Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Ah ben quand même ! On a failli attendre !
Ravager nous avait quand même habitués à être plus rapide… je veux dire, entre deux albums.
Les trois premiers albums sont sortis à un intervalle de deux ans et voilà que ce quatrième vient au bout de quatre (longues) années.
Je veux bien admettre que, quand on aime, on ne compte pas, mais quand même !

Et pourquoi ?
Des changements de line up ? Que nenni, c’est le même depuis 2015 !
Les membres occupés dans d’autres formations ? Non plus !
Un changement de label ? Toujours pas !
L’intention de peaufiner les compositions pour en sortir l’album le plus intense à ce jour ? Pourquoi pas !

En 2021, j’avais conclu ma chronique de “The third attack” par un optimiste “On en vient même à se dire que cet album, fut-il sorti dans la deuxième moitié des années 80, serait un classique du genre ! C’est dire !
Là, c’est clair, il va falloir compter avec Ravager !”.
Et là, l’air de rien, après une seule écoute de ce “From us with hate”, je me dis que j’en ai marre d’avoir raison !
Et pourtant, je n’ai pas l’impression que Ravager sorte de la catégorie des outsiders.
Pourquoi ?

Encore une fois, je le redis, si Ravager avait sorti ses albums entre 1985 et 1990, on en entendrait encore parler, à l’instar de leurs compatriotes de Destruction, Sodom ou Kreator, voire des Américains d’Exodus ou Death Angel.
Là où on est encore bluffés par un groupe qui évolue dans un univers musical qui n’apporte plus grandes surprises sinon de par leurs qualités, c’est que non seulement ces influences sont assumées mais sont immédiatement identifiables, mais qu’en plus Ravager arrive à avoir sa propre personnalité pour s’en démarquer !
Contradictoires, mes propos ? Pas tant que ça : effectivement, on reconnait les influences, encore plus lorsque le quintet de la Basse Saxe se fend d’une reprise du “Bonded by blood” d’Exodus non sans se la réapproprier, mais la sensation de “déjà entendu” se fait rare à l’écoute des trois quarts d’heure que durent ces dix titres.

Et puis, on ne va pas se mentir, écouter Ravager, c’est un peu comme avoir la sensation que Mille Petrozza a intégré dans les mid eighties un groupe de thrash metal de la Bay Area, avec la même urgence que les premiers albums des précurseurs du genre, avec une sauvagerie hors normes.
On situe mieux ?
Alors on ne va pas se mentir, ce quatrième album de Ravager n’est pas conseillé aux âmes trop sensibles (Ti-Rickou, si tu me lis, fuis cet album – private joke –), le groupe aimant se cantonner dans les titres très rapides à haute teneur d’agressivité…
Une courte intro instrumentale et inquiétante entame un “Freaks out of control” (tu penses bien que dès qu’il y a “Freak” dans un titre, j’en ai ma lessiveuse qui applaudit du couvercle) qui mettra d’entrée tous les thrashers d’accord.
Et la suite, ça ne va pas diminuer d’intensité : on reste dans un thrash metal des plus classique mais avec un sens de la brutalité très… Kreatorienne ! Le chant écorché de Philip Herbst reste cantonné dans un timbre proche de Mille Petrozza du début à la fin.
Entre les titres d’une violence remarquable (le bien nommé “Aggressive music for aggressive people”, le tout aussi bien nommé “Speed trap”) et ceux d’une thrash metal plus habituel, Ravager nous prouve également qu’il est capable, à l’instar d’un “Slaughter of innocents” sur “Thrashletics” ou d’un “Destroyer” sur “The third attack”, de composer des titres plus longs et épiques comme l’atteste un “Defender” de plus de huit minutes qui prouve à lui tout seul tout le talent de composition du groupe !

Alors, est-ce qu’un tel album valait le coup d’être attendu pendant quatre longues années ? Définitivement oui !

Tracklist :

Freaks Out of Control (5:36)
Alone We Won’t Survive (4:37)
Curse the Living, Hail the Dead (4:31)
Aggressive Music for Aggressive People (3:13)
Speed Trap (2:37)
From Us with Hate (4:19)
Time Has Come (To End All Wars) (4:40)
Legends of the Lightning (3:37)
Defender (8:25)
Bonded by Blood (reprise Exodus) (3:09)

 
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