Hellfest 2019 : jour 3

Le 12 septembre 2019 posté par Bloodybarbie

Live report : Quantum, Metalfreak & Bloodybarbie

Photos : Bloodybarbie & Metalfreak

hellfest 2019

Quantum : Et voilà les amis, nous y sommes ! Le dernier jour de mon voyage en Enfer. Et le matin est bien évidemment plus rude que les autres jours. Après plusieurs nuits de quatre ou cinq heures seulement, des heures et des heures aspirées par mes oreilles et mes yeux, une chaleur étouffante, l’organisme commence à tirer. L’enthousiasme du départ où je courrais pour aller sur les scènes commence aussi un peu à s’étioler. Mais cette dernière journée s’annonçait palpitante, avec une affiche où quelques noms me faisaient languir, donc le naturel reprend le dessus et je puise dans mes dernières gouttes d’adrénaline pour tenir et assurer ce report. C’est parti !

Metalfreak : Je ne voulais pas faire mon sergent Murtaugh, mais quelque part, ce matin dominical, en plein déjeuner, j’ai lâché un petit « Putain, je n’ai plus l’âge pour ces conneries… »
Deux cafés pendant le petit déjeuner pantagruélique – dont un en intraveineuse – et je repartais comme un pois sauteur !

Embryonic Cells : 10h30 – 11h Altar

Quantum : Embryonic Cells ouvrira cette dernière journée sur l’Altar, et d’une très belle manière. Le combo de Troyes m’était totalement inconnu jusqu’à ce jour, et je suis bien en peine de trouver un défaut à leur prestation. En fait, n’ayant pas étudié le groupe avant le show, j’ai cru avoir affaire à un groupe moins « mature », c’est à dire avec moins d’expérience. Du coup, j’ai trouvé le concert très bien maîtrisé, avec une justesse technique qui se marie bien avec la sobriété de la mise en scène. C’était assez simple : les quatre gratteux devant (oui oui, quatre en comptant la basse) et le batteur derrière, les sbires étaient habillés en noir sans motif. La simplicité incarnée, quoi. J’ai surtout bien aimé la musique, un mélange de black qui me fait penser à des passages à la Paganland ou Cantique Lépreux, et des passages death qui sont plus conventionnels. Honnêtement j’ai un peu de mal à décrire le concert avec plus de lignes que d’habitude : d’une part parce que c’est le premier concert de ma dernière journée, donc la fatigue commence à se faire une place importante, et d’autre part parce que le concert est bien carré, qu’il n’y a pas grand chose à redire de plus. C’était bien sympa mais je pense qu’en CD cela doit être encore meilleur. À découvrir, donc !

DDent : 10h30 – 11h Valley

Metalfreak : Le temps de prendre quelques clichés d’Embryonic Cells qui m’avait plus que séduit à la chronique de leur dernier album en date, et je pars du côté de la Valley histoire de découvrir, plus par curiosité qu’autre chose, les Parisiens de Ddent dont on m’avait dit beaucoup de bien.
Il ne m’aura pas fallu longtemps pour que leur mix de doom, de noise, de post rock et d’indus me séduise directement.
Et comment se retrouver hypnotisé par tant de classe et de beauté : purée, je pensais commencer ce troisième jour tout doucement, c’est en wheeling que ce dimanche démarre !
À suivre de très près !

Hyrgal : 11h05 – 11h35 Temple

Insanity Alert : 11h05 – 11h35 Mainstage 2
Quantum : En revanche, pour ce qui est du prochain concert, là, des descriptions il va y en avoir ! C’est ainsi que je fais mon retour sur la Mainstage 2 pour découvrir un des groupes les plus déjantés qui soient : il s’agit d’Insanity Alert ! Comment vous dire… Le groupe porte magnifiquement bien son nom ! Venant d’Autriche et proposant un mélange de crossover et de thrash metal, le moins que l’on puisse dire c’est que l’étiquette est loin d’être une évidence tant la mise en scène du groupe est folle. Le chanteur débarque en chemise hawaïenne avec une perruque brillante et un short avec un petit ours. Les autres musiciens seront plus soft, mais participeront à leur manière à l’orgie qui va suivre. La spécificité du groupe est de proposer plusieurs pancartes humoristiques qui répètent les refrains comme pour “Fuck this Shit”, “Metal Punx”, ou d’autres encore plus farfelus comme “Mireille”. Ces fameuses pancartes jaunes finiront soit détruites sur scène, soit dans le public qui en prendra bien soin… Le micro servira également de pénis imaginaire plusieurs fois. Musicalement parlant, c’est bien old school avec cette mentalité bien foldingue qui transpire même dans les riffs qui sont tantôt bourrins, tantôt punk. Le chanteur finira torse nu, sans sa perruque mais avec une casquette et ne lésinera pas sur la sueur pour nous faire marrer ! J’ai aussi bien aimé le fond de scène en arc-en-ciel avec le logo du groupe en noir. Le public est bien échaudé et multipliera les bousculades en tout genre, bien grisé par les appels du frontman.
C’est le genre de concert où on a le sentiment que la folie est contagieuse, et c’est sûrement à cela que sert le metal : à contaminer quelque chose. En l’occurrence, je me suis retrouvé d’infirmier psy à patient en quelques morceaux et je me suis bien marré. Un très bon concert qui m’a bien réveillé !
Metalfreak : Que dire de plus ? Pour avoir parlé des deux derniers albums du groupe, le vieux thrasher que je suis n’a pas voulu manquer une seconde de ce set explosif ! Bref, j’en ai pris plein les yeux, plein la gueule, plein les oreilles et le set se finissait sur une promesse : les gars, je ne vous louperai pas au Sylak pour la deuxième couche !

