31 mai 2008

Fort d’une impressionnante précédente édition avec la présence de Trivium et d’Annihilator notamment, le mois de juin s’annonçant, il était temps pour Base Prod de remettre le couvert pour l’édition 2008 du dorénavant classique Lyon Metal Fest, troisième du nom. Pas moins de neuf groupes cette année, tous de France et de Navarre, avec une préférence annoncée pour le core au niveau des têtes d’affiche (Lofofora et Black Bomb A).

Afin de faire jouer décemment tout ce petit monde, les portes ouvrent donc aux alentours de 17h devant un public assez disparate, chevelu ou pas, selon les accointances musicales de chacun. C’est aux locaux de Silly Twats d’ouvrir le bal, pendant que le public s’amasse posément aux balustrades du Transclub. La fosse n’est pas encore pleine, mais un beau bordel règne déjà aux pieds du groupe, avec quelques pogos sans doute emmenés par leurs supporters. Pas spécialement touché par leur musique sur CD, il faut avouer que la prestation de Silly Twats m’a ici bien bottée ! Les musiciens jouent avec leur tripes et ça se voit !

Fort du nombre conséquent de formations à faire jouer, le Lyon Metal Fest se déroule comme à son habitude sur les deux scènes du Transbo alternant tour à tour celle du Transclub et la plus grande. C’est donc à Further Dimension de baptiser les planches de la grande salle. Semi-découverte puisque je connaissais quelques morceaux depuis quelques temps déjà, par contre maxi coup-de-pied au cul, je dois dire. En effet, en live la musique du combo prend une tout autre dimension. Je n’arrive pas à classer le groupe dans telle ou telle catégorie, disons simplement qu’ils font du Metal, au sens large du terme. La grosse particularité de la formation provient de leur chanteur, déconcertant de facilité dans les différents styles pratiqués, qu’il s’agisse d’un registre heavy, core ou plus guttural. Alors là, je m’incline.

Retour sur la petite scène pour le show de Troïdes, qui m’a beaucoup moins convaincu, non que la musique du groupe soit mauvaise, mais je n’ai absolument pas réussi à accrocher à leur show, déstabilisé par leur fusion reggae-core. En revanche, le groupe a néanmoins réussi à m’interpeller et à aiguiser ma curiosité au point d’aller fouiner un peu du côté de ce que ces gars proposent en sur enregistrement studio (edit : et après écoute de leur myspace, il y a des idées sympas qui se dégagent).

En attendant sur la scène principale se sont Uncolored Wishes qui se préparent avec dans leur besace un metal progressif assez barré aux multiples facettes. Le rendu scénique est à la hauteur de nos espérances, avec ce petit bémol que les musiciens paraissent quelques peu impressionnés par la taille de la scène et malgré la prestation de leur chanteur hallucinant et halluciné, les bases de leur univers ont du mal à se poser. Soyons honnêtes tout de même, leur set fut l’un de mes préférés de la soirée (il n’y a qu’à écouter un ‘Mary Stuart’ ou un tonitruant ‘End of time’ pour s’en convaincre), mais peut-être pas le plus prenant qu’ils aient délivré. Gageons tout de même que le groupe saura profité de cette expérience pour l’avenir. Viennent ensuite Eyeless, groupe Montpelliérain de thrash-core qui eux aussi vont faire une énorme impression, sachant profiter de leur double personnalité pour rameuter le public core d’une part, impatient d’en découdre et metalleux d’autre part. Cela se traduit par un Transclub ultra bondé et une fosse survoltée … qui va rapidement faire monter la température. Je dirais juste que le transclub à cela de pratique que l’on peut assister à la prestation du combo accoudé au comptoir du bar, une bonne bière fraiche à la main. Mais avec ou sans bière, y a pas à tortiller, Eyeless auront fait très belle impression auprès du public.

