Punish yourself [04.02.11] Issy les Moulieaux

Le 2 mars 2011 posté par juliA photosynthese
Deuxième volet de mon épopée électro, avec les français déjantés de Punish yourself, qui nous l’on joué concert clandestin, parce qu’il fallait le savoir… qu’ils passaient : très peu de promo, pas de flyers, de com et impossible de pouvoir trouver des places à l’avance… (Mais moi, rien ne m’échappe!) 

Le concert à lieu à Issy les Moulineaux (92), à l’espace Icard, une MJC. Il est dans le cadre du 11eme festival « TRACE » réseau 92 (du 14 Janvier au 5 Février), il y a eu notamment cette année Nutcase et Black Bomb A. Pour cette avant dernière date, nous avons au programme les Royal Mc Bee Corporation et les cultismes toulousains de Punish Yourself. Le concert doit débuter à 20h30, et croyez moi il était utile de venir avant (même pour ce qui ne veulent pas voir les premières parties)! 21H concert complet! À l’intérieur même si les lieux font très scolaire, l’ambiance est super chaleureuse! Les organisateurs, le bar et même les vigiles sont contents d’être là, ça fait plaisir! Ça change des concerts parisiens ou l’on nous sert souvent la soupe à la grimace! Nous avions même la présence au merch’ de Vx (chanteur de punish) à peine reconnaissable sans maquillage et habillé! Cerise sur le gâteau la bière à 2 euros!

Pour commencer nous avons eu le droit à un joli discours de l’organisatrice et d’un élu, qui ont sorti leurs vêtements de cérémonie pour nous faire un speech démago sur l’implication culturelle du département… et euh je pense que personne ne les ont écoutés, mais c’était tellement drôle et décalé au vu de ce qui nous attend!

20h45, voici le duo de Royal Mc Bee Corporation, originaire de Nanterre et de Colombe et formé en 2001, après plusieurs années de mise en place et de compos. Leur musique fait essentiellement référence au livre de Gleik « La Théorie du chaos ». Ils opèrent dans un style noise à la Fugazi ( groupe qui a développé un son expérimental particulier dans le genre et qui influencera beaucoup de groupes de punk ou de grunge). Ils se définissent dans l’indé/punk/indus, pour ma part j’y ai retrouvé un côté plutôt stoner. Ils ont sorti un 7titres « Apple shift » en 2007 et toujours la même année un 13 titres « Radioactive boot show ».

 

Avant l’entrée en scène du duo(basse et batterie pas de guitare!), on peut déjà voir des écrans qui diffusent des espèces d’images genre trip’ psyché (il y a deux rétroprojecteurs et un petit écran près de la batterie). Ils arrivent dans le noir et joueront une grande partie du concert dans l’obscurité, simplement éclairé par les vidéos. Tantôt de gros spots blancs en contre-jour viendront soutenir le rythme. Les vidéos changent régulièrement, on aura du feu, des christs, des loups… tout cela doit être en rapport avec leurs intérêts pour la « Théorie du chaos ». Personnellement je me suis retrouvée dans mes années beaux-arts… avec disons le des métaphores un peu faciles qui parlent à tout le monde… et qui se la jouent un peu « intello », enfin en concert ça passe bien quand même. Musicalement, nous avons un chant hardcore, très crié avec parfois quelques influences coldwave, le chanteur joue de la basse en même temps, il enregistre des boucles de riff sur sa pétale, qu’il replace en boucle et rejoue ensuite par dessus… un son très très grave, et qui a du mal à se faire entendre dans la salle, où l’acoustique est peut-être mal adaptée. Ici ou là il nous fera des petites pause de rock star! La batterie joue, assure et dans un jeu très stoner (genre Bongzilla). Je suis certaine que nous avons à faire à de très bon musiciens, mais le trip musique lourde, expérimentale, minimaliste, noise/punk, blabla quand on attend tous Punish… et bien c’est chiant! Il déstructure, « recherche les frottements temporel et harmonique », ou nous faire découvrir un univers « imprévisible », oui, sûrement, mais dans ce contexte je ne suis pas rentrée dedans… toujours cette impression d’être à un cours d’improvisation musicale et d’expérimentation de vidéos (croyez moi c’est du vécu….). Du coup la salle est quasi vide, les gens ont du profiter des bières pas chères, et de fumer des clopes dehors avant de se faire punir! Une pause pas très longue avant de les retrouver.

