Animals As Leaders à Lyon, qui l’aurait cru ! Ce trio qui ne fait pas trop parler de lui, mais dont tout amateur de la scène du metal progressif connait les œuvres ! Quelques jours plus tôt, l’affiche au design timbre de la poste est barrée complet, 400 places vendues avec même des packs promo TesseracT+Textures pour seulement 35 euro !
19h30 : Une file très longue d’une vingtaine de mètres et déjà prête à rentrer, il ne restait plus qu’à ouvrir les portes ! Pendant ce temps, j’ai fait connaissance avec un père d’une cinquantaine d’années accompagnant son jeune fils, qui lui a fait découvrir le metal et a réussi à le traîner de Perpignan jusqu’à Lyon pour ce concert ! C’est beau, le pouvoir du metal !
Bien évidement à cette co-tête d’affiche TesseracT et Animals As Leaders, il y a une première partie et je n’ai même pas cherché à savoir de qui il s’agit avant de me rendre au concert. Ça va être la grande surprise !

19h55 : L’heure à laquelle est sensée commencer la première partie s’approche, on voit un jeune homme en train d’installer une batterie hybride et une guitare placée sur un porte-guitare, qu’il ajustait à sa hauteur…Sans oublier un instrument très important, l’ordinateur ! Pour l’instant, je ne comprends rien à ce qui se passe !

Cinq minutes plus tard, il s’assit et dit « Je m’appelle Navene-K et je vais commencer ». Je regardais mon ami François, qui m’expliqua que ce mec est en fait un des fondateurs et l’ancien batteur d’Animals as Leaders.
Le mec démarre sa guitare enchantée en jouant quelques notes pour la laisser continuer toute seule… Ensuite, il s’assied et joue un peu de batterie pendant une minute, s’arrête de jouer, sans pour autant que la musique s’arrête (normal le PC fait tout le reste), boit sa bière puis continue sur sa batterie ou prend sa gratte pour jouer quelques passages, peinard et tranquille…Bien sûr, tout cela ne vous dit rien sur le style de musique qu’il joue, mais j’y viens…
Je n’aurais pas deviné que c’était possible de passer de la dub-step qui n’a absolument rien à voir avec les deux autres groupes, mais voilà ce multi instrumentaliste multi style (un véritable homme-orchestre) a décidé de nous jouer de la dub-step technique avec quelques passages progressifs, parfois agrémentée par le jeu de lumière stroboscopique lors des parties dub-step.… Rien d’impressionnant ni d’intéressant (vivement la suite).
Voilà, en une demi-heure, il nous a joué son premier EP « Mind » de quatre morceaux, riches en beats. Surpris, le public ne bouge pas et il est même complètement figé par la stupéfaction de ce qu’il entend et voit. Personnellement, j’aurais préféré une première partie plus intéressante et adaptée au thème, qu’un hors sujet…Après tout, une première partie composée d’une personne ne coute certainement pas cher à entretenir (surtout avec deux instruments à emporter). En plus, c’est un ex Animals As Leaders !

Setlist Navene-K :
Story the Earth Tells
Flesh & Metal
Mind
Microcosm


Un petit quart d’heure de répit, dans l’attente impatiente de la partie la plus technique de la soirée, là où tout musicien s’incline devant ce trio américain très doué, les Animals As Leaders. Deux guitares bien baraquées se suffisent et cohabitent pacifiquement sans même se crêper le chignon. Je ne demande qu’à voir si la perfection et le niveau de maîtrise instrumentale des enregistrements est équivalent au live… Le pari est ouvert.
21H45 : Batteur en place, prêt à donner le tempo, les deux guitaristes font leur entré sur scène en la compagnie de leurs bêtes de course bien domptées, l’Ibanez blancheTAM-100 8 corde de Tosin Abasi (à 31 ans, il a déjà sa guitare signature) et sa cousine l’Ibanez noir RGA 8 cordes de Javier Reyes (notez les couleurs bien choisies pour différencier chacun des deux). Ce soir, les deux vont passer la poussière sur tous les recoins des frets et frotter les cordes et c’est parti pour un show muet, où seules les guitares s’expriment. Les morceaux ont des titres mais sans paroles, laissant libre court à votre imagination pour inventer une histoire sur les mélodies. Bien évidement, ils ont un album à défendre, « The Joy Of Motion », sorti le 24/03/14 chez Summerian Records.
Nul besoin d’un bassiste car avec 16 cordes au total, ça remplace mathématiquement deux grattes à 6 cordes et une basse à 4 cordes mais musicalement, c’est pas comme ça que ça marche.


