Satan Jokers

Le 4 novembre 2011 posté par celtikwar

L’interview a été réalisée fin Octobre, juste avant la sortie dans les bacs du nouvel album.

Renaud Hantson et Laurent Karila ont acceptés de répondre par mail à nos questions, mais aussi de décrire chacune des pistes d’AddictionS. Quoi de mieux pour se qui ne l’aurait pas encore écouté de se faire une bonne idée de la musique de Satan Jokers ainsi que de ses inspirations.

– Votre nouvel album « AddictionS » va bientôt sortir le 28 Octobre si je ne me trompe pas, un album conceptuel sur l’addiction aux drogues, vous avez choisi ce thème précis uniquement pour l’aspect thérapeutique qu’il peut vous apporter ou plus pour prévention?

Renaud Hantson : C’est en effet un album préventif et ce serait un secret de Polichinelle de dire qu’effectivement cela ne fait pas partie du travail thérapeutique que j’effectue avec le psychiatre-addictologue Laurent Karila.

Laurent Karila : C’est clairement un support original de prévention et d’informations concernant les conduites addictives. L’histoire conceptuelle de l’album est renforcée par le livre numérique (e-book) que nous avons rédigé et qui est téléchargeable à l’adresse donnée dans le livret.

– Comment avez vous eu l’idée d’une collaboration avec Laurent Karila?

Renaud Hantson : J’ai annoncé un jour sur le compte principal de mes pages Facebook que je démarrais ce que j’aurais déjà dû faire depuis très longtemps, une thérapie avec un médecin à côté de chez moi. Laurent Karila a réagi au milieu du flot de commentaires laissés par mes fans ou amis virtuels. J’avais lu son livre « Une Histoire de Poudre » et lui ai donc répondu en disant que j’étais très surpris qu’il m’écrive sur ce sujet. Il m’a alors conseillé de concevoir un album-concept comme l’avait fait Nikki Sixx avec « Heroin Diaries » pour Sixx AM. J’ai répondu que l’idée était intéressante et je pensais me débarrasser du fardeau de travail qu’il faudrait faire pour cela en lui disant que j’étais d’accord si c’était lui qui faisait les textes. Deux heures plus tard, il m’envoyait un premier jet à travers les paroles du titre « Substance Récompense »

Laurent Karila : Je lui ai envoyé une track-list de 13 titres au préalable. Au départ, j’avais eu l’idée de faire une version française de « Dopamine » tirée de l’album Iommi avec Glenn Hughes au chant. J’ai traduit le texte qui s’inscrivait bien dans le concept d’AddictionS. Finalement, on a mis de côté cette idée et j’ai proposé « Effet parano » à la place…

– J’ai cru comprendre que certains titres furent enregistrés un peu comme un défi, une sorte de « T’es Cap’ ou pas Cap » musical, avec l’écriture de certains textes par Laurent Karila, est-ce ce qui explique l’écriture rapide de cet album?

Renaud Hantson : C’est très simple, deux heures après qu’il ait envoyé le texte de « Substance Récompense », je lui ai renvoyé une musique que j’avais écrite avec Mike Zurita. On peut considérer effectivement que la composition et l’écriture de l’album « AddictionS » c’est 13 textes, 13 musiques, 13 jours, 1 journée d’enregistrement pour les parties de batterie et 2 fois 6 heures pour les voix !!! Ensuite 13 jours pour chaque mixage.

Laurent Karila : J’ai écrit les 13 textes de l’album, Renaud y a apporté une touche personnelle sur 4 titres. Tout fusait. Une émulation bilatérale musicale et intellectuelle… Du délire !

– Comment se sont déroulées les séances d’écriture, chaque membre du groupe y a-t’il participé?

Renaud Hantson : Laurent m’envoyait, comme je l’ai dit, à peu près un texte par jour. J’ai composé quatre musiques dont deux dormaient dans mes tiroirs et étaient prévues pour un quatrième album de Satan Jokers dans les années 80 mais que j’ai réarrangées et réactualisées. Mike m’a envoyé plusieurs chansons avec de gros riffs de guitare, Pascal a composé seul deux musiques dans son home studio, ils ont fait ensemble trois ou quatre sessions de travail qui ont donné plusieurs titres de l’album, un coup chez l’un un coup chez l’autre ! J’ai fait les coupes nécessaires dans tout ça, tant pour les textes que parfois pour certaines parties musicales et ai composé toutes les mélodies. J’ai tenu bien évidemment à m’occuper de la chanson finale intitulée « Ma vie sans » qui se devait d’être épique car Laurent Karila, étant quelqu’un de positif, voulait voir le héros s’en sortir à la fin…

– Habituellement il émane de la musique de Satan Jokers beaucoup d’humour et de bonne humeur, « AddictionS » parlant de sujets sérieux, faut-il s’attendre à une différence au niveau musical ?

