Photos + report : Antirouille

 

Tout commence par un MP m’invitant à un concert sur Grenoble, dans la salle « Le Ciel » que je ne connaissais absolument pas. En lien, l’évènement Facebook, et là… Crois moi, ma queue s’est mise à frétiller à m’en faire des bleus sur les hanches quand j’ai eu l’affiche sous les yeux.
La tournée « Release the flesh tour » avec Barùs, Iron Flesh et Liquid Flesh ! C’est sur mes terres grenobloises, c’est du death metal… c’est un grand oui !
Mon dernier concert en condition normale remontait au 19 février 2020, t’imagine même pas le degré d’excitation, de plaisir… de… de… Bref, Go Grenoble avec Madame.
Juste comme ça, Facebook, tu me les brises avec tes algorithmes à la con, je suis abonné à la page des trois groupes et j’ai rien vu passer…

 

Affiche

 

Le Ciel est une salle située en face de la pref, place Verdun, au sous-sol du palais de l’université, inauguré en 1879 par Félix Faure. La salle dispose de 175 places…assises. Alors oui, il faut une sacrée paire de balloches pour organiser un concert de death metal dans une salle ne disposant que de places assises, une fin juillet sur Grenoble (les grenoblois sont tous au Grau du Roi à cette période) et avec la mise en place du protocole sanitaire. Ben, même pas peur, l’asso Eptagon relève le défi et le gagne car on se rapprochait les 90 metalleux ce soir-là.

Passage à la caisse, visite des chiottes pour Madame, passage obligatoire au merch avec une joie non dissimulée (ma conseillère financière, si tu me lis…) et descente dans la salle : Petit tour des lieux, on peut effectivement se lever, pas de quoi pogoter mais ça le fait. Je suis rejoint par Justine, l’ingé lumière et ça commence mal pour moi : « Bon, pas de lumière de face, du rouge » et après ça devient intéressant : « Beaucoup de lumière par l’arrière, donc beaucoup de contre-jour ». Je suis refait, j’adore ça le contre-jour ! Justine, ravi de t’avoir eu à la console et hâte de recroiser ta route et tes lumières.

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Barùs a la lourde tâche d’ouvrir la soirée. Les premières notes nous prennent aux tripes, des frissons nous parcourent l’échine, les sourires nous barrent le visage… ça faisait si longtemps, un concert en salle avec la batterie qui te fait imploser la cage thoracique, les riffs de guitares que tu prends en plein cœur… bordel que c’est bon. Barùs, je les avais déjà vu en novembre 2018 à L’Ilyade, aux côtés d’Eight Sins et de Black Bomb A et la magie avait opérée ce soir-là. Barùs nous sert son death metal sombre, étouffant, aux forts accents prog. Les grenoblois t’asphyxient sous une chape de plomb et t’en met plein la tronche la seconde qui suit avec une brutalité insoupçonnée. Barùs ne te laisse aucune lueur d’espoir, jusqu’au jeu de scène volontairement dépouillé. La voix de K, toujours aussi possédé par ses textes, module entre growls, chant clair ou encore chant crié plaintif. Il fait de plus en plus chaud dans la salle, et leur groove y est pour beaucoup. Bordel que j’aime cette mélancolie qui se dégage de leur jeu, cette capacité à jouer avec tes émotions, passant de la joie à la détresse dans un laps de temps relativement court. A quand une suite à Drowned, que j’espère aussi aboutie ? Le set se termine et comme à L’Ilyade, je reste con, comme attendant la suite, encore sous l’effet Barùs. La salle se vide très vite, on se retrouve tous dehors pour prendre un grand bol d’air.

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Alors qu’on est tous dehors, on entend des riffs de guitares. Vite ! Iron Flesh a commencé son set.

Je reprends position devant et tient… il fait moins chaud… Je suis maintenant convaincu que la chaleur excessive qui nous étouffait sur le set d’avant venait en grande partie du groove de Barùs. Iron Flesh, où la machine à déglinguer, est partie et rien ne l’arrêtera. Les bordelais vont nous avoiner sans ménagement. Si le mot d’ordre était de ne pas faire de quartier, Iron Flesh nous a quand même offert quelques ralentissements salvateurs bien doomiesques mais tout aussi malsains, car je te prie de me croire que les accélérations qui ont suivi nous ont trépané. Les bordelais défendaient leur dernier album en date, Summoning The Putrid, dont quatre titres seront joués ce soir. On s’est mangé 12 titres d’un death metal old school sombre et froid aux riffs venus de Suède, mais modernisé par un je ne sais quoi d’hyper mélodieux. Le set se conclue par « Purify Through Blasphemy » qui nous laisse un peu sur notre faim. Bordel, là aussi, on aurait voulu que le temps se prolonge !

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Après un long et grand bol d’air sur les trottoirs grenoblois, on retourne dans la salle pile aux premiers riffs de « Human Soup ». Liquid Flesh s’apprête à conclure la soirée et nous voilà tous debout au premier rang, sur les côtés ou devant les sièges pour acclamer et se dénuquer devant le trio Grenoblois. Changement de line-up avec un petit nouveau derrière les fûts, inconnu de la scène grenobloise… Non, je blague ! Si je te dis Nightmare ou Titans Fall Harder ?… Voilà, tu l’as deviné, Niels a rejoint Liquid Flesh après le départ de Thomas ce début juillet. Bon, on va rien lui apprendre à Niels, fait moi confiance, il a plus qu’assuré dans un registre où je ne m’attendais pas à le voir. Liquid Flesh défendait ce soir leur dernier (et premier) album en date « Chair Liquide » dont tous les titres, sauf un, seront joués. Bon, par où commencer… bordel qu’il a fait chaud ! Tu me crois si je te dis que de la sueur a coulé quand j’ai pressé l’encolure de mon t-shirt ? « Vide Ordure » a planté l’ambiance : si on ne pouvait pas pogoter par manque de place, la solution du headbang frénétique s’est vite imposée. Il faut dire que la rythmique ne nous a pas laissé d’autre choix. La tension n’a cessé de monter titre après titre, tous aussi addictifs les uns que les autres. « Necroville », mon titre préféré de l’album, déboule et me voilà en rythme avec le premier rang, à hurler et lever le point, remuant tout ce qu’il y a à remuer (enfin presque). Putrid Bruce se transforme au grès de la soirée pour devenir… je ne sais pas… t’as qu’à regarder les photos ci-après. « Angoisse », « Pluie Acide », « Morbide Divination », le death metal de Liquid Flesh nous hypnotise et nous entraine dans une frénésie incontrôlable. Nous aussi on se transforme et bordel que ça fait du bien ! Nos automatismes reviennent et surtout, surtout, la banane qui nous barre tous le visage en dit long sur la soirée qu’on est en train de passer. Niels laisse sa place à Thomas pour le dernier titre, « Circle of the Tyrants », reprise de Celtic Frost. Petit cadeau appréciable.

Voilà, on se rentre avec madame, trempé pour ma part jusqu’au fond du calbute, des images et des sons pleins la tête, avec l’envie de remettre ça très vite. Sur la route du retour, les vitres ont tremblé sous les coups de butoirs de « Chair Liquide », et j’ai achevé mes cervicales sur… «Necroville ».

Un big up à la salle Le Ciel, à Justine, Eptagon, Barùs, Iron Flesh, Liquid Flesh et tous les timbrés présents ce soir-là.

 

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