Ragnard Rock Fest 2015 – Live Report

Le 12 août 2015 posté par Metalfreak

Reporter : Erikillmister

Photos : Katar

 

Qui aurait cru que l’on trouve un jour des Vikings dans la vallée du Suran, nichée au cœur de l’Ain? C’est pourtant une réalité…Qui a pris la forme d’un Festival, le Ragnard Rock, amalgamant tradition nordique et musique Métal. C’est ma foi une bonne idée si on considère que nombre d’adeptes de ce genre musical, s’inspire allégrement de croyance, et de coutumes peuplant l’univers des hordes venues du Nord.

C’est donc un sacré défi que se sont donné les organisateurs.

Pari risqué ? Pari gagné, malgré quelques couacs, comme nous le verrons plus loin.
Après avoir quitté l’autoroute et erré sur une départementale sinueuse, je me retrouve enfin sur le site. La première réflexion qui me vient à l’esprit, c’est que c’est vraiment grand ! Deux champs côte à cote, l’un servant pour la reconstitution du village Viking, et l’autre opposant deux scènes face à face, la Thor et l’Odin, suivi du camping jouxtant une petite rivière qui s’avérera fort pratique, servant de piscine… mais aussi accessoirement de frigo, voire de salle de bain aux festivaliers.

Premier bon point, ça sent l’ambiance bon enfant. Ici, comme sur d’autres festivals plus connus, il est de coutume de libérer l’apéro toute la nuit ! C’est par contre une mauvaise surprise qui m’attend une fois rendu sur les stages. Un générateur vient de lâcher, ce qui provoquera un début de migraine chez l’organisation, obligée de revoir tout son running order, d’annuler des prestations comme celle de Dinn Brad, initialement prévu et qui ne jouera finalement que dimanche.

C’est donc avec plus de deux heures de retard et un planning chamboulé que je prendrai place pour Hysteria.

Commencer mon périple musical par du Brutal death ? Pourquoi pas ! Ça n’est pas ce que je verrai de mieux sur les trois jours, mais pour un petit décrassage d’esgourdes, c’est idéal pour débuter ! Je rentrerai dans le vif du sujet dès le groupe suivant, les polonais de Merkfolk. Musicalement c’est assez proche d’Arkona, le violon omniprésent donnant une touche un peu plus personnelle à l’ensemble. C’est bien achalandé, le chant death de la rouquine chanteuse Mery étant parfaitement posé en live. Le public ne s’y trompe pas et bien qu’il règne une chaleur suffocante dans le pit ça s’agite quelque peu ! Bref, la prestation des ressortissants de Lubin m’a plu !

Comme il fait chaud et que je me suis bien dépensé, je me rends sur le village (donc sur l’autre site) afin de d’échanger mes vulgaires euros contre de précieuses runes (la monnaie en cours) afin de me désaltérer et de profiter du coup de ce qui est proposé ici.

Bon, comme on s’y attendait, l’artisanat tourne autour du cuir du fer et du bois, quelques tentes échoppes proposent de l’hydromel à la vente, breuvage qui connaitra d’ailleurs un gros succès. Les scènes de vies dans le camp me semblent malheureusement assez succinctes, même si à partir du lendemain il y aura du mieux, mais ma plus grosse déception vient du fait que toutes les animations prévues le vendredi seront annulées. Comme il en sera de même le samedi, à cause d’une alerte météo, ça réduira le tout à une portion congrue le dimanche, j’en parlerai plus loin.

Runes en poche, et gosier enfin humecté, je me délecte de la performance de Bran Barr. J’ai toujours apprécié la musique de ces pionniers de la scène folk/métal française, donc peut-être que je ne serai pas très objectif si je dis qu’ils ont tout déchiré, cependant les métalleux massés devant les barrières semblaient du même avis.

 

 

 

 

 

 

 

Nouvelle pause buvette, avec des potes à moi rencontré par hasard devant le stand d’Adipocere et moment délire photos devant la scène, pintes à la main, pendant le set d’Evohé, honnête formation venue de Savoie et pratiquant un Black/pagan assez convaincant.

Tout aussi (con)vainquant fut ensuite le cerbère de la Sécurité voulant m’empêcher d’accéder à la zone stage, malgré mon accréditation, sous prétexte que j’avais trop bu ! Heureusement qu’une intervention d’une des organisatrice aidée par deux photographes présents au même moment (merci Katar et Marie !) aidèrent les choses à se tasser quelque peu. C’est ainsi que je me dirigeais tout doucement vers ce que j’attendais impatiemment depuis le début de la journée, à savoir le passage d’Arkona, la véritable tête d’affiche du vendredi ! Ce ne fut pas sans compromis, les russes acceptant, pour rattraper un peu le retard pris, de jouer sur la scène secondaire. Et pour ce qu’on en à vu, la bande à Masha, n’a pas semblé perturbée le moins du monde ! Il ne fallu que deux chansons pour que la fosse soit en transe ! Des pogos en veux-tu en voilà, des slams (mal géré par la sécurité) de la bonne humeur des morceaux qui donnent envie de danser…l’extase, quoi !

