Live report : Bloodybarbie & Arno

Photos & vidéos : Bloodybarbie

mayhem

Garmonbozia nous a concocté un beau plateau black metal pour cette fin d’année, entre Mayhem et Gaahl’s Wyrd, c’est bien appétissant ! D’ailleurs le concert était complet. On peut dire que même si Mayhem passe régulièrement à Paris (j’ai même l’impression que c’est tous les ans), il attire toujours autant de monde.

Quand le black metal remplira un Olympia, on pourra dire qu’il deviendra mainstream, en espérant que ce jour n’arrivera pas. Dimmu Borgir a essayé, mais ce n’était pas complet (en même temps, c’est un peu mainstream Dimmu, n’est-ce pas ?)

 

GosT : l’arnaqueur

Alors j’arrive en retard pour l’apéro, mais disons que je n’ai pas tout fait pour ne pas rater cette première partie vu que je n’ai pas supporté d’écouter sur album (et en plus j’avais du boulot au boulot). Pourquoi donc se torturer ?

Je demande tout de même l’avis des gens et je récolte les témoignages suivants :

« C’est de l’électro metal, super pourri » Mon pote

« C’est très original, très électro avec un mec qui gueule comme ça (son non dispo par écrit) et qui ne headbangue pas du tout dans le tempo » Inconnu 1

« Je ne comprends pas pourquoi ce groupe accompagne Mayhem » Inconnu 2

« Du Depeche Mode des années 80 » Inconnu 3

« C’était un supplice de supporter ça, je suis vite sorti » Inconnu 4

« J’ai préféré rater cette partie quand j’ai écouté sur album » Ma pote

Bref ça avait l’air tellement nul !

 

 

Gaahls Wyrd : le bizarre

Arrive le grand moment du set de Gaahl, faut-il encore le présenter à la communauté black metal ? Eh bien oui, car je me suis rendu compte que certains fans de Mayhem ne connaissaient pas Gaahl.

Alors Gaahl est une figure myth(olog)ique du black metal, il était le chanteur de Gorgoroth, de God Seed, Trelldom, Sigfader et a été impliqué dans Wardruna. Il s’est également essayé au cinéma dans un film norvégien que je n’ai pas vu : « Dagmar : l’Âme des Vikings ». C’est un gars qui est né dans un berceau noir, issu d’une mère et de Satan, il a baigné dans le sang depuis sa naissance. Il est passionné par l’art ténébreux et tient une galerie d’art sombre et bizarre à Bergen (de famille paraît-il). Je le sais car je l’ai découvert en le croisant par hasard lors de ma visite touristique de Bergen cet été, et on était 4 à le fixer pendant un bon moment pour lui demander s’il était bien Gaahl (parce qu’un black metalleux sans maquillage laisse toujours planer un doute). On ne peut pas dire qu’il n’aime pas les gens, autrement il ne resterait pas assis à regarder les gens passer (c’est contraire aux principes du black metalleux). Ou alors il aime faire sa star et aime se faire aborder par tous les metalleux qui passent (ou encore pour draguer des mecs). Sinon, aussi bien en vrai que sur scène, il dégage cet air de possédé et perturbé, et d’un homme qui est constamment déconnecté. Mais une chose est sûre, on l’aime sous toutes ses formes, maquillé comme démaquillé, sur scène comme IRL !

Il est accompagné toujours par le bassiste Frode Kilvik (alias Eld) du super groupe norvégien de doom Krakow et d’autres groupes (Aeternus,…), Lust Kilman à la guitare (il avait fait partie de petits groupes qui n’ont jamais percé, mais aussi de God Seed quand même). Et Spektre, ce batteur tout jeune et tout maigre mais qui cogne super bien, qu’est ce qu’il nous a marqué celui-là, il a fait le buzz dans le public !

J’avais hâte d’entendre les extraits de son excellent nouvel album sur scène.

Le show commence avec deux titres du nouvel album, GastiR – Ghost Invited (un chef d’œuvre) : “Ghost Invited” et l’hypnotique “Carving the Voices” (le plus long et beau morceau de 7 minutes, que de joie, ça commence merveilleusement bien !)