Renaud Hantson : Je ne suis pas convaincu par le terme « Humour ». Notre musique, étant énergique et techniquement variée, peut peut-être effectivement mettre de bonne humeur. Mais il n’y a pas eu à toutes époques que des textes spécialement humoristiques dans Satan Jokers… Je ne parle pas des quelques textes au vingtième degré sur la sorcellerie ou les maléfices et tout le cirque qui va avec le Hard Rock gothique descendant de Black Sabbath ou Judas Priest. Je pourrais évoquer le titre « Adrien » qui parle d’un jeune garçon qui tue sa sœur ou encore de toutes les relations sexuelles que j’ai abordées avec le groupe et qui en général finissent dans le mur ou plus récemment « L’Enfer c’est ici » qui aborde le pouvoir, la religion et qui dit que l’Homme a toujours été de tous temps le pire ennemi de l’Homme. « AddictionS » est simplement un sujet plus complexe et plus lourd car il est totalement ancré dans notre actualité puisque la société n’est pas au mieux et que la jeunesse risque de chercher la fuite en avant de plus en plus tôt. Personnellement je crains que les drogues deviennent de plus en plus à connotation sexuelle et festive, les générations futures ont toutes les chances de s’imaginer que le salut, pour ne pas vivre une vie obnubilée par l’argent et la réussite, est justement de consommer diverses substances sans penser aux conséquences que cela inclut.

Laurent Karila : « AddictionS » est un sujet sérieux mais ni diabolisant, ni stigmatisant, ni banalisant la consommation des drogues… Il doit servir de support thérapeutique pour faire connaître aux personnes, touchées de près ou de loin, les problèmes particuliers induits par les drogues, et toucher un public qui, habituellement, n’écoute pas ce style de musique ou ne lit le genre de « littérature » que nous avons mise sur l’e-book. Pour une fois, le Hard Rock, qui est habituellement un peu stigmatisé, permet de délivrer un message fort qui va au delà de l’histoire personnelle des musiciens touchés par les addictions comme Nikki Sixx, Glenn Hughes… La liste est longue.

– Comment avez vous choisi les drogues dont vous parlez, est-ce un mélange de toutes celles existantes ou est-ce plus ciblé comme pour une autobiographie?

Renaud Hantson : Nous abordons l’addiction au sexe, à la cocaïne mais nous faisons également référence à la méphédrone, une drogue de synthèse qui pourrait bien supplanter la cocaïne. Il y a également des références au crack, à l’alcool. Nous analysons également ce qui se passe dans le cerveau à travers des chansons comme « Puzzle cérébral » ou « Effet parano ». Je pense que nous plantons le décor dès la première chanson de l’album intitulée « Reine Cocaïne ». Il est clair que l’axe principal de cet album est cette substance qui passe à tort pour une drogue chic et dont on peut se sortir facilement, ce qui est un leurre absolu et qui est entièrement faux car elle a une très forte accroche psychologique et parfois physique.

Laurent Karila : Rien à ajouter. Je crois que le Dr Hantson va devenir un très bon préventologue.

– Ce qui m’amène à la question, est-ce un album purement autobiographique?

Renaud Hantson : L’autobiographie que je devrais sortir vers mars ou avril 2012 rentrera plus dans des détails personnels allant de mes débuts dans la musique à aujourd’hui. Cette autobiographie est l’acte le plus difficile de la thérapie que j’ai entreprise avec Laurent Karila. L’album « AddictionS » quant à lui est avant tout un objet préventif et un véritable manifeste puisque nous donnons également dans le livret de l’album un lien Internet qui permet de lire un livre d’une centaine de pages que nous avons écrit Laurent et moi-même intitulé également « AddictionS ». Cet ouvrage est, avec la culture Rock que nous avons tous les deux, un objet un peu moins fastidieux qu’un discours uniquement médical où que celui de l’Etat qui insiste sur l’aspect répressif qu’il peut y avoir lorsque l’on parle de substance illicite. Nous y expliquons les 13 textes de l’album en détails.

