En ce 14 mars 2009, ensoleillé et chaud, en mettant le contact pour faire les quelques bornes nous séparant de Feyzin, nous étions bien loin de nous douter que nous allions tant voyager. Pas que l’Epicerie Moderne, ou jouera Cult Of Luna dans quelques heures soit difficile à trouver, bien au contraire … mais les Suédois nous vont nous emmener loin, cette nuit, très loin.

A son habitude My Reference Events ont su sauter sur l’occasion d’une tournée française pour inviter tout ce petit monde à une halte à cette splendide et récente Epicerie Moderne, que je découvre en même temps que les groupes. Large scène garnie d’une fosse de taille raisonnable prolongée par des gradins et pouvant accueillir environ 500 personnes à vue de nez… une capacité paraissant peut être surestimée, car à notre arrivée à l’heure dite, il n’y a guère qu’une quinzaine de personnes sur les lieux nous compris), grosse incertitude donc quant à l’affluence du public ce soir.

Arrivé dans la salle, c’est Destruction Incorporated, qui ouvriront les hostilités. Ce soir les deux premières parties me sont totalement inconnues et pourtant ces frenchies ont un CV à faire pâlir Amadou et Mariam, jugez plutôt : des membres de Lofofora, Lycosia et No One Is Innocent. Et c’est un rock-metal très sympathique avec quelques pointes de grunge, que va nous livrer le trio, en toute simplicité et sans aucun artifice. Le son est nickel, ce qui permet d’entendre le joli boulot accompli à la basse. Le style dénote un peu des deux formations suivantes, mais j’ai passé un bon moment. Le public arrive peu à peu au cours du set, mais la salle est encore très loin d’être remplie à la fin de celui-ci (à peine plus d’une cinquantaine de personnes).

C’est pour Dysfunctional By Choice que le public va affluer en masse. Tout aussi français et tout aussi inconnu pour moi, je prends donc place dans les gradins après un court hot-dog, attendant avec curiosité de voir ce que cela va donner. D’un point de vue musical, la place du groupe sur la tournée est tout à fait justifiée, tant les compos flirtent avec le post-core. Mais il n’y a pas que cela, il me semble déceler derrière ce mur de guitares saturées quelques consonances plus pop. Avec un peu de recul, j’avouerai rester mitigé sur la prestation du groupe, le show est de bonne facture en lui même, mais malgré la qualité des compos, celles-ci me paraissent manquer encore de maturité… un peu ‘too much’. C’est à dire que le groupe, assez jeune, a tendance à en faire un peu trop et certaines idées gagneraient à être synthétisée, je pense. Enfin… je dis cela qu’en qualité de spectateur, mais j’avouerai tout de même être resté sur ma faim et avoir préféré le premier groupe (ce qui fut loin d’être l’avis de la majorité présente).

Lorsque Cult Of Luna investissent les planches, l’assistance fébrile, sait déjà que cette soirée ne sera pas comme les autres. Sans un mot les Suédois entrent sur scène, se saisissent de leur instrument et commencent leur set tout en douceur avec un ‘And with her came the birds’ à l’intro planante dont les guitares cristallines et le chant clair d’un des guitaristes, va bercer le public et doucement l’emmener vers d’autres horizons avant qu’un subtile et onirique déluge sonore ne se déclenche. Car la musique de Cult Of Luna transgresse les frontière et l’auditeur, pour peu qu’il soit ouvert d’esprit ne pourra que passer un bon moment, et confortablement installé en gradin, c’est à un véritable film que j’assiste, à la trame sonore tour à tour rageuse ou hypnotique. Comble du bonheur, le son est d’une pureté rarement entendue en concert. Mais l’aspect qui m’aura le plus bluffé ce soir aura peut être été le soin apporté aux lights, si bien qu’avec seulement quelques spots, on se retrouve à vivre un tour du monde, passant des plus hauts sommets forestiers aux plus sombres et profonds abysses océaniques, de chanson en chanson, grâce à de riches nuances. Ainsi prend vie l’univers du Culte De La Lune.

Le concert se poursuit, entre longs instrumentaux atmosphériques, lancinants, ou le groupe ne se laisse aller qu’à de simples balancements corporels et au contraire, des parties de folies furieuses ou les musiciens semblants, sous l’emprise quelques psychotiques se laissent guider en de furieuses transes. Etrange constatation pour les inconditionnels du groupe, ce sont les guitaristes qui s’occupent du chant alors que le groupe compte bien un chanteur à part entière en son sein. Celui-ci débarquera sur scène qu’au bout de quatre titres, sur la seconde moitié du désormais classique ‘Dim’ pour pousser sa gueulante ! ‘Finland’, ‘Ghost trail’, le groupe enchaîne les perles en un gros collier post-core ou tout s’imbrique parfaitement si bien qu’il serait impossible et presque inopportun de décrire chaque titre (le fait que je ne connaisse pas toute la discographie du groupe joue aussi ^^). D’une homogénéité sans faille, la tempête qui s’abat sur scène est juste entrecoupée de quelques moments de grâce, ou la fureur fait place au calme le plus profond, aux ambiances les plus intimes pour reprendre de plus belle et se terminer en un apocalyptique et stroboscopique final. Noir.

Lorsque les lumière se rallument, le groupe à déjà quitté la scène, laissant chacun abusé et désabusé. Tout le monde se réveille, personne ne sais quoi penser. Cult Of Luna viennent-ils de jouer ? Doit-on partir ou rester pour assister au concert… On ne sait plus… Mais l’on se souviendra longtemps de cette soirée ou le post-core à trouver son maître scénique.

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