Formé en 1994, dans la ville rose. Ils se seraient rencontrés dans une soirée goth ou dans un bar, enfin… bourrés (d’après leurs dires). Ils ont appris la musique sur le tas, excepté le batteur qui a suivi une grosse formation musicale. Groupe inclassable, qui est taxé entre autre de: cyber-punk, metal indus, punk rock, dance punk, techno hardcore, synthépop… apparemment eux ils aiment bien… « cyber-punk fluo zombie » (euh moi je vote pour celui là!) ou « rockn’roll électrique ». On peut réconcilier tout ces styles, avec leurs nombreuses et éclectiques influences comme : Iggy Pop, Ministry, White Zombie, la techno hardcore en général, les Cramps, Skinny Puppy ou encore Alien Sex Fiend. Punish yourself est avant tout un groupe de scène et ce pour de nombreuses raisons. D’ abord pour tout le travail de mise en scéne: decor, maquillage fluo qui réagit à la lumière noire et toujours dans des thèmes de monstres, zombies ambience comic’s, sexe et thrash! Ensuite pour l’intervention de performeur à chacun de leur show, particulièrement Klodia qui à tous les spectacles vient mettre l’atout plus, avec danse et pyrotechnie. Et encore pour l’expérimentation musicale, en effet il n’est pas rare qu’ils testent d’abord leurs compos sur scène sous la complicité de leur public, avant d’enregistrer les morceaux en studio. Le groupe est composé de: VX au chant, il s’occupe aussi de la majeure partie des compos, enregistrements, effets, production etc… MissZ guitare et basse, Pr Zox guitare, et X Av à la batterie. Sur cette formation de base viennent très régulièrement se greffer d’autres artistes comme par exemple: Jean-Luc Mayer du cultisme groupe d’EBM Front 242, Syvicious (Tamtrum), Candice (Eths) et beaucoup d’autres musiciens ou performeurs. Ils ont de nombreux concerts à leur actif en France, mais aussi en Europe et iront même jusqu’au Canada et au Japon, de gros festivals, Hellfest, vieilles charrue et bien d’autres.

L’appel se fait sentir, nous descendons tous de nombreuses marches avant d’arriver dans les antres de cette gentille salle, qui deviendra le lieu de toutes les folies, en fluo et rock’n’roll panthère! D’ailleurs celle-ci est pleine à craquer (je pense plus de 250 personnes). Certains seront aux couleurs de leurs idoles, punks, teuffeurs, metalleux, bref du beau monde en tout genre mais tout cela relativement jeune! C’est devant un rideau fermé et une assemblée déjà très excitée que l’on s’apprête à prendre la fessée!! Sésame ouvre toi! Et la mascarade se dévoile, des lasers verts nous séparent de la scène et l’on peut voir des statues grigri fluo, zombies, une batterie élégamment vêtue d’une peau de panthère et pour une touche punk/entrepôt pourri, des percus taguées à la « Punish ». Voilà nos enragés qui débarquent! Bien sûr, peinturlurés en zombie/clown! Et pour commencer en beauté (comme pour Combichrist) l’excellent morceau « Suck me tv » également … mon réveil matin… (Maudite je suis!) Enfin ça c’est mon problème vous me direz, car le morceau va direct mettre le feu dans la salle! Et notre maître de cérémonie est en forme ce soir, et il va nous le faire savoir, du début à la fin et sans fausses notes! Il danse, tantôt comme un punk à chien bourré, tantôt « boîte gay SM », avec déhanché sexy et auto-fessées ! Mais là ou le charisme de VX est énorme, c’est que même si il est évident que tout cela est fait avec humour et décalage, il est quand même super SEX !
Et je suis sûre…Messieurs, et Dames que je ne suis pas la seule à le penser! VX c’est aussi une voix très punk/rock avec des modulations indus, un chant criard, avec ici ou là des ondulations glamour, voir dans la simulation orgasmique.

