Ommatidia, Lyr Drowning, Evolvent [Paris]

Le 15 juin 2011 posté par juliA photosynthese
Paris et sous le soleil ….Mais un nuage Doom mélancolique va venir gronder non loin de Bastille, ce vendredi 13 Mai dernier.
Avec en détracteurs : Evolvent, groupe de Doom lyrique, Lyr Drowning de retour en pleine forme depuis le Chaulnes metal fest, et la formation d’anciens membres d‘Old Dead Tree : Ommatidia.
Nous les retrouvons à la scène Bastille, très jolie salle, mais à la mauvaise réputation. Et les perturbations climatiques vont commencer par des orages ! La salle a la fâcheuse tendance à tout taxer, un merch’ 75€, y a trois groupes ? Ben on multiplie par trois ! Pas content, un merch’ pour trois ! Une vidéo ?? Ok faut payer aussi ! Quand les spectateurs qui ont déjà payé leur place (en général pas donnée, cette salle), sont dans l’obligation de laisser un truc au vestiaire, aller sortir 2€ encore de leur porte-monnaie ! Et je vais en faire les frais, un vigile constate que mon sac à main et « trop grand »(celui-ci contient mes effets perso, mais aussi tout mon matos photos), après lui avoir expliqué de toute les façon possible, je suis obligée de laisser mon sac, ou de partir ! Allez, 2€ et j’ai le droit de faire le concert avec toutes mes affaires dans les bras (pas de bol je n’avais pas de poche en plus), paquet de clope, portefeuille (faut pas l’oublier celui là!), et mes objectifs photos… pratique ! Résultat je vais me faire voler mes clopes que j’ai du poser dans un coin afin d’avoir les mains libres. Je comprends mieux les gens qui disent… « Un concert ? Oui, à la scène bastille ? Non ! »
Enfin cette histoire m’ayant déjà fait perdre pas mal de temps je loupe le début du set d’Evolvent.
Formé en 2004, par Sébastien Latour (clavier), ancien membre du groupe de Doom Anthemon. Ce soir il joue avec un line-up un peu nouveau, on y retrouve Alan Raoul, (présent des le début) à la basse et aussi ancien membre de 7th Nemesis, Ludovic Rouix (présent aussi depuis le début et ex-Anthemon), à la batterie. On a désormais Slayin « the wave » à la guitare, qui joue également dans Lycosia, et maintenant Johanna Manto au chant.
Leur musique est à la fois inspirée par leurs diverses expériences, mais aussi par la musique Doom avec des influences allant de Shape of Despair à Opeth. Pour le premier album, l’univers et les compos étaient axés sur la dualité entre la voix des 2 anciens chanteurs, l’une à la voix soprano, l’autre avec une voix Death et une espèce de jeu théâtral, « entre le désespoir et la voix des anges ». Mais aujourd’hui le groupe a changé, ils sortent un nouvel album « Délusion », et je suis allée demander pour vous à Sébastien (claviériste et fondateur du groupe), ce que le nouveau line up change à la philosophie du groupe. Les guitares sont devenu plus « Heavy », et les passages Dark toujours et de plus en plus lourds, même, si le chant Death et toujours présent ils se fait sur ce dernier album plus discret, pourtant Evolvent pousse toujours à la dualité : « De la voix lyrique à la voix rock, passant de guitares Metal très lourdes au piano classique, une forme du dualité pressante dans la musique comme dans les textes … Un conflit perpétuel entre l’obscurité et la lumière … » ( merci à Sébastien Latour pour ses propos).
Allez, il est temps de retrouver nos doomeux sur scène. J’étais assez impatiente de les voir, puisque je connais le groupe déjà depuis plusieurs années ! Dommage que les tensions à la billetterie m’ont fait manquer le début. J’arrive donc sur un set bien entamé … On peut voir tout de suite que les garçons savent occuper l’espace scénique, il est évident que nous avons à faire à des gens qui sont habitués à la scène ! Et pour cette date, Alan étant absent, il est remplacé par Marc Canlers (ex-bassiste d’Anthemon).Toutefois on peut ressentir un petit malaise du coté de Johanna, ayant un peu de mal à prendre ses marques sur scène, cherchant ses compères du regard, pour un premier passage sur les planche ça ce comprend! Mais une chose est sûre, rien à redire sur sa voix, celle-ci est claire et juste sublime, s’accordant à merveille avec les compos d’Evolvent. Leur musique est carrée et efficace, aux accents doux, mélancoliques, mais en dualité avec une légère ambiance malsaine propre au Doom, entre tristesse et rage. Un groupe de très bon, musiciens et musiciennes maîtrisant magnifiquement bien leur technique, tout en subtilité et sachant nous transmettre toutes ces émotions. Ce fût donc un réel plaisir pour moi de les découvrir en live. Après, je suis une grande fan de musique Doom, Evolvent est un pur groupe de Doom qui ravira à coup sûr tout les amateurs du genre, reste à voir si les fans de styles plus bourrins et de son rapide/technique pourraient y être sensibles… En tous cas ce soir, pour leur premier concert ensemble c’est une belle réussite, qui ravit les gens présents (malheureusement, à ce moment la salle n’est pas très remplie …). Je compte sur eux pour nous faire revenir le Doom sur les planches parisiennes !
