Eternal Flight

Le 31 janvier 2012 posté par Metalfreak

Entretien réalisé par mail en Janvier 2012

Photos de Laurent Barrilliot.

 

– Peux tu nous présenter le groupe du début à maintenant ?
J’ai monté le groupe en janvier 2001 après avoir splitté Dream Child dont je n’étais plus que l’unique représentant. J’ai monté le groupe avec des musiciens plus jeunes et nous avons enregistré une démo en 2002 qui nous a permis de signer avec Cruz Del Sur Music, un label italien qui a sorti notre 1er album « Positive Rage en 2004. Nous avons changé de batteur en 2006 et sorti un nouvel album en 2007 chez Pervade car nous voulions recentrer nos efforts sur le territoire français mais j’y reviendrais. L’album est aussi paru sur Nightmare Records aux USA. Nous avons joué avec des groupes comme Freedom Call, Nightmare, Ellipsis, Paragon entre autres. En 2009, le line up a été changé drastiquement et fin 2011 le 3ème album est paru avec un nouveau line up et de nombreux invités.

 

– Si je ne m’abuse, « Eternal Flight » est un titre de ton précédent groupe Dream Child ?
Oui, quand j’ai fondé le groupe, j’ai voulu faire un clin d’œil à mon passé et aussi envoyer un message à ses fans pour leur dire qu’ils n’étaient pas oubliés et que ce groupe était la suite logique de DC.

– Quelles retombées aviez-vous eues pour les premiers albums « Positive rage » et « Under the sign of will » ?
Bonnes… cependant nous avions essayé avec le 2ème album d’imposer le groupe avec un label français cité plus haut mais bien mal nous en a pris car leur « travail » a été passable autant en promotion qu’en distribution. Nous avons eu des retombées positives en général et particulièrement aux USA ou notre style plait bien.

– Etaient-elles en accord avec tes attentes ?
Il faut rester modeste car tout ne se fait pas en un jour mais on espère toujours plus…

– Pourquoi quatre ans entre « Under the sign of will » et « D.R.E.A.M.S. » ?
De la mi-2008 à mi- 2009, nous avons essayé de faire un concept album mais certains membres n’étaient que peu disponibles pour le groupe et allaient à l’encontre des buts et des ambitions que nous nous étions tous fixés alors j’ai demandé à faire un choix. Donc en 2009, j’ai du remanier le line up pour travailler sur « D.r.e.a.m.s » qui a été enregistré à partir de fin 2009 jusqu’à mi 2011. J’ai proposé dès l’été 2009 à Ricardo Confessori batteur d’Angra, d’enregistrer pour Eternal Flight ce qu’il fit en décembre. Durant le printemps et l’été 2010 nous avons enregistré les parties de guitares avec Julien Bouvier qui avait intégré le groupe. Je me suis aussi occupé des parties de basse, des guitares acoustiques, des claviers et bien sûr du chant. J’ai envoyé les bandes aux guitaristes invités pour qu’ils apposent leurs solos. Quand nous avons complété le line up en 2010-2011, nous avons enregistré l’intro et la reprise de Dio. La première mouture de l’album était prête fin 2010 mais le planning des labels et distributeurs nous ont poussés à sortir l’album en novembre 2011. Le fait d’avoir eu à chercher de nouveaux partenaires et distributeurs pour sortir l’album et le promouvoir a aussi ralenti le tout. Désormais, l’association du groupe est le label et nous faisons appel à des distributeurs et des agences promo bien en place dans le monde entier.

– Explique-moi le titre du nouvel album et son acrostiche ?
Le véritable titre de l’album est « Diminished Reality, Elegies And MysterieS » et comme tu peux le remarquer chaque initiale plus le S de fin forme le mot Dreams. Realité Diminué pour le fait d’être dans un rêve et dans un imaginaire accentué, Elégies pour certains drames décrits dans les titres et Mystères car je ne dévoile pas tout et que l’auditeur peut aussi interpréter les textes selon sa sensibilité et son vécu.