Psycroptic : 11h40 – 12h20 Altar
QuantumPsycroptic viendra continuer ma matinée déjà bien remplie en émotion avec leur death technique des familles. Les diables viennent bien parfois de Tasmanie, comme notre quatuor de ce jour. J’étais très curieux de découvrir Psycroptic en live pour une raison assez simple : comment faire du death technique avec une guitare ? Cela me semble assez difficile et visiblement, le groupe est parvenu à lever mon sempiternel pyrrhonisme. Technique, il y a bel et bien, mais cela reste à l’échelle d’une guitare, soit pas totalement envahissant. Je pense qu’il est inenvisageable de comparer la musique des Australiens à des groupes comme Obscura ou Spawn of Possession qui peuvent s’avérer particulièrement compliqués à écouter du fait d’un côté un peu jazz. Ici, sur l’Altar, je trouve leur musique et leur mise en scène relativement accessibles et pour le coup, j’aime bien. Je resterai toujours fan des groupes qui sont « trop » techniques pour être fluides, mais il n’en demeure pas moins que la prestation ci-contre m’a bien fait plaisir. Parce qu’on sent qu’il y a une grande expérience de la scène déjà, et la gouaille du chanteur ne laisse planer aucun doute. Et surtout parce que les morceaux sont tous très bien joués, sans erreur (risque principal du metal technique) et que le groupe arrive à laisser une place au public en nous encourageant, en nous haranguant et c’est très plaisant. Non, vraiment, une bonne expérience. Je crois que je vais me pencher un peu sur les albums.

Nova Twins : 11h40 – 12h20 Mainstage 1

Metalfreak : Laissant tranquillement Quantum vaquer à ses riffs compliqués, d’autant que du metal technique, j’en avais assez pris avec Daughters et Archspire les deux jours précédents, je me suis laissé aller à découvrir un groupe pour lequel je savais d’avance que je n’allais pas me régaler – musicalement parlant – et restais sur les Mainstage pour aller zieuter et écouter Nova Twins !
Alors en effet, le plaisir des yeux y était, bon sang qu’elles sont belles !
Mais j’avoue qu’au premier titre, j’ai vite eu envie de partir… mais…
Oui, mais… Niveau énergie, elles en ont sous la semelles, les deux petites.
Niveau conviction aussi, leur mélange de punk et de hip hop avec une basse proéminente a fait secouer plus d’une tête aux à priori sceptiques et dubitatifs et ce, malgré de gros soucis de son qui a fait commencer leur set en retard, ne leur laissant qu’un set raccourci par voie de conséquence.
Et au final, on se laisse transporter et au final, je me suis pris un pied d’enfer.
Mais la magie du concert, après coup, n’est pas resté lors de l’écoute de quelques morceaux sur Youtube et j’ai préféré rester avec le souvenir de ce que j’ai vu ce matin là devant la Mainstage première du nom !

 

Bliss of Flesh : 12H15 – 12H45 Temple
Quantum : Durant ce Hellfest, j’ai un premier constat qui s’impose : j’ai souvent fait le grand écart. D’une part entre les scènes, même si ce grand écart s’apparente à un faufilage permanent pour ne pas se faire piétiner. Et d’autre part entre les styles de groupes, et je sais, avec du recul, que ce n’est pas toujours bon pour les reports. C’est un peu ce qui s’est passé pour le groupe Bliss of Flesh que je retrouve sur la Temple. Pour les méconnaisseurs : Bliss of Flesh est un groupe français proposant du black metal aux influences sataniques et dantiennes. J’ai donc été assez épaté par l’introduction du concert où les musiciens ont fait une sorte de rituel, comme une messe macabre avec du sang. Le frontman est bien dans son rôle, et semble motiver religieusement ses troupes pour nous faire vivre une expérience quasi sectaire. Puis, les guitaristes et bassiste se tournent vers nous et les premières notes démarrent, dans une ambiance de froideur incroyable. Le chanteur continue de tourner le dos au public, avant d’enfin nous rejoindre et chanter sa litanie funeste. J’apprécie beaucoup la mise en scène avec les musiciens qui bougent de manière synchronisée, les costumes sont assez raccords avec le reste. Les couleurs rouges rajoutent encore plus de perniciosité. Le show est grandement maîtrisé et en soi, j’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu. Mais il y a un détail qui a son importance que je reproche au groupe : les musiciens ne m’ont pas paru concernés par l’événement. L’ambiance était suffisamment macabre pour que l’on soit transporté et dérangé, mais lorsque je vois les musiciens rester stoïques, ou pire, sourire, je me dis qu’ils n’y croient pas. Les seuls qui m’ont semblé dans le truc seront le guitariste à droite de la scène et le chanteur. Les autres, non. Et c’est dommage parce que cela a fortement nuit au spectacle. Un peu plus de conviction dans la mise en scène et je serai assurément pleinement convaincu la prochaine fois ! Et le son aussi n’était vraiment pas terrible, au passage.