Je veux aller fumer … mais on me les a volé ! J’en ai d’autres dans mon sac… mais le ticket vestiaire était dedans …Allez, re-prise de tête avec « l’accueil » de la salle !
Une cigarette quand même … dans le spacieux fumoir (y a quand même des trucs biens dans cette salle !) avant de retrouver ce que je vous avais déjà présenté lors de leur passage au Chaulnes metal fest : Lyr Drowning. Les franciliens se forment en 2002, sur l’initiative de Manu (clavier) et Goulven (chant et guitare), après plusieurs changements de line-up, il semblerait qu’aujourd’hui ils se sont bien trouvés, on retrouve à leur coté Nils (dit Barbie Nilsou shredeur (private joke), jeune virtuose de la guitare, Virginie à la basse et Nicolas à la batterie. Nourris par des influences musicales très variées et des musiciens qui baignent dans des univers différents, ils nous proposent une musique originale, soutenue par les textes de Goulven, à la fois personnels, mais qui voguent entre une vision tourmentée de l’humanité, poésie et mélancolie.
À cette occasion j’ai eu envie de lui demander de nous parler un peu de cet univers :
« Le chant est beaucoup plus fourni, et le style d’écriture suit la lignée de Blind From Birth avec un travail sur la versification plus poussé. Je procède exactement de la même manière qu’un rappeur à ce niveau, je l’avoue et j’attache beaucoup d’importance aux rythmiques et aux rimes des lignes de chant, c’est pourquoi je me prends la tête dix ans pour pondre un texte. »
« Tout au long de cet album on retrouve des références à l’univers marin et également celui de la piraterie, qui symbolise la liberté de voyager, de s’affranchir des frontières et, de manière métaphorique de piller toutes les richesses non pas matérielles mais culturelles du globe. On retrouve donc des gimmicks qui reviennent régulièrement dans les textes : « the 5 seadogs, the ghost vessell… »
« L’écriture à toujours été une thérapie, un moyen d’exprimer des choses que je ne pourrais faire autrement, aussi j’essaie de le faire de manière la plus sincère possible. »
Il nous parle aussi de thèmes qui nous parlent à tous comme : l’addiction, le besoin d’évasion ou de sortir de soi , les insurrections, le conditionnement des masses, l’aliénation sociale, l’ultra consumérisme de la société occidentale. (Merci à Goulven pour ses propos)
Le drapeau de Lyr Drowning s’offre à nous, le bateau du dieu Lyr n’est sans doute plus très loin … peut-être que le Roi Lear est là afin de leur donner la tragédie sur les planches, Shakespeare guettant d’un œil, en tous cas la salle se remplit de plus en plus, et on peut constater que les gens présents les attendent avec une certaine hâte (un public aux âges et aux looks très divers). On remarque à leur arrivée que ce soir, les deux fondateurs du groupe nous la jouent romantique, avec de jolies chemises blanches ! (Manu (clavier) a laissé son t-shirt Type O dans le placard!). Et tout comme au Chaulnes ils assurent un set carré et efficace. Et dans l’ambiance très Doom de la soirée, Lyr Drowning s’impose ce soir comme les violents, avec leur Death mélo énergique ! Goulven se montrera très communicatif, danse et pose! Mais le tout sans perdre une note de guitare et de chant. Barbie shredeur oups, Nils ne manquera pas d’impressionner de son savoir faire, mais lui-aussi nous montrera ses plus belles poses, des années d’entraînement devant le miroir, mais qui s’avèrent payantes, puisqu’il investit très bien l’espace scénique avec assurance et confiance ce qui n’est pas sans laisser indifférentes les Demoiselles ! S’ils sont plus discrets, les autres musiciens ne sont pas en reste, un batteur qui ne chôme

