Me voilà, à Brest, à l’Espace Léo Ferré, une petite salle de concert, pour voir Markize, groupe que l’on ne présente plus, accompagné de Liturgy of Decay, groupe de Paris, et une scène régionale : Aboriscor, Silent Dawn et Stamina.

Pour la modique somme de 8 euros, nous pouvons fêter Halloween avec 5 groupes, et terminer en beauté avec la belle Alina. Tout de suite dans l’ambiance, je suis accueillie par David Verbecq, batteur de Markize. Rappelons que la « team » Markize organise elle-même leurs concerts régionaux de A à W, car les groupes régionaux s’occupent de la publicité. En ce soir de 31, beaucoup d’autres soirées ont lieu en ville, donc on s’attend pas à une grosse foule. L’espace Léo Ferré est une petite salle de concert de 180 places, toute ronde, autant dire que nous allons assister à un concert intimiste.

Le concert débute aux alentour de 19h, devant une vingtaine de personnes, avec Liturgy of Decay, un groupe surprenant, si on peut parler de groupe, rangé dans le gothique métal. Il n’y a que deux personnes sur scène, et un ordinateur. Une décoration atypique que l’on ne voit pas partout, une bougie allumée, un meuble baroque. La chanteuse a une tenue orientalisante, et le chanteur/guitariste/sonorisateur joue torse nu et pieds nus, il a le maquillage d’un masque sur le visage. Autant dire que ce show surprend les spectateurs, car dans l’assistance on a autant de black métalleux que de fan de métal gothique. Les deux personnages nous transporte directement dans une messe orientale, avec des titres traversants à la fois le métal et la musique classique. La chanteuse a un chant lyrique langoureux et plein de sagesse, on a l’impression qu’elle prie, qu’elle supplie, qu’elle vit la musique. A coté d’elle, nous avons Olivier, chanteur et programmateur, qui gère le show. On regrettera de n’entendre parler la chanteuse qu’à la fin de show et que le chanteur doive régler le pc entre chaque titre. Ce qui étonnera plus d’un, c’est que le show est interrompu un peu de manière abrupte et Olivier lit un long document contre le nouvel ordre international, document disponible sur le myspace, pour le végétalisme et la rébellion intérieure. Un discours que le public a du mal à suivre, car peut-être un peu long. On retiendra également du groupe le titre Tristiana, qui résonne comme un cri d’agonie. Seul reproche que l’on peut faire à ce groupe, c’est la place trop présente de la musique électronique, en fermant les yeux, on reverrait de voir un vrai clavier, une autre gratte. Le clavier est mis en avant sur myspace, mais on a du mal à reconnaître sa place en live. On peut aussi noter que la gratte s’accommode bien avec l’enregistrement, mais on aurait aimé qu’elle s’en détache, pour éviter que les gens assimilent cette gratte à un playback, ce qui n’était évidemment pas le cas.
Set list de Lithurgy of Decay:
Mental Damage
Symphony Of Curses
Dispossessed
Tales Of Betrayals
Tristiana
Dolores

Changement de décor complet pour le groupe suivant, Aboriscor, petit groupe de Djeun’s comme j’ai l’habitude de le dire. Formé de six membres, et oui, car deux chanteurs différents qui ne jouent d’aucun instruments, deux grattes, une basse, et une batterie. Le groupe tente de chauffer la salle, mais le public a du mal à démarrer. L’un des chanteurs porte un T-shirt ‘Economizer l’eau, buvez de la bière’. Une bonne surprise dès le commencement, le batteur maitrise son sujet (j’apprendrais plus tard qui est l’un des fondateurs du groupe), en se déchainant même si il est le seul à devoir être assis, et en plus il a réussi à combler le changement de corde d’une improvisation bien intéressante cela dit. Le bassiste est effacé, les deux chanteurs sont différents dans le timbre, mais aussi dans le show, l’un ne va pas bouger beaucoup, l’autre va s’énerver rapidement. Ca manque d’harmonie chez les Aboriscor, mais je pense qu’ils s’en sont donnés à coeur joie, et le public, cette fois-ci une soixantaine de personnes, réagit bien. Pas de pogos énorme mais une bonne ambiance. On regrettera également, mais cela est sans doute du au temps imparti, que le show ne soit pas assez solide, pas encore assez bien posé. Chacun à sa place, les chanteurs au milieu, un peu classique quand même.
Set List Aboriscor :
Church in Fire
A new Dawn
Doomsday
Die at once
Many Ways
Never in your minds

