Stillborn Slave

Le 18 mars 2017 posté par Metalfreak

Interviewés : Stillborn Slave
Intervieweuse : Excalibur

le 04 mars 2017

 

Line up : Kronar : voix / Jeff : basse / James : batterie / Nicolas : guitare / Romain: guitare, voix

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Votre groupe existe depuis 2009, mais le line-up a pas mal évolué depuis…
Romain : Oui ; en fait de 2009 à 2012, c’était le même line-up. Et puis ça a a changé au fil du temps. En fait le groupe existe réellement depuis 2010. 2009 a été une espèce d’année de transition puisqu’on venait de se créer et au départ c’était plus pour de la déconne. C’est vraiment en 2010 qu’on a eu une espèce de prise de conscience, qu’on voulait monter quelque chose de sérieux. Du coup on a changé de guitariste en 2010, et après on a travaillé sur le premier album.

 

Votre premier album donc, Your Time Is Out, sort en 2012…
Romain: Exactement. Suite à ce premier album, on a eu pas mal de retours critiques, notamment par rapport au chanteur d’origine, David. On nous disait en gros que musicalement ça passait, bien, qu’il y avait une bonne énergie, mais que le chant n’était pas à la hauteur. Du coup nous avons essayé de rebondir, et, c’est là que nous avons recruté Kronar. Suite à ça, le reste du line-up a beaucoup bougé, puisque Kronar est arrivé en 2013, il nous a apporté une autre énergie, et une autre ouverture musicale. Au départ, avec David, on était vraiment axé sur le Thrash. Kronar vient du milieu Hardcore. Donc il a forcément fallu qu’on s’adapte à son chant. Le groupe a vraiment basculé à ce moment là.
Kronar : Moi, je suis rentré dans le groupe au moment de la fête de la musique de 2013. Je devais faire un petit featuring avec eux, histoire d’amener une transition dans le chant, et je suis réellement rentré dans le groupe au mois de septembre suivant.
Romain : Du coup après, on a rapidement dû changer de bassiste, et on a recruté Jeff en 2014, qui nous amène une super énergie sur scène. Plus ça allait, plus on cherchait à gravir des échelons et à progresser. On a donc dû aussi changer de batteur, qu’on ne trouvait plus assez calé avec ce qu’on jouait, et prendre un guitariste supplémentaire. Enfin, c’est surtout moi qui aie pris les décisions.

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Oui, tu t’es vraiment affirmé comme leader du groupe…
Romain : Au début c’est quelque chose que j’hésitais à dire, mais maintenant je n’ai plus peur de m’affirmer en temps que tel. J’essaie de toujours faire progresser le groupe.

 

Quand vous avez joué au Festival de Noël de Limoges, en 2014, c’était donc le line up actuel ?
Romain : Non : Kronar et Jeff étaient déjà là, mais il y avait des anciens membres.
Kronar : C’est surtout suite à ce fameux concert, où nous avions eu pas mal de retours négatifs, que nous avons pris pas mal de décisions pour changer le line up. Il y avait un réel décalage entre les membres du groupe.

 

C’est donc pour cette raison que vous avez mis autant de temps à sortir l’EP ? (chroniqué ici)
Romain : Oui, on a mis presque 4 ans. On a attendu que le line-up soit vraiment stable, ce qui est le cas depuis octobre 2015.

 

 

Revenons au groupe : Stillborn Slave….Pourquoi ce nom ?
Romain : C’est l’esclave mort-né. Au départ, on s’appelait Quenelle Punishment, en référence à Dieudonné. On était vraiment sur un truc moins sérieux. On avait créé une boîte de conserve en papier mâché et grillage de poules, et on en faisait sortir la quenelle pendant les concerts. Bref c’était un gros délire.
Et donc, vous êtes passés de la quenelle aux enfants morts dans les congélateurs…
Romain : Oui, en gros, on a eu envie de faire passer le message dans nos textes qu’on est esclave de la société. Dès ta naissance, voire avant même ta naissance, tu es déjà esclave. Quoi que tu fasses, quoi que tu dises, tu finis par prendre ce qu’on te donne, parce que la société est comme ça. Ta parole ne sera jamais entendue. Tu finiras par suivre le reste des bagnards, parce que tout le monde est formaté. Enfin, en tout cas c’est la vision que j’ai, surtout des pays développés. On a d’ailleurs un titre de notre EP, « When sheep become lion », qui traite de ce sujet. Certains moutons peuvent refuser de suivre le berger et devenir des lions. Mais pour ça il faut des mecs comme Pierre Desproges, et ces gens là n’existent plus aujourd’hui. Les humoristes actuels font de la politique mais n’osent pas aller aussi loin qu’un Desproges à l’époque.