 

Municipal Waste : 12H15 – 12H45 Mainstage 2
Metalfreak : Comme pour Embryonic Cells, je ne suis resté qu’un titre histoire de prendre quelques clichés pour illustrer les propos de mon éminent reporter parce que, sur la Mainstage 2, c’est Municipal Waste qui mettait à mal le public déjà bien maltraité par le soleil.
Évidemment, comme les innombrables fois où j’ai vu ces thrashers, j’ai pris ma baffe qui va bien, comme d’habitude, ils ont déclenché toute la panoplie des pogos et autres circle pits qui font partie du décor, et comme d’habitude, on a tous poussé un « putain c’était bon ça » à la fin du set.
Bref, un concert de Municipal Waste comme les autres…

 

Tesla : 12h50 – 13h30 Mainstage 1

Metalfreak : Mais pas le temps de savourer : bordel, y’a Tesla !
Et moi, Tesla, quand j’en entends parler, ça me rend excité comme un acarien au salon de la moquette.
Et il faut reconnaître que niveau live, les mecs maîtrisent.
Et la setlist parle pour elle : les anciens nostalgiques ont pu se régaler sur quelques titres joués de main de maître avec d’entrée un “Cumin’ atcha live” des plus explosifs.
Et quand on se prend ensuite “Modern day cowboy”, du même premier album Mechanical Resonance qui a fait débuter mon histoire d’amour avec le groupe, on frôle l’orgasme auditif.
D’autant que les guitaristes se font plaisir avec des duels de guitare mémorables.
C’est avec un pincement au cœur que je pars vers la Valley pendant le magnifique “Little Suzi” pour voir ne serait-ce qu’un titre de Messa que je comptais bien avoir au bout de mon appareil.

Revocation : 12h50 – 13h30 Altar

Messa : 12h50 – 13h30 Valley

Metalfreak : Pour Messa, j’étais encore dans le set de Tesla, ce qui ne m’a pas permis d’apprécier à sa juste valeur le dernier morceau de leur set.
Le rendez-vous est pris pour une séance de rattrapage.

Cemican : 13h35 – 14h15 Temple

Pause-repas pour moi avant d’enchaîner avec l’un des groupes que j’attendais le plus pour ce troisième jour, par curiosité pour le résultat que cela donnerait, et c’est sur la Temple que cela se passe : Cemican. Si je ne m’abuse, il me semble qu’il s’agit du groupe le plus exotique de cette édition du Hellfest. Ils nous viennent en effet tout droit du Mexique, en pleine tournée européenne, et nous ramènent les sombreros et la piñata ! Non je blague. Par contre, là où je ne blague plus, c’est qu’un concert de Cemican respire les coutumes ancestrales et le folk. Lorsque les artistes pénètrent sur la scène, précédés d’un espèce de sorcier chamane aux couleurs aztèques, avec les grosses plumes, un squelette peint sur le corps noir et les percussions, c’est impressionnant ! Les autres musiciens sont aussi en costume traditionnel, et la musique, mélange d’airs mexicains, de metal qui me fait penser à du power, et d’ambiances aztèques, est hyper entraînante ! Je loue particulièrement le talent des musiciens qui parviennent à mélanger deux genres totalement différents pour nous faire voyager. À mon avis, c’est le but du metal folk et le contrat est parfaitement rempli. En revanche, petit bémol pour le public qui se montrera frileux au possible. J’ai été très déçu de son attitude sur ce concert, je pensais naïvement qu’un groupe plus exotique aurait droit à un accueil digne de ce nom et il n’en était rien… Comme quoi, quand on sort de l’Europe c’est tout de suite moins parlant. En tout cas, j’ai adoré la mise en scène, riche, avec notamment une simulation de sacrifice humain pour récupérer le cœur qui m’a laissé pantois ! Une de mes plus belles découvertes de ce Hellfest.

Blackberry Smoke : 14h20 – 15h Mainstage 1

Metalfreak : C’est pendant que Death Angel joue que je me retrouve alpagué par tout plein d’amis et partenaires au carré VIP et du coup, j’ai loupé ces Dieux du thrash metal.
Pas grave, je les ai déjà vus une demi-douzaine de fois et ne les louperai à leurs prochains passages (oui, oui, au pluriel) !

Par contre, pour Blackberry Smoke, là, il fallait me laisser tranquille : voilà un groupe de rock (sudiste) à ne pas louper, surtout en salle, et surtout avec un temps de set moins réduit.
Quelque part, je reste sur un bonheur absolu de les avoir (enfin) vus, mais malgré tout sur ma faim car il manquait ce petit je-ne-sais-quoi de folie dont ils sont pourtant coutumiers.
Quelques morceaux bien sentis, des références aux Beatles ou à Led Zeppelin, une bonne dose de feeling, une ambiance bon enfant et le talent des musiciens qui fait le reste…
Pas parfait, mais excellent.

