Live report : Bloodybarbie

Voilà que le mois de mai démarre bien avec ce premier concert de quatre groupes qui ont deux choses en commun : ils œuvrent tous dans le Hardcore et ils viennent tous d’un même et lointain pays: les USA.

Au menu : Being As An Ocean, Trash Talk et, en co-tête d’affiche, les tant attendus Deez Nuts et Stick To Your Guns. Le Glazart annonce la fin du concert un peu plus tôt que d’habitude (22h30), en espérant que les quatre groupes auront le temps de nous en mettre plein les oreilles ! De ce fait, le concert commence bien plus tôt que d’habitude. Ouverture des portes à 18h30 et c’est aux Américains de Being As An Ocean de balancer les premiers décibels !

À ma surprise, le public est encore plus jeune que d’habitude, avec deux intrus dans le tas qui ont plus 25 ans (dont moi) sur la centaine d’ado/post-ado, tous habillés/coiffés de la même façon : cheveux courts (avec la raie sur le côté)/barbe/lunettes à gros cadre noir/écarteur/casquette ou bonnet/Vans…

Le premier groupe de cette soirée était accompagné par sa propre communauté, qui s’affirme avec leur t-shirt. Il s’agit de Being As An Ocean (vous vous demandez pourquoi ce nom? ça vient d’une citation de Ghandi : “You must not lose faith in humanity. Humanity is like an ocean; if a few drops of the ocean are dirty, the ocean does not become dirty.”). Leur sous-genre dans le Hardcore : du Hardcore mélodique chrétien dont des textes, bien écrits, appellent à l’amour de Dieu et des autres, avec ce chant émo et crié (ça me change du Black Métal, quelques jours plus tôt au même endroit). D’ailleurs, leurs pochettes sont tape à l’œil et intrigantes pour du Core, vous ne pouvez pas les louper, comme celle de leur dernier album “How We Both Wondrously Perish” qui est une simple photo d’une femme endormie (on dirait une pub de literie).

Les Californiens n’ont pas besoin de faire de grands efforts pour faire monter la température, Joel (le frontman) se suffit à lui seul pour mener à bien ce rôle et il est d’emblée au taquet. Il abandonne ses camarades sur scène pour creuser un large pit au milieu de cette salle et se mouvoir en toute liberté. Il n’hésite pas à exciter la foule et à prêter son micro aux nombreux fans qui connaissent si bien les paroles !

Petite anecdote : il serra (au pif) une ado dans ses bras pendant deux secondes. Emue, cette dernière se met à pleurer pendant 5 bonnes minutes et ses copines l’ont serrée dans leurs bras à tour de rôle pour la réconforter… Moi qui ne pensais pas voir un jour ce genre d’attitude dans des concerts de Métal/Rock/Punk, ce fut une première ! Et c’était d’ailleurs la scène la plus choquante de la soirée. Enfin, il y en a eu une autre, un peu plus tard dans la soirée… (Parce que ce concert n’a pas fini de me surprendre).

Personnellement, je n’ai jamais trop accroché à ce groupe sur album mais, sur scène, c’est tout autre chose. Cette puissante énergie qu’ils dégagent fait qu’on ne peut que les apprécier. J’ai d’ailleurs trouvé la setlist un peu courte !

Setlist Being As An Ocean :

-Nothing, Save the Power They’re Given
-Little Richie
-The Hardest Part Is Forgetting Those You Swore You Would Never Forget
-Death’s Great Black Wing Scrapes the Air
-This Loneliness Won’t Be the Death of Me

 

Le deuxième groupe qui défile ce soir, Trash Talk, m’était complètement inconnu. On remarque que les roadies ont bien pris le soin de dégager la scène pour eux et de leur laisser un maximum d’espace…ça promet !

Dès son entrée sur scène, Lee (le frontman) se jette tout de suite dans la fausse et commence à foutre le bordel dans le pit, encore pire et plus violement que son prédécesseur !

On remarquera que Spencer (le bassiste) joue dos tourné au public, au mieux on l’aura vu de profil (pour ceux qui étaient placés sur les côtés de la scène). Je ne sais pas s’il était puni ou un peu trop timide pour faire partie d’un groupe de Core (il aurait mieux fait d’être batteur).