Et ça ne démarre sans doute pas avec le meilleur (car c’est pour la fin) ni le plus rapide, mais avec un morceau d’échauffement et de décollage pour un autre monde : « Claw And Teeth ». Nous voilà désormais plongé dans l’univers du Djent/progressif, les yeux grand ouverts pour admirer le fabuleux jeu de nos branleurs de manches prodiges (et sans dopage). Entre contorsions rythmiques et des jeux de grattes bien tordues, variant les drops et les effets, des soli, des émotions allant de la mer calme à l’océan agité, et derrière tout ça, le batteur suit le rythme dignement dans ses jeux bien techniques avec beaucoup de contre temps.
Voilà qu’un des coups de cœur, tant attendu de tous, la vedette du nouvel album « Lippinkot » fait hurler le public de joie même si la véritable « tant attendue » reste à venir.
Les grimaces se multiplient, même un muet pourrait retranscrire chaque accord car celui-ci correspondrait à une grimace spécifique de Jeyes. Tobias, lui, il reste souriant tout au long de son jeu, ne faisant transparaître aucun signe de concentration extrême, comme si tout était si simple et facile ! Ce qui est d’autant plus impressionnant dans son jeu, tout est si facile pour lui. Il doit être surhumain quelque part, comme tout guitar hero.
Hélas, le temps mort d’accordage après chaque morceau et le changement de bande sur pc nous faisaient redescendre sur terre malheureusement, alors que ça aurait pu être compensé par un petit fond musical, histoire de nous maintenir en transe.
Le temps passe sans qu’on ne s’en rende compte, tous concentrés et absorbés par le jeu époustouflant du trio, personne ne dit un mot, pas de pogos, pas de mouvement, le calme absolu chez le public, chacun vit sa vie dans sa bulle.
Voilà maintenant que cette partie touche à sa fin, que tout le monde attend le morceau ultime, le meilleur de toute leur discographie, le plus technique. Tobin annonce « CAFO », le dernier titre. Les décibels côté public montent d’un coup, pendant de longues secondes de cris de joie pour se conclure sur un applaudissement bien chaleureux pour cette merveilleuse prestation et cette heure de bonheur, qui n’est pas la dernière.
Si la théorie de l’évolution avait mené à des animaux aussi doués et développés, le monde de la musique deviendrait une véritable scène de guerre avec des armes instrumentales redoutables et tout musicien serait prédateur. En tout cas, trouver la moindre faille ou fausse note pendant le jeu d’AAL serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin (même si le public a réussi à leur faire perdre le rythme en tapant des mains à un moment de concentration ultime)…

Setlist Animals As Leaders:
Tooth and Claw
Tempting Time
Wave of Babies
Ka$cade
Lippincott
Air Chrysalis
Point to Point
The Price of Everything and the Value of Nothing / Behaving Badly
Espera
Physical Education
The Woven Web
Weightless
CAFO

Maintenant, c’est au tour des anglais de TesseracT de prendre le relais de leur camarades et de continuer à nous faire voyager dans la sphère du djent/prog à chant clair, qui sera notre guide principal dans le monde des émotions complexes et philosophiques tout comme leur musique. Il n’y a qu’à voir leurs t-shirts aux formes cubiques tordus pour tout comprendre (en même temps, le terme TesseracT désigne bien un cube à quatre dimension…). Et pour cette partie, ce ne sont pas les guitaristes qui sont la vedette, mais c’est le bassiste !

Pas besoin d’attacher vos ceintures pour cette partie du voyage, c’est calme (au moins au début). Fermez vos yeux et laissez votre esprit planer (enfin moi, j’ai les yeux grand ouverts à cause d’un certain phénomène de distraction sur scène). La voix volatile, étirée et émotionnelle rajoutera ce petit effet particulier qui rend TesseracT distinguable (il lui arrive de pousser quelques screams). Le peu de growls dans certains titres sont exécutés par le super bassiste.
Il y aura quand même quelques protubérances quelque peu mouvementées et agressives quand le groupe jouera l’autre moitié issue de leur premier album « One » où le bassiste et guitariste changeront d’instrument pour l’occasion.


Le quintet entre sur le plateau, balançant les premières notes ambiantes de « Off Matter-Proxy » de leur deuxième et dernier album « Altered State », sorti début 2013 chez Century Media Records… Ils vont d’ailleurs piocher une bonne moitié de cette galette pour le menu de ce soir.
Le personnage le plus impressionnant et marquant de cette soirée, c’est Amos Williams, le bassiste fou, pieds nus, chemise déboutonnée… Je parie mon petit doigt gauche à couper que c’est un prof de danse contemporaine. Je n’ai pas arrêté d’admirer ses danses, possédée par la musique et enchantée par son jeu… Ajouter à cela ses magnifiques mouvements raffinés et subtils,…Un véritable spectacle ! Autant dire que la musique, il ne fait pas que la jouer, il la ressent et la vit !


Ce n’est pas le seul à bouger d’ailleurs, on observe quelques mouvements au sein du public sur certaines parties mouvementés des morceaux.
Vint le moment de bug, où le chanteur annonce le morceau suivant, prêt à lancer « Origin », le reste du groupe se regarde, confus, et le bassiste lui fait un signe négatif de la tête,…C’est d’abord au tour de « Epiphny ».
Voilà une soirée qui nous a fait rêver, voyager, qui a permis nos corps de se détendre et à nos esprit de s’évader loin de ce monde et de cette planète de problème, pour rejoindre un monde où seul les notes et les mélodies règnent…Un monde plein d’émotions et de sensations fortes et agréables…Un monde qu’on n’a pas envie de quitter… Mais malheureusement, il va falloir vider la salle. Une chose est sure, on dormira heureux et satisfait ce soir-là !

Setlist TesseracT :
Of Matter – Proxy
Of Matter – Retrospect
Of Matter – Resist
Concealing Fate, Part 2: Deception
Concealing Fate, Part 3: The Impossible
Concealing Fate, Part 4: Perfection
Concealing Fate, Part 5: Epiphany
Concealing Fate, Part 6: Origin
April
Of Energy – Singularity
Of Mind – Nocturne
Concealing Fate, Part 1: Acceptance

Merci à Sounds Like Hell pour avoir permis ces véritables moments de bonheur, merci également à Emilie Garcin pour l’invitation et pour les photos. Sans oublier de remercier les groupes de nous avoir fait vivre une soirée d’exception.

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