Setlist :
Nobody Gives a Damn
Waiting for the Thunder
Shakin’ Hands With the Holy Ghost
Sleeping Dogs / Come Together / Sleeping Dogs
Run Away From It All
Flesh and Bone
Ain’t Much Left of Me / When the Levee Breaks / Ain’t Much Left of Me

Lucifer’s Child : 15h05 – 15h55 Temple

Quantum : Nouvelle pause interview pour moi (journée à la cool, en somme !), rafraîchissement et un coin d’ombre m’auront requinqué au plus haut point car l’organisme aura beaucoup souffert de ces journées intenses. Mais pas de panique, je m’en retourne à la Temple pour aller contempler le concert de Lucifer’s Child. Alors là, arrêtez tout ! Parce que ce groupe a été formé en Grèce par deux pointures du black metal grec, et même mondial : George Emmanuel de Rotting Christ et Stathis Ridis de Nightfall. Autant dire que cela va dépoter ! Et d’entrée de jeu, l’introduction nous mettra dans l’ambiance malsaine d’un black metal qui n’a rien à envier aux éternels groupes scandinaves. La scène grecque est prometteuse depuis longtemps et le montre aujourd’hui : les musiciens en veulent, et cela se voit sur scène ! N’hésitant pas à motiver la foule, ce qui est peu commun dans le black, les musiciens sont sur une musique très mélodieuse, mais assez puissante aussi pour nous transcender. J’ai remarqué cela sur les groupes grecs : ils aiment faire dans le mélodique mais dans la puissance. Et manifestement, au vu de la voix incroyable du chanteur et des musiciens qui bougent les cheveux, nous motivent sans relâche, ils ont faim de nous convaincre. J’ai été incroyablement surpris par l’ambiance de ce concert, et le public qui n’a pas esquissé la moindre bousculade ou pogo n’est cependant pas resté sourd aux injonctions. Un groupe qui ne pouvait qu’être prometteur, mais qui a tenu de fait toutes ses promesses. J’ai adoré, et je vous le recommande vivement ! (En CD c’est énorme aussi.)

 

Vomitory : 16h -16h40 Altar

Quantum : Mais il y a bien un concert à côté duquel je ne pouvais passer, c’était bien Vomitory sur l’Altar. Quand on sait que le quatuor suédois n’a plus sorti de CD depuis 2011 et a fait un break de 2013 à 2017, on peut aisément se poser la question de la réception du public pour un groupe qui a manqué de motivation ces dernières années et donc de compositions. La première chose que je peux retranscrire de ce concert est qu’il y a zéro fioriture ! C’est du death metal bien old school, bourrin, grassouillet et surtout extrêmement violent. C’est bluffant de constater que les Scandinaves peuvent aussi taper dans le death metal à l’américaine, quoi ! J’ai adoré cette absence totale de subtilité, tout est fait pour donner une ambiance lourde et brutale. Les musiciens bougeant très peu, hormis pour effectuer un pas de recul et bouger les cheveux d’avant en arrière de manière bien rythmée, on est tout de suite pris dans l’ambiance. Les spectateurs bougent bien, se montrent assez bien réceptifs, suffisamment pour les acclamer entre chaque morceau comme il se doit, et proposer quelques franches algarades ! J’ai bien retenu en particulier le regard du chanteur, à la fois calme et déterminé, sans surjouer le côté méchant de la musique. Un concert qui fera tout dans l’old school : simple mais redoutablement efficace ! J’ai vraiment bien aimé les voir en ce qui me concerne, je ne regrette pas mon choix.

Pour mon prochain choix, j’ai vraiment suivi le cri du cœur. Après une interview plus qu’intéressante, j’ai été piqué au vif par un groupe qui ne se produisait pas au sein même du Hellfest, et j’ai décidé de faire un petit écart et d’aller directement sur la Hellstage ! Oui oui, j’ai délaissé le temps d’un moment de flânerie dans le village du festival et d’un concert le Hellfest en lui-même et suis allé voir jouer un groupe qui mérite vraiment toute votre attention : Death Decline. Alors, un brin de présentation s’impose forcément : groupe venant de Dijon, formé depuis 2008 avec un line up depuis 2014, le groupe a à son actif une démo et deux albums. Ils se produisaient pour la première fois au Hellfest et dès leur arrivée, on sent qu’ils sont un peu intimidés. Je pense qu’on le serait à moins, et cette intimidation est vite estompée par leur aisance. Il y a clairement de l’expérience de la scène et la prestation est carrée, sérieuse.

Skald : 18h35 – 19h35 Temple

Quantum : Enfin ! Le voilà LE concert que j’attendais le plus de ce dernier jour, il est enfin là ! Sur la Temple se produit un des groupes français les plus prometteurs qui soient : le groupe de neofolk Skald. J’avais eu le plaisir de faire la chronique de leur premier album intitulé Le Chant des Vikings, je ne pouvais décemment pas passer à côté de leur première représentation au Hellfest. L’espace d’un instant, je me suis demandé ce que cela pouvait faire comme impression de se retrouver devant 15 000 personnes comme cela… J’imagine le trac monstrueux qu’ils pouvaient avoir, nos trois artistes, avant de monter sur scène. Manifestement, ils sont pros et ils le démontrent avec une facilité déconcertante. Parce que leur spectacle est tout simplement extraordinaire : l’alternance d’instruments anciens, traditionnels, associés à la palette très large de chants proposés, qui restent dans la logique des déclamations scaldiques, les textes étant en plus écrits en vieux norrois, tout était réuni pour que je passe un moment incroyable. La prestance de Pierrick, Matthieu et Justine, accompagnés par leurs musiciens live, nous envoûte. J’ai été épaté par le chant guttural des gars, qui démontrent qu’il n’y a pas que le saturé qui fait loi dans le monde metal/folk. Chacun a sa place sur scène, telle une procession, et cela donne un aspect solennel épatant. Pas besoin de nous parler outre mesure, hormis les rares fois où Pierrick l’a fait, puisque le public (je l’ai ressenti) a été complètement hypnotisé. C’était sûrement une de mes plus belles expériences scéniques, et je sens que cette nouvelle vague folklorique tient toutes ses promesses ! Non, vraiment, il y a de quoi être fier de supporter la musique française quand on a des groupes de l’envergure de Skald. Exceptionnel !

