Nitzer Ebb VS Die Krupps : Paris [22.04.11]

Le 12 mai 2011 posté par juliA photosynthese

A peine 24h que je n’avais pas mis les pieds au Divan du monde !! Ce 22 Avril m’y revoilà, mais ce soir pour un tout autre genre de spectacle. Après avoir pris un grand bain d’électro en Février, me voilà ce soir pour un autre plongeon ! Une date unique en France, une affiche pas toute jeune, avec un versus : Die Krupps le groupe le plus indus de la scène EBM et les dandys’s de l’EBM : Nitzer Ebb. Deux groupes pionniers de cette scène, mais qui surfent dans une vague complètement différente.

Pour la petite histoire l’EBM soit « électronique body music », est un terme inventé par le groupe belge Front 242 au début des années 1980 enfin de qualifier leur musique froide, électronique et dans l’idée de faire une musique dansante européen, débarrassée des l’influence afro, jusque la dominante dans toutes les musiques dites dansante comme, le rock, le disco, le funk…

Le flyer nous annoncé : « attention ouverture des portes à 18h ! », et bien pour une fois, j’ai eu bien fait d’arriver en retard ! En arrivant à 19h, les portes étaient encore fermées … et il y avait la queue …ce qui me permet de constater le public de ce soir, assez semblable à celui de Covenant, à savoir du look goth old school ! Et des plus jeunes …

19h15, j’entre dans la salle et la toute première partie joue déjà. Il s’agit de « dernière volonté », groupe ou peut-être plutôt projet solo de Geoffroy D., fondé en 1995. Issu de la scène néoclassique et inspiré par l’école des bruitistes, il sort en 1998 sa première démo en k7 : « obéir et mourir », apparemment un son très dark. Il décidera ensuite de se concentrer plus sur les textes, inspirés par Etienne Daho ou les Taxi Girl, et toujours dans un esprit électro/martial et mélodies synthépop.
En 2010 sortie du dernier album « Immortal » qui confirme un style « minimal synthé ». Il est aussi connu pour apparaître régulièrement en guest dans divers groupes, mais ce soir c’est lui qui sera accompagné du chanteur de Soror Dolorosa Andi Julia aux percussions pour ce soir.

À voir sur scène on peut comprendre parfaitement l’idée du « minimaliste », en effet des percus qui rythment le chant, martial et lent … et qui ne changera pas beaucoup de tout le set. Une voix très années 80, effectivement inspiré de Daho, quelques samples et le tour est joué ! Une synthépop/emb efficace et bien exécutée, des musiciens bons, mais un son pas des plus originaux, au vue de la bio que j’ai lue je m’attendais à un truc un peu plus barré ! Après je ne suis pas forcément touchée par ce genre, qui à priori semblait ravir les initiés qui étaient en émoi devant la scène. En écoutant le set … un souvenir m’est revenu … à savoir Tranxen 200 ! (si je vous dis  » et vis et vers ça « ..!!) Oui les Inconnus ! Cela dit c’est sympa, ça m’a rappelé également des morceaux comme « Partenaire particulier », les années 80 quoi …

En tout cas il était dans le thème de la soirée avec encore une des variantes de l’ebm, qui a été associé à beaucoup de style goth,metal ou punk et d’autres. Après bien sûr tout se joue selon les goûts les couleurs de chacun ! Pour moi, c’est quand l’ebm vire à l’indus que j’aime !! Et ce soir nous avons justement le « must have » avec : Die Krupps.

En 1980, Jürgen Engler et Bernward Malaka (ce dernier ne faisant plus partie de la formation), forment Die Krupps, groupe qui va innover dans l’ebm et énormément apporter à la nouvelle génération. Originaire d’Allemagne, ils vont dans un premier se faire connaître pour deux raisons : il utilise bien sûr les instruments classiques de l’électro : séquenceur, synthé et autres, mais leur plus c’est d’utiliser des percus métalliques, qui deviendront leur marque de fabrique. Ils ont eu également l’idée de génie de reprendre des titres du groupe de thrash le plus écouté de cette époque : Metallica, et alors Die krupps se paye le passeport pour la gloire ! En 1992, le groupe décide de s’affirmer encore plus dans le coté indus/metal, et il s’associe avec Franck Thoms et René Schütz (du groupe de thrash :Accu§er). En 1997, après l’album « Paradise now », ils se séparent … Jürgen part vivre au Texas, ou il poursuit la musique. À l’occasion d’un fest où ils sont invités à fêter leurs 25ans (2005), le groupe ce reformera. Pour la petite histoire le nom de groupe vient de la dynastie Krupp, puissante famille industrielle de la Ruhr, le nom et donc choisi pour sa connotation industrielle. Plusieurs personnes ont voulu prêter à ce choix des connotations nazies en référence à Gustav von Bohlen und Halbach, mais le groupe démentit fermement, et revendique clairement être anti-nazi.