Du coup, pour Wardruna, je vais être moins dithyrambique…

Soyons clair, je ne vais pas contester leur légitimité dans ce festival, dédié aux Viking ! Non, mais personnellement passé les deux (longues !) premières chansons, je me suis ennuyé un peu, mais si ça a plu à la plupart des festivaliers, tant mieux !

Pour ma part, je me suis nettement plus régalé avec Godseed, dont le chanteur Gaahl est, accessoirement aussi celui de Wardruna (comme quoi !). Si par le passé, leur musique m’a de temps à autre parue assez hermétique, leur black métal ultra technique m’a cette fois gagné à leur cause, l’heure plus que tardive et le houblon y étant sans doute pour beaucoup !

 

Après une nuit somme toute assez courte à peine perturbée par les chants voisins, sans doute des viking en train de célébrer, Thor, Odin ou bien Loki, je suis d’attaque, après un petit café pris au camping, pour la deuxième journée de ce Ragnard Rock. Et…ça commence plutôt mal, avec encore une galère, cette fois une alerte météo qui suspend le début des festivités jusqu’à la mi-journée !

Décidément le Festival joue de malchance ! Je mettrai donc à profit ce laps de temps pour aller écluser moult cervoises avec des potes. Quand les hostilités reprennent, je m’octroie un petit tour vite fait devant Nydvind pour me faire une opinion sur ce combo que je ne connais pas, et je repars avec des aprioris plutôt favorable, le Black teinté de death mélodique des franciliens me satisfaisant pleinement. Encore un truc qu’il va falloir que je creuse en rentrant, décidément cet endroit est rempli de trouvailles musicales, et je vous parie qu’il va y en avoir d’autres.

Ça ne sera malheureusement pas Malmort, usant et abusant de tout les clichés du black métal et étant de plus desservis par l’horaire. Jouer en début d’après midi, en plein cagnard, je vous dis pas les maquillages blafards.

Mon coup de cœur du Day 2 ? Skox, assurément ! C’est vrai que le thrash qu’ils envoient comme des sauvages me parle sans doute plus que certaines formes de musiques présentes ici, mais en toute objectivité, les Lyonnais sont des pointures ! Pas de temps mort, des couplets aboyés comme à la grande époque de Sepultura, le tout sans inutiles fioritures… Les meilleurs à passer aujourd’hui ? Si je me fie à mon instinct (mais soyons juste, aussi à mes gouts personnel !), oui, sans nul doute !

 

 

 

 

Helroth, fait aussi partie ce que j’ai bien apprécié sur cette journée. Pour le coup, eux sont totalement en harmonie avec la thématique ambiante. Grosses guitare, flutiau et peintures de guerres sont à l’honneur, pas de doute le pagan/metal des polonais est bien à sa place en ces lieux. Dans la mouvance de Helroth, mais en beaucoup plus énervé, Celtiberrian à fait danser un public tout acquis à sa cause.

 

Un petit clin d’œil à Obsession thrasheurs old school, et à Beyond the Styx, qui a bien ramé, étant le seul représentant de la mouvance Core , et c’est ensuite le Power métal fortement teinté de thrash des danois d’Artillery qui requiert toute mon attention, ça aussi j’aime bien ! Concernant les groupes français impliqué dans le running order de l’après midi, autant Mercyless dont on m’avait pourtant vanté les mérites en live m’a laissé de marbre, autant No Return m’a déboité les cervicales, je me suis dépensé sans compter durant toute la duré de leur set ! Au plaisir de vous revoir, les mecs !

 

 

Parlons maintenant des têtes d’affiches de ce samedi, enfin celle que j’ai vu ! Skalmold, une des formation les plus attendues du Week-end, a fait le show, sans forcer, il m’a semblé que cela manquait un tout petit peu d’âme, le groupe semblant laisser de côté, cette façon festive qu’ils ont d’aborder leur musique. De plus il m’a semblé que le bassiste jouait relativement faux, quand il n’était pas à contretemps du reste de la section rythmique.