Vltimas : 19h40 – 20h40 Altar

Metalfreak : Pour ma part, un groupe à ne pas louper était bien Vltimas qui, bizarrement, n’avait pas vraiment rempli l’Altar.
Oh les mecs, z’êtes où ? Sur scène, c’est quand même David Vincent (ex-Morbid Angel), Blasphemer (Mayhem) et Flo Mounier (Cryptopsy)… on ne parle pas de Pipo et Mollo en tongs à la fête du camping « les nu-pieds dans l’eau » !
Et puis attention, Vltimas en studio, ça déboîte quand même pas mal !
Et sur scène ? Ben pareil mon capitaine : avec le son qui va bien en prime, et un David Vincent sans basse mais avec un chant oscillant entre le guttural qu’on lui connaît et un chant clair plus surprenant sur lequel il est on ne peut plus crédible.
Inutile de préciser qu’on a tous pris une leçon de death metal et tant pis pour les absents.
Mais les absents, c’était inutile de les chercher trop loin : à la tente d’à côté, dis donc ! Blindée qui plus est ! Oui, monsieur Phil Anselmo accompagné de ses illégaux y hurlait ses insanités à grand renfort de titres de Pantera (du moins quand j’y suis passé par curiosité) : je me suis fait plaisir à me réécouter “Hellbound” et “I’m broken” avant de retourner écouter la fin de la clique à David Vincent.
Et c’est là que je regrette d’avoir échoué à l’épreuve d’ubiquité quand j’étais plus jeune !

Emperor : 20h45 – 21h45 Temple

Quantum : Je me suis accordé une dernière pause-repas, en me promenant tranquillement sur le campus du Hellfest, pour profiter une dernière fois de cette incroyable machine artistique qui m’aura laissé coi à bien des titres. Je m’attends à vivre un grand marathon entre la Temple et l’Altar qui seront décidément mes scènes préférées et de loin ! Et la première étape de mon marathon, et non des moindres, sera le groupe Emperor. Une de mes références en black metal, considérant qu’Ihsahn a vécu ses meilleures heures avec ce groupe et non avec son projet solo, je voulais absolument voir le metalleux qui, même habillé en hipster, peut par sa présence sur scène te clouer le bec rien qu’en étant debout. Chemise bien cintrée, accompagné par l’éternel Samoth, le batteur Trym que je préfère de loin à Faust (batteur originel) et Secthdamon à la basse. Dès l’intro, je sens immédiatement une froideur s’installer sous la Temple et je devine qu’elle ne vient pas que de la Norvège, elle vient de l’âme noire de ce groupe. Et si j’émettais des doutes sur le projet solo d’Ihsahn, lorsque je le vois arriver sur scène, je suis impressionné, laissé sur le cul par son jeu de guitare incroyable, son aura qui plane autour de lui et qui le met au-dessus de tout le monde. Emperor, groupe précurseur du black metal symphonique, qui a cette touche de technique en plus qui me fait considérer Ihsahn comme l’un des meilleurs guitaristes de black, sur scène c’est largement contrat rempli. Alors, quand sonne les notes de “Thus Spake the Nightspirit”, mon morceau préféré, autant vous dire que je suis en jouissance absolue et le public aussi. Même le logo du groupe en arrière-plan de scène me galvanise. Putain de con, je suis devant Emperor ! Et le morceau légendaire “I Am the Black Wizards” a été aussi incroyable que sa réputation le laissait supposer. Un concert d’Emperor, c’est l’assurance d’avoir un concert tout en maîtrise, sans fausse note ni erreur de rythmique ! Un concert bien carré, bien propre qui contraste avec l’aspect crade du black metal. Inutile de vous dire que le concert était largement à la hauteur de la réputation du groupe et que je suis sorti de la Temple complètement choqué. Je mettrai bien quelques minutes pour me remettre, mais encore à l’heure où je vous écris ce report, je pense que je ne m’en suis pas encore remis. Emperor est plus qu’un groupe, c’est une légende à n’en pas douter, et je me sens vraiment fier et heureux d’avoir pu les rencontrer, un soir de Hellfest, sur l’une des scènes du festival. Concert absolument exceptionnel que je vous conseille vivement de voir au moins une fois dans votre vie ! Et n’oubliez pas : Inno a Satana !