Laurent Karila : Exactement, nous utilisons les 13 textes de l’album qui sont les 13 chapitres de l’e-book pour délivrer des messages.

– Quand on parle de drogues, beaucoup pensent directement à celles illicites mais certains textes peuvent-ils s’adapter à certaines qui sont légales comme le tabac, le sexe, l’alcool ou la caféine?

Renaud Hantson : Les deux plus grandes drogues mondiales sont librement vendues et sont le tabac et l’alcool. Je ne suis pas convaincu qu’on puisse considérer le sexe ou la caféine comme des drogues. Quoi qu’il en soit, l’addiction démarre quand il commence à y avoir souffrance. Si la caféine ou le sexe ne font pas souffrir quelqu’un, il n’y a pas de problème ou de questions à se poser. On peut avoir une vie sexuelle très active sans la souffrance ou les frustrations qui vont parfois chez certains avec et dans ce cas aucune raison de consulter ni de s’imaginer qu’on est pervers ou addict. Nous abordons la drogue, le sexe et l’alcool, qui sont trois gros clichés que l’on retrouve souvent dans le milieu du Rock à cause du grand nombre de Rock stars parties trop vite. Nous pourrions bien avoir d’autres idées dans le futur avec Laurent car nous sommes loin d’avoir terminé d’échafauder des projets ensemble, comme celui que je sois une sorte de conseiller artistique sur des travaux qu’il prépare pour la prévention contre les drogues.

– L’album sortira avec un E-book décrivant et expliquant chacun des textes et titres d’après les informations que l’on peut recueillir, pourquoi l’avoir mis à disposition uniquement sur internet pour ceux qui ont acheté l’album et ne pas l’avoir mis sur votre site directement afin de cibler un public plus large, pas que métal, car beaucoup de personnes peuvent être intéressées par son contenu?

Renaud Hantson : C’est une grosse question dont nous débattons toujours à l’heure qu’il est car effectivement nous ne nous sommes pas mis d’accord avec la société d’édition qui devait s’occuper de sortir de façon numérique le livre écrit par Laurent et moi-même. Nous avons alors décidé de le faire par nos propres moyens en nous disant qu’en donnant uniquement un lien Internet l’ouvrage serait forcément piraté et balancé à tout va sur les sites. Or, il ne semble pas que cela soit le cas, ce qui montre plutôt une assez jolie honnêteté du public de Satan Jokers. Nous proposerons dans les jours qui viennent un lien à travers mon site Internet,www.hantson.com et sur  www.facebook.com/satanjokersfanpage ainsi que sur une autre page Facebook qui est gérée par une grande fan du groupe et qui a pour nom Créations Rock, pour un prix tout à fait abordable aux alentours de 2€ pour ceux qui seraient intéressés exclusivement par la lecture de ces pages préventives mais ne sont pas forcément fans de Metal. Pour ceux qui de toute façon auront le lien de manière un peu plus piratée via Internet, notre action reste quoi qu’il en soit effective et c’est tant mieux car plus il y aura de monde qui lira ce qu’on a écrit, plus cela aura de portée.

– Pensez-vous travailler avec des associations militantes sur la drogue lors de concerts ou pour d’autres événements?

Renaud Hantson : Il faut bien comprendre que même si notre action se veut un peu plus moderne et coup de poing que ce qui a été fait jusqu’à présent en termes de prévention par le fait que le message vienne d’un groupe de Hard Rock, je suis un auteur-compositeur professionnel, Laurent Karila est médecin et nos métiers respectifs nous permettent de gagner nos vies. Il n’est donc pas question que nous nous rendions systématiquement gracieusement pour des colloques, forum, discussions ou éventuels concerts sur le sujet car Satan Jokers fait peu de dates mais quand il se déplace le groupe est payé pour ses prestations. C’est pareil lorsque Laurent fait une conférence, on ne se déplace pas, ni lui ni nous pour un sandwich et un verre d’eau !

Avez-vous justement une tournée de prévue afin de promouvoir la sortie de l’album?