Le Troisième groupe, c’est Silent Dawn, et on change de registre. On peut dire que l’éclectisme aura été le maître de la soirée. Des bikers dirons-nous, pour les non initiés, mais rapidement, le show est en place et une leçon de Death-metal se fait attendre. Silent Dawn a un lourd historique scénique et productif, né en 2005, il évolue dans un death « impur », mélange de death/black avec des inspirations prog et pagan, mais aussi des samples, ajoutant une dimension plus électronique à leur musique. Autant dire qu’en live, ils ne font pas dans la dentelle, surtout Ronan, le chanteur, qui maîtrise la scène. Ce qui est également bon, c’est qu’on voit directement qu’il n’y a pas de « figure » dominante dans le groupe, c’est une vision d’ensemble et une entité qui s’affirme. La salle est remplie de 100 personnes, Silent Dawn fait parti des groupes reconnus de la scène brestoise, et on voit tout de suite pourquoi. Le chanteur se donne à fond, chauffe le public, autant dire qu’en fait, il n’en avait pas vraiment besoin. On a l’impression à avoir affaire à des vieux loups du métal nous donnant une leçon de grammaire musicale. Et, en rajoutant une reprise de Dark Tranquillity, ils font un carton. Le groupe manque juste d’un son plus stable (mais cela devait être du à la salle, et c’était la première fois que je les voyais).
Set List Silent Dawn :
My Sad World
L’Ame des loups
Silent Dawn
Waina
Hell Gates
La chute de l’Ange (titre de leur album)
The Immortal

Quatrième groupe et non des moindres, car Stamina à Brest, on les voit partout. Né fin 2001, décrochant le « PRIX SACEM 2006 de la CREATIVITE ». Le groupe était en concert le jeudi d’avant avec Double Elvis, et maintenant, il ouvre la porte à Markize. Impossible donc de passer à coté du groupe dans le milieu métal brestois, même en voulant très fort. Un groupe qui vient juste de changer de batteur, et qui accueillent deux chanteuses au look et au style différent, et l’une d’elle nous vient directe ment du froid: Milica, une des figures féminines de la soirée. Au centre, Gildas, avec son clavier nous regarde. Et le show peut commencer… Ce que l’on retient, c’est un mélange efficace entre instruments et chants. Certains titres sont d’ailleurs carrément instrumentaux (et les chanteuses quittent la salle lors de ses titres. Gildas, le claviériste est une personnalité forte, il intervient également au chants, et c’est le compositeur du groupe. Un charisme à faire trembler les femmes du premier rang. Le groupe a l’air de composer avec des personnalités fortes: le bassiste est grand et maîtrise, ainsi que le guitariste qui s’éclate sur scène. Le problème c’est que leur show est le même d’une date à l’autre, et on commence à se lasser…

Et voilà qu’arrivent nos stars! Depuis 2003, Markize évolue dans un style rock/métal aux influences pop, ils ont voulu jouer à Brest, et se sont fait attendre… Mais voilà, un des membres est absent ! Et oui, la grippe, en pleine actualité, a touché l’un des membres : Franck. Cette annonce a chagriné le public brestois, mais ça ne brise rien de la soirée. Le groupe débarque avec des masques d’halloween, on reconnaît celui du film Scream. Alina porte aussi un masque et un joli corset noir. Toute en féminité la jolie Alina. Tout le monde se rassemble devant la scène, on vérifie en deux secondes le son, et c’est parti pour une heure de musique et pour une leçon de communication avec le public, dont quelques uns sont éméchés, et mettent l’ambiance à tout prix « Alina, t’es trop belle ». Dans le public, même les bikers de Silent Dawn sont dans le mouvement. Chansons en anglais et en français, headbandings et dialogues entre les membres du groupe, on voit qu’ils se connaissent et s’apprécient. On retiendra tout d’abord de la prestation lors de ‘Poussières de vie’, titre datant de 2004, une sacrée ambiance se met en place, la salle est remplie et tout roule. Puis, tout s’enchaine assez vite, avec pour la troisième fois en France, le titre ‘Miroir’, avec une ambiance electro. S’en suit ensuite une reprise métal de Kylie Minogue ‘Can’t get you out of my head’ que personnellement, je ne connaissais même pas. Le groupe montre donc une ouverture d’esprit intéressante. Puis, place au romantisme et à la clarté de la voie d’Alina, pour ‘Mon ange’, titre phare du groupe et dont le clip est disponible. On a l’impression qu’elle s’envole tel un papillon. Petit point sur le son, l’espace Léo Férré est une petite salle, et pourtant, le son était correcte, voir bon, comme quoi le groupe semble facilement s’adapter aux petites salles, aucun larsen, aucun arrêt, en sachant néanmoins que le groupe jouait avec son propre matériel qu’il prêtait aux autres, l’ampli gratte est même estampillé Markize pour la petite anecdote. Le groupe enchaine sur de l’acoustique et on peut dire que la différence se ressent, mais c’est sympa également, les gens participent (même certains font semblant de connaître les chansons)…. Markize est bien accueilli sur Brest.

Notez donc, que la soirée fut la seule à faire un carton ce soir-là à Brest, entre les préventes et les gens qui sont arrivés au fil de la soirée. Beaucoup de soirées étaient programmés (Halloween oblige), mais voilà, le métal a encore gagné. Merci pour la soirée à tous les groupes et à bientôt pour de nouvelles aventures (Black Label Café nous voilà).

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