 

Cannibal Corpse : 21h50 – 22h50

QuantumLa seconde étape me sera plus familière en concert étant donné que je les ai déjà vus auparavant, et que je me disais, à juste titre, que sur une scène plus grande avec une fosse plus large je prendrai une claque supplémentaire : Cannibal Corpse. Inutile de les présenter je crois, on sait qu’ils sont considérés comme l’un des groupes phares du death metal. L’aspect brut de décoffrage qui donne ce son old school est exactement du même acabit que leur concert. Bourrin, gras comme le chanteur avec son cou démesuré, mais également, on ne peut le nier, d’une justesse bluffante. Le son est lourd et a une nuance assez sale, mais j’adore parce qu’on a le sentiment que notre corps entier est enrobé par ce son que je n’ai, d’ailleurs, jamais connu dans un autre concert. Je pense qu’il y a bel et bien quelque chose d’unique dans la musique de Cannibal Corpse, qui dépasse d’au moins un mètre les autres sons des groupes de death. Je l’avais déjà été lors d’un précédent concert, mais je suis de nouveau complètement scotché par le batteur Paul Mazurkiewicz qui, rappelons-le, a cinquante ans et assure beaucoup plus que certains jeunes batteurs que je connais. Le bassiste tant reconnu pour sa vitesse de jeu aux doigts est toujours aussi bon, et puis il y a bien entendu le Golgoth, le troll américain, le mec dont on penserait qu’il a un hamburger à la place du cerveau : George Fisher, le frontman, qui impose sa présence à lui tout seul rien qu’avec le regard et la carrure. Une bête de scène ! J’ai été super content de headbanguer sur “Evisceration Plague”, “Scourge of Iron” et “I Cum Blood”, le public aussi a kiffé, ça s’est vu avec les mains levées, les pogos, enfin tout ce qui faut pour passer un bon concert. Petite surprise que je n’avais pas eue en concert ailleurs : le chanteur nous a parlé, nous a même encouragés. Bref, pour terminer sur Cannibal Corpse, c’est purement, définitivement et pour longtemps un groupe culte. À n’en pas douter, on en parlera dans plusieurs années, et ce concert que j’ai trouvé excellentissime sera un chouette souvenir.

 

The Young Gods : 21h50 – 22h50 Valley

Metalfreak : Cannibal Corpse ou pas Cannibal Corpse, Slash ou pas Slash, je ne veux rien savoir : à la Valley, ce sont les Young Gods.
La planète peut exploser, la Terre peut trembler, une météorite peut nous tomber sur le coin de la figure, je m’en bats les steaks : on ne me fera pas louper ce concert !
The Young Gods, c’est un groupe – suisse – que je suis depuis plus de trente ans, depuis que leur single « Envoyé » (1987) m’a collé une rouste dont je me souviens encore.
Chaque nouvel album a été un émerveillement à écouter (mentions spéciales à « L’eau rouge », “TV sky” et “Only heaven”) : on ne va pas se mentir, je suis fan de la première heure, y compris quand Al Comet faisait ses albums solo ou quand Treponem Pal se faisait produire par Franz Treichler.
Rois de l’expérimentation, n’hésitant pas à se produire aux côtés de Dalëk (aux Eurockéennes), reprenant du Kurt Weill, capables de composer des hymnes incontournables, et surtout nous abreuvant à chaque album d’un renouveau tout en gardant leur son.
Bref, les jeunes Dieux ont pris de l’âge mais savent rester intemporels (ou avant-gardistes, au choix).
Au printemps, j’en ai voulu sévèrement à Two Gentlemen, qui ne sont gentlemen que de nom car incapables de répondre – négativement comme positivement – à une demande d’accréditation au concert de Lyon… (soit, on a le professionnalisme qu’on peut), mais il était hors de question de louper la moindre seconde de ce set.
Fan, oui. Au point d’assister à la mise en place appuyé à une barrière pendant que Quantum se faisait Emperor. Merde, je loupais Emperor… Tant pis ! Non, je ne veux rien louper du concert de The Young Gods !
Et plus les minutes passent, plus le temps semble long, et plus l’excitation combinée à de l’impatience se renforce…
Et vient le trio qui monte sur scène et qui attaque « Figure sans nom » du dernier album, et, d’entrée, on est transportés.
Treichler pose sa voix, tranquillement, sur un titre qu’on pourrait qualifier de calme et qui ne laisse en rien présager de ce qui va suivre.
Sachant que j’allais les voir au Hellfest, je voulais mon effet de surprise : les vidéos sur Youtube des concerts du trio, je les ai volontairement zappées et grand bien m’en a pris.
Comment expliquer en quelques mots le plaisir que j’ai pris ? J’ai shooté comme j’ai rarement shooté, jusqu’à être sûr d’avoir ce qu’il me fallait pour poser l’appareil photo et ne me concentrer que sur ce que je voyais / entendais !
Et tout le concert n’aura été qu’une montée en puissance « au fur et à mesure » que le show se déroulait, à la perfection…
« Au fur et à mesure »… ou, c’est le maître mot de ce show, ces cinq mots que Treichler nous envoie pendant le long et passionnant “All my skin standing”, lancinant, hypnotique, magique…
Et “About time”, qui continue subtilement de nous enlacer dans un cocon de bonheur auditif et visuel. Rien n’est laissé au hasard : les lights, le jeu de scène, un batteur incroyable de génie, le son. Tout est millimétré à la perfection.
Et d’un coup, les riffs de « Envoyé » surgissent et assoient par terre tout le monde !
Le show se déchaîne d’un coup, et la setlist, seulement de huit titres bien choisis, nous fait frissonner de plaisir : “Kissing the sun” et “The night dance” achèvent de convaincre d’éventuels derniers sceptiques et “You gave me a name” clôt un set en tout point parfait.
Oui, les jeunes Dieux ont pris des cheveux blancs et des rides, mais leur musique confine au génie et à la beauté absolue.
Rien que pour ces quelques 32 années de bonheur musical : merci Messieurs !