Renaud Hantson : Satan Jokers est un groupe qui vient des années 80, même si j’en suis le leader et seul survivant, le nouveau line-up est composé d’artistes qui ont chacun leurs occupations et c’est assez compliqué de nous réunir tous les quatre. De plus, nous n’avons pas d’agence qui nous permette d’écumer le même circuit que certains groupes plus récents. Nous irons donc là où on nous propose de venir et là où on nous souhaite vraiment. Nous sommes en contact avec diverses associations via les pages Facebook du groupe (http://www.facebook.com/satanjokersfanpage ou ) mon site Internet (http://www.hantson.com) ou notre MySpace (http://www.myspace.com/satanjokers). Je les renvoie alors sur mon manager Olivier Vadrot ou Carine de Sigma Music Event qui fait la gestion administrative de la production de nos dates de concerts.

– Le chiffre 13 à l’air important dans cet album, 13 pistes écrites en 13 jours, un signe de chance , un clin d’œil au nouveau Megadeth, un hasard, ou simplement un truc marrant?

Renaud Hantson : Je connais très peu Megadeth donc cela n’a rien à voir avec Dave Mustaine. Ca n’est pas voulu comme quelque chose de marrant. Je ne prends pas non plus cela pour un symbole de chance car je suis horriblement superstitieux et ai toujours évité sur chacun de mes disques qu’il y ait 13 chansons. Or il se trouve que je suis à un tournant de ma vie et que beaucoup de choses sont en train de changer. J’ai perdu 17 années dans une fuite en avant qui aurait pu mettre fin à ce que j’essaie de faire dans la musique, j’ai donc décidé avec Laurent que 13 pouvait devenir effectivement un chiffre intrigant et quasi-porte-bonheur pour un album de Metal portant sur un tel sujet. Maintenant, je suis parfaitement conscient que le marché du disque va très mal et que ce n’est pas parce qu’il y a 13 ou 12 chansons que Satan Jokers vendra un million d’albums. L’important pour nous est ailleurs, il réside dans le fait que le message passe le plus possible et que notre travail devienne un des moyens de préventions des générations à venir.

Laurent Karila : « Effet parano » était le 13ème titre. C’est vrai qu’au début Renaud était réticent au chiffre 13 mais son profil comportemental lié à des modifications cérébrales positives ont fait qu’il a fini par accepter ce 13 !

-Question Bonus: Avez-vous treize raisons de nous faire adorer l’album?

Renaud Hantson : J’en ai surtout une, c’est que Satan Jokers prouve à nouveau son avant-gardisme et le fait que le groupe prenne depuis bien longtemps déjà plus de risques que la majeure partie des groupes hexagonaux. Il y aura toujours des anti-Satan Jokers ou des fans extrêmes de ce que j’ai toujours fait à travers ce groupe. C’est une situation qui me plaît assez car elle est plutôt motivante artistiquement. La connerie humaine est sans limites. Je pense que nous bénéficions d’un public plutôt fin voire cultivé pour un groupe de Metal. Si on n’a pas une deuxième lecture avec Satan Jokers, on ne peut pas comprendre l’essence même de ce groupe.

-Je vous laisse conclure

Renaud Hantson : J’ai tout dit à part que nous vous donnons rendez-vous le samedi 7 janvier à partir de 17h pour la troisième édition du festival que nous organisons chaque année le Satan’s Fest au Pacific Rock 13 rue Francis Combe 95000 Cergy avec Blasphème, Aesthesia, Shannon, Sticky Boys, Hellectrokuters… Le groupe devrait y jouer la quasi-totalité des titres de l’album « AddictionS ». L’ouverture des portes devrait être aux alentours de 17 heures et le prix des places est de 10€.

Passons maintenant si vous le voulez bien au Track By Track, avec selon votre envie, un descriptif, une anecdote, un sentiment, un détail enfin tout ce que vous voulez sur chacun de vos titres.

01. Reine Cocaïne

Renaud Hantson : Il s’agit de l’introduction de l’album. Je voulais qu’elle soit dans la lignée d’un « Speed King » de Deep Purple ou d’un titre rapide de Judas Priest pour tout de suite planter le décor et laisser sentir qu’il y avait danger et qu’on rentrait dans une zone à risques car la cocaïne pourrait bien sembler être la reine des drogues.

