Soil Reporter : Son

Ah nous y voila…A peine une semaine après un passage lyonnais, c’est enfin au tour des parisiens de fêter comme il se doit le retour en France des grands Rhapsody (of fire) ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont attendus ! L’Elysée Montmartre affiche complet et à en juger par l’ambiance électrique qui règne dans la file d’attente, on est sur que toute la frustration accumulée depuis presque 10 ans est sur le point d’exploser.

Et pourtant on est en droit de se poser les questions habituelles : comment va être The Frozen Tears of angel, le dernier opus du groupe, sur scène, avec l’accueil mitigé qu’il a reçu ? Luca Turilli va t’il être plus imposant scéniquement ? Et qu’en est-il de la voix de Fabio ? Bref, toujours les mêmes interrogations avant tout concert de heavy et power symphonique (et prog !) qui se respecte.

Pour bien faire durer le suspens, deux groupes sont programmés en première partie : Vexillum tout d’abord, puis Visions of Atlantis.

Les portes s’ouvrent à 18h30, et à 19h, lors que le premier groupe entre sur scène, la salle est bondée, chose rare, les spectateurs les plus aguerris, et il y en avait beaucoup ce soir la, privilégiant habituellement l’arrivée un peu avant les maitres de la soirée.

VEXILLUM

Les lumières s’éteignent, et l’on voit débouler cinq gars en kilt noir et blanc (ou bien en jupe romaine ?), tous de grands gaillards italiens qu’on adorerait rencontrer le soir dans une ruelle sombre et déserte. Et c’est devant un public extrêmement enthousiasme (la frustration commence à se libérer) que le groupe démarre fort dans un style power speed symphonique sous fond de samples qui remplacent un éventuel claviériste. C’est pas toujours évident d’ouvrir à 19h pour un groupe tel que Rhapsody (of fire), et pourtant, le bilan de la soirée nous montrera qu’ils n’ont pas eu la place la plus difficile. Pourquoi ? Entre autre parce qu’avec une banane sur leur visage en continu et une pêche d’enfer, bah moi j’y cours dans la ruelle sombre et déserte ! Malgré une voix un peu fatiguée mais toujours juste, Dario emmène tout son petit monde dans une musique guerrière et arrangée de chœurs assez bien placés et bien audibles pour une fois. Ils se font plaisir, et sont très communicatifs avec le public, ce qui renforce notre plaisir et fait oublié quelque temps le pourquoi de notre venue.
Entre duels de guitariste, leçon de chant entre Dario et le public, un tchin tchin avec une gourde antique, tout est bon pour passer un agréable moment Les cinq morceaux joués font principalement partis de leur premier album, The Wandering Notes, sortis fin janvier. Avalon ou encore The Brave and the Craven sont à retenir, tout comme The Travellers qui clôture leur set de 30 minutes, morceau agrémenté pour l’occasion d’un délire de Dario avec notre drapeau national. Malgré un son affreux en tout début de set, un bassiste un peu trop statique et des soli de guitare pas toujours parfait, VEXILLUM laisse une forte impression au public parisien qui les acclame chaleureusement sans pression particulière. Pourquoi je parle de pression ? Attendez la suite…