A un moment, pendant que le Spencer s’accordait, le guitariste se mit à jouer du flamenco. Le frontman avait l’air d’apprécier et lui demandait de continuer…J’ai cru que le concert allait prendre une autre tournure !

Finalement, on a eu droit à de courts morceaux (de 1 à 3minutes maximum), vous n’avez qu’à voir la setlist longue mais courte à la fois, schizophrène parfois, comme des intro avec des blasts puis qui reprennent un rythme normal du Punk/Hardcore.

A la fin de cette partie, le guitariste, possédé par une démence, prit une des enceintes et se mit à la frotter contre sa guitare pour produire un effet sonore inhabituel, dos au public, ce qui put faire allusion à autre chose (on dirait qu’il se branlait) ! Il se met ensuite à jouer sur la distorsion et multiplie les effets pour sortir un son plus bizarre et indescriptible mais impressionnant, je n’ai jamais vu une telle chose en live !

Il délaisse ensuite sa guitare, après l’avoir torturée, pour quitter la scène. Ayant eu pitié, Lee la récupère et se mit à gratter quelques notes. Le bassiste rejoint son batteur pour tapoter sur un charley, et le bassiste de Being As An Ocean prend le contrôle de la basse. Tout ça pour une bonne minute de jam déjantée, avant de nous quitter dans la joie et la bonne humeur, laissant place aux stars de la soirée, Deez Nuts !

Si le but de Trash Talk but était de surenchérir sur Being As An Ocean, je peux vous dire qu’ils ont gagné le pari ! Non pas que leur musique sorte du lot, mais l’ambiance qu’ils arrivent à établir est remarquable.

Je me demande si le public gardera son énergie jusqu’au bout. Il reste encore deux gros groupes, et les meilleurs !

 

Setlist Trash Talk:

-Dogman
-Walking Disease
-Manifest Destination
-The Great Escape
-F.Y.R.A.
-Worthless Nights
-Dig
-Babylon, CA
-Hash Wednesday
-Blind Evolution
-Well of Souls
-The Hole
-Envy
-Destroy
-Awake
-Uncivil Disobedience
-Sacramento Is Dead
-Lepers to Feed the Lepers
-Birth Plague Die

 

Dès lors que Deez Nuts entre sur scène, l’excitation du public augmente de dix crans, tel des affamés qui reçoivent de la nourriture et qui doivent se la partager ! Le groupe est entouré de ses deux anges gardiens à gauche et à droite de la scène. Je sens que ça va bien secouer !

Ils ouvrent le bal avec un extrait parfait pour une entrée sur scène tranquille,  « Word » issu de leur tout nouvel album « Word Is Bond » (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/deez-nuts-word-is-bond), sorti en mars chez Century Media Records. La cadence s’accélère avec  « Stay True » à partir duquel le public regagne toute son énergie et sa folie. De ce même album, on a eu également droit à « Face This On My Own » avec son jeu de basse ultra puissant, ou encore l’énervé « What I Gotta Do » que le public connaissait déjà par cœur et âme.

“Everything you did you did for yourself and nobody else no matter the cost.

Everything you did you did for yourself at all our expense no matter what’s lost”.

JJ Peters, le frontman, exprime sa joie d’être de retour à Paris et invite son ami parisien Zak à monter sur scène, qui dès lors qu’il entend son nom, prend la fuite et se fait rattraper par son camarade qui le pousse de force sur scène. Il se trouve que c’était son anniversaire, le groupe se mit à lui jouer l’hymne de l’événement et le public a chanté. Zak, embarrassé, ne pouvait que rougir et subir !

Juste après, une forte odeur, inconnue pour moi, commence à envahir mes narines et à m’étouffer, générant des maux de têtes… Et les gens sensibles au centre de la salle, se retirent pour ne pas s’effondrer… Le frontman lui-même la sentait et nous dit « mais ça sent le poppers ! » Et en effet, mystère ô grand mystère, du poppers s’est répandu dans la salle ! C’est du jamais vu dans les concerts mais rien de bien grave, juste un malaise qui n’a fait que s’accentuer et nous étouffer !