Punish yourself est un groupe riche en influences et ils savent tirer le meilleur de tout cela : De la violence avec des guitares nerveuses et saturées, un héritage punk pour les rythmes binaires et plus indus pour un côté plus dansant, une batterie à la rythmique souvent martiale… Le tout bourré de clins d’œil psycobilly ou ethniques, et des effets sortie de la scène hardtech, violent et dansant. Avec un son plus que correct pour une si petite salle, pas forcément adaptée à ce genre de musique. Chacun tient son rôle à merveille, guitare, basse et batterie assurent et tiennent une posture froide et dominante. VX et MissZ viendront tour à tour taquiner des percus, celle-ci finira même avec le public en guise de pied! Ce soir en voyant le show, il y a deux références que je ne peux m’enlever de la tête, la première c’est Prodigy, c’est dans les années 90 que j’ai pris une claque avec la fusion de l’électro et du punk/rock. qui donnera un gros coup de pompe dans la musique, avec un son très agressif, de la provoc’ à la sauce sexe,drogue et rockn’roll et des excités en guise de musiciens! Et dans un registre assez différent, j’ai été replongée dans le dernier concert que j’ai fait de Alien sex fiend cette été, les zombies fluo et la dégaine sortie d’asile de Nik Fiend, n’est pas sans rappeler un certain VX ( peut-être est-ce son père?), mais aussi l’héritage batcave de certain morceau. Il en est que cela reste de jolis clins d’œil, et que Punish est bel et bien un groupe unique en son genre!
Et que serait un concert de Punish yourself, sans les performances? Et en particulier celles de Klodia. La demoiselle va venir rythmer le set de tout ses classiques : la Pompom girl (venue terroriser le bal de promo!). Des passages à la disqueuse, aussi esthétiques que maîtrisés (j’étais au premier rang, et étant une grande flipette de tout ce genre de truc… et bien j’ai pas eu peur!!). Un passage particulièrement poétique avec des torches enflammées, VX accroché avec des chaines où le public ne manquera pas de participer à la torture de celui-ci, avec l’illusion de voir le vilain garçon ce faire immoler. De la danse, sous forme de scène, parfois dans un jeu d’acteur, avec des mise en abime, dans une ambiance drôle et/ou tragique …d’autres fois plus burlesque avec seins nus pour animer public ou taquiner les musiciens. On peut reconnaître dans les gestes de Klodia une influence certaine pour la danse contemporaine ( Merce Cunninghan, est ce qui en suivra). On est obligé de constater l’énorme complicité des musiciens, le plaisir de jouer et de nous transmettre leur passion! Jolie set-list, morceau du dernier album (Pink Panthere Party) comme « Shiva only is God » et des classique comme «( Let’s build) a station in space », « gimme (more) cocaïne » et biensure « gay boys and bondage » qui clôture le set … avant les rappels! Le public ce soir et plus que survolté, de nombreux squattages de scène, participation de danseuse en soutif, la plus part du premier rang finira assit sur le devant de la scène, slam et pogo… bref un vrai bacanale! Heureusement que lors du premier rappel Klodia viendra refroidir tout cela avec un jet de neige, et comme on l’avait « gentillement demandé », on aura même un deuxième rappel.

 

Après ce que j’ai vu ce soir, je pense que Punish yourself pourrait être l’enfant de Dyonisos (le Dieu hein!! pas le groupe!) et de « ça » (le clown maléfique) ou encore de Rocco Siffredi et de Iggy pop! C’est un groupe drôle, mais aussi extrêmement intelligent. Quand je vois un concert de Punish j’ai envie de parler du groupe comme étant un élément important dans l’évolution de l’art contemporain: performance, bodypainting, musique,happening, théâtre et tout cela anime les foules, parle à tout le monde, sans le côté « mondain »,mais avec un gros bordel punk!
Toute bonne chose à une fin … et quand les lumières se rallument … on redescend du trip … et qu’il est dur de remonter les escaliers! La nuque en vrac et avec mes genoux couvert de bleus! Mais c’est bon d’avoir mal après un bon concert! Bon allez… un ou deux regrets, sur ce show pas de « guests » et je trouve que VX est resté trop habillé (Peut être cela était une condition du fest, étant donné que beaucoup d’orgas sont frileuses à ce genre de pratique!)
Parisiens un rendez-vous le 26 Mars dans le cadre de la journée punk de l’extrême fest ( avec entre autre: Parabelum et les Sales Majestés).

Moi je vous retrouve bientôt pour clôturer ce février électro, avec un classique de l’EBM made in 90′.

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