VISIONS OF ATLANTIS

15 minutes plus tard (tapantes les minutes, tout est particulièrement bien chronométré), c’est à la seconde première partie de faire le show. Le groupe austro/italien VISIONS OF ATLANTIS n’est pas débutant en matière de scène. Fondé en 2000, il a en une dizaine d’année parcouru des milliers de kilomètres sur les cinq continents, accompagnant à l’occasion les grands noms de la scène symphonique à chant féminin Lacuna Coil, Nightwish, Edenbridge ou encore Epica. Signés rapidement par le label Napalm Record, ils sortent trois albums et reviennent en 2011 avec un nouvel opus intitulé Delta.
C’est toujours dans une salle comble que sous une musique ambiante les musiciens arrivent un par un. La musique démarre quand les deux chanteurs Maxi et Mario se mettent à chanter. Le son n’est vraiment pas terrible, la basse et la batterie sont trop fortes et couvrent beaucoup. Mais sur scène, ca bouge comme jamais, le groupe est extrêmement dynamique. On pourra être un peu perturbé par la différence vestimentaire entre la jolie Maxi, habillée d’une belle robe blanche chic et originale et Mario, qui a choisi des fringues version ados punk californien, avec un magnifique foulard blanc à carreau noir (ou noir à carreau blanc) que notre cher Yasser a immortalisé dans le monde entier. Le groupe joue plusieurs compos de l’album Delta qui n’est pas encore sorti. C’est très basique et classique comme métal symphonique, et on sent rapidement que le public est beaucoup moins enthousiaste qu’au début. Ce n’est pas faute au groupe qui se démène comme un beau diable, à nous donner le tournis parfois. Les deux chants se marient très bien, rien de très poussifs, et c’est qui rend leur musique un peu moins lassante, les musiciens communiquent beaucoup entre eux et avec le public. Bref, ils se font plaisir, et malgré neufs morceaux qui débutent toujours un peu pareil (une musique calme, et ca part bourrin) et un guitariste lead un peu à côté de ses pompes pendant les soli, ils se donnent à fond jusqu’au bout, et ca fait plaisir à voir. Et pourtant, les applaudissements sont moins importants, il y a beaucoup de blancs, on sent que le public dès les 3-4eme morceaux, est de plus en plus impatient et se lasse. Il faudra attendre l’avant dernière chanson pour entendre quelques clameurs « Rhapsody, Rhapsody ! », mais nous avons ici un public respectueux (on a vu pire !) qui récompense toutefois VISIONS OF ATLANTIS au moment où ceux ci quittent la scène.