L’ambiance, les slams, et les fans déchainés avaient tellement surpris les membres du groupe qu’ils se regardaient en se disant “WTF !!!”, ils ne s’attendaient pas à un tel accueil (JJ n’a pas arrêté d’exprimer son étonnement) ! D’ailleurs les anges gardiens ne pouvaient rien faire pour empêcher le tas de jeunes de monter sur scène, chanter dans le micro ou saluer le frontman, ils étaient si nombreux et en permanence ! La très célèbre,  « Band Of Brothers » explose les décibels puisque tout le monde connaissait les paroles. Le frontman a trouvé son moment de répit pendant quelques secondes, laissant le public assurer quelques passages en lui tendant son micro.

Setlist Deez Nuts :

-Word
-Stay True
-DTD
-Shot After Shot
-The Message
-Your Mother Should Have Swallowed You
-Don’t Wanna Talk About It
-Face This On My Own
-Tonight We’re Gonna Party
-I Hustle Everyday
-What I Gotta Do
-Band of Brothers

 

La salle étant devenue un sauna, il était obligatoire de sortir pour prendre l’air, autrement on aurait tous fini morts par asphyxie ! Je n’en reviens toujours pas de ce qui vient de se passer pendant cette heure ! Une sacrée ambiance de dingues !

Sérieusement, je me demandais s’il resterait des survivants pour Stick To Your Guns car je ne sais pas comment ces gens peuvent tenir le coup ou à quoi ils carburent.

Et quatre californiens s’empressent de monter sur scène ! Ce qui est sûr c’est qu’on n’en a jamais vu autant en une soirée !

Stick To Your Guns, contrairement à son nom, n’est pas un appel à la violence ou l’armement, loin de là. Leur Hardcore puise ses textes dans la sagesse, ce qui correspond bien à ces paroles criant l’injustice et les malheurs dans le monde (ça rappelle Agnostic Front ou Antiflag… enfin du Punk/Harcore quoi). Le frontman Barnett introduit leurs courts morceaux par des discours au sens profond et une leçon de morale avant d’enchaîner sur la musique, mais il nous était difficile de bien l’entendre ou de comprendre ce qu’il disait (problème de son).

Le secret de cette énergie inépuisable du public, c’est qu’il y avait une population qui était venue uniquement pour Stick To Your Guns, qui connaissait bien les textes et qui avait pris le relais pour mettre une sacrée ambiance mais qui ne surenchérit clairement pas celle de Deez Nuts. D’ailleurs il y a eu une grande baisse de slammeurs. A un moment, quelqu’un s’est retrouvé sur scène et attendait le moment opportun pour plonger. Pour le bizuter, Barnett l’humilie devant le public “Oh regardez, il n’y a pas de musique et il est encore sur scène ! Eh bien on ne va pas jouer, on va te regarder”. Il se défend en disant qu’il attendait le prochain pour se jeter sur la foule ! On aura eu le droit à quelques titres du tout dernier album « Desobedient » sorti en février dernier chez Summerian Records, comme « What Choice Did You Give Us? » et  «I Choose Nothing » (qui était en fait un duo avec Scott Vogel) ainsi que les classiques tel que « Nobody », « Diamond » ou « We Still Believe ».

Ce fut un concert très mouvementé, le plus mouvementé auquel j’ai assisté dans le Core/Punk ! Après que la salle se soit vidée, on retrouve pas mal de lunettes cassées par terre, de l’alcool renversé… Et pas de mort  (ouf !) Je vous laisse en juger par ces extraits vidéos.

Setlist Stick To Your Guns :

-Nobody
-Empty Heads
-What Choice Did You Give Us?
-Amber
-Such Pain
-Bringing You Down
-What Goes Around
-I Choose Nothing
-We Still Believe
-Diamond
-Against Them All

Je remercie Valérie et Century Media Records pour l’invitation, Hibooking pour l’organisation et pour avoir permis ce concert et enfin tous ces super groupes qui nous ont pompé toute notre énergie dans la joie et la bonne humeur.

 

 

 

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1 Commentaire sur “Stick To Your Guns + Deez Nuts + Being As An Ocean + Trash Talk au Glazart (Paris) le 07/05/2015”

  1. 1
    Deez Nuts – Word Is Bond | Soil Chronicles

    […] Ne jugez pas ce groupe sur cet album car, sur scène, je vous assure qu’il prend une toute autre ampleur et l’ambiance est unique ! J’ai témoigné pour vous ici : http://www.soilchronicles.fr/reports/stick-to-your-guns-deez-nuts-being-as-an-ocean-trash-talk-au-gl… […]

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