Un peu à la manière de The Old Dead Tree, même si le public est bien différent et moins bigarré. Première grosse tête d’affiche TODT mettent rapidement le feu aux poudres avec une setlist basée sur la facette ‘dure’ de leur répertoire. Par rapport à leur précédent passage en novembre dernier, la donne est donc toute autre, le groupe allant à l’essentiel avec un set définitivement plus accrocheur, moins de temps-mort, moins de fioritures, mais n’en délaissant pas le public pour autant, le leader prenant le temps de balancer quelques plaisenteries entre les morceaux. Musicalement, la setlist est équilibrée entre les trois albums du groupe, les morceaux de ‘The Water Fields’ se taillant quand même la part du lion. Quelques vieilleries sont néanmoins présentes (dont cet enchainement ‘We cry as one’/’It can be’), ainsi qu’une « reprise de l’un des groupes les plus bourrins : Björk« . Pour ne rien gâcher au plaisir, le son sera de qualité exemplaire et le jeu de lights efficace. On en redemanderait !

Mais il est déjà l’heure de passer à la suite avec la montée sur scène de l’une des curiosités de la soirée, The CNK. Intéressante et indescriptible sur album, il était temps de découvrir ce que donne la musique de Hreidmarr (ex-Anorexia Nervosa) et ses acolytes sur scène. Et j’ai été quelque peu déçu, je dois l’avouer. La facette punk est là, c’est indéniable, le set est carré, chaud, accrocheur, définitivement rock’n’roll, avec un groupe très en verve et suant à grosses gouttes. Un écran géant et des hôtesses agrémentent le show d’un aspect visuel. Pourtant … pourtant, le son étant moyen et les orchestrations un peu en retrait, un côté extrêmement répétitif s’installe, qui devient un peu exaspérant à la longue. On s’aperçoit hélas que les orchestrations ne sont au final qu’un prétexte pour masquer une musique assez pauvre. Autre gros bémol, je n’accroche absolument pas au côté faussement provocateur, développé par le quatuor. Bref, la sauce ne prend pas pour moi et j’en resterai aux albums.

Reste donc les deux têtes d’affiche, plus orientées core, à commencer pas Black Bomb A. Les coreux, sous pression depuis Eyeless, laisse éclater leur enthousiasme. La fosse se transforme alors rapidement en étuvoir géant, ou slams, moshpits et pogos se succèdent à une vitesse impressionnante. Pour ma part, j’accroche déjà moins à cette facette de notre musique favorite. La particularité de BBA (on va faire court), réside sans aucun doute en la présence de deux chanteurs sur scène (comme sur album d’ailleurs) et je dois avouer que pour une fois, c’est de loin le chanteur-core qui m’a le plus convaincu, son homologue ‘clair’ à la voix autant crispante qu’insupportable m’ayant pour le moins incommodé (moins qu’au Raismes Fest de l’année dernière cependant). Sinon, la prestation est plutôt bonne avec une reprise de Midnight Oil pour le moins appréciée par le public (bien qu’ayant complètement perdu son côté revendicateur et accusateur initial).

Lofofora, en vétérans de la scène française arrivent avec un set parfaitement rodé, qui laissera peu de sceptiques et encore moins de gens debout dans la fosse, mais hélas, encore moins de gens dans la salle tout court, l’impératif « dernier métro » commençant à se faire fortement ressentir. Le groupe y aura mis tout ce qu’il a et les quelques irréductibles restés pour les acclamer le leur rendront bien. Quoi qu’il en soit Lofo déroulent leur set à l’impact sonore à peu près équivalent à celui d’un bulldozer en pleine course, et vas-y que je t’envoie les watts dans la tronche ! Faisant preuve d’un grand professionnalisme, ils auront comblé leur fans, du point de vue des connaisseurs.

En conclusion, nous ne pourrons que louer Base et ses bénévoles, pour nous avoir offert une si belle soirée, éclectique mais néanmoins intéressante. L’organisation fut tip top, les prestations scéniques agréables (mes préférences allant à The Old Dead Tree, Uncolored Wishes et urther Dimension), vivement la suite ! Rendez-vous en 2009 !

Bodom

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