Live report : Bloodybarbie

 

 

Ce soir, pas besoin de boire ni de se shooter, le stoner est un parfait substitut. Après tout, une dose de stoner vaut mieux que mille doses d’autres substances dangereuses et nuisibles à la santé. Son fournisseur parisien officiel : Stonned Gatherings qui nous fournit notre dose au moins une fois par mois !

Et ça se passe toujours au Glazart, ce lieu sacré au décor intérieur psychédélique sans parler des alentours glauques de l’endroit. Cette salle est parfaitement adéquate avec ce style de musique !

Au menu : les mangeurs de Weed (Weedeater), venus d’Angleterre et trois autres groupes en apéritif. Mais lorsqu’il y a trois premières parties, il y a très souvent un intrus ! En ce qui concerne cette affiche, il s’agit des australiens de King Parrot.

Pour agrémenter ce repas, Marie-Jeanne ou Lucy In The Sky With Diamonds (LSD) parfumeront peut-être cette soirée… En tout cas, la police n’aura pas été conviée à la fête, seuls les vigils sont acceptés !

Ce concert a la particularité d’être le premier concert de stoner de ma vie… Un concert que je ne risque pas d’oublier (vous le saurez à la fin de ce live report) !

Le show commence d’emblée avec une bonne dose de stoner fournie par Dead Existence, un groupe que je découvre tout juste ce soir… et quelle bonne découverte ! C’est une sorte de mélange de Cathedral et EyehateGod, du gros son tout puissant et un jeu de basse qui groove, le tout  parsemé d’une dose d’agressivité que lui procure ce chant guttural à la façon death métal. Ce modeste groupe dispose d’un album, un split et un EP (2011) de deux longs morceaux (chacun d’une dizaine de minutes), avec des artworks semblables aux classiques du death métal. Fuzz & Burn à fond ! Un mix de doom, stoner et sludge en parfait équilibre ! Voilà ce qui s’appelle un excellent apéritif !

Cette linéarité du stoner n’est que peu présente dans leur musique et les tempos évoluent par pallier au sein même d’un morceau, de façon à ce que vous ne vous endormez pas et que vous restiez concentrés !

Les anglais vivaient leur musique et étaient en complète transe, notamment le frontman qui planait dans un autre monde, complètement déconnecté du notre et semblait déchiré, c’était assez remarquable ! Voilà le véritable état d’esprit du stoner.

En tous cas, on était tous entraînés dans leur délire et nous voilà aussi contaminés et en transe ! Je n’oublierai jamais ces gros riffs pénétrants, qui m’auront sacrément marqués au point que mes enceintes se sont plaintes des misères que je leur ai faites subir avec des disques de Dead Existence.

Voilà un groupe que je recommande fortement et que j’ai rajouté à ma liste. Je les reverrais avec plaisir en concert !

Les absents, qui n’ont pas souvent tort j’avoue, l’auront tout de même eu à cette occasion pour avoir raté cette superbe première partie !

Setlist Dead Existence:

-Consume
-End Devoured
-Obsidian Black
-Worthless

Au tour des anglais (oui encore des anglais !) de surenchérir sur scène, puisque Gurt est plus connu et plus expérimenté en la matière. Il dispose d’une discographie assez fournie. Espérons qu’en live, c’est pareil, voire mieux !

Amateurs de chats, de barbe et de bon sludge, le premier titre qui ouvrira leur partie vous est adressé. Puisque ce “Dudes Beards Cats” fait office d’un clip avec une belle collection de chats sur écran, sans oublier le t-shirt du bassiste qui révèle fièrement sa passion pour les chats. Ils nous auront (au moins) épargnés la bande sonore des miaulements ! Ça y est! Le fuzz est à fond et prêt à nous exploser les tympans.

On a eu le droit avec une setlist bien variée, la linéarité ne se ressent toujours pas et le public avait l’air d’apprécier et d’être à fond. “Shell” est un mélange de riffs stoner classiques lors des refrains, et plus rapides et rock’n’roll lors des couplets avec un chant hurlé oscillant entre aigüs et graves à la façon hardcore, génial !

