Uncommonmenfrommars

Le 13 février 2007 posté par LittleGirlWithAGun

Intervieweuse: Son

Photos: Rivet Cédric

Très belle journée sur Paname en ce début avril…belle journée pour interviewer le groupe de punk américain le plus français (oui d’accord, y’a du sang ricain aussi, mais bon fierté nationale oblige !) Rendez-vous est pris à La Maroquinerie vers 17h avec Ed, le chanteur guitariste, un peu avant leur concert retour àParis après une grosse tournée étrangère et française, qui va continuer d’ailleurs pendant un bon bout de temps encore.
17h30, Ed arrive enfin après soucis techniques qui font la joie des zicos avant un concert, et on va se poser dans un coin tranquillou sur la terrasse de la Maroquinerie…

Alors pour commencer, comment tu sens le concert de ce soir ?

Hyper bien. Bah de toute façon, comme à chaque fois qu’on joue dans une ambiance où on sait qu’il va y avoir pleins de potes. Les groupes qui jouent c’est des potes, visiblement y’a pas mal de préventes donc va y avoir du monde. Moi j’vais mixer en fin de soirée, c’est DJ Motored en invité surprise, donc ça ressemble plus à une fête, pour nous les concerts comme ça c’est génial quoi.

Ca fait un moment que vous tournez, vous n’êtes pas trop crevés quand même ?

Non. Là on revient de quasiment trois semaines de tournée en Allemagne, on a eu une semaine pour se reposer chez nous et là on repart pour un mois encore, donc quelques dates en France et puis on repart en Europe. Personnellement je n’ai pas de famille, donc si je pouvais être tous les jours sur la route, je le ferai. Mes frères sont tous les deux mariés et ont une fille chacun, donc ils apprécient les moments où ils rentrent à la maison, mais chaque fois qu’on part tout le monde est à donf.

Et pendant cette tournée (un peu plus d’un an), y’a t-il eu des évènements marquants, des petites anecdotes, un public qui vous a particulièrement marqué ?

Euh non, ça pourrait paraître cliché, mais nous tous les soirs on trouve des qualités au concert, et tous les soirs, y’a rarement de mauvaises expériences en fait. Qu’il y’ait dix, trois cent personnes ou trois mille personnes, on trouve notre compte et on passe une bonne soirée, un bon concert. Des évènements marquants….c’est toujours difficile cette question parce que j’ai un trou dans le cerveau, j’oublie tout (rire). Euh, une fois on a crevé un pneu… non ça c’est nul (rires). Non là je ne sais pas quoi dire.

D’accord. Tout est marquant alors ?

Euh, on a bien oublié « Daf » sur une aire d’autoroute une fois,….non désolé, j’ai pas d’ histoire extraordinaire sous le coude.

Niveau public, public français, public américain, public allemand, y’a des différences, je suppose que ça chauffe bien à chaque fois ?

Pour nous au départ déjà le public américain est beaucoup moins nombreux (rire) puisqu’ils ne nous connaissent pas, donc euh….le public en règle générale est à peu près pareil quoi… Si, la différence, c’est qu’en France, le public qui va voir un concert rock ou de punk rock se ressemble en fait. C’est un peu les mêmes personnes qui viennent. Aux Etats-Unis, t’as des gens complètement différents, comme le rock fait vraiment partie de la culture de tous les gens, de neuf à quatre-vingt dix neuf ans, dans un concert tu vas te retrouver avec des punk rockers, des kids, des vieux, des footballeurs, des gens que tu retrouverais peut-être pas dans un concert en France, des mecs que tu voudrais parfois ne pas voir en concert bah ils sont là, et ouais la différence elle est p’tête là quoi, tout le monde écoute du rock donc t’es susceptible de voir tout et n’importe quoi venir à ton concert. Alors qu’en France, tu connais plus ou moins le public qu’il va y avoir.

C’est toujours les mêmes personnes ?

Ouais ! même si ces dernières années ça se rajeunit considérablement. Je crois que c’est un phénomène qui touche plus ou moins tous les groupes, y’a comme une nouvelle génération.