Un xylophone de métal à pris place au centre la scène …

Et les Die Krupps font leur entrée, on peut constater … que ceux-ci ne sont plus tout tout jeunes ! Mais enfin 31 ans de carrière, faites le compte ! J’ai même envie de balancer que Mr Engler (chanteur et magicien des percus métalliques, pratiquant aussi en studio la guitare, le synthé, la basse, et la programmation ! ), a l’air d’être bien conservé … sport, muscu … ou petite chirurgie esthétique (eh!! peut-être!). Le guitariste tatoué et looké rock’n’roll, et le bassiste quand à lui semble sortir d’un petit boulot tranquille !! Mais comme dit l’adage populaire : « l’habit ne fait pas le moine », et ils vont nous le prouver, car musicalement ça n’a pas pris une ride ! Ils commencent avec les classiques, tous cela dans un son très metal/indus qui ont fait leur réputation. Ils ont entre autres interprété : le tube to the hiltCrossfire, mais aussi une reprisse de Nitzer EbbBlood Money , Beyond du derniere ep (sortie en 2010 Als wären wir für immer )… Le son est top, le public et moi-même, sommes conquis, ça danse dans tout les sens, voir même ça headbang. La bonne humeur est donc au rendez-vous enfin presque, je vais assister à un clash entre une bande d’excités (légèrement alcoolisés, et ne parlant pas français), qui vont bousculer les nanas du premier rang en pleine danse mystique ! La barrière des langues à bien failli faire dégénérer les choses! Sur scène c’est 100% de bonne humeur, le guitariste se tape de belles pauses, et Jürgen danse, pose et surtout se déchaîne avec plaisir sur ses percus, il va même monter dessus. On sent le plaisir qu’il a à être vu, admiré et sera très communicatif avec son public ! Mais il est vrai qu’il a beaucoup de charisme, se qui fait vite oublier la présence des autres musiciens.  Il assez drôle de constater que le groupe est très maniaque, en effet des que quelque chose tombe, un roodie vient immédiatement le ranger ! Jürgen balance ses baguettes, dans la secondes qui suit elles sont bien rangées dans leur étui !

Un set d’une heure… bien trop court. Un groupe comme Die Krupps qui a l’expérience et surtout qui n’a pas cherché à adapter leur musique selon les modes est un vrai diamant brut, qui envoie et fait tripper, on en redemande ! Mais, il est temps de retrouver Nitzer Ebb, avec lesquels ils ont eu l’occasion de souvent de se croiser et de collaborer.

Nitzer Ebb, contrairement à la consonance allemande de leur nom (choisi pour cela d’ailleurs) est originaire de l’Essex en Angleterre. Formé en 1982 par Douglas McCarthy (chant, synthé), Vaughan (dit Bon) Harris (synthé/percu) et David Gooday (percu) (qui sera remplacé plus tard par Jason Payne) alors camarades de classe. Comme pour beaucoup de groupes de cette scène, ils connaîtront leurs premiers succès en Allemagne, ceux-ci très friands de musique électronique. C’est inspiré par des groupes comme : DAF, Killing Joke ou encore Bauhaus, que Nitzer Ebb va construire sa personnalité musicale, et se créer un public fidèle particulièrement dans le milieu gothique, leurs titres sont des incontournables des soirées et traversent toutes les générations. Leur style évoluera bien entendu au fil du temps, mais ils ont gardé comme Die Krupps un style très personnel qui plaira plutôt aux initiés. Connu aussi pour leur look, entre uniforme militaire et costard. Les messieurs auront tout de même l’honneur de faire la 1er partie du groupe qui à popularisé toute la scène gothique : Depeche mode ! (Groupe auquel ils ont étaient d’ailleurs pas mal comparé).

 
Douglas McCarthy fait son entrée sur scène, costard très cintré (tiens tiens, ça me rappelle Covenant), et Ray Ban collées au nez, qu’il ne quittera jamais. Les autres lookés dans le même esprit, petit béret et costume. Pour le premier morceau Douglas partage le chant avec Vaughan, et annonce la danse de la soirée, à savoir : marcher en long et en large partout sur la scène ! Mais l’on dirait bien que les demoiselles du 1er rang ne sont pas insensibles à cette parade ! Mais moi pas ! Disons qu’il rythme bien la musique, robotique et froide, mais un peu trop binaire et pas assez nerveuse à mon goût. Les morceaux se ressemblent un peu tous, du coup je m’ennuie (un peu…). Une set-list pourtant bien choisie qui à fait des heureux, reprenant en cœur les morceaux et buvant les lèvres de Mr Mac Carthy (que j’ai pas trouvé sexy…moi…), on a pu entendre des morceaux comme : Murderous , Getting Closer ,I Give To You
et une reprise de Die Krupps : High Tech Low Life. Ce qui est agréable dans ce set c’est de pouvoir apprécier une batterie jouée en live. J’ai beaucoup de mal avec les boîtes à rythme, surtout quand il n’y a pas d’autre instrus joués sur scène. C’est vrai que ce n’est pas ma branche favorite de l’ebm, mais le côté redondant à eu du mal à me faire rentrer dedans.

L’heureuse surprise, qui va donner enfin du sans au « vs » de l’affiche, arrive au rappel! Avec le split des deux groupes sur scène ! Pour le morceau : High Tech Low Life (morceau de Die Krupps), où Douglas me paraîtra beaucoup plus sympa à côté de la bonne humeur et des sourires de Jürgen ! Un morceau pêchu, avec des guitares (yes!), des grosse percus qui sublimeront les deux voix en duo. Un seul morceau ensembles dommage …

Alors Die Krupps vs Nitzer Ebb, qui gagne la battle ?? Pour moi aucun doute c’est Die Krupps !
J’ai constaté beaucoup plus d’énergie dans le public pour ce dernier (certes le style s’y prête plus).
J’en ai pas fini de vous faire vivre mes concerts électro, on se retrouve bientôt avec Laibach !

Report et photos : juliA photosynthese.

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2 commentaires sur “Nitzer Ebb VS Die Krupps : Paris [22.04.11]”

  1. AvatarMickaël H.
    Posté: 12th Mai 2011 vers 6 h 55 min
    1

    Petard Die Krupps… Terrible eux! Je les ai connu sur « To the hilt » !!!

  2. Avatarcurieux92
    Posté: 4th Oct 2011 vers 15 h 06 min
    2

    Pour info le titre en duo de Die Krupps et Nitzer Ebb et « Machinery Of Joy », titre de 1989.

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