Ils sont encore plus sublimes et planants sur scène, j’étais contente que mes titres préférés aient été sélectionnés pour le live, aussi bien les deux premiers joués que “From the Spear” et “Through the Past and Past”. Gaahl et sa bande nous ont interprété aussi, comme d’habitude, quelques morceaux de Gorgoroth et Trollderm, toujours les mêmes mais on ne s’en lasse jamais !

Ceux qui ne sont pas spécialement fans de Gaahl et ses différentes œuvres ont été indifférents à son set. Pour ma part, c’était mon quatrième concert de Gaahl et le meilleur que j’ai pu voir, toujours au top musicalement. Mais je reprocherai à Gaahl de ne pas avoir été assez dans son rôle théâtral de possédé par rapport aux trois autres fois où je l’ai vu.

On retrouvera tous les membres du groupe sauf Gaahl au merch (histoire de rester très underground et faire l’autiste black metalleux jusqu’au bout).

Setlist Gaahls Wyrd :

-Ghosts Invited
-Fra Mitt Gamle… (Trelldom cover)
-Wound Upon Wound (Gorgoroth cover)
-Ek Erilar
-Carving the Voices
-From the Spear
-Alt Liv (God Seed cover)
-Prosperity and Beauty (Gorgoroth cover)
-Through Past and Past
-Exit – Through Carved Stones (Gorgoroth cover)

 

Mayhem : la grande déclaration de guerre

C’est mon premier vrai Mayhem, car la première fois que j’ai vu cette légende norvégienne de black metal remonte à  2016, au Motocultor. Le son et la vue (trooop de fumée) étaient tellement dégueulasses que je n’ai pas fait long feu. Ça m’a tellement traumatisée que je ne voulais plus revoir Mayhem en live, jusqu’à cette année où j’ai décidé de me réconcilier avec.

Tout d’abord, je craignais le pire, je craignais l’impossibilité de voir ou entendre quelque chose, et j’étais surprise par les belles lumières de ce concert, j’ai même pu prendre des photos ! J’étais même surprise par cette excellente qualité de son !

C’est Hellhammer qui commence par prendre place, accompagné de sa copine qui s’agenouille devant lui bien cachée sur le côté pendant tout le concert, suivi des autres musiciens, et enfin Attila fait son entrée sur scène et dévoile son masque affreux avec une tenue de prêtre sataniste. Ça fait toujours bizarre de ne voir qu’un seul membre déguisé et maquillé et les autres en tenue classique de metalleux.

La messe noir commence avec “Falsified and Hated” du nouvel et sublime album sorti en novembre. Puis on passe sur d’autres morceaux de Grande Declaration of War et Chimera avant de continuer à faire la promo de Daemon (chronique ici) avec “Bad Blood” et “Malum”, “Invoke the Oath” et qui intercalent du black un peu expérimental entre les morceaux des précédents albums (même si certains le trouvent plus agressif, on n’a pas la même sensibilité !), puis ça bascule vers le plus grand chef d’œuvre de Mayhem et même la naissance du black metal : De Mysteriis Dom Sathanas dont ils nous en ont joué la moitié, un grand moment où on pensera profondément à Dead et Euronymous qu’on n’aura jamais connu.

La première partie du concert se termine après les grandioses “Life Eternal” et “De Mysteriis Dom Sathanas”, puis Attila s’éclipse un moment pour se débarrasser de sa tenue démoniaque et revenir déguisé en un punk goth et les autres iront mettre leur cape. Pendant ce temps, un interlude assombrit l’atmosphère et Hellhammer en profite pour rouler une pelle à sa copine. Le concert se termine après “Deathcrush”, “Chainsaw Gutsfuck”, “Ancient Skin” et enfin “Carnage” et “Pure Fucking Armageddon”.

Pour ma part, je n’ai pas de point de comparaison avec d’autres concerts de Mayhem hormis le très pourri au Motocultor 2016, donc celui-là était le meilleur des deux concerts que j’ai vus de Mayhem. Je vous laisse lire le témoignage de mon confrère Arno.

Necrobutcher est désormais, pour moi, le bassiste le plus charismatique et le plus flippant, il est toujours en avant de la scène à faire sa rock star. Il attire toute l’attention sur lui, et réussit à garder cette grimace flippante tout au long du concert, ça frôle le mème !

Si Attila a un gilet à patch avec un dossard “Mayhem 1984 Oslo”, Necrobutcher, lui, a un sacré tatouage Mayhem dans le dos (un vrai de chez vrai).