Changement d’accordage et de tuning pour nous interpréter “Horrendosaurus” avec le même esprit que “Shell”, mais en plus agressif et sombre !!!

Remontons aux origines du rock, un morceau blues revisité, du blues moderne qu’ils nous offrent avec cet excellent “Sophisticate”, mélangeant les divers effets de gratte lors des couplets/refrains. On n’aura, hélas, pas eu le droit à l’intro aux sonorités et début de clip à la mario version Gurt, “Soapfeast”, un titre qui alterne tempo rapide et très lent, bon pour le cardiaque !

Vous voulez du doom épicé ? Pas de problème : “Spiced Doom” est au menu !

On notera que le chanteur a la manie d’enrouler le fil de son micro autour de son bras (heureusement que ce n’est pas autour de son cou), pour qu’il ne s’en fuit pas !  Ils clôturent leur setlist par un titre sludgy bien pêchu et frénétique: “Sludge Puppies”.

En tout cas, je pense que “Horrendosaurus” (oui, c’est une sorte de dinosaure présent sur la pochette également) est leur album favori puis qu’ils nous auront joué la moitié de ce disque !

Si j’ai adoré Dead Existence, Gurt a clairement surenchéris sur scène ! Prions Stoned Gathering de les refaire venir encore une fois chez nous, et puis Londres n’est pas si loin que ça ! De toute façon, ils reviennent souvent à Paris.

Après une bonne demi-heure comme ça, vous planez et vous commencez à voir des choses bizarres (non, les dessins psyché du Glazart qui sont bel et bien peints, je vous rassure, vous n’hallucinez pas).

Setlist Gurt:

-Dudes w beards w cats
-Shell
-HORRENDOSAURUS
-Sophisticate
-SOAPFEAST
-SCRUMP
-Spiced doom
-Sludge puppies

C’est à King Parrot que revient le malheur de trouer notre bulle stoner et casser cette ambiance déroutante qui s’était déjà très bien établi dans la salle, puisque c’est le fameux groupe intrus.

King Parrot, c’est une bande de mecs qui jouent en short/caleçon, torses nus et qui se sont bien échauffés avant de monter sur scène en descendant un pack de vodka. Ça se lit sur leurs visages, et surtout, ça se sent d’un kilomètre ! On se demande :  » comment font-ils pour mener leurs instruments à bien? Ou alors serait-ce une autre manière de « bien » manier son instrument? ». Le bassiste ne se croit pas suffisamment torché et se pointe sur scène avec sa bouteille à la main (une gorgée après chaque morceau pour monter le niveau). Il avait piqué dès le début une colère car il s’entendait pas au micro et a balancé ce micro par terre en disant “on n’est pas en train de jouer à Mario ici” !

le frontman, lui, n’a pas manqué de courir dans tout les sens sur scène, pour bien nous montrer ses abdos kro et la face cachée de sa lune (c’était bien dégueulasse, dieu merci il n’est pas aller plus loin), de sauter sur la foule, de créer nombreux pits et de les chauffer à fond. Je peux vous dire que le mec le plus violent, c’était lui ! Il ne se gênait pas pour balancer de l’eau sur les gens ou pour aller embêter les photographes (il leur a fait de belles grimaces en tout cas).

C’était la partie la plus amusante et bouillonnante de la soirée, un punk/hardcore ni plus ni moins ! Il n’y a pas de quoi s’exciter, juste une bonne dynamique en live et un échange permanent avec le public, qui aura plu à certain mais pas à d’autres (surtout aux photographes). Personnellement, je n’ai pas trop apprécié ce déchaînement de muzicos alcolo, bien que ce fût drôle, mais leur musique s’est aussitôt volatilisée et ne m’aura pas du tout marquée. Pourquoi faire tourner un groupe pareil, venant d’Australie en plus, pour nous jouer tout ce qu’il y a de plus banal ! Je conclurai en vous disant que si vous ne connaissez pas, vous ne ratez rien !

Maintenant qu’on est bien réveillé, on va se calmer pendant l’heure qui suit. C’est à Weedeater que revient l’honneur de nous transporter dans l’univers du psychédélisme. Mais avant, n’oubliez pas votre dose de substance magique… pour mieux savourer le reste du concert (c’est illégalement légal).