Avec Negura Bunget, je m’attendais à un concert extraordinaire tant j’avais entendus de commentaires flatteurs à leur propos. Et bien, dire que je suis resté sur ma faim est un euphémisme ! A la croisée des chemins entre folk, ambient, black, pagan…les roumains semblent ne jamais choisir la bonne route et s’égarent dans de grandes plages dépressives, qui ne sont absolument pas mon délire. Une autre altercation avec la sécurité, combiné à la fatigue de cette longue journée font que je n’assisterai pas au récital de Primordial, préférant passer du temps dans la zone presse, et bien m’en a pris, car ce fut propice à de très belles rencontres.
Ma deuxième nuit fut aussi brève et sporadique que la veille, mais, à la guerre comme à la guerre, et retour dès 8 h du matin vers la zone presse pour bosser un peu (hé oui !) La bonne nouvelle du jour ? Pas de catastrophe en vue pour ce dimanche qui par contre s’annonce caniculaire et pas seulement grâce à la set list du jour ! Je pourrai du coup combiner les aller/retour entre les deux sites, les manifestations du camp Viking se déroulant cette fois normalement. Les accords lourds de Triops me tireront de la douce torpeur dans laquelle je m’étais installé, digérant mon fabuleux kebab/frites, pour me rendre compte que les paroles débitées par le hurleur de service n’étaient pas dénuées d’intérêt, et bien que singeant un peu trop Lofofora, ça demeure fort encourageant. Que retenir d’autre sur le running order ? J’ai bien aimé les Belges d’Aktarum, bien dans le ton de ce que les gens attendais, j’ai écouté distraitement Din Brad, n’accrochant pas vraiment à leur Neo folk, le tout manquant vraiment de guitares. Fortunato nous proposa, quand à lui, un heavy métal très racé, techniquement au point, mais sans doute pas à sa place ici. Ayant souvent fait mienne la devise « tout les chemins mènent au rhum », je ne pu que me réjouir de l’entendre proférer par ce groupe au costumes de croisés assez rigolo, Messaline. L’affiche étant un peu faiblarde en death métal, les niçois d’Agressor virent combler cette lacune, et le firent de for belle façon, parvenant à réveiller un auditoire un peu assommé par la fatigue et la chaleur…Et qui malheureusement se rendormis aussitôt pendant le show de The Moon and the night spirit, pas réputé pour la violence de son œuvre. Je changeais à nouveau de site, voulant voir ces fameuses animations Vikings après lesquelles je courrais depuis deux jours !

Courageux guerriers qui sous un soleil de plomb vont se livrer à une démonstration de combat nous en apprenant plus sur les mœurs des hommes du nord. Là, on s’aperçoit assez vite que rien n’est laissé au hasard. Moi qui pensais que leurs batailles étaient une succession de walls of death, je fus surpris de me rendre compte qu’il y avait une grande part de stratégie dans les combats, les figures géométrique y étant presqu’aussi nombreuse que chez les Romains ! Prises en tenaille, adversaires touchés volontairement aux jambes pour pouvoir ensuite être achevé par des « piqueurs » armés de hache au long manches, tout sauf bourrin. L’autre animation phare était la « gilma », sorte de pancrace sauce Viking prenant sa source sur les champs de bataille. Codifiée par des maitres qui pour cela compilèrent des tas de données, elle a évolué vers un sport de combat un peu rude, mais dont il existe une version ultra épurée, qui est quasiment un sport olympique en Islande. Fin de l’intermède historique et retour à la musique.

Venu en voisin de Bourg en Bresse, Himinjorg se positionne au son bucolique d’une rivière coulant paisiblement. Mais ne vous fiez pas aux apparences, leur concert fut tout sauf un long fleuve tranquille ! Un putain de bon black métal des familles, légèrement rehaussé d’ une pointe de folk, du grand art, dans le top 5 de ce que j’ai pu voir durant ce festival. Himinjorg n’a absolument rien à envier aux cadors du genre, bien au contraire !

A la sortie de ce super show, je pensais que Virgin Snatch, thrasheurs polonais de leur état, allait avoir beaucoup de mal à rallier des suffrages, et bien même si le combo ne brilla pas par son originalité, il compensa par une hargne et une efficacité assez incroyable, dans la droite lignée d’un Kreator, d’un Sodom ou bien encore d’un Death Angel. C’est avec un gros pincement au cœur que s’approche la fin des festivités en ce qui me concerne…je sais que les sulfureux Ukrainiens de Nokturnal Mortum seront les derniers artistes que j’aurai l’occasion de voir, ne pouvant pas rester pour Enslaved.

Si on excepte la pseudo-provocation d’un abruti brandissant un drapeau faisant référence au lointain passé extrémiste du combo, ne faisant que rajouter de la tension là où il y en avait pourtant déjà pas mal, la faute (encore !) à un service d’ordre trop zélé, tout c’est bien déroulé, et c’est tant mieux. Mais revenons à la musique ! Le spectacle proposé par Knjaz Varggoth et ses sbires à été a la hauteur de ce que les nombreux fans attendaient. Tout en puissance, avec de plus un visuel très réussi, le Black Métal fortement teinté de bribes folks a énormément plu ! Ça brassait pas mal devant ! Mais les meilleures choses ont une fin… les adieux avant de reprendre la route furent douloureux… Mais quelle belle aventure humaine !

Je ne pouvais pas conclure sans parler des bénévoles. Ils ont été l’âme, et le cœur de ce festival. C’est en grande partie grâce à eux que la partie à été gagnée. Certes, tout n’a pas été parfait, mais quand je vois l’investissement humain de ces gens-là, je ne peux que leur tirer un immense coup de chapeau ! Tout ceux avec qui j’ai échangé, discuté, travaillé m’ont montré leur grandeur d’âme, j’ai des souvenirs indélébiles gravé dans mon cerveau, merci a vous ! N’oublions pas qu’il s’agit d’une première édition et que les nombreux petits couacs qui polluèrent l’ensemble (running order, service d’ordre, absence de communication sur le village Viking…) serviront de leçon, pour la prochaine édition ! Une petite suggestion personnelle pour finir sur un sourire ? S’il vous plait, faites venir Amon Amarth ! il n’y’a pas plus emblématique comme Viking Métal, non ?

 

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