Laurent Karila : le titre de travail était poudre. On plante le décor avec la substance stimulante. La chanson est rapide comme les premiers effets de la cocaïne les premières fois…

02. Dealer (Docteur Vice)

Renaud Hantson : Je tenais absolument à ce qu’on aborde l’aspect trouble de la relation qu’il peut y avoir parfois entre ceux qui prennent le risque de vendre des stupéfiants en en consommant parfois et ceux qui prennent le risque d’en consommer et donc d’en acheter. Il n’y a pas que des Dracula à la sortie des écoles, il y a parfois des gens qui sont eux-mêmes consommateurs et qui en fait se débrouillent pour consommer une drogue en en vendant à d’autres. Leur cas est très complexe et ils ne s’en rendent pas compte car ils en font un business, mais il y a bien entendu un aspect qui est diabolique derrière tout ça car les dealers restent tout de même potentiellement des marchands de mort.

Laurent Karila : Renaud avait écrit un premier texte où j’ai mis ma patte en seconde main. Il l’a appelé dealer, j’ai ajouté Dr Vice, un clin d’œil au « Dr Feelgood » de Motley Crue. Les dealers sont des vecteurs de la maladie addictive en « massacrant » les sujets les plus vulnérables. Les dealers consommateurs sont des personnes difficiles à soigner mais on y arrive…

03. Substance Récompense

Renaud Hantson : Je pense que le titre dit tout. C’est un des textes que je préfère dans ce qu’a écrit Laurent Karila et c’est une des chansons les plus intéressantes de l’album qui résume assez bien ce qu’est Satan Jokers, des musiciens ayant une assez grosse technicité, des couplets quelque peu agressifs et des refrains plutôt mélodiques que l’auditeur retiendra aisément.

Laurent Karila : Ce titre résume l’addiction quels que soient le produit consommé ou le comportement utilisé abusivement.

04. Euphorie

Renaud Hantson : Idem !!!…Si nous étions un grand groupe de Hard Rock américain, cette chanson serait un tube, c’est une des plus fortes du concept-album !!!…

Laurent Karila : L’émotion positive induite par l’euphorie est très bien retranscrite sur le plan musical. Le cocaïnomane va rechercher en permanence l’euphorie qu’il a connue la première fois sans jamais y arriver…

05. Appétit Pour L’Autodestruction

Renaud Hantson : Il s’agit d’une de mes chansons favorites car elle résume elle aussi assez bien ce qu’est Satan Jokers, un tempo rapide et typiquement Metal, couplets agressifs, refrain aérien avec une des mélodies que j’ai écrites et préfère sur l’album. J’aime beaucoup le texte également et l’allusion faite par Laurent au titre d’un des albums de Guns N’ Roses « Appetite for destruction ». Je fais aussi allusion dans le dernier couplet au fait que beaucoup de gens s’imaginent qu’on est bien plus performant sexuellement avec la coke, ce qui est un leurre absolu à forte consommation.

06. Une Semaine En Enfer

Renaud Hantson : C’est une chanson que j’avais écrite il y a très longtemps et qui était prévue pour un éventuel quatrième album du line-up des années 80. Dans ce texte Laurent aborde la grosse difficulté d’essayer de devenir abstinent. La musique quant à elle lorgne vers les ballades de Guns N’ Roses.

Laurent Karila : C’est ça, elle décrit l’état du patient avant qu’il prenne la décision de se désintoxiquer…

07. Effet Parano

Renaud Hantson : C’est un riff amené par Pascal Mulot qui aborde le fait que la coke soit une des drogues qui rend le plus paranoïaque. On se sent épié, observé.

Laurent Karila : Cette drogue a un potentiel à rendre parano qui est très fort à tel point que certains patients en pleine consommation ou en descente de produit peuvent avoir des troubles du comportement : ils se barricadent chez eux avec des couteaux ou des battes de base ball car ils redoutent ce qui va pouvoir se passer…

08. Detox

Renaud Hantson : Elle fait partie des sessions de travail effectuées entre Mike et Pascal pour la musique. J’ai eu beaucoup de mal à trouver une mélodie sur les couplets et ai donc décidé que le chant serait scandé. Cela donne à l’arrivée un des titres les plus intéressants de l’album avec à nouveau un refrain très mélodieux et un des meilleurs textes de Laurent Karila.