pas derrière ses tomes, qui se montrera de temps à autre en levant les baguettes ! La bassiste investi la scène en headbanguant de ses long cheveux et partageant de beaux moments de complicité avec Goulven et Nils, et avec un jeu de basse bien groovy. Manu quand à lui est un peu planqué, et peu éclairé dans le fond de la scène avec son synthé, il va toute fois assurer avec précision et nous inviter à bouger ! Du coup un set agréable a regarder, auquel on a envie de participer ! Il en est que mon sentiment reste le même que pour le Chaulnes, un groupe que l’on a envie de comparer à Opeth, car très technique et demandant une certaine oreille. Après cela ne m’a empêchée d’aller secouer la tête, surtout quand vient le dernier morceau, l’excellent « To Faraway Coasts », plus folk et qui reste dans la tête ! Morceau que vous retrouverez sur le dernier album « Beyond the Borders », avec en guest sur ce morceau, Seth Siro Anton (Sipros, de Septic Flesh), mais ce soir c’est Manu qui prendra les parties chant de celui-ci et je lui dis bravo! Car il aurait était si facile de balancer les samples ! Un putain de bon set, mais qui donne soif et comme de bons pirates on file au bar, et laissons Lyr retourner dans les abîmes de l’océan…
Au bar … vous l’aurez deviné les consos sont chères !! Mais enfin, je pars avec ma « petite » bière dans le fumoir, ça on a le droit ! Le hic c’est qu’on entend rien de ce qui ce passe dans la salle ! Du coup je loupe le début d’Ommatidia
Le groupe est tout récent, formé par Nicolas (guitariste), deux ans après son départ de Old Dead tree, (il y était d’ailleurs co-fondateur), le rejoint plus tard Vincent (bassiste lui aussi ex Old dead tree), et ils sont heureux de compter avec eux Guillaume Richard au chant (du groupe Dustbowl), enfin pour compléter la formation on retrouve Olivier (de sinn) à la batterie, et Gilles (Jarell) à la guitare. La formation définitive voit le jour en Février 2010. Après plusieurs mois de répétition, ils enregistrent leur premier album « In this life or the next », en France, il sera masterisé en Suède. L’album est d’ailleurs déjà signé chez Season of mist. Le groupe est influencé par leurs expériences personnelles, mais aussi par divers groupes allant de Katatonia, Paradise lost, en passant par Slayer ou Tool. Et on les retrouve ce soir pour leur 1er concert ensemble.
Ils vont nous jouer l’intégralité de leur album, mais dans le désordre ! Musicalement, je ne peux m’empêcher d’entendre de l’Old Dead Tree… On y retrouve pas mal de similitudes dans les compos et les riffs de guitares. Après, on peut en effet constater un son plus rock, et plus violent. Le chant surtout est beaucoup plus violent (une tonalité Heavy cold) que pour Old Dead Tree où le chanteur avait une voix très Doom, particulière (celui-ci était d’ailleurs dans la salle!). Le groupe est hyper à l’aise sur scène, c’est leur 1er concert oui ! Mais chacun a l’habitude de la scène et ça se voit, une très bonne cohésion entre les musiciens. Une attitude en accord avec l’ambiance musicale, à la fois plaignante, et violente. A cet effet une lumière spéciale a été prévue pour eux ce soir, en contre-jour et dans des tons très bleus. Les musiciens sont très bons, et là aussi se dégagent de belles émotions par la musique. On peut en effet ressentir l’influence Katatonia sur certain morceau. Après j’ai trouvé peut-être un peu tout ça « trop bien foutu », les choses semblent un peu évidentes et on peut avoir l’impression que le groupe se cherche encore un peu. Mais sans nul doute, ils ont tout ce qu’il faut pour s’imposer dans la scène Metal, et eux aussi pourraient nous faire revenir le Doom dans les salles. Le public est conquis et la salle était bien remplie (étonnant pour un concert ici même.) Les CD du groupe ce sont très bien vendus ! On n’a pas fini d’en entendre parler.
Un concert déchaînant toutes les émotions, et restons positifs on ne parlera que de la musique qui était une réussite. Des groupes pas des plus connus, qui on su attiser les passions et remplir cette (maudite) salle (un jour de grève des transports en plus) ! Les gens sortent contents d’avoir pris leur nuage Doom, et pas mal iront finir de s’arroser au bar à côté ! (comment ça j’y étais !!?)

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