– « D.R.E.A.M.S. » se veut être un concept album, peux-tu en dire plus sur sa trame ?
Le Morphoenix notre mascotte qui est un être entre un phœnix et un être humain doté de super pouvoirs a la possibilité d’entrer dans les rêves des gens, d’intervenir ou de n’être qu’un témoin. Il devient le conteur de ces histoires. Certains thèmes relient les histoires entre elles mais ce n’est pas une histoire unique, plus un puzzle.

– Parle-moi des guests sur « D.R.E.A.M.S. », pourquoi le choix des ces artistes là justement pour « D.R.E.A.M.S. » ? Quel a été leur degré d’implication dans la composition ? Comment arrive-t-on à convaincre quelqu’un comme Chris Caffery (Savatage) ou Mark Mc Gee (ex Vicious Rumors) de venir poser ses solis sur son album ?
Pour Ricardo en fait je l’avais contacté au départ pour un projet annexe. Cependant, j’ai voulu qu’il joue sur l’album car je pense qu’il pouvait tout à fait s’adapter à notre style et y rajouter son jeu et son groove particulier. J’ai choisi Mark et Chris car je suis fan de leurs anciens groupes respectifs Vicious Rumours et Savatage. En fait, l’idée m’est aussi venu du titre « Goodbye » qui parle d’une personne malade qui dans son rêve se confie au Morphoenix sachant qu’elle allait décéder. Elle lui confie que dans ses rêves n’existe pas de tristesse. En fait, au départ, je pensais au chanteur Midnight et, à la base, Jon Drenning (un des guitaristes de Crimson Glory) m’avait dit qu’il était ok pour jouer dessus mais, pour des raisons qu’il doit encore m’expliquer, cela n’a pas pu se faire…
En parallèle, j’avais demandé à Mark et Chris de jouer sur ce titre également car eux aussi avaient connu des drames similaires avec la perte de Carl Albert, chanteur de Vicious Rumors, et Criss Oliva, guitariste de Savatage. Ensuite ce grand monsieur qu’était Dio est décédé et, bien sûr, il fait parti des personnes qui m’ont influencé dans les textes de cette chanson lors de sa finalisation.
Pour le suédois Rob Love Magnusson, guitariste dans Dinasty, nous avions collaboré à la conception de démo pour un projet Heavy Rock à la Whitesnake, Blue Murder, Racer X et c’est naturellement que je lui ai proposé de jouer sur l’album car c’est pour moi un des meilleurs guitaristes émergeant !
Ils n’ont pas été impliqués dans la composition car je me suis chargé de l’écriture de la musique, des textes et des arrangements. Cependant, leur apport artistique et leur expérience ont permis à l’album d’être encore plus particulier et de se démarquer. Je leur ai fait écouté d’anciens et nouveaux titres et ils ont tous montré de l’enthousiasme et de l’intérêt dans le projet.

 

– Qui s’est chargé de la pochette ? Peux-tu me la décrire ? As-tu donné des directives pour sa création ?
C’est Thibault Viglino, un jeune genevois qui l’a réalisé et j’ai effectivement été très impliqué dans sa création et son concept. On est parti d’un brouillon d’artwork que j’avais fait à partir de photos que j’avais prises et retravaillées dans Photoshop. Grâce à ses connaissances de graphiste et son expérience dans le domaine il a pu retravailler les couleurs et rendre le tout plus efficace. La pochette montre la lune qui est la représentation de l’imaginaire, de l’art, de la création nocturne avec en son centre un sigle. Est-ce un visage, une créature ? Cela fait partie du concept de mystère et de rêves que chacun peut interpréter. Le morphoenix est présent de manière plus discrète que par le passé, mais sous le logo avec les ailes. Il est important aussi de souligner le travail réalisé sur l’intérieur du digipack et le livret qui donne des indications plus détaillées sur le concept. Nous avons aussi intégré des illustrations de Gustave Doré pour donner du cachet à l’ensemble et accentuer le côté onirique.