C’est dû à quoi ?

Bah une nouvelle génération de kids qui s’intéressent au rock, et c’est tant mieux

Oui, le rock n’est pas mort

Ouais !

Le dernier album, ça fait un an qu’il est sorti, est-ce qu’à force de le faire en concert vous l’abordez différemment maintenant, ou c’est pareil ?

Ouais on en a marre de jouer les mêmes morceaux, par exemple (rires) au début tu veux jouer les nouveaux morceaux, et puis une fois que tu les as joués trois cent fois bah t’as envie de rejouer les vieux, donc là on rejoue un peu plus de vieux morceaux, et puis surtout on n’arrête jamais de composer, on prévoit la sortie d’un maxi pour la rentrée. On essaie de se débrouiller pour sortir quelque chose tous les ans. Donc on est constamment en train d’écrire, et c’est pas mal parce que du coup on a tout le temps des nouveaux morceaux, et on tombe pas trop dans la routine de tout le temps jouer les mêmes choses, tous les soirs on a tout le temps des nouveaux trucs. C’est bien pour nous et je pense aussi pour le public, et puis on a constamment de l’ actualité, des projets, on est tout le temps dans le speed.

D’autres envies de faire des splits, comme il y a eu avec Burning Heads par exemple ?

Ouais bien sûr !

Y’a des groupes avec qui vous aimeriez bien faire alors soit des splits ou des CD ?

Ouais ! On a tellement d’amis en groupe, on pourrait en faire cinq cent des splits. Après tout dépend du moment, de ce qui est proposé, ou des occasions qu’on a, c’est sûr qu’on en refera d’autres, je ne sais pas avec qui. D’ailleurs, ce maxi qu’on sort en fin d’année aurait très bien pu être un split, il en sera peut-être un, je sais pas si d’ici là on a une idée, mais bon. Mais c’est un projet assez cool.

Avec votre label At (H)ome, ça se passe bien, vous êtes content ?

Ouais ! ça se passe bien. Le disque est sorti depuis un moment déjà. C’est un petit label, ils ont pas mal de sorties qui arrivent donc, en ce moment ils ont moins de temps à nous consacrer, nous on le ressent clairement. Y’a pu trop d’argent pour faire des affiches, ce genre de choses, on sent que l’album a vécu et qu’ils se tournent un peu vers autre chose, même s’ils sont encore là, on sent qu’ils ont un peu autre chose à faire en ce moment.

D’où l’idée d’avoir une « Street Team » ?

Ouais, ça, l’idée d’avoir une street team, l’idée aussi d’essayer de prendre en main le plus de choses possibles nous même, tout ce qu’on peut faire nous même maintenant on essaie de le faire nous même. L’EP qui va sortir en fin d’année on va le sortir nous même, avec l’aide de nos amis, des gens qui peuvent nous aider, histoire de mettre un petit un pied dedans et voir si on en est capable, voir comment ça marche, et puis se préparer à l’éventualité à ce que l’industrie du disque en règle générale ne fonctionne plus, pour pleins de raisons. Dont le fait, je pense, que les grosses maisons de disque ont abusé à tous les niveaux, à force de sortir des merdes, super chères et de prendre les gens pour des cons bah les gens téléchargent. C’est normal, et puis les disques sont trop chers de toute manière, c’est pas normal qu’un disque qui coûte deux Euros à la fabrication soit en vente à dix-huit, dix-neuf, voire vingt Euros, c’est scandaleux. Voilà, on va essayer de faire ce truc nous même, voir comment ça marche, et puis je pense qu’on aura toujours besoin de l’aide de label pour nos gros projets d’album, mais on va essayer pour les petits projets, splits, mini album d’essayer de faire tout seuls. Niveau promotion, on n’est pas au point pour faire une promo d’album nous même, on a besoin du label pour ça.

Après, le bouche-à-oreille ça aide bien aussi.