RHAPSODY OF FIRE

20h30…la salle est en ébullition ! Chaque personne compte le nombre de minute que prend chaque techos sur scène…il suffit d’un blanc un peu trop long et on la sent frémir… il faut dire qu’ils nous auront fait bien attendre, les italiens : 30 minutes ! Mais à 21h, après quelques appels, les lumières s’éteignent, et dans les cris des fans, démarre une musique et une voix…. C’est l’intro Dar-Kunor, présente sur l’album Triumph or Agony sorti quelques semaine après l’annonce du changement de nom… un son superbe, la foule est aux aguets, et c’est dans une atmosphère tremblante qu’apparaissent les musiciens, je vous raconte pas le délire…alors on ne discutera pas sur le choix du 1er morceau choisi, Triumph or Agony, qui fait suite à l’intro du même album. Un pur son + de superbes lumières + une attente de 8 ans + un groupe au top de sa forme = un concert de folie où l’on oublie les vieilles rengaines. On sait d’avance qu’on va assister à un concert magique, on se demande juste combien de temps cela durera. Dès le départ en effet, Rhapsody (of Fire) montre qu’il n’a pas vieilli d’un poil, aussi bien techniquement que scéniquement. Certes Fabio Lione est en grande partie responsable, mais ce qui est agréable et qui se sentira pendant tout le concert, c’est de voir un groupe uni, où aucune personnalité ne prime sur l’un ou l’autre : la part belle est laissé tant au batteur qu’au bassiste, le guitariste Dominique Leurquin tient aussi bien la barre que le père Turilli, et si le claviériste est un chouilla en retrait, il a suffisamment d’aura pour ne pas rester dans l’ombre.
On se demande bien quelle set list vont-ils nous jouer ce soir, même si les plus avertis auront regardé celle de Lyon. Les plus fans auront sans doute fermé les yeux et les oreilles pour découvrir tout ça en live. Et c’est un vrai best of que va nous livrer Rhapsody pendant 1h40 ! (oups, of Fire). Pas moins de 7 albums passeront à la moulinette, dont certains plus en ligne de mire que d’autres, comme Power of The Dragon Flame (2002), Dawn of Victory (2000) et bien évidemment The Frozen Tears of Angels (2010), le dernier album en date (ou l’avant dernier, c’est selon).
Après un début de folie suivront Knightrider of Doom, pendant lequel le groupe est déjà en nage, The Village of Dwarves, avec un public chantant les paroles tout du long, Unholy Warcry, où l’on apprécie vraiment la forme vocale de Fabio, qui n’a cesse d’interpeller le public, Guardiani del destino, magnifique morceau qui donne vraiment des frissons en live, et Land of Immortal, sorti tout droit du grenier de Rhapsody, le morceau figurant sur leur premier album.
Première petite pause, avec Fabio qui se lance dans un duel au chant avec le public qui n’en peut déjà plus. Faut dire que se battre contre Fabio, c’est peine perdue. Mais c’est une tradition dans le milieu (je conseille d’ailleurs vivement les lives de Sonata Arctica pour ça), et le public lui fait honneur. Alors qu’on semble reparti pour une flopée de sensation forte avec On the way ainor, morceau très apprécié du dernier album, avec notamment un beau duo basse batterie, les musiciens quittent soudainement la scène. Fabio présente alors le batteur, Alex Holzwarth, et on se doute de la suite : un joli solo de batterie avec en fond musical Tharos Holy Rage, une musique qui ne se trouve sur aucun album du groupe. Ca change des solo classiques avec un batteur suréquipé et parfois sur-ses grands chevaux. Dix minutes de double et de blast plus tard, c’est reparti !
2eme aperçu de l’album Dawn of Victory avec le titre éponyme, que connaît visiblement très bien le public. Lamento Eroico est toujours aussi prenant et poignant, et même si je n’ai jamais compris l’idée de chanter derrière une voix de ténor sur le refrain (je dis derrière, parce qu’en live, de toute façon, on n’entend pas la voix de Fabio et on a la désagréable sensation de playback, mais quand on sait que ca n’en est pas), ca n’enlève en rien le charme de ce morceau.
Le second répit arrive (trop ?) rapidement. Après un Holy Thunderforce assez classique, voilà que les musiciens quittent de nouveau la scène, pour laisser place au batteur et à notre petit frenchie de bassiste ! Un solo de toute beauté avec des parties improvisées sur un fond de Dark Prophecy. A cette allure, on attend alors de pied ferme Luca…mais le sage bonhomme ne viendra pas et montrera tout son savoir faire de façon très humble sur chaque morceau. S’en suit Sea of Fate, un des single de The Frozen Tears of Angels, et c’est alors que Fabio annonce qu’on arrive à la fin. Un suprême The march of the swordmaster vient alors enflammer le public comme jamais, et lorsque Rhapsody s’en va, après 1h20 de musique, on ne peut s’empêcher de dire : quoi, déjà ?
A peine cinq minutes s’écoulent que les italiens sont déjà de retour sous les clameurs des parisiens. Ils entament alors un autre gros tube du dernier album, Reign of Terror, et paraissent plus en forme que jamais. C’est simple, on a l’impression que le concert vient seulement de commencer. Impressionnant… Le public est en transe et réagit avec encore plus de force lorsque raisonnent les premières notes de Emerald Sword. Et là, on se dit bien que c’est vraiment la fin. Quelques minutes plus tard et un autre duel Fabio-Public où il a encore mis la pâtée à la salle éreintée, le groupe tire sa révérence et vient saluer chaleureusement le public. Puis retourne dans les backstages….comme ca…Les spectateurs marchent lentement vers la sortie, encore hébétés par ce qu’ils viennent de voir. Très peu de paroles sont échangées, on se doute bien qu’il faut un peu de temps pour digérer tout ca…mais avant tout, savourer ce moment très particulier que tout le monde attendait avec impatience. Reste maintenant à savoir si la prochaine absence de Rhapsody (tout court) sera aussi longue…ca ne fait que commencer…. !

Set list

Intro : Dar-Kunor

1. Triumph or Agony
2. Knightrider of Doom
3. The Village of Dwarves
4. Unholy Warcry
5. Guardiani del destino
6. Land of Immortal
7. On the way to ainor
8. Solo de batterie sur Tharos Holy Rage
9. Dawn of Victory
10. Lamento Eroico
11. Holy Thunderforce
12. Solo de basse sur Dark Prophecy
13 Sea of Fate
14. The march of the swordmaster

Rappel

15. Reign of Terror
16. Emerald Sword

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