Setlist :
Figure Sans Nom
Tear Up the Red Sky
All My Skin Standing
About Time
Envoyé
Kissing the Sun
The Night Dance
You Gave Me a Name

Carpathian Forest : 22h55 – 23h55 Temple

Quantum : Bon les ami(e)s, maintenant l’heure est grave. Parce qu’avec le concert qui va suivre je vais réaliser une de mes envies les plus anciennes et les plus jouissives qui soient. Alors, non ! Je ne vais pas voir Slayer car pour dire vrai, je m’en fous. J’ai préféré voir à la Temple l’un des groupes les plus… dérangés qui existent, dont certains se demandent encore s’ils sont parodiques ou réellement sérieux dans leur démarche et ce à quoi je répondrai plus bas : Carpathian Forest. Je suis depuis longtemps un grand grand fan de ce groupe que beaucoup détestent, qui casse littéralement les codes du black metal par son arrogance, ses prestations scéniques à la limite de la provocation interdite, et par sa musique plus punk que metal (un peu comme aux sources même du black metal). Un concert de Carpathian Forest ne laisse personne indifférent et ce n’est pas leur arrivée sur scène qui me fera dire le contraire. Le chanteur est complètement bourré (vérifié en VIP plus tard), le bassiste qui aime décidément se dévêtir (mais sans string cette fois-ci ni d’inscription sur le sacrum “Sodomized By Satan”) paraît quand même assez sérieux, et les autres musiciens essayent de donner le change. Mais bon, quand on arbore des fausses têtes coupées en plastique sur les pieds de micro et des piques, il y a déjà de quoi rire. Alors, la prestation était tellement moyenne que j’ai adoré ! C’est tout le paradoxe du groupe : proposer un concert moyen bof, avec tantôt un harmonica pété, un chanteur qui déraille chaque couplet sa voix, et les erreurs de jeu à foison, et proposer un show génial. J’ai tellement adoré que j’ai dû être le seul clampin à headbanguer, notamment sur mes morceaux favoris “Sadomasochistic” et “Mask of the Slave”. Alors, on dira ce qu’on voudra, j’ai entendu des spectateurs se plaindre sans comprendre, mais Carpathian Forest c’est définitivement un groupe à prendre au second degré. Ceux qui n’en sont pas capables ne vont pas aimer du tout, ceux qui aiment ce genre d’humour noir vont adorer ! Moi ce fut le cas, j’attendais désespérément un concert du groupe un jour, j’ai accompli mon souhait. Si vous avez l’occasion d’y aller un jour, allez-y car n’oubliez pas que derrière la parodie, le leader de Carpathian Forest (Nattefrost) est l’un des musiciens pionniers du black metal norvégien dans sa face la plus primitive.

Metalfreak : Je suis encore bien haut sur un nuage de par l’excellence de l’heure que vient de me faire vivre le trio suisse que je me retrouve à la Temple devant Carpathian Forest.
Et là, comment dire ?
Passer des Young Gods à Carpathian Forest, c’est se demander : « Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que la musique dégénère à ce point ? »
Tu passes en quelques minutes d’Albert Einstein à Franck Ribery.
Quel contraste !
OK, photogéniquement parlant, c’est intéressant.
Musicalement aussi, quelque part… Mais pas après The Young Gods : c’est comme passer d’un champagne millésimé à de la pisse d’âne !
On dit que les mélanges rendent malade… J’ai frôlé la gueule de bois de peu !

Deicide : 00h – 1h Altar

Quantum  : Du death metal old school, je suis allé au black metal old school. Me voici de retour à l’Altar pour de nouveau du death metal que l’on pourrait trouver dans les tréfonds les plus primals qui soient. Sauf que ce coup-ci, j’y vais pour une raison bizarre : je n’aime pas le groupe, mais je voulais voir de mes propres yeux s’il n’y avait pas quelque chose à sauver. Le groupe en question est Deicide. En fait, ce n’est pas le groupe en lui-même que je n’aime pas mais le chanteur Glen Benton dont je déplorais souvent l’attitude envers le public. Certains disent qu’il joue la carte du méchant jusqu’au bout. Moi je pense qu’il faut avoir un minimum de respect pour les gens qui paient leurs places. Mais mon opinion ne compte pas, et c’est ainsi que je me suis rendu en fosse pour découvrir ce que vaut la musique en live. Et à ma grande surprise, j’aime beaucoup ! Comme quoi on peut être Glen Benton et faire une musique dantesque ! Niveau style, on reste dans un death metal bien old school, donc comme décrit plus haut pour Cannibal Corpse, sans fioriture ni subtilité. De la brutalité à l’état brut ! Et franchement, il m’en coûte un peu de l’avouer mais le chant de Benton est énorme. Le growl est l’un des meilleurs que j’ai entendus en concert, le scream aussi au passage. J’hésitais à me dire que Cannibal Corpse ferait un meilleur groupe en tête d’affiche mais au final, il n’en est rien. Le degré au-dessus a été franchi, et je ne pensais pas cela possible. Le public était bien au rendez-vous, et semblait tout acquis à leur cause. Le satanisme me semble par contre trop surjoué pour être honnête. C’est un atout depuis bien trop longtemps épuisé sur la table de tarot du metal pour que cela me plaise. En tout cas, c’était un bon concert, je ne sais pas si j’y retournerai mais en tout cas j’ai bien apprécié la musique. Après, il reste Glen Benton… Mais bon, si on parvient à faire abstraction cela peut être une bonne expérience.