Laurent Karila : J’adore ce titre de A à Z. Chanter la désintoxication comme l’a fait Renaud sur cette musique est fabuleux. J’adore aussi entendre Renaud chanter des termes médicaux comme anhédonie (perte des plaisirs que l’on connaît habituellement), hémoglobine, sevrer la cocaïne…

09. Lune De Miel

Renaud Hantson : La Lune de Miel est en fait la période où un addict arrive à trois mois d’abstinence et où le corps et le mental commencent à percevoir les effets bénéfiques de la non consommation de drogue. C’est une musique de Pascal que j’ai essayé d’aborder le plus possible dans l’esprit d’une ballade à la Scorpions. Satan Jokers n’a pas pour habitude de faire des ballades, il y en a deux sur cet album. Je pense que cela fait partie de l’évolution du groupe et, comme nous n’avons jamais eu peur de nous faire taper sur les doigts ni par les journalistes ni par le public, il me semble que ce sont deux belles réussites de l’album, Pascal y joue de la basse avec un effet qui lui permet d’avoir un son de nappes de synthétiseur sur certains passages.

10. Mephedrone

Renaud Hantson : C’est une composition musicale que j’avais dans mes tiroirs qui aurait pu servir pour un éventuel quatrième album du line-up des années 80 si le groupe n’avait pas splitté après le troisième album. La méphédrone est une drogue de synthèse dont j’ai parlé plus haut. Pour évoquer la rechute du héros de ce concept-album, je voulais une rythmique et un tempo musical à la Billy Idol. C’est une des trois chansons où je fais moi-même la partie de batterie sur l’album, les dix autres ayant été jouées par Aurel, le batteur du groupe, qui fait un festival sur l’album « AddictionS ».

Laurent Karila : La méphédrone chantée sur un album : une grande première car elle fait partie de la famille des drogues du futur. Elle agit comme une amphétamine, est interdite en France et dans de nombreux pays. J’avais écrit un article sur ces nouvelles drogues dans le magazine Santé Mentale. Ces derniers ont évoqué cette chanson dans leur dernier numéro. Une grande avancée dans la prévention que de parler de ces drogues de synthèse.

11. Puzzle Cérébral

Renaud Hantson : Cette chanson fait partie à nouveau des sessions de travail effectuées par Mike et Pascal. C’est un des titres les plus complexes de l’album quasi-psychédéliques et lorgnant entre Black Sabbath et Pink Floyd. C’est assez planant, on aime ou on n’aime pas mais le titre et le texte sont assez intéressants.

Laurent Karila : Cette chanson résume le parcours neurobiologique de la drogue dans le cerveau…

12. Chute, Rechute

Renaud Hantson : C’est un des titres que j’ai amenés seul de mon côté. C’est une réadaptation d’un titre que j’avais dans les tiroirs qui aurait pu être destiné au Satan Jokers des années 80. J’aime beaucoup le fait qu’on dise que Satan Jokers est un survivant des groupes de Hard Rock des années 80 car je pense qu’effectivement la réelle culture et essence de cette musique vient des années 70/80. Il se trouve que je suis né peu de temps avant les années 70, j’ai eu la chance de commencer la musique à l’âge de 6 ans. Ma culture vient de Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath, Grand Funk Railroad, Humble Pie et j’en passe. « Chute, Rechute » a ce côté monolithique et obsédant de certains titres qu’aurait pu écrire Black Sabbath.

Laurent Karila : Cette chanson a été écrite pour montrer qu’il existe toujours un risque de rechute même après un certain temps d’abstinence… Moi, je trouve que cette chanson a un petit côté Queensryche…

13. Ma Vie Sans

Renaud Hantson : Je trouvais nécessaire que nous finissions l’album par un titre quelque peu épique car le texte parle de la rédemption du héros. J’avais ce riff de guitare en tête et l’ai expliqué à Mike. J’avais également cette idée de mélodie sur le refrain. Ce sont deux bouts de chansons différentes que j’ai collés l’un à l’autre. J’aime énormément l’agressivité du couplet même si nous aurions pu finir par une note plus positive mélodiquement parlant, puisque le héros s’en sort et devient abstinent, mais Satan Jokers est un groupe de Hard Rock et je voulais que nous bouclions la boucle de cet album dans le style du premier titre « Reine cocaïne » qui est très agressif. Avec deux ballades sur l’album, je ne voulais pas finir par quelque chose de trop « Mainstream ». « Ma Vie Sans » est donc le final de cet album. C’est une prière, une rédemption jouée par des musiciens qui sur ce titre ont mis en avant leur énergie, technique, savoir-faire et agressivité musicale.

Laurent Karila : Certains mots de la chanson sont une véritable prière que j’appelle « Born Again Cérébral » sans aucune note religieuse, bien évidemment !!

 

Site:http://www.hantson.com

Myspace:http://www.myspace.com/satanjokers

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