– Quel studio ? Quel producteur ? Et pourquoi ?
Nous avons enregistré dans mon studio, le Morphoenix, qui a été fini ou redéfini fin 2009 vu qu’avant c’était un studio mobile avec de l’ancien matériel qui m’avait servi à enregistrer nos précédents albums et d’autre groupes. D’ailleurs le 1er semestre 2010 a vu de nombreux groupes recourir à mes services ce qui a un peu ralenti notre processus d’enregistrement. Les guests ont enregistré dans des studios à l’étranger et m’ont renvoyé leurs fichiers que j’ai édité et mixé dans le studio. Ce procédé permet de passer plus de temps sur les titres sans forcément s’affoler sur le budget et me permet de créer un son qui ressemble à mes envies et non à celles d’un autre producteur.

– Passons aux différents titres de l’album :

– « Introduction to D.R.E.A.M.S. » »
Un court instrumental qui mélange des nappes, des cordes et un côté plus Metal. Je voulais qu’en une minute on sache que l’atmosphère de l’album serait mystérieuse, prog mais aussi Metal.

– « Release the unreal »
Un titre direct avec peu de fioritures. On peu tout de suite noter sur la partie solo le jeu de Ricardo avec ses accents sud américains qui s’intègre sans dénaturer le morceau. Textuellement le Morphoenix annonce qu’il prendra part à vos rêves et que la ligne entre le réel et l’irréel est fine…

– « Firedancer »
Un titre plus Prog avec un début en 7/8, plus de synthés, de piano et un gros refrain. La femme décrite dans la chanson subjugue par sa danse et sa beauté alors que le jour sa vie se résume à être clouée à un fauteuil roulant.

– « Fantasea »
Un titre plus lourd qui devrait plaire aux fans de Black Sabbath période Dio. Je me suis bien amusé à écrire la partie centrale, plus sombre, symphonique et théâtrale ! Le navire parcourant les mers est la métaphore de l’imagination et de la prise de risques aussi que représente la création.

– « Freedom is my race »
De retour à un titre efficace et plus rapide avec un gros refrain mélodique. Le texte traite d’un prisonnier politique qui s’évade chaque nuit dans les airs. On peut t’enfermer entre 4 murs mais ne pas faire plier tes convictions.

– « Nightmare king »
Une des grosses pièces épiques de l’album mais assez agressive comme si Opeth, Judas Priest et Nevermore se rencontraient. Je suis très fier de ce titre et j’ai adoré enchainer tous ces riffs de guitares et ambiances de manière fluide ! Le titre décrit un cauchemar dans lequel le Morphoenix combat une entité voulant conquérir le monde à l’aide de démons et de machines.

– « Black sun »
J’adore aussi ce titre car à part et plus acoustique, plus organique. C’est une ballade qui pourrait être un croisement de Queensrÿche et Pink Floyd. C’est aussi une première pour moi car je joue toutes les parties de guitare acoustiques ainsi que le solo ! Dans ce titre le rêve est un endroit sûr ou tu peux revoir une personne décédée ou le temps et la maladie disparaissent…

– « The meeting »
Un autre morceau épique et prog avec une intro assez orientale et proche de la musique indienne qui mène à un titre Heavy mélant parties rapides et passages plus lourdes à la Tool. Un superbe travail de Mark McGee à la slide et dans ses solos ! Le titre traite de métaphysique et de la rencontre avec un chamane.

– « The tower »
Retour à un titre percutant et plus accessible avec un beau duel de guitare entre Julien Bouvier et Love Magnusson ! Je chante assez haut dessus et vocalement c’est un peu un hommage à Geoff Tate et Rob Halford. Dans ce rêve, une personne construit une tour pour atteindre les cieux dans l’espoir d’y retrouver son frère jumeau disparu.

– « Goodbye »
La première partie du morceau est intimiste avec seulement du piano et ma voix dans un registre plus grave qu’à l’accoutumée. Ensuite, le morceau continue dans un registre Heavy mid tempo symphonique cher à Savatage avec des clins d’œil à Vicious Rumors, Crimson Glory et Dio ! J’ai expliqué le texte précédemment.