Ouais ! Et puis avec Internet c’est vrai que y’a des moyens gratos de te faire connaître et de faire connaître ta musique. Tout est en train d’évoluer, donc on essaye de se préparer à ça. On peut pas se retrouver dans une position où on sera bloqués, on saura pas quoi faire quand l’empire s’effondrera parce que c’est ce qui est en train de se passer.

C’est la minute de la question à la con.

Ah ! Si tu étais un arbre, quel arbre serais-tu (rires).

Non. Est ce que tu aimes bien les chats ?

J’adore les chats. Je suis un grand fan de chats.

Si tu devais faire écouter à un chat une de vos compos, laquelle ça serait ?

Une de nos compos ? A un chat ? c’est bizarre ça comme question (rires) Y’a une idée la derrière ? (rires)

Non. C’est la question à la con !

Bah je sais pas, si le chat est en train de me prendre la courge, s’il est trop excité je lui mettrai sûrement un de nos morceaux les plus punk, et puis si j’ai envie de lui prendre la tête, je lui mettrai un de nos plus mauvais morceaux, pour l’emmerder.

T’as des noms de morceaux ?

Euh, pas vraiment (rires)

SC : Tu te mouilles pas trop

Ouais !

Ok, c’est la fin de la question à la con. Alors est-ce que chanter du punk en français ça vous dit, ou pas ?

Non. On a essayé une fois y a longtemps, et c’était pas terrible, enfin c’était plutôt pourri. Moi y a pleins de groupe qui chantent en français que j’adore, mais nous c’est pas notre truc.

Les projets, t’en a un peu parlé tout à l’heure, le maxi qui est prévu, la tournée qui continue, y a autre chose ?

Ouais bah là y a la tournée européenne, on nous a donné l’occasion d’ouvrir pour Lagwagon, sur une paire de date, donc c’est un gros truc pour nous. On va tourner de plus en plus en Europe, et plus spécifiquement en Allemagne en fait, parce que ça été un peu comme une révélation pour nous, on a pris une grosse claque, on adoré ce pays, on a adoré tourner là-bas, et on veut y tourner le plus possible.
Dans les projets, on est en train de penser à enregistrer peut-être un nouvel album début de l’année prochaine. Donc on va être en speed, on va écrire des morceaux et on va enchaîner !

Justement, est ce qu’il y’a un pays que vous avez envie de faire et que vous n’avez pas encore fait, qui vous tente bien ?

L’Angleterre. Je sais que c’est hyper dur, tous les groupes anglais qu’on connaît nous ont dit de ne pas y aller, parce que c’est super dur et qu’on nous traite comme de la merde d’après eux. Mais nous on s’en fout, on joue dans toutes les conditions, on veut jouer partout donc…on préfère se faire notre propre idée là-dessus. Les pays de l’Est aussi, on a plein d’amis qu’ont joué là-bas, on aimerait bien y aller, les Etats-Unis on aimerait bien y retourner, peut être dans de meilleures conditions, peut-être en première partie d’autres groupes… Le Japon aussi, on a des potes qui essaient de nous aider à jouer là-bas, y a pas vraiment d’endroits où on n’a pas envie d’aller en fait. L’Afrique ça serait un bon trip aussi, y a des groupes qui jouent en Afrique du Sud…l’Amérique du Sud…

Des festivals cet été ?

Quelques-uns. On est un groupe, qui, on ne sait pas trop pourquoi, n’est pas trop programmé dans les festivals en France. Ou quand ils nous ont programmé une fois, ils ne nous reprogramment pas, alors que ça se passe toujours super bien. On n’est peut être pas assez festifs, on n’a pas le profil, je sais pas quoi… mais on en fait quand même quelques-uns, plutôt des petits festivals en fait, et c’est tant mieux parce que y a énormément de petits festivals super sympas en France qu’on adore faire, et nous on est ravi de jouer la bas.

Un festival humanitaire ça vous dirait ?

Bien sur pourquoi pas, faut voir les périodes et pour quelles causes, à quelle période, voir si nous on peut le faire.

Dernière question, un petit mot pour les gens qui vont lire cet interview ?

Ne croyez pas ce qu’on vous dit dans les interviews (rires).

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