Pendant ce petit quart d’heure de ménage, j’observe le roadie en train d’arranger la batterie et je me demande: “mais qu’est-ce qu’il fait ?” Parce que de tous les groupes que j’ai vus dans ma vie, celui là sort du lot en live.

Les anglais entament leur partie avec “Hammerhandle” issu du nouvel album “Jason The Dragon”. Ça y est ! Le fuzz est au taquet, que le vrai bon sludge commence !!

T-Boogie (le batteur) a une classe lorsqu’il joue, comme je n’en ai jamais vu. Il manie son charley tantôt à coup de baguette et tantôt à coup de pied. On sent la passion et le dévouement pour la batterie, mais aussi et surtout sa transe. Son usage intensif des cymbales explosera les tympans de ceux qui ne se sont pas protégés les oreilles !

Voilà que dès le premier morceau, il cassa sa baguette ! Bravo !

En tout cas son attitude et son jeu sont à eux seuls un spectacle à part entière, et j’avoue que j’étais complètement absorbée par lui, même si Shep (le guitariste) était à 50cm de moi.

De l’autre côté, Dixie (le bassiste/vocaliste) nous livre tout un autre spectacle tracé sur son visage : ses milles et une grimace peuvent même reconstituer une partition à elles seules ! Après tout, chacun sa façon de sentir et faire ressentir la musique ! Et enfin Shep, lui, se tient droit à sa place, ayant un air très sérieux, concentré sur son jeu et semblait tracassé !

En plein milieux de l’éponyme du dernier album “Jason With The Dragon », notre cher guitariste pète sa corde et est devenu soudainement fou furieux. Mais il est parvenu à la changer en l’espace d’un morceau, pendant que T-Boogie et Dixie jammaient sur “Evans Sake” pour nous faire patienter.

Les voilà qu’ils redémarrent, tous ensemble, avec “God Luck and Good Speed”, qui est loin d’être rapide mais reste parmi leurs meilleurs titres. “Wizard » vient nous réveiller avec un rythme plus soutenu. On remonte l’histoire du groupe, avec deux morceaux de leurs premiers albums, comme “Monkey Junction” ou encore “Time Served”, pour enfin aboutir à cette superbe reprise de Lynyrd Skynyrd : « Gimme Back My Bullet” en version Sludge, très différente de la version originale, avec la voix gutturale de Dixie.

Vint le moment de la fin, et c’est “Weed Monkey” qui a l’honneur de clôturer le concert. Ils quittent la scène définitivement, même si le public en veut encore et les rappelle. Hélas, ils ne seront pas revenus sur scène !

Cette meilleure partie du concert est passée très vite, une heure n’était clairement pas suffisante et j’aurais tellement aimé qu’ils jouent une demi-heure de plus plutôt que de laisser un groupe comme King Parrot jouer. Mais bon, ce n’est que partie remise, et puis ils reviendront certainement bientôt, ces habitués du Glazart.

Pour ceux qui sont en manque de Weed, retrouvez-les au Hellfest 2015 sur la scène fidèle au Sludge : La Valley !!! En attendant une éventuelle tournée pour promouvoir un prochain album « Goliathan », sorti ce mois-ci !

En tout cas, l’effet du stoner sur moi a été scandaleux, j’aurais dit/fait des choses que j’ai regrettées après cette journée ! Sans l’effet d’aucune goute d’alcool ni d’autres substances !

Setlist Weedeater :

– Hammerhandle
– Mancoon
– Turkey Warlock
– Jason….the Dragon
– For Evans Sake (Jam)
– God Luck and Good Speed
– Wizard Fight
– Monkey Junction
– Time Served
– Gimme Back My Bullets (reprise de Lynyrd Skynyrd)
– Weed Monkey

Enfin, un grand merci à Sofie et Stoned Gatherings pour l’invitation et l’organisation de cette superbe soirée, ainsi que les trois groupes (si on oublie King Parrot) de nous avoir bien stonnés !

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