– « Night people » (Dio cover)
Nous avons voulu garder l’esprit de la chanson tout en la modernisant avec plus de parties saccadées et de grosse caisse, ou Adrien Zoni et Julien Racine ont fourni un chouette boulot rythmique ! Chris Gojon le dernier arrivé dans le line-up a pu montré son talent avec d’excellents solos.

– « Goodbye » semble être un hommage à RJ Dio, « Night people » est une reprise d’un titre de Dio qui doit t’avoir interpellé vu qu’il crie « Hey Dream child » à plusieurs reprises dans le titre, quel a été l’apport de l’œuvre de cette légende dans tes choix musicaux ?
Je connaissais l’album « Dream Evil » à sa sortie mais j’avoue ne me l’être procuré qu’en 2009 qui plus est en vinyle, he he ! En re-découvrant l’album à ma surprise j’ai noté que Dio chantait une partie du texte avec ces « Hey dream child » dont tu parlais ! Lorsqu’il est décédé en 2010, j’ai bien sûr pensé à lui entre autres avec le titre « Goodbye mais le titre « Night people » s’inscrivait par son thème dans le concept de « D.r.e.a.m.s » ! La boucle était ainsi bouclée ! Dio était un chanteur-compositeur hors normes et tout fan de Heavy ne peut qu’être orphelin et être fier de l’héritage fantastique qu’il nous a laissé. Je me rappelle tout gamin écoutant et admirant ses chansons, son univers onirique et son immense talent de chanteur qui m’a marqué.

 

 

Ce qui marque aussi à l’écoute de « D.R.E.A.M.S. » est l’apport d’éléments nouveaux comme des parties de folk, de jazz ou de classique : une ouverture pour le prochain album ?
On peut classer le groupe dans la catégorie Power-Prog Metal mais c’est vrai qu’il est important d’enrichir sa musique d’influences diverses pour éviter la redondance et de découvrir des choses à chaque écoute. Il n’y a pas de règles et nous utiliserons des influences autres que le Metal si cela est nécessaire mais ce n’est pas une finalité. Il se peut que le prochain album soit composé en majorité de titres directs avec seulement 2 titres vraiment longs mais c’est trop tôt pour avoir cette certitude.

– Dans quel état d’esprit le groupe a-t-il composé l’ensemble de ces titres ?
Et bien, les titres ont été entièrement composés par mes soins. Certaines idées avaient été commencées avant 2009 mais la plus grosse partie a été finalisée quand j’ai arrêté avec l’ancien line up et que j’ai collaboré avec Ricardo donc entre juillet et décembre 2009. Cela a été une période très créative avec des moments vraiment magiques car l’inspiration était au rendez-vous et tout venait de manière fluide et rapide ! L’ensemble paraît plus sombre que par le passé et sonne parfois plus moderne. J’étais dans un état d’esprit de reconquête et d’exploration.

– Y aurait-il une question que tu aurais voulu que je te pose ?
« Si tu as composé tout l’album pourquoi l’album n’est-il pas paru sous ton nom ? »
Je ne comprends pas ta question (rires) ! Plus sérieusement, j’ai fondé Eternal Flight et j’ai toujours été majoritairement impliqué dans l’écriture de sa musique et l’album s’inscrit dans la suite logique des albums précédents, avec de nouveaux éléments certes mais sans être une totale révolution, plus une évolution logique.

– Une tournée en prévision ?
Nous y travaillons mais nous jouons aussi régulièrement sur des dates isolés ou groupées. Christophe Offredi qui avait joué sur les 2 premiers albums est revenu dans le groupe et nous prenons du plaisir à rejouer ensemble et cela se sent dans nos prestations ! Je tiens à remercier Julien pour le travail effectué sur l’album !

– Je te laisse conclure.
Merci pour cette interview. Nous espérons que les gens prendront du plaisir à écouter cet album autant qu’il y a eu de plaisir à le concevoir.

 

 

 

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1 Commentaire sur “Eternal Flight”

  1. 1

    Faut que je me l’achète ce CD !
    Matthieu

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