En tout cas, le son (à part le chant) est assez proche du son sur album, c’était tellement bon !

 

Témoignage d’ArnoLà, j’aurais beaucoup à dire, et pas forcément que des choses sympathiques.

D’une, la salle. Cela fait plusieurs fois que j’assiste à des concerts à La Machine et qu’il est impossible d’y voir quoi que ce soit. Soit la salle fait du surbooking, ce dont je me garderai bien de l’accuser, soit sa jauge légale n’est absolument pas adaptée à sa disposition. Dans tous les cas c’est le spectateur qui trinque et ce ne sont pas les centaines de personnes assises sur les banquettes ou essayant de voir un bout de scène depuis le haut des marches, limite au niveau du bar, qui diront le contraire. Je sais bien que les concerts parisiens débutent tôt, ça ne me pose pas de soucis, mais bon, quand tu bosses ou que tu vis loin, c’est souvent compliqué d’être présent à l’ouverture des portes pour se coller à la scène. Sauf que partout ailleurs, même en étant au fond, tu y vois quelque chose mais pas là. C’est juste de la merde. A chaud, je pense que je vais arrêter de faire des concerts dans cette salle : on n’y voit rien, la bière est immonde (glacée, tu imagines que tu bois de la pisse sans le goût, une fois réchauffée tu en as la confirmation) et chère. Pour huit balles la pinte, je ne demande pas une boisson de ouf mais tout de même pas un truc qui, le lendemain, fout la chiasse à coup sûr.

De deux, je suis venu voir Mayhem en tournée promotionnelle pour son dernier album, pas un concert revival. Donc seulement quatre titres de « Daemon » je trouve ça léger, d’autant qu’encore une fois, les vieux trucs c’est moins ma came. Putain, assumez votre disque ! Et même sans le jouer en entier, qu’on n’ait au moins pas le sentiment que le disque est une excuse pour tourner et faire du pognon sur le dos de la nostalgie d’une époque que, de toute façon, au moins la moitié de la salle n’a pas connue.

Ensuite, un petit mot sur le merchandising. Bon, là, la salle n’y peut sans doute rien mais c’est putain de cher. 25 balles le t-shirt de Mayhem, c’est franchement abusé. Et comme les prix ont tendance à changer en fonction des pays, j’imagine que les groupes qui tournent en France doivent penser qu’on est des putains de nantis pétant dans la soie. Moi, ça me fait clairement chier car entre le prix de la place, la boisson et du merch, ça fait la soirée à minimum soixante boules. Oui, les études sociologiques nous expliquent que les métalleux font partie des classes sociales aisées, ils ont les moyens, bref.

Enfin, le public. Déjà, con que je suis, je n’avais pas pigé que Mayhem était devenu branchouille, première nouvelle. Et voir tout le monde devenir fou sur les vieux titres, « Freezing Moon » par exemple, comme si c’était un putain de hit single, bah ça me gonfle. C’est à qui sera le plus True, genre « j’étais là en 86 à la sortie de Pure Fucking Armageddon, y a rien eu de mieux depuis », je n’arrive pas à l’expliquer mais que Mayhem ait des hits, ça me dérange. Que des mecs qui étaient encore dans les couilles de leur père en 2000 pour « Grand Declaration of War » frôlent l’hystérie sitôt que des morceaux issus de « De Mysteriis Dom Sathanas » sont joués parce qu’ils ont dû lire que c’était ça le vrai Mayhem, ça me désole, je dois être vieux et con et aigri et cynique mais ça me m’emmerde parce que, encore une fois, je ne suis pas venu voir un « best of ».

Le point positif c’est qu’Attila n’était pas aussi ridicule sur scène que lors du concert de Tormentor au dernier Netherlands Deathfest. Là, il a vraiment envoyé du lourd.

Setlist Mayhem :

-Falsified and Hated
-To Daimonion
-Dark Night of the Soul
-A Bloodsword and a Colder Sun, Part II
-Bad Blood
-Malum
-Symbols of Bloodswords
-Invoke the Oath
-Freezing Moon
-Pagan Fears
-Life Eternal
-De Mysteriis Dom Sathanas
-Silvester Anfang
-Deathcrush
-Chainsaw Gutsfuck
-Ancient Skin
-Carnage
-Pure Fucking Armageddon

 

 

 

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