Opeth, Cynic, The Ocean

Le 26 février 2010 posté par Metalfreak

Opeth / Transbordeur, Round III : The revenge Feat. Cynic & The Ocean

C’est sous cette étiquette atypique qu’Eldorado Prod aurait pu nous présenter la soirée. Non pas que les suédois et le Transbordeur (‘Transbourdeur’ même pour certains) soient en termes conflictuels mais pour leur précédents passages lyonnais, nous avions eu le plaisir de voir Opeth sur la grande scène (2005) puis la petite scène (2006), faute de public. Bien que le show sur la petite scène fut d’une rare intensité, pour une question de standing, il était temps pour le groupe de prendre sa petite revanche, s’entourant pour ce challenge des prestigieux Cynic et des prometteurs The Ocean, deux excellentes premières parties, dans un style similaire qui plus est, fait devenant assez rare pour être souligné.

Avant l’ouverture des portes, le pari est cependant loin d’être gagné, la file d’attente ne s’étendant seulement que sur quelques mètres. Il faut dire que cette fin d’année est particulièrement chargée niveau concerts (Enslaved, Dark Tranquillity, puis Korpiklaani, Firewind et leurs oilles respectives) et a du amener une partie des metalleux du coin à faire un choix, et oui ! C’est la crise !

The Ocean, découvert sur CD avec le majestueux et splendide « Precambrian » (surtout le second disque), ouvre donc les hostilités devant une fosse encore très parsemée. Postcore classique à la Isis tantôt contemplatif tantôt bien plus agressif, The Ocean jouera à fond la carte du prend-toi-un-parpaing-dans-la-tronche avec, à de rares exceptions près, un set orienté sur ses titres les plus courts et donc les plus efficaces dans le cadre d’une première approche live (ce qui est le cas de nombreuses personnes). Le chanteur charismatique et les musiciens à fond dans le trip’ postcore, genre épileptiques complètement défoncés à la coke, ne manquent pas de créer un certain décalage par rapport à certaines phases musicales. Une très bonne première partie me concernant pour un groupe que j’attendais de voir avec impatience.

Autre groupe attendu au tournant, Cynic, géniteur du désormais culte « Focus », qui nous a gratifié d’un set subtil tout en couleur. Malgré le fait d’avoir apprécié la prestation, je dois reconnaître qu’il y eu quelques longueurs, la complexité (changements de rythmes, alternance de structures, breaks) de la musique de Cynic, ne permettant de l’apprécier pleinement qu’en connaissance de cause et donc du dernier album, puisque la majorité des titres interprétés en seront tirés. Un seul rescapé de Focus, si je ne m’abuse avec ‘Celestial Voyage’ (‘Veils Of Maya’ à Paris la semaine précédente). Un choix tout à fait respectable (« Focus » date maintenant presque d’une quinzaine d’années) répondant au souhait de Cynic, fraichement reformé, de vouloir passé à autre chose et donc profiter de l’exercice live et de cette tournée pour présenter son petit dernier, « Traced In Air ». Concernant les vocoder dont Paul Masdival (seul rescapé du line-up original avec Sean Reneirt (batterie) est très friand, force est de constater qu’ils passent beaucoup mieux en live ou la musique et les atmosphères sont plus palpables que sur album, m’est avis. Un groupe qui n’en fait pas des tonnes, au jeu de scène très sobre, mais qui ne manquant pas de recueillir des applaudissements enjoués.

Cynic setlist :
Nunc fluens
The space for this
Evolutionary sleeper
Celestial voyage
Adam’s murmur
King of those who know
Integral birth

Ne me reste plus qu’à aborder Opeth … et pour répondre à la question initiale, sa revanche, le groupe l’a gagnée. Le transbo s’est considérablement rempli (près de 700 personnes) lorsque le groupe débarque sur scène. Et là, ça va faire mal … trèèèèèès mal. Tout en ‘finesse’, le groupe nous balance d’emblée ‘Heir apparent’ du dernier album et ‘The grand conjuration’ de son prédécesseur, qui, je dois l’avouer malgré que j’aime moyennement ce titre un peu ‘facile’ (oui, j’aime faire la fine bouche), dépote sévèrement en concert (et malgré un larsen quasi permanent durant ces deux chansons)! Deux titres pour commencer, ayant comme point commun un côté sombre et inquiétant très prononcé. A leur habitude les suédois (ou presque) vont piocher allègrement dans leur discographie afin de proposer des titres récents et d’autres plus ancien. « Watershed » est logiquement l’album le plus représenté avec … deux titres : ‘Heir apparent’ donc et ‘The lotus eater’. Nous retrouverons quelques classiques d’excellente facture comme ‘Deliverance’ est le désormais attendu ‘Demons of the fall’. Au rayon des surprises, car avec Opeth, nous sommes toujours gâtés, nous noterons la présente d’un ‘Godhead’s lament’ et d’un désormais logique titre de « Damnation » (l’album calme du groupe) et se sera dans une atmosphère très zen et respectueuse que ‘Hope leaves’ sera présentée. C’est devenu une habitude, Mikeal Akerfeltd et son humour so-british, y va de ses petites boutades entre les morceaux, présentant en plaisantant les chansons et les autres musiciens à sa façon. Durant ces présentations après un petit solo de gratte du nouveau venu Akesson, le public sera même gratifié d’une petit solo de batterie. Et en insistant encore, c’est même une petit impro basse qui lui sera offerte, très groovy, on ne se refait pas. Alternant les passages effrénés et les ambiances plus intimiste, Opeth nous offrant une fois de plus un grand moment de métal, aura tôt fait de se mettre le public en poche. Si bien que les neuf titres interprétés ce soir (pour plus d’une heure trente tout de même) passeront assez vite. Trop, diront certains. Et pour terminer sur une excellente note le rideau tombera sur ‘The drapery falls’ (oui, facile …) compo tirée de l’album « Blackwater Park » et que j’attendais depuis un petit moment de voir jouée en live. Terrible !

Opeth setlist :
Heir apparent
The grand conjuration
Godhead’s lament
The lotus eater
Hope leaves
Deliverance
Demons of the fall

The drapery falls

Terrible, comme cette soirée d’une manière générale, placée sous le signe du métal progressif. Trois excellents groupes pour trois prestations de très bonne facture, chacun dans son style. Eldorado Prod a joué un joli coup en faisant faire étape sur Lyon à cette très belle tournée européenne, gageons que cela dur ! Nous aurons même pu discuter un petit moment avec les mecs de The Ocean et d’Opeth toujours disponibles, même si visiblement fatigués.

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