 

On peut donc dire que vos textes sont engagés…
Kronar : Je n’irai pas jusque là. On ne vise personne, c’est juste de la colère.

Qu’est ce qui a changé au niveau du message, entre votre premier album et celui-ci ?
Romain : Le message n’a pas changé. Par contre, c’est l’agressivité et la musicalité qui ont changé.
Kronar : On est devenu plus hardcore. Je ne sais pas si on peut dire qu’on est devenu plus mélodique, parce-que le premier album l’était déjà, mais par contre, on a une technicité au dessus. Nico apporte ce vrai plus, qui manquait à la base au groupe.

 

C’est vrai que sur l’album, il y a des grosses parties mélodiques..
Nico : Oui, j’essaie d’amener ce côté-là aussi, même si Romain l’avait déjà. Après moi, j’avais eu des groupes avant, dont un groupe de reprises et j’écoute de tout : je peux écouter du metalcore, du thrash, du hard rock…. j’aime bien les groupes type Dream Theater…, du blues, du jazz… Mes influences sont donc très diverses et c’est ce que je veux faire passer dans ma musique.

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Si vous aviez à vendre votre EP à quelqu’un qui ne connaît pas votre groupe, ou si vous aviez à motiver quelqu’un pour venir à un de vos concerts, qu’est ce que vous lui diriez ?
Jeff : Au départ, c’est une musique où le chant rebute les gens. Alors qu’au final, quand tu fais écouter l’album, ça plaît. J’en ai fait l’expérience à mon travail. Du coup, moi je dirai : pourquoi ne venez-vous pas nous voir à un concert ? Il n’y a pas que le chant : il y a la musique, le spectacle qu’on peut produire sur scène, car nous ne sommes pas statiques..Si tu viens à un de nos concerts, tu te rendras compte qu’il se passe toujours quelque chose. On ne fait jamais un copier coller de l’album. On fait vivre nos concerts en fonction du public qu’on a en face de nous. On a envie de faire vivre notre musique, parce que ce qu’on aime avant tout, c’est la jouer. Ce qu’on veut transmettre avant tout, c’est qu’on est une bande de copains, qu’on s’éclate à faire de la bonne musique. Je n’ai pas peur de le dire : on fait de la bonne musique ! C’est à partir de là qu’on vendra des CD.
Nico : Et en plus, musicalement, même si tu aimes d’autres sortes de metal, tu vas quand même te retrouver dans ce qu’on joue.
Romain : Oui, c’est d’ailleurs ce que beaucoup de critiques nous disent depuis qu’on a sorti l’EP. On nous a souvent dit qu’on pouvait toucher beaucoup de metalleux parce qu’on mélange énormément de styles dans notre musique.

 

Vous partez donc vraiment des concerts pour promouvoir l’EP ?
Romain : Exactement. Maintenant, pour vendre un CD, c’est très compliqué. Mis à part tes proches et ta famille, c’est très rare de tomber sur des gens qui vont acheter par curiosité. A l’époque, ça pouvait être le cas. Maintenant, tu peux te faire connaître grâce à internet, Facebook, avec un clip mais le plus important reste le concert.
Kronar : Tu vois, par exemple, l’autre fois, on jouait, il y avait un type qui tournait autour de nos CD. Je vais le voir pour lui demander s’il est intéresser : le gars n’a pas voulu acheter l’album parce-qu’il n’avait pas entendu l’intégralité du concert. Même si l’album n’est pas cher – le nôtre est à 8€- , maintenant, les gens n’achètent plus sans connaître. En plus l’achat d’un physique se fait rare. Les gens téléchargent beaucoup plus. Moi le premier : quand j’étais ado, j’achetais pleins de CD. Maintenant, je sélectionne les groupes. D’ailleurs, je sélectionne en priorité des groupes qui n’ont pas encore bien percé.