Tormentor : 01h05 – 02h05 Temple

Quantum  : Et enfin, pour terminer ce festival en beauté, je me suis offert un autre groupe qui brille par sa légende plus que par sa discographie (c.f. Hellhammer) et c’est la Temple qui va être mon dernier point de ralliement : le groupe hongrois Tormentor. Il y a plusieurs curiosités dans ce groupe : d’abord le chanteur, mondialement connu comme étant Attila Csihar, frontman complètement cinglé de Mayhem et accessoirement l’un de mes chanteurs préférés. Ensuite, le groupe n’a sorti qu’un album entre 1985 et aujourd’hui ! Avouez que c’est peu courant… Et surtout, il est resté totalement inactif de 2000 à cette année, où un live album est sorti. Alors, voici la question qui va m’animer tout au long du concert : qu’est ce que Tormentor a de si incroyable ? Finalement, ce n’est peut-être qu’un groupe éphémère parmi tant d’autres, qui ne serait pas connu si son leader n’était pas Csihar après tout. En fin de compte, à la vue du concert auquel j’ai assisté, c’est pire que cela. Tormentor, c’est vraiment un concert à part. Les musiciens arrivent costumés comme pour du black metal mais la musique sonne comme du rock sur les façades ! Expérimental certes, bien teintées de black ou de thrash surtout lorsque le chant retentit, mais quand même ! L’introduction fait même très heavy metal. Et le concert tient en partie grâce aux talents de frontman de Csihar qui assure à la fois aux chants (sa palette est extrêmement large) et sa posture qui fait penser à un malade mental. Sa célèbre croix à l’envers qu’il porte parfois avec Mayehm est là, il est grimé de warpaint blanc avec une cape rouge qui lui donne un faux air de maître des ténèbres. C’est étonnant comme mélange, voir même déconcertant. On se demande si c’est nous qui sommes fous ou le groupe. On est relativement moins nombreux dans la fosse, et les gens sont fatigués. Moi le premier, mais je suis vraiment porté par la musique. Et je trouve que c’est une belle fin de festival que de voir l’un de mes frontmen préférés sur scène, avec SON groupe en quelque sorte. En tout cas, je vais faire comme Hellhammer : je vais écouter la discographie (ce sera rapide, cela dit) et je pense que je vais kiffer. Parce qu’en concert c’était super.

Bon ! Eh bien voilà, ainsi s’achève cette belle aventure de cinq jours. Je suis passé par énormément de phases, mes émotions en ont pris un coup à force de faire le yo-yo. J’ai pu voir des concerts de qualité, que je ne verrai probablement qu’une fois dans ma vie. Certains m’ont plu, d’autres moins, c’est le jeu d’un festival de cette ampleur je crois. En tout état de cause, je peux assurer que si j’avais quelques fausses idées sur le Hellfest, elles ont été balayées comme on chasse un rat à coup de balai. Parce qu’on doit être fier d’avoir une organisation de concerts aussi bien huilée, qui a su faire face aux coups durs avec brio, qui a su proposer presque autant de services qu’une ville en offrirait à sa population, et le tout dans un but tout aussi important : donner toujours plus d’importance à notre belle et grande musique.
C’est l’heure des remerciements : merci à mes acolytes de m’avoir offert cette magnifique opportunité d’écrire sur ce festival, d’y mettre les pieds une fois dans ma vie et d’en repartir le cœur lourd. Merci aux artistes, tout aussi nombreux, de m’avoir fait plaisir et de m’avoir offert un nombre incalculable de bousculades, de pogos et de fosses comme je n’en aurai jamais. Merci à l’organisation bien sûr, qui fait un travail remarquable et qui semble, si j’écoute les habitués, s’améliorer d’année en année. Merci également aux artistes que j’ai pu interviewer, aux labels pour leur confiance (les interviews seront d’ailleurs bientôt postées) et au carré VIP qui m’a permis de croiser quelques uns de mes artistes favoris. Merci aux festivaliers que l’on voit trop rapidement comme des beaufs qui font honte au metal, mais qui sont peut-être là pour simplement passer un bon moment, la manière dont ils le font, que ce soit sérieusement ou moins sérieusement leur appartient et c’est bien ce qui compte le plus. Et enfin, merci à vous qui faites vivre le webzine, qui lisez nos chroniques et reports et qui contemplez nos photos. Sans votre fidélité, ou votre simple curiosité, nous ne serions pas aussi passionnés et motivés pour vous pondre de tels romans !

C’était radio Quantum sur les ondes de SoilChronicles. Fin de la diffusion, et à l’an prochain peut-être !

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