venant du ciel, du côté de la scène ça va cracher des flammes. Avec la tête bien profondément ancrée dans le cul, la prod nous promet un réveil tout d’abord en douceur puis tonitruant. Au menu: Atomic Trip / Deathawaits / Benighted / Nervosa / Unearth / Bombers / 1000mods / Napalm Death / Jinjer / Carcass / Alestorm

Bien joué l’orga! Nous proposer Atomic Trip en ouverture relève du sadisme. Pourquoi ? Attends la suite. Nos Lyonnais nous proposent un doom teinté de Stoner et de Sludge. De la puissance à l’état pur malgré une lourdeur que n’avait rien à envier à la canicule de ce mois de juillet. On s’est pris sur les épaules une chape de plomb qui s’alourdissait au fur et à mesure des trop courtes 30 minutes du set.

Voilà le sadisme de l’orga : elle t’a flingué avec une musique certes puissante, mais lente et te balance ensuite DeathAwaits ; baisser la garde pour frapper fort ensuite…et faire mal. La bagarre. Quel bordel ! Pour la petite histoire, DeathAwaits a joué à la première édition du Sylak, ils y sont à la dixième et c’est leur vingt ans d’existence cette année. Ce qui nous fait dire à tous que 30 minutes, c’est trop peu pour ces occasions. Ce qui m’a frappé, c’est le monde devant la scène, une foule à perte de vue malgré la chaleur qui commence à s’installer. Une foule qu’on ne retrouvera pas le lendemain à la même heure, les festivaliers préférant l’ombre des arbres. Une foule qu’on retrouvera plus tard sur Carcass ou le lendemain sur Exodus ou Suffocation. C’est mérité. DeathAwaits nous a fait un concentré de ses titres les plus puissants, et nous a offert deux duos. Le premier avec Julien Truchan sur « Sever Again » et le deuxième avec Renato Di Folco  sur « Angel of Mercy ». Présent également la Deathawaits Army (dont je fais fièrement partie) venue en nombre pour soutenir le groupe. Fan un jour, fan toujours. Inutile de te dire que les gars nous ont envoyé du lourd, en concentré certes, mais du lourd.

Après une telle débauche d’énergie, tu pouvais espérer un moment de répit ? Ben oui, durant les 30 minutes du changement de plateau, parce qu’ensuite s’est abattu sur le Sylak un séisme qui fait encore trembler aujourd’hui les terres de Saint Maurice de Gourdans, même si les crash barrières ont tenu cette fois. Tu l’as compris, c’est au tour de Benighted de fouler la scène. La chaleur n’y fera rien sur ce set là non plus, la foule est toujours aussi dense et excitée, ce qui déclenchera les premiers arrosages à la lance à incendie. Ce qui s’intensifiera également, c’est les mouvements de foules : Circle Pit, wall of Death, slam, pogos… tout ce qui bon pour foutre le bordel sera mis à exécution sous les demandes d’un Julien qui lui-même s’offrira un slam à la fin du set. Qui n’a jamais vu Benighted live ne peut pas comprendre… un bordel sans nom dans le pit et une rage sur scène. Tu te prends un brutal death / grind sur la gueule qu’il te faudra un moment pour redescendre après le set. Ca explose de tous les côtés et il est difficile de ne pas se prendre un éclat de cette grenade à fragmentation qu’est Benighted. Le set se conclut par le traditionnel « Let the Blood Spill Between My Broken Teeth” et tu demeureras figé un court instant, le temps de reprendre tes esprits.

Nervosa enchainera ensuite et même si la pression descendra d’un cran, l’énergie venue de la scène enflammera toujours un pit certes moins dense, mais tout aussi déterminer à en découdre. Les festivaliers n’ont pas fui Nervosa mais le soleil qui envoie maintenant ses rayons brulants qui fait que beaucoup ont cherché la moindre ombre projetée au sol. Le thrash incisif de notre quartet ne laissera pas le moindre temps mort et clôturera le trio infernal de cet après-midi.

On retrouvera cette puissance de feu de feu dès 19h30 avec Napalm Death, après avoir essuyé les coups d’un Unearth bien vénère, un death’n’roll survitaminé avec les reprises de Motörhead façon Bombers sous couvert d’un Abbath au sommet de sa forme et d’un 1000mods qui a eu sur moi un effet soporifique, le sac photo comme oreiller. Aucune critique négative dans ce que je viens d’écrire, le stoner m’apaise tellement que je finis une fois sur deux dans les bras de Morphée. Loué soit le stoner.

Napalm Death, il ne faut pas se rater pour shooter le groupe sur trois titre. Barney commence dans sa position favorite, celle d’un coureur dans les starting block, ou si tu veux comme un patineur sur glace de vitesse sur la ligne de départ, puis… le gars devient dingue et insaisissable. Napalm Death nous fera un set comme il sait le faire, à 200% de ses capacités. Leur Grind / death fait mouche, une fois de plus et nos anglais ont fait le plein, les festivaliers étant revenus pour se foutre gentiment dessus.

Jinjer fera redescendre la tension et la charismatique Tatiana Shmayluk nous baladera au gré de sa voix qu’elle modulera avec aisance. La foule sera au rendez-vous pour un set maitrisé.

Carcass prendra la suite et le groupe légendaire jouera devant une foule à perte de vue qu’il semble avoir piqué au DeathAwaits. Nos anglais joueront leur large répertoire, de Symphonies of Sickness à Torn Arteries (Reek of Putrefaction sera boudé comme d’habitude), soit plus de  30 années d’un Grind / death mélodique / death’n’roll incisif, accrocheur et non dénué de mélodies.

Alestorm conclura cette deuxième soirée, et comme la foule est toujours bien présente, j’en profite pour aller prendre une bonne douche avec de l’eau bien chaude avant d’aller me jeter comme une grosse m*** sur le matelas pneumatique dans une tente à température idéale. Alestorm a fait un set devant un public acquis et venu en masse.