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Pour le coup, c’est un acte vachement militant que tu fais.
Jeff : Oui clairement. Quand on sait la difficulté qu’il y a maintenant pour sortir un album, le promouvoir, etc : même si ce n’est pas forcément la musique que tu écoutes le plus, il faut acheter. Évidemment, je ne te dis pas d’acheter un truc que tu n’as pas aimé. Mais moi, par exemple, quand je vais à un concert, et que je me fais prendre au jeu, après, je vais voir si le groupe vend des albums pour lui en prendre un.
Kronar : Par exemple cette année, j’ai fait de très belles découvertes lors du Festival de Noël, notamment Brooklyn Syndrome, qui fait du très bon Rage Against The Machine. J’ai hâte qu’ils sortent un truc, parce que j’ai vraiment envie d’acheter ce qu’ils font.
Jeff : Oui, d’ailleurs, moi je n’étais pas au festival de Noël, mais une des premières choses que m’a dit Kronar, c’est d’écouter ce groupe parce que j’allais aimer. Je suis un gros fan de toute cette époque, de la Fusion. Donc c’est clair que dès qu’ils vont sortir un album, je vais foncer l’acheter. En plus, c’est vraiment un style de musique qu’on ne voit plus du tout actuellement, et qui est presque tombé dans l’oubli. Moi, un des premiers concerts que j’ai fait, c’est Rage Against The Machine, quand j’avais 16 ans, pour la sortie d’Evil Empire. Voir un groupe comme ça sur scène, c’est énorme. Tu peux amener des gens de tous horizons : qui écoutent du reggae, des rappeurs, des metalleux… Tu réconcilies tout le monde.
Kronar : La musique que tu écoutes chez toi dans ton casque ou sur ton PC, c’est de la musique gratuite. Ce qui est mega important, c’est d’aller voir les concerts, de se faire violence pour y aller, parce que tu as toujours des moments incroyables qui s’y passent.
Jeff : Par exemple, moi l’un des derniers concerts que j’ai fait, c’est No One is Innocent, à Tulle, à la salle Les lendemains Qui Chantent. C’est un groupe que j’adore et que je suis depuis des années. En tant que spectateur, j’ai pris une claque de fou : c’est 100% d’énergie, et de partage avec le public. Pareil pour Lofofora : ils font monter des gens sur scène pendant leurs concerts, ils ont des textes intelligents ça fait 20 ans qu’ils tournent,et ils réussissent toujours à ramener du monde en concert. C’est pas la soupe actuelle qu’on peut te servir dans les médias.

Après votre EP, vous avez sorti un clip sur le titre « I spit on your grave »… Vous l’avez tourné chez vous en Corrèze ?
Romain : Oui, c’est du 100% corrézien. On a tourné entre Brives et Tulle, ça nous a pris 2 jours. Et le plus dur a été de creuser la fosse, parce que c’est nous qui avons dû le faire….

 

Le clip est assez sombre. L’ado va finir par empoisonner son père…
Romain : Non, le père meurt tout seul, il meurt suite à une quinte de toux.
Kronar : Ce qu’on avait dit à la base, c’est que chacun interprèterait le clip comme il veut. Du coup, c’est marrant que tu l’aies compris comme ça. Mais en fait, ça peut marcher.
Romain : C’est vrai qu’au final, en tout cas, la fille voulait que son père meurt, et qu’elle ne fait rien pour le sauver.

 

C’était une volonté particulière de traiter de problèmes de l’adolescence ?
Kronar : Non, à la base, cela parlait de l’enfance de mon ex-copine.
Jeff : En fait c’est un message sur la violence qui peut se passer dans les familles, et qui n’est pas toujours exprimée. Ce n’est pas spécifique à l’enfance. Ça peut marcher pour les femmes ou pour les hommes battus.
Kronar : Le titre du morceau, se traduit par « Je crache sur ta tombe ». Pour l’adolescente du clip, c’est une opportunité de se débarrasser du mal qu’elle a vécu jusqu’à ses 16 ans. Le clip finit quand elle jette sur la tombe tous ses bijoux, ses chaines, et ce qui la rattache à son passé, à la noirceur de sa famille. A partir de là elle peut passer à autre chose. On songe à faire une suite…

 

Vous voulez faire une suite en clip ?
Kronar : Oui, on y pense. Déjà Romain a fait un petit clip live. On va réfléchir pour en faire d’autres.

 

Dernière chose, concernant votre actu : vous allez jouer à Guéret au Metal Cultures…Avez-vous d’autres dates de prévues ?
Romain : on joue à Bordeaux le 15 avril, et à Nexon le 22 avril pour l’association Acceptons nos différences, en faveur des autistes, car nous sommes des metalleux, mais nous sommes aussi engagés… des gros nounours, quoi… Et si tout se passe bien, nous avons une tournée qui se dessine en Europe de l’Est, en Pologne, république Tchèque et Serbie.

 

BandCamp : http://stillbornslave.bandcamp.com/
Facebook : http://www.facebook.com/pages/StillBorn-Slave/165699550135085
Myspace : http://myspace.com/stillbornslave
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCIrXaQna1dtPnk90Hfbvs1A
Chronique « 7 ways to die » : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/stillborn-slave-7-ways-to-die

 

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